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péremptoire

péremptoire [ perɑ̃ptwar ] adj.
• 1279 perhemptoire; lat. peremptorius
1Dr. Relatif à la péremption. Exception péremptoire.
2(1477; perentoire 1354) Cour. Qui détruit d'avance toute objection; contre quoi on ne peut rien répliquer. décisif, tranchant. Argument péremptoire. « Il s'appuie sur des raisons si péremptoires qu'il n'y a pas moyen d'aller contre » (Balzac). Ton péremptoire. Il a été péremptoire. catégorique. Adv. PÉREMPTOIREMENT .
⊗ CONTR. Hésitant, 1. incertain; discutable.

péremptoire adjectif (bas latin peremptorius) À quoi on ne peut rien répliquer, indiscutable : Un argument péremptoire a clos la discussion. Qui indique qu'on ne peut rien objecter : Parler d'un ton péremptoire de problèmes qu'on ignore. En droit, qui a force obligatoire. ● péremptoire (synonymes) adjectif (bas latin peremptorius) À quoi on ne peut rien répliquer, indiscutable
Contraires :
- discutable
Qui indique qu'on ne peut rien objecter
Synonymes :
- absolu
- autoritaire
- cassant
- coupant
- despotique
- impératif
- impérieux
- magistral
- tranchant

péremptoire
adj.
d1./d DR Relatif à la péremption.
d2./d Décisif, contre quoi il n'y a rien à répliquer. Argument péremptoire.
(Personnes) Il est très péremptoire: il n'admet pas la contradiction.

⇒PÉREMPTOIRE, adj.
A.— DR. Qui est relatif à la péremption (v. ce mot A). Exception péremptoire. Demande qui a pour objet la péremption, qui oblige le juge à repousser la demande (d'apr. CAP. 1936).
B.— P. ext. Qui présente un caractère décisif, excluant toute discussion. Synon. catégorique, sans réplique. Argument, ordre, preuve, réfutation péremptoire. Une réponse directe et péremptoire à toutes les objections (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 120). Ainsi, c'est beaucoup trop dire que d'attribuer aux classes nouvelles, on ne sait quel système pédagogique, aux dogmes fixes et péremptoires, qui serait imposé à nos maîtres (Hist. instit. et doctr. pédag., 1947, p. 438). Il faut se garder d'affirmations trop péremptoires et de distinctions trop tranchées (Traité sociol., 1968, p. 208).
[En parlant du comportement d'une pers., de la pers. elle-même] Synon. cassant, tranchant. Éducation, fortune, situation honorable, avantages physiques, tout est là! Pourquoi ces non si fermes, si résolus, si prompts, à des demandes que tu ne te donnes pas même la peine d'examiner? Tu es moins péremptoire d'ordinaire (VERNE, 500 millions, 1879, p. 249). — « Vous vous en allez? » — « Oui! » fit Jacques, sur le même ton, péremptoire et sec, qu'Antoine venait de prendre pour répondre : « Non! » au domestique (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 599). Jacques, toujours péremptoire, avait décrété : « Il faut avoir au moins la mention bien, ou pas de mention du tout » (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 157).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est péremptoire. De pures affirmations gratuites, exprimées tantôt sur le mode proprement lyrique (...), tantôt sur le ton du définitif et du péremptoire, comme chez Alain et Valéry, ce ton étant particulièrement accentué chez le dernier par l'emploi de termes mathématiques (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 244).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694, 1718 : peremptoire; dep. 1740 : pé-. Étymol. et Hist. 1. 1279 dr. « relatif à la péremption » (Barzelle, H 112, Arch. de l'Indre ds GDF. Compl. : exceptions dilatoires et perhemptoires); 1283 (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 236 : excepcions peremptoires); XIIIe s. (Digestes, ms. Montpellier, H 47, f° 71c ds GDF. Compl. : semonse peremptoire); 2. ca 1375 « qui détruit toute objection, contre quoi on ne peut répliquer » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 118, 1028 : raison [...] perentoire); 3. a) 1779 p. ext. ton péremptoire (DIDEROT, Le Neveu de Rameau, éd. J. Fabre, p. 50 : il faut scavoir preparer et placer ces tons majeurs et peremptoires); 1824 « tranchant, cassant » (BALZAC, Annette, t. 1, p. 138 : il avoit parlé d'un ton si péremptoire); b) 1833 « qui n'admet pas la réplique, la discussion (en parlant d'une pers.) » (BOREL, Champavert, p. 115 : jeune homme, vous êtes péremptoire). Empr. au b. lat. peremptorius « meurtrier, mortel; en dr. : qui met fin à, qui annule (un débat), décisif », dér. du lat. perimere (v. périmer). Fréq. abs. littér. :219. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 154, b) 158; XXe s. : a) 310, b) 527.
DÉR. Péremptoirement, adv. D'une manière péremptoire, catégorique. Affirmer, décider, déclarer, s'opposer, prouver, réfuter péremptoirement. Un officier grec se trouvant trop péremptoirement contredit dans une discussion, prit aussi un pistolet à sa ceinture, et, par manière de réfutation, faisant immédiatement feu sur son contradicteur, l'étendit raide mort (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1833, p. 779). Tais-toi, interrompit péremptoirement Tulacque (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 128). Il s'agit de protester de manière pittoresque contre certain ton avec lequel tels écrivains de livres ou de revues prononcent péremptoirement le mot journaliste, en établissant, entre deux virgules, un « comme disent les journalistes », très talon rouge, qui crée un abîme entre la noblesse et le tiers-état de la plume (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 217). []. Att. ds Ac. dep. 1762. 1res attest. 1317 peremptorement (Arch. nat. JJ 56, f° 84 r° ds GDF. Compl.), 1349 peremptoirement (P. VARIN, Arch. admin. de la ville de Reims, t. 2, p. 1244); de péremptoire, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 41.

