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poumon

poumon [ pumɔ̃ ] n. m.
XIIe; pulmun 1080; lat. pulmo, onis
1Vx Viscère formé par les deux poumons ou « lobes ». « C'est du poumon que vous êtes malade » (Molière).
2Mod. Chacun des deux viscères logés symétriquement dans la cage thoracique, organes de la respiration où se font les échanges gazeux ( expiration, inspiration; pneumo-). Poumon droit, gauche. Ramification des bronches dans les poumons : arbre bronchique. Structure du poumon ( alvéole, lobe, lobule) . Enveloppe des poumons. plèvre. Maladies du poumon. bronchopneumonie, congestion (pulmonaire), pneumoconiose, pneumocystose, pneumonie, tuberculose. Lésion au poumon, cavernes du poumon. 2. pulmonaire. Cancer du poumon. Loc. fam. Cracher ses poumons, se dit des tuberculeux pulmonaires qui expectorent abondamment; tousser, expectorer abondamment. « un petit homme pâlot en train de cracher ses poumons » (Zola). Radiographie, radioscopie, tomographie des poumons. Insufflation d'air dans les poumons. pneumothorax. Chirurgie du poumon. pneumonectomie, thoracoplastie.
Remplir ses poumons d'air, dilater ses poumons. Aspirer, respirer à pleins poumons, profondément. Chanter, crier à pleins poumons. s'époumoner. Avoir de bons poumons, et absolt des poumons, une voix puissante; du souffle. — Poumons des mammifères, des oiseaux.
Poumons des animaux de boucherie. 2. mou.
3 ♦ POUMON D'ACIER (v. 1935) ou POUMON ARTIFICIEL : appareil qui permet d'entretenir artificiellement la ventilation pulmonaire d'un malade atteint de paralysie des muscles respiratoires. Mettre un malade dans le poumon d'acier (cf. mod. Sous respiration assistée). Cœur-poumon artificiel. cœur (I, A, 1o).
4Fig. Ce qui fournit de l'oxygène (2o). Ce parc est le poumon de la ville. Région qui est le poumon économique d'un pays.

poumon nom masculin (latin pulmo, -onis) Organe pair de la respiration contenu dans la cavité thoracique. Organe respiratoire de certains animaux, constitué par une cavité corporelle dans laquelle l'air est renouvelé par des mouvements respiratoires, et dont les parois sont riches en vaisseaux sanguins, où se fait l'hématose. ● poumon (expressions) nom masculin (latin pulmo, -onis) Abcès du poumon, collection de pus dans le poumon. Cancer du poumon, cancer développé au dépens des tissus des poumons. Crier à pleins poumons, de tous ses poumons, crier de toutes ses forces. Kyste aérien du poumon, cavité gazeuse siégeant dans le parenchyme (tissu fonctionnel) du poumon. Maladie du poumon des éleveurs d'oiseaux, affection pulmonaire d'origine allergique due à l'inhalation de bactéries contenues dans les déjections des oiseaux, surtout ceux de la famille des pigeons. Maladie du poumon de fermier, affection pulmonaire allergique due à l'inhalation de bactéries contenues dans le blé moisi. Résection cunéiforme périphérique du poumon, ablation chirurgicale d'un fragment pulmonaire de petite taille. (En anglais, wedge resection.)

poumon
n. m.
d1./d Chacun des deux organes thoraciques qui assurent les échanges respiratoires chez l'homme et les animaux respirant l'oxygène de l'air (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens adultes, poissons dipneustes, etc.).
Respirer, crier à pleins poumons, très fort.
d2./d Poumon d'acier: appareil qui permet d'entretenir artificiellement la respiration d'un sujet en cas de paralysie de la cage thoracique.

