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papa

papa [ papa ] n. m.
• 1256; du lat. pappus « aïeul »
1Terme affectueux par lequel les enfants même devenus adultes désignent leur père. Oui, papa. Demande à papa, à ton père. Un papa gâteau ( gâteau) . Un papa poule ( 1. poule) . Jouer au papa et à la maman. Grand-papa : grand-père. ⇒ bon-papa . Fils à papa. Barbe à papa. Fam. (En s'adressant à un homme d'âge mûr qui a l'air de peiner). Vas-y papa !
2Loc. fam. (1808) À LA PAPA : sans hâte, sans peine, sans risques. Conduire à la papa. tranquillement.
Loc. adj. (1959) Fam. DE PAPA : désuet, périmé. L'Algérie de papa. Le cinéma de papa.

papa nom masculin (latin papa, du grec pappas, père) Père, dans le contexte de l'enfance : Où est ton papa ? Bonjour papa. Familier. Interpellation affectueuse adressée à un homme d'un certain âge. ● papa (citations) nom masculin (latin papa, du grec pappas, père) Georges Fourest 1864-1945 « Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène, « Qu'il est joli garçon, l'assassin de Papa ! » La Négresse blonde José Cortipapa (expressions) nom masculin (latin papa, du grec pappas, père) Familier. À la papa, sans hâte, sans complication, sans risque, sans passion. De papa, qui est périmé, désuet : L'agriculture de papa. Familier. Fille, fils à papa, jeune fille, jeune homme qui ont des parents riches et qui profitent de cette situation.

papa
n. m.
d1./d Terme affectueux utilisé par les enfants et ceux qui leur parlent, à la place de père. Papa et maman.
|| Bon-papa, grand-papa: grand-père.
d2./d (Afr. subsah.) Fam. Homme mûr ou âgé que l'on doit respecter. Regarder les papas sous l'arbre à palabres.
d3./d Loc. Fam. à la papa: sans se presser.
De papa: d'hier. Les chansons de papa se portent bien.
Fils à papa: V. fils.
Papa gâteau: V. gâteau.

