prolongement [ prɔlɔ̃ʒmɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Action de prolonger dans l'espace; augmentation de longueur. ⇒ allongement, extension. Décider le prolongement d'une autoroute.
2 ♦ Ce par quoi on prolonge (ou se prolonge) une chose; ce qui prolonge la partie principale d'une chose, d'un corps. « l'inculte prolongement des jardins de l'hôtel » (A. Gide).
♢ Fig. « Les lois sont le prolongement des mœurs » (Hugo). Cette décision est le prolongement des mesures déjà prises.
3 ♦ Loc. prép. Dans le prolongement de; en prolongement : dans la direction qui prolonge qqch. Tendre le bras dans le prolongement du corps. Dans le prolongement de ce que je vous disais ce matin...
4 ♦ Ce par quoi un événement, une activité, une situation se prolonge (dans le temps). ⇒ continuation. « Ce prolongement déguisé du collège ! » (Martin du Gard). Les prolongements d'une affaire, d'un événement politique. ⇒ développement, répercussion, séquelle, suite.
⊗ CONTR. Contraction, raccourcissement.
● prolongement nom masculin Action d'augmenter la longueur de quelque chose ; ce qui prolonge quelque chose : Le prolongement de la route jusqu'à la ferme. Appendice qui prolonge quelque chose, sa partie principale : Les prolongements de la cellule. Ce qui prolonge quelque chose dans le temps, ce qui en est la conséquence : Cela aura des prolongements fâcheux. ● prolongement (difficultés) nom masculin Sens et emploi Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux mots aux domaines d'emploi bien distincts. 1. Prolongation : action de prolonger dans le temps, d'accroître en durée. La prolongation d'un délai, d'un congé. 2. Prolongement : action d'augmenter la longueur de qqch. Les travaux de prolongement de l'autoroute commenceront à l'automne. Remarque On n'emploie plus prolongation au sens de prolongement : « Il travailla [...] à la prolongation de la fameuse méridienne »(Fontenelle). ● prolongement (expressions) nom masculin Dans le prolongement de quelque chose, dans l'alignement de quelque chose, dans sa direction. Prolongement d'une application f de domaine A, application de domaine B contenant A, dont la restriction à A est f. ● prolongement (synonymes) nom masculin Action d'augmenter la longueur de quelque chose ; ce qui prolonge quelque chose
Synonymes :
Ce qui prolonge quelque chose dans le temps, ce qui en...
Synonymes :
- conséquence
- développement
- répercussion
prolongement
n. m.
d1./d Action de prolonger (dans l'espace), accroissement en longueur. Le prolongement d'une voie ferrée. Syn. extension.
d2./d Ce qui prolonge. Dans le prolongement de: dans la direction qui prolonge (qqch).
d3./d Fig. Suite, extension. Cette affaire aura des prolongements.
⇒PROLONGEMENT, subst. masc.
A. —[Dans le temps]
1. Fait de prolonger ou de se prolonger. Synon. plus us. continuation, prolongation. Le prolongement de sa joie dura peu (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.190). Du retard causé au ravitaillement de la France, des Pays-Bas, de l'Italie par le prolongement de la guerre (...) n'allait-il pas sortir des secousses sociales qui jetteraient, peut-être, tout l'Occident dans la révolution? (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.158).
— En partic.
♦[À propos d'un son] Prolongement d'une syllabe. Les bruits se dilatent sous la voûte [de l'église] et retombent avec des prolongements ineffables (HUGO, Fr. et Belg., 1885, p.227).
♦[À propos de la durée de la vie d'un être vivant] Prolongement des jours de qqn. L'habitation du Levantin (...) abritait (...) le sculpteur Bréhat, qui (...) devait à cette hospitalité princière un prolongement d'existence (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.217). Prolongement de la vie dans les lointaines limites du possible (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p.239).
2. Au plur. Conséquences parfois tardives et indirectes. Synon. répercussions, suites. Prolongements intéressants. Cette découverte [l'anaphylaxie], qui était appelée à avoir des prolongements insoupçonnés, a été l'oeuvre de deux biologistes français: Charles Richet et Paul Portier (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.728).
