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psalmodier

psalmodier [ psalmɔdje ] v. <conjug. : 7>
• 1406; de psalmodie
1 V. intr. Dire ou chanter les psaumes. Psalmodier avec une antienne. Dire les psaumes sur une seule note (recto tono), sans chanter, mais selon des règles musicales traditionnelles.
Trans. Psalmodier les offices.
2 V. tr. et intr. Réciter ou chanter d'une manière rituelle et monotone (des chants, des textes religieux). Psalmodier un verset du Coran. « Les religieux psalmodiant les prières des morts » (Chateaubriand).
3 V. tr. (1674) Cour. Dire, réciter d'une façon monotone. 1. débiter. « une voix métallique [...] psalmodia : “Il n'y a plus d'abonné au numéro que vous demandez” » (Duhamel).

psalmodier verbe intransitif (de psalmodie) Chanter les psaumes sans inflexion de voix et sur la même note. Littéraire. Parler, réciter d'une manière monocorde. ● psalmodier verbe transitif Littéraire. Chanter, réciter quelque chose de manière rituelle : Psalmodier une prière.

psalmodier
v.
d1./d v. intr. MUS, RELIG Chanter les psaumes sans inflexion.
d2./d v. tr. Réciter (qqch) sans inflexion. Psalmodier des prières, des formules magiques.
d3./d v. tr. et intr. Parler, dire, énoncer de manière monotone.

PSALMODIER, verbe
A.— 1. Chanter, réciter sur un ton de psalmodie dans les églises juives ou chrétiennes.
Empl. trans. Psalmodier l'office. Les répons étaient psalmodiés par les moines présents et les novices (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 126). La manière de réciter, de chanter ou psalmodier le pentateuque varie. La section à lire est plus ou moins étendue (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 85).
Empl. intrans. Psalmodier recto tono. On chantait le Te Deum tout haut, et le reste à voix basse en psalmodiant (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 437). [La cathédrale] était sourdement remplie par le murmure des chanoines qui psalmodiaient à mi-voix (THARAUD, Cruelle Esp., 1937, p. 157).
2. P. anal. Chanter, réciter d'une manière qui ressemble à la psalmodie juive ou chrétienne.
Empl. trans. Psalmodier une phrase du Coran. Cette incantation des Ardennes que l'on psalmodiait, la veille du jour des Rois, en allumant des « brandons » et en parcourant les champs : Taupes et mulots, Sortez de l'enclos (DÉVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p. 17) :
1. ... le marchand d'habits, portant un fouet, psalmodiait : « Habits, marchand d'habits, ha... bits » avec la même pause entre les deux dernières syllabes d'habits que s'il eût entonné en plain-chant : « Per omnia saecula saeculo... rum » ou : « Requiesca in pa... ce » ...
PROUST, Prisonn., 1922, p. 118.
Empl. intrans. Environ deux cents bonzes du Cambodge et du Siam (...) vivant là dans les continuelles prières, psalmodiant nuit et jour (LOTI, Pèl. Angkor, 1912, p. 61).
Part. passé et/ou adj. Pour Meurtre dans la Cathédrale, Vilar remplaça au T.N.P. le chœur parlé du Vieux Colombier par un chœur psalmodié et chanté (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 131).
B.— P. anal. [Avec une valeur dépréc. plus ou moins marquée selon les cont.] Parler, réciter sur un ton monotone, un rythme égal et lent, en ne montrant aucun intérêt pour ce que l'on dit ou répète.
Empl. trans. Synon. de débiter. Psalmodier les tables de multiplication. Quelques rares gardiens (...) récitent aux voyageurs d'aujourd'hui la leçon qu'ils ont psalmodiée aux voyageurs d'hier (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 111). Et voici Paule, la forte Paule, qui s'écroule, qui psalmodie d'interminables jérémiades (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 177) :
2. J'ai vu des actrices célèbres s'exprimer par l'entremise du rôle de Phèdre. D'autres le psalmodiaient et le rugissaient. Mme Marie Bell le joue. Elle en découvre toute la naïveté royale.
COCTEAU, Foyer artistes, 1947, p. 171.
Empl. abs. Le président se penchait, les juges faisaient un signe de tête, le président psalmodiait : c'était le jugement (GONCOURT, Journal, 1853, p. 97).
REM. Psalmodiement, subst. masc., hapax. Tout autour, des sortes de psalmodiements qui montent et des saouleries qui s'attendrissent et se lamentent (GONCOURT, Journal, 1856, p. 288).
Prononc. et Orth. :[], (il) psalmodie [-di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1406 (Internele consolacion, éd. A. Pereire, p. 357). Dér. de psalmodie; dés. -er; cf. le lat. eccl. psalmodiare « id. » déb. Ve s. ds BLAISE Lat. chrét. Fréq. abs. littér. :174. Bbg. LAURENT (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 43.

psalmodier [psalmɔdje] v.
ÉTYM. 1403; de psalmodie.
1 V. intr. Didact. (relig., mus.). Dire ou chanter les psaumes. || Psalmodier sur le ton direct; avec une antienne… Spécialt. Dire les psaumes sur une seule note (recto tono), sans chanter, mais selon des règles musicales traditionnelles (rythme…).V. tr. (XVIIIe). || Psalmodier les offices (→ Copte, cit. 2), les laudes (cit.), les litanies (cit. 1).Au p. p. || None (cit.) se déroula simplement psalmodié.
1 (…) la cloche sonna l'agonie, et les religieux, psalmodiant les prières des morts, pleurèrent et se lamentèrent dans les cloîtres.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 206.
1.1 Avant de quitter la place, il se retourna pour regarder l'étrange frêle silhouette du vieil homme, tout seul maintenant dans la clarté de la lune, qui psalmodiait sa prière en balançant le haut de son corps comme quelqu'un qui va à cheval.
J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 41.
2 Cour. a V. intr. Par anal. Réciter ou chanter d'une manière rituelle et monotone des chants, des textes religieux (→ Derviche, cit. 2; gymnastique, cit. 12).
b V. tr. || Psalmodier une phrase du Coran (→ Coranique, cit.).
3 V. tr. (1734), et intr. (1835). Fig. Parler, dire, réciter d'une façon monotone. Débiter (→ Aigu, cit. 7; métallique, cit. 2).
2 La voiturée qui ouvrait le cortège avait entonné et psalmodiait à tue-tête avec une jovialité hagarde un pot-pourri de Désaugiers, alors fameux, la Vestale !
Hugo, les Misérables, IV, III, VIII.
(1669). Vx. Écrire en un style monotone.

Encyclopédie Universelle. 2012.