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pisé

pisé [ pize ] n. m.
• 1562; de piser mot lyonnais « broyer »
Maçonnerie faite de terre argileuse, délayée avec des cailloux, de la paille, et comprimée. torchis. Un mur de pisé. « Des villages terreux, bâtis en pisé, la plupart en ruines » (Gautier). Moule à pisé. banche.

pisé nom masculin (de piser) Maçonnerie faite avec de la terre argileuse et des cailloux, que l'on comprime sur place dans un moule fait de deux banches. ● pisé (expressions) nom masculin (de piser) Pisé de béton de terre, pisé stabilisé au ciment artificiel.

Pise
(en ital. Pisa) v. d'Italie (Toscane), sur l'Arno; 104 050 hab. (Pisans); ch.-l. de la prov. du m. nom. Centre industriel.
Archevêché. Université (fondée en 1343). Nombreux monuments anciens: cath. des XIe-XIIe s.; baptistère des XIIe et XIIIe s., campanile, dit Tour penchée (XIIe-XIVe s., 56 m de haut); églises des XIIe-XIVe s.; palais Galileo; palais Médicis (XIIIe et XIVe s.); Camposanto (cimetière), fin du XIIIe-XIVe s.; musée.
Son commerce maritime fit de Pise une grande cité au XIe s. Vaincue par Gênes (1284), elle déclina. Florence s'en empara en 1406.

⇒PISÉ, subst. masc.
MAÇONN. Matériau de construction constitué de terre argileuse légèrement mouillée, parfois mêlée à du foin ou de la paille, le tout moulé, comprimé dans des moules de bois ou au moyen d'un coffrage (d'apr. JOSSIER 1881). Synon. bauge, torchis. Pisé de terre argileuse; maçonnerie, maison, mur de/en pisé; pilonnage du pisé; moule, terre à pisé; bâtir en pisé; faire du pisé. Placer les murs de clôture à 3 mètres en dedans de la limite de la propriété (...). Les construire en pisé avec chaînes en briques tous les 10 mètres (DU BREUIL, Cult. arbres, 1876, p.679). Dans le Soudan saharien, l'emploi de la terre et du pisé l'emporte décidément: remparts, maisons, greniers (...) en sont construits; de sorte que la généralisation de ce mode de bâtir marche de pair avec la sécheresse (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.151):
♦ Lorsque le pisé [it. ds le texte] est achevé, on le laisse sécher avant de le recouvrir d'un enduit quelconque. Le temps nécessaire pour le séchage dépend de la température du pays et de la saison où la construction a été faite. L'expérience a prouvé que des murs achevés au commencement de mai, dans un pays tempéré, étaient assez secs à la fin de septembre.
CHABAT 1881.
Pisé de béton. Pisé mêlé d'une certaine proportion de ciment artificiel pour le stabiliser. (Ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
P. anal., FOND. ,,Matière réfractaire crue, généralement pulvérulente (silice-alumine) que l'on met en place par drainage autour d'une forme, pour constituer le revêtement et la sole monolithe de certains fours`` (BADER-TH. 1962).
Prononc. et Orth.:[pize]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1562 pizé «terre que l'on rend dure et compacte pour en faire des constructions» (DU PINET, L'Histoire du Monde de C. Pline second, t.2, liv. 36, chap.25, p.704) —1611, COTGR.; 1775 pizai (VOLTAIRE, Corresp., A. M. de Lalande, 6 févr. ds OEuvres compl., Paris, Garnier, t.49, p.220); 1787 pisé (Gazette de France, p.426 ds HAVARD t.4: art du Pisé ou Pisage). Mot techn. de la région lyonnaise, part. passé subst. de piser, rare jusqu'à la fin du XVIIIes. Fréq. abs. littér.:36. Bbg. Archit. 1972, p.44. —QUEM. DDL t.14.

pisé [pize] n. m.
ÉTYM. 1562; var. pizai, régional, 1789; de piser.
Techn. Maçonnerie faite de terre argileuse, délayée avec des cailloux, de la paille, etc., et comprimée (« pisée »). || Le pisé est une sorte de mortier d'argile. || Mur de pisé. || Bâtir en pisé. || Moule à pisé. Banche, banchée. || Gourbi (cit. 2) en pisé.
1 (…) quelques pierres de granit grossièrement taillées, superposées les unes aux autres, formaient les quatre angles de cette chaumière, et maintenaient le mauvais pisé, les planches et les cailloux dont étaient bâties les murailles.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 956.
2 De temps à autre nous traversions des villages terreux, bâtis en pisé, la plupart en ruines.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 38.

Encyclopédie Universelle. 2012.