⇒POUMON, subst. masc.
A.— ANATOMIE
1. Organe principal de la respiration des mammifères, des oiseaux, des reptiles et de certains invertébrés, où se font les échanges gazeux entre l'organisme et le milieu extérieur, constitué d'un tissu spongieux, extensible, très vascularisé. Synon. (en bouch.) mou. Classe de vertébrés à sang froid caractérisés par la présence de branchies dans leur jeune âge (têtards) et de poumons à l'état adulte (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 166). Lorsqu'on examine au microscope, une coupe pratiquée dans un poumon de mammifère on observe immédiatement un très grand nombre de « trous » qui sont les cavités des alvéoles pulmonaires, pleines d'air chez l'être vivant (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 142) :
On réserve d'ordinaire le nom de voix au son que les animaux produisent en faisant sortir l'air de leurs poumons, au travers de leur glotte :dans ce sens il n'y a que les animaux à poumons c'est-à-dire, les mammifères, les oiseaux et les reptiles, qui aient une voix.
CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 445.
2. En partic. Chacun des deux organes respiratoires de l'homme situés dans la cavité thoracique (l'un à droite divisé en trois lobes, l'autre à gauche divisé en deux lobes), séparés par le médiastin et entourés par la plèvre. Avoir de bons poumons; des poumons robustes, solides; poumon congestionné, tuberculeux; cancer, gangrène, lésion, perforation, ulcération du poumon; radiographie des poumons. Le parfum des orangers devenait plus pénétrant; on le respirait avec ivresse, en élargissant les poumons pour le boire profondément (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Sœurs R., 1884, p. 1265). Le poumon, dit Laguesse, est un arbre creux, ramifié presque à l'infini, dont les nombreuses branches sont les bronches, dont les rameaux ultimes ou canaux alvéolaires s'élargissent, s'alvéolisent et changent de structure pour revêtir les caractères des surfaces respiratoires (A. CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 128). Je ne pus douter que mon état lui paraissait assez grave. Il prescrivit je ne sais plus quel révulsif pour décongestionner mes poumons, et promit de revenir le lendemain (GIDE, Si le grain, 1924, p. 559).
MÉD. Poumon artificiel, d'acier. Appareil de respiration artificielle constitué d'une caisse étanche, dans lequel le malade atteint de paralysie respiratoire est allongé, et qui entretient la ventilation pulmonaire de celui-ci. Locaux comportant six à dix chambres d'isolement pour le traitement des formes respiratoires spinales ou bulbaires, et dotés de l'équipement nécessaire en appareils respirateurs des différents types : — appareils classiques (poumons d'acier); — appareils en cuirasse : fonctionnant d'une façon autonome, susceptibles d'être utilisés lors du transport du malade (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 36).
Locutions
Cracher ses poumons (pop.). Tousser, expectorer abondamment par le fait de la tuberculose pulmonaire ou d'une cause irritante. Les deux amis étaient jetés dans l'orangerie, au milieu de milliers de prisonniers qui remplissaient l'immense cave. Toute pleine d'une poussière blanche, que le pas de chaque prisonnier soulevait, faisant des « nuages d'albâtre » dans lesquels tout le monde toussait à cracher ses poumons (GONCOURT, Journal, 1872, p. 866). Une femme maigre et brune, debout, les dévisageait; pendant que, derrière elle, dans l'ombre, apparaissait le profil noyé d'un petit homme pâlot, en train de cracher ses poumons (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 68). P. métaph. En quelques kilomètres on passe de deux cent cinquante mètres d'altitude à plus de mille mètres. La voiture crache ses poumons et sue dans son radiateur (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 61).
Aspirer, respirer à pleins poumons. Respirer profondément. Quand le chasseur part le matin, aux premières blancheurs de l'aube, rempli d'ardeur et d'espérance, il aspire l'air à pleins poumons (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 200). Emmanuel se pencha à la fenêtre. Il respira à pleins poumons une odeur de lilas, puis, tournant sur lui-même, commença ses ablutions (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 351). P. métaph. Après tant de jours passés dans un lourd recueillement, Anna aspirait à pleins poumons cette vie qui s'élargissait à la lumière (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 122).
P. méton. Voix considérée du point de vue du souffle qui lui confère sa force. Avoir du poumon, de bons poumons; crier, brailler à pleins poumons, de tous ses poumons. Synon. s'époumonner. Chacun parlait sans attendre que son tour fût venu et criait de toute la force de ses poumons (JANIN, Âne mort, 1829, p. 114). Allons le débaucher! Ohé! Camarades! Qui est-ce qui vient débaucher Cloquet? Les deux mains en porte-voix, Tournabien avait crié cela de tous ses poumons (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 113). Son principal moyen d'action, c'étaient ses réunions publiques où il tombait, à la force du poumon, la candidature rivale (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 345).
P. métaph. En se penchant par une des ouvertures ménagées au-dessous du pont [du navire], on aperçoit les gigantesques poumons d'acier qui halètent dans la poitrine du monstre (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 7).
B.— P. anal. Espace dont la couverture végétale est propre à entretenir le renouvellement de l'air d'un lieu. Parcs entourant des demeures princières, jardins attenant à des maisons bourgeoises, promenades ombragées occupant l'emplacement d'une ceinture militaire démantelée. Les deux derniers siècles ont entamé avec voracité ces réserves, authentiques poumons de la ville (LE CORBUSIER, Charte Ath., 1957, p. 39).
REM. Poumonique, adj., vieilli. Atteint de tuberculose pulmonaire. Synon. poitrinaire, pulmonique (vieilli), tuberculeux. Donnez-moi le feu et une poignée de fougère sèche. C'est bien! soufflez à présent; vous n'êtes pas poumonique? (SAND, Mare au diable, 1846, p. 72).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694, 1718 : poulmon; dep. 1740 : poumon. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pulmun « organe de la respiration » (Roland, éd. J. Bédier, 1278); ca 1160 poumon (Troie, éd. L. Constans, 9905); 1694 expr. cracher ses poumons (Ac.); 2. 1671 fig. perdre son poumon « s'époumoner, se fatiguer à parler ou à crier » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 8 avr., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 210); 1690 user ses poulmons (FUR.); 1694 avoir de bons poumons (Ac.); 1811 de toute la force de ses poumons (JOUY, Hermite, t. 1, p. 136 : ces messieurs y discutent [...] de toute la force de leur esprit et de leurs poumons); 1844 crier à pleins poumons (BALZAC, Paysans, p. 212); 3. 1933 p. anal. en parlant des jardins publics et des parcs d'une ville (MORAND, Londres, p. 116 : On les appelle parfois [les parcs et les squares] les « poumons » de Londres); 4. 1946 poumon d'acier (PRÉVERT, Paroles, p. 242); 1953 poumon artificiel (Lar. 20e Suppl.). Du lat. pulmo, -onis « poumon ». Au sens 3, prob. calque de l'angl. lung, att. dans ce sens dès 1808 (NED). Fréq. abs. littér. :1 000. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 207, b) 1 159; XXe s. : a) 1 038, b) 1 123. Bbg. GOHIN 1903, p. 279 (s.v. poumonique).

