prolepse [ prɔlɛps ] n. f.
• 1701; prolepsis XVIe; lat. prolepsis, du gr.
♦ Didact. Figure de rhétorique par laquelle on prévient une objection, en la réfutant d'avance.
● prolepse nom féminin (bas latin prolepsis, du grec prolêpsis, de prolambanein, devancer) Procédé syntaxique consistant à placer dans la principale un terme qui devrait se trouver dans la subordonnée (par exemple la phrase Tu as vu ce type comme il est grand). Figure qui consiste à réfuter à l'avance une objection possible. ● prolepse (synonymes) nom féminin (bas latin prolepsis, du grec prolêpsis, de prolambanein, devancer) Procédé syntaxique consistant à placer dans la principale un terme...
Synonymes :
prolepse
n. f. RHET Figure de rhétorique consistant à prévoir une objection et à la réfuter par avance.
⇒PROLEPSE, subst. fém.
A. —PHILOS., THÉOL.
1. Anachronisme par anticipation. Beaucoup d'exégètes ont pensé que ce nom propre de Dieu avait été révélé pour la première fois à Moïse au Sinaï, et que c'est pour cette raison que les récits dits élohistes commencent seulement à partir de cette révélation à nommer Jéhovah le dieu d'Israël. Ce serait donc par prolepse ou par anticipation que les récits jéhovistes auraient employé ce mot divin à l'époque patriarcale (Théol. cath. t.4, 1 1920, p.951).
2. Empl. adj. Principes prolepses. ,,Principes que l'âme contient originairement, et que les objets externes réveillent seulement dans les occasions, c'est-à-dire des assomptions fondamentales, ou ce que l'on prend pour accordé par avance`` (LAL. 1968).
B. —RHÉT., GRAMM.
1. ,,Figure de grammaire consistant dans l'emploi d'une épithète où se peint soit un état antérieur, soit un état futur`` (MORIER 1961). V. proleptique ex. de Suhamy.
2. Figure de rhétorique par laquelle on anticipe les objections de ses adversaires en les réfutant à l'avance. Parfois, la prolepse se combine avec l'apodioxis [rejet d'un argument comme absurde] en traitant d'absurde ou de regrettable l'objection prévue: Certains vont me dire —chose détestable —qu'aider les faibles c'est affaiblir la race. Ont-ils songé que la force de l'esprit n'est pas celle du corps? (MORIER 1961).
C. —LING. Procédé syntaxique qui consiste à placer un terme dans une construction antérieure à celle à laquelle il appartient. La prolepse (...) consiste à jeter en tête un terme de la phrase, à l'isoler au moyen d'une pause, et à le reprendre dans la phrase au moyen d'un pronom ou d'un adverbe représentant. Types:Le père —, il n'a rien dit (...). Des oeufs —, je n'en vends pas! (WAGNER-PINCHON 1962, p.504).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1762 et dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1564 «figure de rhétorique par laquelle on va au-devant des objections de l'adversaire» prolepsie (RABELAIS, Cinquiesme Livre, éd. Marty-Laveaux, 19, p.74); 1701 prolepse (FUR.); 2. 1842 «notions généralisées a priori, dans le système d'Épicure» (Ac. Compl.); 3. 1933 gramm. (MAR. Lex.). Empr. au gr. «opinion qu'on se fait d'avance», spéc. terme de rhét. «réponse anticipée à une objection», dér. de «présumer, préjuger».
prolepse [pʀɔlɛps] n. f.
ÉTYM. 1701; prolepsie, XVIe; lat. prolepsis, d'orig. grecque « anticipation », de prolambanein « avancer (lambanein) devant, devancer ».
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♦ Didactique.
1 Figure de rhétorique par laquelle on prévient une objection, en la réfutant d'avance.
2 (1842). Philos. antiq. ⇒ Anticipation, prénotion.
3 Gramm. Le fait de placer un mot dans la proposition qui précède celle où il devrait normalement figurer.
Encyclopédie Universelle. 2012.