1. patronner [ patrɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1501, rare av. 1838; de 1. patron
♦ Couvrir de son crédit, de sa protection. Être patronné par un personnage influent. ⇒ aider, protéger, recommander. — Par ext. Patronner une candidature. ⇒ appuyer.
patronner 2. patronner [ patrɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1392; de 2. patron
1 ♦ Cout. Rare Découper, tailler sur un patron.
2 ♦ Techn. Imprimer, colorier à l'aide d'un patron à jours.
● patronner verbe transitif (de patron) Appuyer une action de son autorité, de son crédit : Patronner une entreprise auprès des banques. ● patronner (synonymes) verbe transitif (de patron) Appuyer une action de son autorité, de son crédit
Synonymes :
- épauler
- pistonner (familier)
- soutenir
● patronner
verbe transitif
(de patron)
Établir le premier patron d'après un modèle, à partir duquel sont établies les différentes tailles normalisées du vêtement.
patronner
v. tr. Protéger, appuyer de son crédit. Patronner un candidat, une entreprise.
I.
⇒PATRONNER1, verbe trans.
A. — Patronner qqn. User de son autorité, de sa renommée, de son influence pour favoriser la réussite de quelqu'un. Synon. aider, épauler, parrainer, pistonner (fam.), protéger, recommander.
1. [Le suj. désigne une pers.] Si vous patronnez monsieur pour son esprit, moi je le protégerai pour sa beauté; je lui donnerai des conseils qui en feront le plus heureux dandy de Paris (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p.187). [A. Daudet] n'a point touché à l'homme politique, ni au tripoteur d'affaires qui exigeait des pots-de-vin de tous les financiers qu'il patronnait (ZOLA, Romanc. natur., A. Daudet, 1881, p.260):
• 1. Il indiqua à Sacrement des études nouvelles à entreprendre, il le présenta à des sociétés savantes qui s'occupaient de points de science particulièrement obscurs, dans l'intention de parvenir à des honneurs. Il le patronna même au ministère.
MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Décoré! 1883, p.425.
— Au passif. Cérizet, patronné pour la forme par les sommités de la gauche, fonda une maison qui tenait à la fois à l'agence d'affaires, à la banque et à la maison de commission (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p.182). Mon pauvre ami Raoul-Duval (...) est patronné dans l'Eure par Janvier, à Paris par Granier de Cassagnac! et il écrit des mamours à l'honorable Villemessant (FLAUB., Corresp., 1876, p.246).
2. [Le suj. désigne une organisation, une structure admin.] Si l'administration avait eu le tact de patronner un candidat possible, nous aurions tous voté pour lui... (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p.1149). Les quotidiens de gauche et d'extrême-gauche publièrent La Feuille Commune où chaque journal patronnait ou recommandait ses candidats dans la colonne qui lui était réservée (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.39). L'extension du droit de vote a donné une importance croissante aux comités électoraux, constitués lors de chaque scrutin pour patronner les candidats et organiser leur campagne (Traité sociol., 1968, p.23).
— Empl. abs. Ce sont des anarchistes d'État. Ils patronnent, ils intronisent, ils introduisent, ils créent l'anarchie, mais pour cela ils mettent des drôles d'habillements, des habillements d'État (PÉGUY, Argent, 1913, p.1209).
B. —Patronner qqc.
1. [Le suj. désigne une pers.] OEuvrer pour la réussite de (une entreprise, une activité, une oeuvre). Synon. appuyer, soutenir. [La femme] cherche parfois les voies d'une irréalisable alliance avec un ennemi, avec un péché [la pédérastie] qui date d'aussi loin qu'elle-même, et qu'elle n'a ni inventé, ni patronné (COLETTE, Ces plais., 1932, p.187). Il désigna un président du Conseil pour former un gouvernement reposant sur des partis qui étaient en minorité dans la Chambre, mais qu'il patronnait lui-même (LIDDERDALE, Parlement fr., 1954, p.42):
• 2. Pie IX (...) aura été funeste au catholicisme. Les dévotions qu'il a patronnées sont hideuses! Sacré-Coeur, saint Joseph, entrailles de Marie, Salette, etc., cela ressemble au culte d'Isis et de Bellone dans les derniers jours du paganisme.
FLAUB., Corresp., 1879, p.343.