⇒PAPA, subst. masc.
A. —1. [Terme familier et affectueux qu'emploient les enfants pour parler à/ou de leur père, et qu'emploient également les adultes pour parler à leur père ou pour parler de son père à un enfant.] Mon, ton... papa, cher papa; jouer au papa et à la maman; bonjour papa; dis, papa, pourquoi...? Il commence à parler, il dit déjà papa et maman; où est votre papa? (Ac. 1935). Ma fillette chérie. Il me semble que je vois là ton doux regard posé sur moi et qui me dit:Oui, mon petit papa (HUGO, Corresp., 1843, p.606). Baisers encore à papa et à maman (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1909, p.85):
1. Quand elles [mes filles] me disent cérémonieusement, mon père, elles me glacent; mais quand elles m'appellent Papa, il me semble encore les voir petites, elles me rendent tous mes souvenirs. Je suis mieux leur père.
BALZAC, Goriot, 1835, p.196.
Rem. ,,Nom que donne parfois la mère au père de famille`` (ROB.).
Barbe à papa. Papa(-)gâteau. V. gâteau rem.
Papa poule. Père, le plus souvent seul, qui s'occupe beaucoup de ses enfants et joue le rôle de la mère. Quand le papa poule est redevenu aussi papa coq, Benoît lui a dit: «Fais ce que tu veux, mais ne te remarie pas. Ta femme, c'est ma maman qui est morte» (L'Express, 27 sept. 1980, p.149, col. 3).
Péj. Fils à papa. Fils gâté, qui profite pleinement des richesses de ses parents. On pressentait en Martin un de ces fils à papa assez bien tournés quoique précocement abrutis (ROMAINS, Copains, 1913, p.181). Mme Séverine, qui ne badine pas sur le chapitre de la morale, nous traita de «fils à papa» (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p.255).
La cote papa. La cote papa, donnée [lors d'une interrogation] à celui dont le père, surtout s'il occupe une haute situation, est connu de l'examinateur (LÉVY-PINET 1894, p.118).
Bon-papa. Terme affectueux pour s'adresser au grand-père. Synon. grand-papa. Il m'interrogea avec minutie sur l'affaire, sur papa, sur bon-papa (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p.299).
Grand-papa. V. grand III A 1 et grand-père.
2. P. ext., pop. ou fam. Adulte d'un certain âge.
a) [Avec une nuance de sympathie, pour désigner une personne d'un certain âge qui a gén. de l'embonpoint et l'allure débonnaire] Synon. arg. gros père (DELVAU 1866). C'est un gros papa (Ac. 1935).
[Gén. suivi d'un nom propre] Cet homme [l'usurier] (...) que, par antiphrase ou par raillerie, ses victimes, qu'il nommait ses clients, appelaient papa Gobseck (BALZAC, Gobseck, 1830, p.388). Le doux poète, ouvrant de grands yeux étonnés parce que j'ai dit dans la conversation: «Papa Goncourt» (RENARD, Journal, 1894, p.227).
b) Pop. [Pour interpeller une pers. qui n'est pas forcément âgée] ,,Dis papa!`` (ESN. 1966). ,,eh vieux (Voy. 1951)`` (ESN. 1966). Vas-y papa.
B. Loc. adj. ou adv.
1. À la papa
a) Loc. adv., fam., avec une nuance d'iron. Avec calme, sans hâte et sans grands efforts ou sans complication. Il était convenu (...) qu'on reviendrait sans se presser, à la papa, entre l'eau et les étoiles (L. DAUDET, Mésentente, 1911, p.84). Je fais les quinze cents mètres à la papa (GIONO, Gds chemins, 1951, p.12). [Les cyclistes] avancent à la papa, le torse perpendiculaire à la selle (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.10):
2. Mais, de tous les bastringues du quartier, elle préférait encore (...) deux infectes petites salles éclairées par une demi-douzaine de quinquets, tenues à la papa, tous contents et tous libres, si bien qu'on laissait les cavaliers et leurs dames s'embrasser au fond, sans les déranger.
ZOLA, Assommoir, 1877, p.742.
[En parlant des manières amoureuses] Faire l'amour à la papa (CAR. Argot 1977 ; Les Lettres fr., 29 avr. 1970, p.15).
b) Loc. adj.
D'une familiarité débonnaire. Il tenait de ces discours familiers, et, pour tout dire, à la papa (il n'y a pas d'autre mot) à des personnes de haut goût et armées en guerre sous le voile (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.4, 1859, p.78).
Démodé. Cheveux à la papa (Vogue, mars 1966, p.24). Libéralisme à la papa (Le Nouvel Observateur, 27 juill. 1980, p.6).
2. (Avoir) un air papa, l'air d'un bon papa. (Avoir) un air dont la maturité ou la bonhomie rappellent celles du père de famille. À son âge, avec son air papa, il ne pouvait songer à se faire aimer de cette enfant (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.144). C'est le vieux Lerouge qui me réclame. Aïe! l'arithmétique... Une chance qu'il a l'air bon papa... Tout de suite je vois qu'il ne me fera pas de mal. —Voyons, mon enfant, vous me direz bien quelque chose sur les triangles rectangles? (COLETTE, Cl. école, 1900, p.220).
3. Subst. d'action + papa. D'hier, à la mode et au goût de la génération précédente. Du point de vue du théâtre, cette représentation très papa ne nous apporte rien de neuf (Le Monde, 10 févr. 1974, p.17, col. 1-2).
4. De papa, loc. adj., fam., péj.
a) [P. réf. à l'expression du général de Gaulle: L'Algérie de papa] Mais ceux qui crient aujourd'hui le plus fort Intégration, poursuivait le président de la République, sont ceux-là même qui, alors, étaient contre cette mesure. Ce qu'ils veulent c'est qu'on leur rende «l'Algérie de papa», mais l'Algérie de papa est morte, et si on ne le comprend pas on mourra avec elle (Y. COURRIÈRE, La Guerre d'Algérie, L'Heure des colonels, Paris, Fayard, 1970, p.508).
b) Désuet, démodé, périmé. Le théâtre, le cinéma, le music-hall de papa; l'armée, la police, la France, le nationalisme, la République, le patriotisme de papa; le baccalauréat, le catéchisme, l'école, la morale de papa... Qu'elle était donc jolie la science-fiction de papa, quand elle paraissait en feuilleton dans Sciences et Voyages! (Le Monde, 11 janv. 1974, p.15, col. 4):
3. On est contre le mariage de papa, mais pour une vie de couple et de groupe. Une femme avec laquelle «on partage tout», des enfants —pas trop —qu'on élève avec elle, des copains...
Le Monde, 18 juin 1972, p.14, col. 5.
P. anal. De papa-maman. Les principes de papa-maman (Elle, 12 oct. 1967, p.179).
Prononc. et Orth.:[papa]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 «père (dans le langage des enfants)» (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 78, 25); 1461 (Menus propos ds Rec. gén. de Sotties, t.1, p.96, vers 355); 1854 papa-gâteau (AUGIER, Gendre M. Poirier, p.233); 2. 1766 «homme d'un certain âge et d'aspect débonnaire» (COLLÉ, Partie de chasse de Henri IV, III, 4, p.55); 1800 à la papa (J. S. QUESNÉ, Les Folies d'un conscrit, I, p.115 ds QUEM. DDL t.19). Mot du lang. enfantin qui a des correspondants dans de nombreuses lang.: gr. , lat. pappa, cat., esp. papa. Fréq. abs. littér.:3553. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 4056, b) 3032; XXes.: a) 4481, b) 7330. Bbg. GRAFSTRÖM (A.). Rem. sur qq. textes de Vadé. In: [Mél. Baldinger (K.)]. Tübingen, 1979, p.618. — MORIN (Y.). The Phonology of echo-words in French. Language. Baltimore. 1972, t.48, p.106. — QUEM. DDL t.19. — SAIN. Sources t.1 1972 [1925] p.407, 432; t.2 1972 [1925] p.65.