péremptoire [peʀɑ̃ptwaʀ] adj.
ÉTYM. 1279; bas lat. peremptorius « meurtrier, mortel; définitif », du lat. perimere. → Péremption.
1 Dr. Relatif à la péremption. || Exception péremptoire, par laquelle on allègue la péremption.
2 (1477; perentoire, 1354). Cour. Qui détruit d'avance toute objection; contre quoi on ne peut rien alléguer, rien répliquer. Décisif, tranchant; réplique (sans). || Argument péremptoire. || Documents péremptoires (→ Attacher, cit. 38). Dr. || Preuve péremptoire. || Manière (→ Malmener, cit. 2), ton péremptoire. Magistral (péj.). → Nerf, cit. 13.
1 (…) et nous sommes obligé de nous ranger à son avis, car il s'appuie sur des raisons si péremptoires, qu'il n'y a pas moyen d'aller contre.
Balzac, le Feuilleton, XXXVIII, Œ. diverses, t. I, p. 423.
2 Et comme si ces paroles n'eussent pas été assez péremptoires, le cavalier mit le sabre à la main (…)
A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 249.
3 Il (Bonnières) avait sur n'importe quoi des opinions d'autant plus inébranlables, qu'il n'écoutait jamais que lui. Dieu ! que son ton péremptoire me tapait sur les nerfs quand je l'entendais affirmer : — L'œuvre de chaque auteur doit pouvoir se résumer dans une formule.
Gide, Si le grain ne meurt, I, X, p. 273.
(Personnes). Qui n'admet pas la réplique. || Cassant, net et péremptoire. Autoritaire (→ Désavouer, cit. 2). || Un homme péremptoire, qui tranche, décide de tout. Absolu.
4 Avec la police russe, qui est très péremptoire, il est absolument inutile de vouloir raisonner. Ses employés sont revêtus de grades militaires, et ils opèrent militairement.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 55.
DÉR. Péremptoirement.

Encyclopédie Universelle. 2012.