♦Au passif. Coblentz (...) résidence impériale jusqu'à Louis de Bavière, ville patronnée par les comtes d'Arnstein jusqu'en 1250, et, à dater d'Arnould II, par les archevêques de Trèves (HUGO, Rhin, 1842, p.267). Il ne s'agit pas de plaire aux directeurs et aux éditeurs, qui veulent toujours des noms patronnés pour écouler leur marchandise (SAND, Corresp., t.4, 1863, p.340).
2. Apporter un soutien financier, aider de sa renommée, de son autorité.
a) [Le suj. désigne une pers.] J'ai déjà donné, madame, pour l'oeuvre que vous patronnez, mais il ne sera pas dit que vous vous serez dérangée inutilement (AUGIER, Fourchambault, 1878, p.53). Madame Worms-Clavelin patronne quelques-unes de nos oeuvres (A. FRANCE, Mannequin, 1897, p.273).
b) [Le suj. désigne une organisation, une entreprise, etc.] Négligemment, il dit l'affaire qu'il allait lancer, la banque universelle, au capital de vingt-cinq millions. Oui, une maison de crédit créée surtout dans le but de patronner de grandes entreprises (ZOLA, Argent, 1891, p.91). Il n'est pas de corporation qui ne se pique de patronner les arts (Civilis. écr., 1939, p.30-1). L'État s'interdit-il d'aider matériellement, de patronner, d'appuyer ou d'encourager d'une manière quelconque l'action privée dans le domaine de l'enseignement (Encyclop. éduc., 1960, p.89).
Prononc. et Orth.:[], (il) patronne []. Homon. patronner2. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1501 «prendre sous sa protection» (ANDRÉ DE LA VIGNE, Complaintes et Epitaphes du Roy de la Bazoche ds Rec. de poés. fr., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t.13, p.398, 248); 1611 patronner «id.» (COTGR).; puis 1839 (BALZAC, Fille Ève, p.95). Dér. de patron1; dés. -er.
II.
⇒PATRONNER2, verbe trans.
A. —Rare, COUT. Découper, tailler sur un patron (v. patron2 A). Patronner un corsage. (Dict.XIXe et XXes.).
— P. métaph. Il est possible qu'il y ait des fleurs entièrement patronnées sur le soleil (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.79).
— INDUSTR. DE LA CHAUSS. Mettre au point les patrons qui serviront à couper les diverses pièces d'un modèle (d'apr. RAMA 1973).
B. —Colorier à l'aide d'un patron à jours. (Dict.XIXe et XXes.).
Prononc. et Orth.:[], (il) patronne []. Homon. patronner1. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1392 «reproduire d'après un patron» (Compte de Jean de Malines ds Doc. et extraits divers concernant l'histoire de l'art dans la Flandre, éd. Dehaisnes, 2e partie, p.702); 2. 1676 «colorier à l'aide d'un patron évidé» (FÉLIBIEN). Dér. de patron2; dés. -er.
DÉR. Patronage, subst. masc., industr. de la chauss. Ensemble des opérations de mise au point des patrons; p.méton. souvent au plur., les patrons mis au point (d'apr. RAMA 1973). — [] — 1re attest. 1765 (Encyclop. t.12: Patronage, sorte de peinture faite avec des patrons qui sont découpés dans les endroits où les figures que l'on veut peindre doivent recevoir de la couleur); de patronner2, suff. -age.
STAT. —Patronner1 et 2. Fréq. abs. littér.:77.
1. patronner [patʀɔne] v. tr.
ÉTYM. 1501, rare avant 1838; de 1. patron.
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♦ Couvrir de son crédit, de sa protection. || Patronner qqn. || Être patronné par un personnage influent. ⇒ Aider, protéger, recommander; fam. pistonner. — Patronner une candidature. ⇒ Appuyer, soutenir.
1 La comtesse excita quelques jalousies, entre autres celle de la sœur de son mari, la marquise de Listomère, qui jusqu'alors l'avait patronée (sic), en croyant protéger une ombre destinée à la faire ressortir.
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 82.
2 (…) l'abbé Valfour (…) avait été des premiers à patronner dans Semur le nouvel arrivant.
É. Estaunié, l'Appel de la route, V.
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HOM. 2. Patronner.
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2. patronner [patʀɔne] v. tr.
ÉTYM. 1392; de 2. patron.
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♦ Technique.
1 Cout. Découper, tailler sur un patron. || Patronner un corsage.
2 Imprim. Imprimer, colorier à l'aide d'un patron à jours.
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HOM. 1. Patronner.
Encyclopédie Universelle. 2012.