papa [papa] n. m.
ÉTYM. 1256; du lat. pappus « aïeul ».
1 (Notamment en appellatif, dans la bouche d'un enfant). Père (→ Affaire, cit. 16; araignée, cit. 9; arranger, cit. 21). || Enfant qui dit papa et maman. || Appeler son père papa, cher papa, petit papa.(Appellatif; vieilli). || Mon papa (→ Demander, cit. 33; dire, cit. 71).Un papa, des papas.Un papa gâteau ( 2. Gâteau). || Jouer au papa et à la maman. || Le papa de qqn, son père. || C'est son papa, son vieux papa.
1 Quand elles me disent cérémonieusement : Mon père, elles me glacent; mais quand elles m'appellent papa, il me semble encore les voir petites, elles me rendent tous mes souvenirs. Je suis mieux leur père.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 993.
2 — Maman, je pensais à une chose (…) Papa est mort, n'est-ce pas ?
— Oui, mon pauvre enfant.
France, le Livre de mon ami, « Livre de Suzanne », II, I.
2.1 (Le) petit enfant poursuit tout homme qu'il voit du nom de « papa », il serait également prématuré de dire qu'il les identifie avec son père ou qu'il les range dans une catégorie désignée du nom d'un seul, faute d'en avoir le nom collectif (…)
Henri Wallon, l'Évolution psychologique de l'enfant, p. 166.
Loc. Fils à papa.
Grand-papa, bon-papa : grand-père.
REM. En appellatif, papa s'est employé (et s'emploie encore en milieu populaire et petit-bourgeois) pour désigner le père de famille d'un certain âge — dit par sa femme.
2 Fam. Homme avancé en âge et d'aspect débonnaire (employé le plus souvent devant le nom propre).REM. Familièrement, le terme peut s'adresser à un homme qui n'est pas âgé. || Vas-y papa !
2.2 « Tu étais de garde, au Diderot-Hôtel, à l'heure où on a buté le nègre, l'autre nuit… »
Il leva la main :
« Un moment, papa, fit-il. Avant d'aller plus loin, j'aimerais tout de même savoir à qui j'ai affaire… »
Léo Malet, la Nuit de Saint-Germain-des-Prés, p. 94.
(Dans certains emplois de père). || Un papa Noël.
3 (…) cet homme qui s'était fait or, et que, par antiphrase ou par raillerie, ses victimes, qu'il nommait ses clients, appelaient papa Gobseck.
Balzac, Gobseck, Pl., t. II, p. 627.
En français d'Afrique. Appellatif à l'adresse d'un homme mûr ou âgé.
3 (1800, in D. D. L.). Loc. fam. À la papa : sans hâte, sans peine, sans risques. || Il mène son affaire à la papa. Tranquillement.
4 Tout va à la papa (…) mais j'ai un froid de chien aux pieds.
Hugo, les Misérables, III, VIII, XVI.
Adj. Tranquille. Pépère.
5 Et rien pour mettre cette racaille à la raison, rien qu'une police bourgeoise doublée d'une maréchaussée à la papa.
A. Allais, l'Affaire Blaireau, p. 86.
(1959). … de papa (répandu par un discours du général de Gaulle, concernant l'« Algérie de papa »). Fam., péj. Désuet, périmé. || Le cinéma de papa. (Var. … de grand-papa.).
6 Il paraît que je ne fais pas de la critique de papa, mais de la critique de grand-papa.
H. Guillemin, in le Monde, 29 nov. 1969 (in P. Gilbert).
COMP. Grand-papa.

Encyclopédie Universelle. 2012.