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postillon

postillon [ pɔstijɔ̃ ] n. m.
• 1540; it. postiglione, de posta « poste »
1Anciennt Conducteur d'une voiture des postes ( 1. cocher). Postillon des messageries, de diligence. Chapeau à ruban, fouet du postillon.
2(1859) Gouttelette de salive projetée en parlant. Envoyer des postillons. postillonner. « Postillons : intempéries du langage » (Renard).

postillon nom masculin (latin postiglione, de posta, poste) Conducteur de la poste aux chevaux. Vieux. Celui qui montait sur l'un des chevaux d'un attelage. Familier. Gouttelette de salive projetée en parlant : Envoyer des postillons. Au jacquet, dame que chaque joueur doit jouer en premier. Petit flotteur en forme d'olive qui, placé entre la flotte principale et le scion de la canne, maintient la ligne sur l'eau.

I.
⇒POSTILLON1, subst. masc.
A.HIST. DES TRANSP.
1. Conducteur d'une voiture de poste. C'est une horrible chose qu'une nuit en malle-poste. Au moment du départ tout va bien, le postillon fait claquer son fouet (HUGO, Rhin, 1842, p.348). La voiture s'arrêta; le postillon appela le bac avec sa trompe (CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.411).
Cor de postillon. L'autre [type de trompe] qui se tord sur lui-même et dont notre cor de chasse, de postillon ou d'harmonie est l'aboutissement le plus classique (SCHAEFFNER, Orig. instrum. mus., 1936, p.261).
2. Second cocher menant les chevaux de devant dans un attelage de quatre ou six chevaux. L'attelage à quatre (deux paires placées l'une derrière l'autre), mené à grandes guides par un cocher, ou le même tenu par un postillon montant un cheval de devant (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.169).
B.P. anal.
1. HIST. DE L'HABILL. Chapeau de femme, garniture de robe ou de chapeau, rappelant la tenue portée par les postillons. (Dict. XIXe et XXes.).
2. [En parlant de différents objets qui se déplacent en avant d'autres]
a) JEUX. Carte percée dans laquelle les enfants passent la ficelle du cerf-volant et que le vent fait glisser jusqu'à celui-ci (Dict. XIXe et XXes.).
b) PÊCHE. Petit flotteur en forme d'olive qui maintient le fil à fleur d'eau (Dict. XIXe et XXes.).
c) Arg., vieilli. Boulette de mie de pain contenant un message utilisée à l'intérieur d'une prison ou envoyée de l'extérieur. Le postillon parvint à son adresse, quoique celui auquel le message était destiné fût en ce moment au séparé (HUGO, Misér., t.2, 1862, p.58).
REM. Postillonesque, adj., hapax. Clic clac! pif! kit kit! ohé! hup! xi! baoûnd! a dit Nodier dans le Roi de Bohème. Admirable onomatopée postillonesque (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1830, p.10).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1560 «homme qui conduit les chevaux d'une voiture de poste» (M. MAROT ds Cl. MAROT, OEuvres, éd. C. A. Mayer, Epîtres, App.II, p.284, 13); 2. p.anal. a) 1690 mar. «petit bâtiment qu'on entretient dans un port pour aller à la découverte ou pour porter des nouvelles» (FUR.); b) mode 1743 «ruban que l'on attache derrière le bonnet des filles» (Trév.); 1869 «sorte de garniture qui se lace au bas du corsage des robes par derrière» (LITTRÉ); c) 1743 jeux (Trév.); d) 1849 «boulette de pain contenant un message et que les détenus se lancent pour communiquer» (d'apr. ESN.); 1862 (HUGO, loc. cit.); e) 1868 pêche (H. DE LA BLANCHÈRE, La Pêche et les Poissons, nouv. dict. gén. des pêches). Empr. à l'ital. postiglione, att. dep. 1585 (GARZONI d'apr. DEI), dér. de posta (poste2). V. FEW t.9, p.165a et 167a. Bbg. COHEN (M.). Le Postillon et les dict. In:[Mél. Petrovici (E.)]. Studii si lingvistice. Bucarest. 1958, t.3, pp.135-144. —HOPE 1971, p.217.
II.
⇒POSTILLON2, subst. masc.
Gouttelette de salive projetée involontairement en parlant. En me parlant, il m'envoie un postillon énorme, presque un crachat (RENARD, Journal, 1896, p.349). Le convive continuait de sa voix blanchâtre et grasseyante, lançant force postillons (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p.67).
P. anal., littér. Gouttelette de (quelque chose). Elle (...) tourna le bouchon de la lampe, mais la mèche carbonisée se brisa sur le rebord du bec, fignolant par saccades, crachant des postillons d'huile contre le verre (HUYSMANS, En mén., 1881, p.100).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1859 (LARCH., p.73). Issu de postillon1, soit parce que les postillons étaient considérés comme des gens peu raffinés, soit p.ext. plais. du sens «boulette de pain contenant un message», soit par simple anal.
STAT.Postillon1 et 2. Fréq. abs. littér.:412. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1096, b) 1055; XXes.: a) 212, b) 123.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.610.

postillon [pɔstijɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1540, Marot; ital. postiglione, de posta « poste ».
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I
1 Anciennt. Conducteur d'une voiture des postes, qui montait un des chevaux ou était assis à l'avant de la voiture, et portait un costume et un chapeau distinctifs ( Cocher). || Postillon des messageries, de diligence; postillon d'omnibus (→ Engelure, cit. 1). || Chapeau à ruban, fouet du postillon (→ 2. Cingler, cit. 1). || Postillons qui attellent (cit. 2) leurs chevaux.Le Postillon de Longjumeau, célèbre opéra-comique (1836).Second cocher d'un carrosse qui mène les chevaux de devant. || Le conducteur et le postillon (→ Frôler, cit. 6; gris, cit. 24). || Postillon de carrosse. || Le postillon d'un favori (→ Calculer, cit. 2).
1 Dans la description de notre caravane, nous avons oublié de mentionner un petit postillon monté sur un cheval, qui se tient en tête du convoi et donne l'impulsion à toute la file.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 9.
2 (…) un lévrier sautait devant l'attelage que conduisaient au trot deux petits postillons en culotte blanche.
Flaubert, Mme Bovary, I, VI.
2 Chapeau de femme dont la forme rappelle celui du postillon.Vx. Ruban attaché derrière un bonnet de femme.
3 Pêche. Petit flotteur en forme d'olive qui maintient le fil à fleur d'eau.
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II (1867; par une image sur la « projection en avant »; cf. les sens anciens, III.). Gouttelette de salive que l'on projette en parlant. || Envoyer des postillons. Postillonner.
3 Postillons : intempéries du langage.
J. Renard, Journal, 17 juin 1905.
4 Crachez délicatement dans votre mouchoir avant de commencer l'entretien. Les postillons sont très défavorables aux entretiens intimes.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, III.
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III Vx.
1 (1734). Techn. Carton enfilé sur la ficelle d'un cerf-volant.
2 (1835). Premier pion joué par chaque joueur, au jacquet.
3 (1849, Esnault; in Hugo). Argot anc. Boulette de pain renfermant un message, envoyée par des détenus.
DÉR. (De II.) Postillonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.