phallique [ falik ] adj.
• 1819; 1721 n. f.; lat. phallicus
1 ♦ Antiq. Qui a rapport au phallus, au culte du phallus. ⇒aussi ithyphallique. Symboles, chants, danses phalliques. — N. f. (1721) Les phalliques : fêtes religieuses en l'honneur de Dionysos, Bacchus. ⇒ bacchanale.
2 ♦ (1819) Qui se rapporte au phallus en tant que symbole. Psychan. Stade phallique du développement de la sexualité infantile, qui succède au stade oral, et pendant lequel l'intérêt de l'enfant mâle se porte sur son pénis.
● phallique adjectif (bas latin phallicus, du grec phallikos) Relatif au phallus, à sa forme. Qui relève du culte du phallus : Emblème phallique. ● phallique (expressions) adjectif (bas latin phallicus, du grec phallikos) Stade phallique, phase du développement libidinal, entre 3 et 6 ans, dans laquelle, dans les deux sexes, les pulsions s'organisent autour du phallus.
phallique
adj.
d1./d Du phallus, qui a rapport au phallus. Emblème phallique.
d2./d PSYCHAN Stade phallique: phase d'organisation de la libido de l'enfant survenant après les stades oral et anal, et précédant l'organisation génitale pubertaire.
⇒PHALLIQUE, adj.
A. —[Corresp. à phallus I A]
1. Relatif au phallus en tant qu'objet de culte et/ou symbole de puissance génésique. Culte, danse, symbole phallique. On y ajouta la danse de l'épée. Une fois encore, on retrouve associé l'emblème phallique de la lame au rituel de la mort. Il est clair, du reste, que la mythologie solaire est constamment empreinte d'un caractère sexuel très net (CUISINIER, Danse sacrée, 1951, p.92).
2. Littéraire
a) Dont la forme évoque un pénis en érection. Forme phallique. De l'humus noir et vénéneux, gonflé de toutes les fécondités de la corruption, crevé ça et là (...) d'énormes champignons phalliques (BERNANOS, Nuit, 1928, p.18). Sur le bord du chemin, s'érigent de place en place les hautes bornes phalliques plantées par les anciens rois de Castille (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.321).
b) Synon. de génital. Il ne retrouvait même plus le plaisir phallique qu'il y a, paraît-il, à caresser, certaines nuits, son révolver (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.35).
B. —PSYCHANAL. [Corresp. à phallus I B] Relatif au phallus. La conjonction du désir en tant que le signifiant phallique en est la marque, avec la menace ou la nostalgie du manque à avoir (J. LACAN, Écrits, Paris, éd. du Seuil, 1966, p.694). L'opposition n'est pas masculinéminin, mais phallique/châtré, eu égard à «l'unisexe» (CHAZAUD 1973).
♦Femme, mère phallique. Imago de femme doté d'un phallus (interne ou externe) dans le déni de castration. Le petit garçon s'imaginera d'abord une mère phallique, si profonde est son horreur devant un être vivant qui ne possède pas un organe, à son avis, essentiel (CHOISY, Psychanal., 1950, p.59).
Rem. ,,L'expression femme phallique est souvent employée dans un langage approximatif pour qualifier une femme qui a des traits de caractère prétendument masculins, femme autoritaire par exemple, ceci sans que l'on sache quels sont exactement les fantasmes sous-jacents`` (LAPL.-PONT. 1967, p.310).
♦Phase, stade phallique. ,,Stade d'organisation infantile de la libido venant après les stades oral et anal et caractérisé par une unification des pulsions partielles sous le primat des organes génitaux`` (LAPL.-PONT. 1967, p.458). Le stade phallique correspond au moment culminant et au déclin du complexe d'OEdipe; le complexe de castration y est prévalent (LAPL.-PONT. 1967, p.458).
REM. 1. Phalliquement, adv., hapax. Un corps et des ailes de vautour, des pattes d'ibis et il est phalliquement humain (DU CAMP, Nil, 1854, p.221). 2. Phallistique, adj., hapax. Cornes phallistiques (QUENEAU, Si tu t'imagines, Petite suite, 1952, p.332).
Prononc. et Orth.:[falik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1721 subst. fém. plur. «fêtes en l'honneur de Bacchus» (Trév. t.4, col. 2190); 2. a) 1819 (BOISTE: emblème phallique); b) 1922 psychanal. (S. JANKÉLÉVITCH, trad. FREUD, La Psychopathologie de la vie quotidienne, p.227, Payot ds QUEM. DDL t.29: la nature phallique de cette action symbolique); 1926 mère phallique (R. LAFORGUE, À propos du surmoi, Communication, 30 nov., in R. fr. de psychanal., 1re année, n°1, 79 sqq (1927) ibid.); 1946 phase phallique (MOUNIER, Traité caract., p.144); 1950 stade phallique (CHOISY, op. cit., p.45). Empr. au b. lat. phallicus «phallique», et celui-ci au gr. «qui concerne le phallus» (et subst. neutre «chant phallique»), dér. de «phallus». Fréq. abs. littér.:10.
phallique [falik] adj.
ÉTYM. 1819; lat. phallicus, grec phallikos, de phallos. → Phallus.
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1 Didact. (Antiq.). Qui a rapport au phallus (I., 1.). || Culte phallique. || Symboles phalliques. — Qui a trait au culte du phallus. ⇒ Ithyphalle. || Chants, danses phalliques. || Processions phalliques (ou phallophories). — Fêtes phalliques, et, n. f. (1721), les phalliques : fêtes religieuses grecques et latines en l'honneur de Dionysos, de Bacchus. ⇒ Bacchanale, dionysiaque (n. f.), dionysies.
1 Le panthéisme sexuel de ces poètes (noirs) est sans doute ce qui frappera d'abord : c'est par là qu'ils rejoignent les danses et les rites phalliques des Négro-Africains.
Sartre, Situations III, p. 266.
♦ Étui phallique. ⇒ Pénien (étui pénien).
2 Un fragment (de palette égyptienne) nous montre le pharaon sous forme d'un taureau, comme dans la palette de Narmer; il piétine un ennemi vêtu seulement d'une ceinture et de l'étui phallique (…)
G. Contenau et V. Chapot, l'Art antique, p. 18.
2 Psychan. Qui se rapporte au phallus en tant que symbole. ⇒ Phallus, I., 3. || Stade phallique du développement de la sexualité infantile, qui succède au stade oral, et pendant lequel l'intérêt de l'enfant mâle se porte sur sa verge.
♦ (Personnes; femmes). Qui est fantasmatiquement et symboliquement pourvue du phallus (I., 3.). || Mère, femme phallique.
3 Dans l'ensemble, le terme de femme phallique désigne la femme qui a un phallus et non pas l'image de la femme ou de la fillette identifiée au phallus. Notons enfin que l'expression femme phallique est souvent employée dans un langage approximatif pour qualifier une femme qui a des traits de caractère prétendument masculins, femme autoritaire par exemple, ceci sans que l'on sache quels sont exactement les fantasmes sous-jacents.
J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Voc. de la psychanalyse.
4 Leur mère était-elle présente-absente, forte-faible, captatrice-rejetante, phallique-paumée ?
Michèle Perrein, Entre chienne et louve, p. 127.
Encyclopédie Universelle. 2012.