B. —[Dans l'espace]
1. Action d'augmenter la longueur de quelque chose; accroissement, augmentation de longueur. Synon. allongement, extension, prolongation (moins usuel); anton. raccourcissement. Projet, travaux de prolongement d'une route; décider le prolongement de qqc. Ces vers auxquels je ne puis reprocher qu'une sorte de nonchaloir, une absence de concision et presque toujours un prolongement excessif de la phrase (GREEN, Journal, 1944, p.159).
2. P. méton. Ce par quoi on prolonge ou se prolonge quelque chose; partie qui prolonge quelque chose, généralement dans le même alignement. Une pièce étranglée, une sorte de boyau, qui semblait le prolongement même du corridor (ZOLA, Assommoir, 1877, p.424). Le haut de la falaise était frangé par l'inculte prolongement des jardins de l'hôtel: yeuses, cistes, arbousiers (GIDE, Si le grain, 1924, p.427). V. amélioration ex. 4.
— Loc. prép. En prolongement, dans le prolongement, sur le prolongement de qqc. Sur la partie qui prolonge quelque chose; dans l'alignement, dans la direction qui prolonge quelque chose. Bras dans le prolongement du corps. Dix pieds en avant de l'ouverture, et sur le prolongement du petit axe, est une porte (Voy. La Pérouse, t.4, 1797, p.29). Dans la rue des Prouvaires et dans le prolongement de la rue Saint-Honoré, il n'y avait plus une seule vitre où brillât une chandelle (HUGO, Misér., t.2, 1862, p.351). Les joints qui séparent les pavés (...) doivent se découper c'est-à-dire ne pas se présenter en prolongement les uns des autres (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.70).
— Spécialement
♦ANAT. Ramification du protoplasme d'une cellule nerveuse. Le système nerveux est essentiellement constitué par l'assemblage d'une multitude d'éléments microscopiques, cellules ou neurones, d'où émanent des prolongements ou fibres (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.53). V. axone ex. 2.
♦ARBORIC. Petit rameau à la pointe de la tige principale ou d'une branche destiné à assurer l'allongement de celle-ci. Prolongement de la tige. Le prolongement annuel de la charpente des arbres doit être d'autant plus raccourci que la branche est plus rapprochée de la ligne verticale (DU BREUIL, Cult. arbres, 1876, p.84).
♦MATH. ,,Structure d'un ensemble induite à partir de la structure d'une partie de cet ensemble`` (Hachette 1980). La première idée de la notion de prolongement analytique se trouve dans Gauss, mais elle fut mise en oeuvre par Weierstrass (1842) et par Riemann (1851) (Gds cour. pensée math., 1948, p.166).
— P. anal. Le costume ne nous semble pas être autre chose que le type professionnel qui, pour se manifester même à travers les vêtements, les marque de son empreinte et les différencie à son image. C'en est comme le prolongement (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p.325). M. Léon Bourgeois dit souvent que la propriété individuelle est comme le prolongement de la personne humaine (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.254). En travaillant ce bien de ma femme, en songeant qu'il est quelque chose comme le prolongement de sa personne; en retournant à lui, je crois aller plus fidèlement à elle (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p.46).
Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. A. Dans le temps 1. 1176-84 porlongement «action de différer, délai» (GAUTIER D'ARRAS, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4730); XIIIes. prolongement (ROQUES t.1, II, n° 624: prolatio. prolongement); 2. 3e tiers XIIIes. [date ms.] prolongement «action d'augmenter la durée de quelque chose» (Troie, éd. L. Constans, 2022, var.); 3. a) 1779 «ce par quoi un événement, une activité, une situation se prolonge ou semble se prolonger» (RESTIF DE LA BRET., Vie de mon père, p.270: les Enfants sont un prolongement de l'existence des Pères); b) 1860 plur. «conséquences, suite» (DOCHEZ, citant J. J. AMPÈRE, s. réf.). B. Dans l'espace 1. a) 1731 «ce qui prolonge quelque chose» (J. TERRASSON, Sethos, t.1, p.325); b) 1784 loc. dans le prolongement de (BERN. DE ST-P., Ét. nature, t.1, p.263); 2. 1814 anat. prolongement rachidien (nom donné par CHAUSSIER d'apr. NYSTEN); 3. 1831 bot. prolongements médullaires (H. LECOQ et J. JUILLET, Dict. raisonné des termes de bot., Paris, p.521 ds Doc. DDL); 4. 1876 arboric. «rameau destiné à prolonger la tige principale d'un arbre» (DU BREUIL, op. cit., p.145); 5. 1948 math. (Gds cour. pensée math., p.166); 1968 prolongement d'une application (Lar. encyclop. Suppl.). Dér. de prolonger; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:465. Fréq. rel. littér.:.IXes.: a) 632, b) 269; XXes.: a) 621, b) 918.