poumon [pumɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1160; pulmun, 1080; lat. pulmo, onis.
1 Vx. Viscère formé par les deux poumons (ou « lobes »). || C'est du poumon que vous êtes malade (cit. 7).
2 Mod. Chacun des deux viscères logés symétriquement dans la cage thoracique ( Thorax), organes de la respiration où se font les échanges gazeux ( Expiration, inspiration, pulmonaire, et préf. pneumo-). || Poumon droit, poumon gauche (→ Impropre, cit. 5). || Sommet, base d'un poumon. || Structure du poumon ( Alvéole, lobe, lobule). || Sillons, scissure des poumons. || Ramification des bronches dans les poumons (arbre bronchique). Bronche, bronchiole. || Enveloppe des poumons. Plèvre. || L'air qui pénètre par la trachée et les bronches abandonne son oxygène (cit. 4) aux globules (cit. 4) rouges des poumons. Respiration; circulation (→ aussi Osmose, cit. 1). || Sang rouge ou artériel, élaboré (cit. 3) dans les poumons. || Capacité des poumons ( Spiromètre). || Remplir ses poumons d'air (→ Asphyxie, cit. 3), dilater ses poumons. || Aspirer à pleins poumons, profondément (→ 1. Air, cit. 4). || Poumons gazés (→ 2. Gazer, cit. 1). || Maladies des poumons. Anthracose, congestion (pulmonaire), fluxion, pneumonie, pneumoconiose, tuberculose. || Lésion (cit. 5) au poumon, cavernes du poumon. — ☑ Fam. Cracher ses poumons, se dit des tuberculeux pulmonaires qui expectorent abondamment.Médecin spécialiste des poumons. Pneumologue; pneumologie; et aussi phtisiologue. || Auscultation, radiographie, radioscopie, scintigraphie, tomographie des poumons. || Affaissement provoqué d'un poumon. Pneumothorax, thoracoplastie. || Chirurgie du poumon. Pneumonectomie.
1 Chez nous (les hommes), la membrane respiratoire présente une surface totale de près de 200 mètres carrés, et, afin de pouvoir se loger dans l'intérieur du corps, elle affecte la forme d'une multitude de petits ballons microscopiques (…) qui s'agglomèrent ensemble et constituent deux grosses masses spongieuses connues sous le nom de poumons (…) les poumons se dilatent en avant et par en haut parce qu'ils sont entraînés par la paroi thoracique, et inférieurement parce qu'ils sont entraînés par le diaphragme. Leur rôle est purement passif. Ce sont les petites alvéoles pulmonaires et les plus fines bronchioles qui se gonflent à ce moment, grâce à leurs parois très minces et élastiques (…)
A. Pizon, Anatomie et Physiologie humaines, p. 391 et 401.
Loc. Chanter, crier à pleins poumons. Époumoner (s'). → Hurler, cit. 20. || La force de leurs poumons (→ Étouffer, cit. 22). || Avoir de bons poumons, et, absolt, des poumons, une voix puissante, du souffle. || Ce coureur a des poumons.
2 — (…) je suis plus franchement impudent, meilleur comédien, plus affamé, fourni de meilleurs poumons. Je descends apparemment en droite ligne du fameux Stentor. Et pour me donner une juste idée de la force de ce viscère, il se mit à tousser d'une violence à ébranler les vitres du café (…)
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 459.
Poumons des mammifères, des oiseaux, des reptiles. || Batraciens qui ont des branchies et des poumons. || Mollusques à poumons. Pulmonés. || Absence de poumon. Apneumie.Poumons des animaux de boucherie. Mou.
3 (Réalisé en 1929; spirophore, 1876). || Poumon d'acier : appareil qui permet d'entretenir artificiellement la ventilation pulmonaire d'un malade atteint de paralysie des muscles respiratoires.Mettre un malade dans le poumon d'acier.Poumon électrique.
4 Fig. Ce qui fournit de l'oxygène, ce qui donne de la vie, anime. || Cette forêt est le poumon de la ville. || Le poumon économique d'un pays. || « (…) les monts du Lyonnais, poumon vert de l'agglomération » (le Monde, 7 juin 2000, p. 15).
COMP. Cœur-poumon. Époumoner (s').

Encyclopédie Universelle. 2012.