]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. A. Dans le temps 1. 1176-84 porlongement «action de différer, délai» (GAUTIER D'ARRAS, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4730); XIIIes. prolongement (ROQUES t.1, II, n° 624: prolatio. prolongement); 2. 3e tiers XIIIes. [date ms.] prolongement «action d'augmenter la durée de quelque chose» (Troie, éd. L. Constans, 2022, var.); 3. a) 1779 «ce par quoi un événement, une activité, une situation se prolonge ou semble se prolonger» (RESTIF DE LA BRET., Vie de mon père, p.270: les Enfants sont un prolongement de l'existence des Pères); b) 1860 plur. «conséquences, suite» (DOCHEZ, citant J. J. AMPÈRE, s. réf.). B. Dans l'espace 1. a) 1731 «ce qui prolonge quelque chose» (J. TERRASSON, Sethos, t.1, p.325); b) 1784 loc. dans le prolongement de (BERN. DE ST-P., Ét. nature, t.1, p.263); 2. 1814 anat. prolongement rachidien (nom donné par CHAUSSIER d'apr. NYSTEN); 3. 1831 bot. prolongements médullaires (H. LECOQ et J. JUILLET, Dict. raisonné des termes de bot., Paris, p.521 ds Doc. DDL); 4. 1876 arboric. «rameau destiné à prolonger la tige principale d'un arbre» (DU BREUIL, op. cit., p.145); 5. 1948 math. (Gds cour. pensée math., p.166); 1968 prolongement d'une application (Lar. encyclop. Suppl.). Dér. de prolonger; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:465. Fréq. rel. littér.:.IXes.: a) 632, b) 269; XXes.: a) 621, b) 918.
prolongement [pʀɔlɔ̃ʒmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1165; de prolonger.
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A (V. 1165). Temporel. Ce par quoi un événement, une activité, une situation se prolonge ou semble se prolonger. ⇒ Continuation (→ Collège, cit. 3; pastoral, cit. 2). || Quel chemin parcouru, du modèle de Don Quichotte à Cervantès et à ses prolongements ! (→ Mythe, cit. 4). || Les prolongements d'une affaire, d'un événement politique. ⇒ Développement, suite.
1 Si je pensais que cette civilisation fût le prolongement de celle qui, depuis trente ou quarante siècles, a, malgré bien des erreurs, enrichi, orné, ennobli le patrimoine de l'espèce, de quel cœur ne chanterais-je pas ses louanges ?
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XV.
B Spatial.
1 (1549). Action de prolonger (dans l'espace); augmentation de longueur. ⇒ Allongement, extension. || Décider le prolongement d'une autoroute, d'une voie de chemin de fer. || Projet de prolongement d'une rue.
2 (1778). Ce par quoi on prolonge (ou se prolonge) une chose; ce qui prolonge la partie principale d'une chose, d'un corps. || Le prolongement de la route est récent. || L'inculte prolongement des jardins de l'hôtel (→ Falaise, cit. 3). || La Provence n'est qu'un prolongement, une pente (cit. 9) des Alpes. — Techn. || Prolongement d'arrêt : zone où un avion peut s'arrêter, en cas d'interruption du décollage. — Spécialt. Sc. nat. ⇒ Appendice, procès. || La cellule nerveuse et ses prolongements. ⇒ Dendrite (cit.; et → Neurone, cit. 1). || Prolongements des nerfs (cit. 8). || Les prolongements de l'amibe peuvent se rétracter. ⇒ Pseudopode (→ Excitation, cit. 12). || Prolongements protoplasmiques (→ Phagocytose, cit.).
♦ Fig. (→ Bonheur, cit. 28).
2 Les lois sont le prolongement des mœurs.
Hugo, Paris, V, I.
♦ Math. || Prolongement d'une application : extension d'une application d'un ensemble A dans un ensemble B à un ensemble A' contenant A.
3 (1910). || Dans le prolongement de; en prolongement : dans la direction qui prolonge qqch. || Oiseau qui allonge le bec dans le prolongement du cou (→ Piège, cit. 1).
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CONTR. Contraction, conversion, raccourcissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.