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R

1. r [ ɛr ] n. m. inv.
1Dix-huitième lettre et quatorzième consonne de l'alphabet : r majuscule (R), r minuscule (r). Prononc. Lettre qui, prononcée, note la fricative uvulaire [ r ] (dite parfois r grasseyé) dans la prononciation parisienne (rat, arriver, sortir).REM. R note la consonne vibrante apicale [ r ] (dite r roulé) dans certaines régions et dans l'opéra. Le r et le l sont parfois appelés des consonnes liquides. Digrammes comportant r : rh, qui note [ r ] (rhume, rhétorique); -er, qui, à la finale, note généralement [ e ] (aimer, boucher, oranger) mais parfois [ ɛr ] (cher, fer, amer) ou, dans les emprunts à l'anglais, [ ɶr ] (speaker), [ ɛr ] (revolver) ou l'un ou l'autre (scooter); ir (→ 1. i).
2Loc. Les mois en R, dont le nom contient un r (pendant lesquels on pouvait consommer les huîtres, les coquillages, sans danger).
⊗ HOM. Air, aire, ère, erre, ers, haire, hère. r 2. r abrév. et symboles
1 [ ɛr ] n. m. inv. Ensemble des nombres réels.
2R [ rɶntgɛn; røntgɛn ] n. m. inv. Röntgen.

R Chimie Symbole représentant un radical carboné monovalent indéterminé. Métrologie Symbole du röntgen. Physique Désigne la constante molaire des gaz parfaits. [Dans le système international (SI), R = 8,3144 J/(mol.K).] ● R Symbole désignant l'ensemble des nombres réels. ● R (expressions) R, symbole désignant la droite numérique achevée.

r
n. m. Dix-huitième lettre (r, R) et quatorzième consonne de l'alphabet, appelée parfois liquide, notant la constrictive uvulaire, dit r grasseyé ou parisien (ex. rare), et, dans certains usages, la vibrante sonore apicale, dite r roulé.

⇒R, r, lettre
La dix-huitième lettre de l'alphabet; un exemplaire de cette lettre.
A. — [La lettre en tant que telle]
1. [La lettre en tant que signe graph.] Louis, Louis Rougier, avec un r (ARLAND, Ordre, 1929, p. 31):
1. Il consacre ses revenus à subventionner ceux qui écrivent aussi mal que lui, c'est-à-dire qui suppriment les lettres redoublées, et même, pour donner l'exemple, il s'est exécuté, il a supprimé un r dans notre nom.
BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 20.
2. [L'attention porte sur la valeur de la lettre]
a) [Valeur nulle, la lettre est muette] Quand j'écris craquer, il est bien clair que je prononce ke-ra-ker (...) si je ne prononce pas l'r finale, elle est inutile; si je la prononce, il faut qu'elle soit suivie d'un e muet (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 363). Il y a certaines lettres qu'il prononce mal, des r sur lesquels il glisse, des c qui deviennent des t dans sa bouche (GONCOURT, Journal, 1870, p. 553).
b) [Variétés de r] R apical, cacuminal, rétroflexe, dorsal, cérébral, vélaire, uvulaire, guttural, roulé, grasseyé, vibrant, spirant, créole.
r roulé. [Marque de l'origine, de l'affectation, de l'emphase] Rouler l'r, roulement d'r. Et les gars de province, comme ils sont amusants et gentils avec leur roulement d'r et leur jargon patoiseur! (PROUST, Temps retr., 1922, p. 807). « Charr'mé », fit-il, en roulant l'r (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 278). Surtout, mon lapin bleu, ne roule pas les r (AUDIBERTI, Mal court, 1947, I, p. 150):
2. Mais voyons, elle est venue réciter, avec un bouquet de lis dans la main et d'autres lis « su » sa robe. (Mme de Guermantes mettait, comme Mme de Villeparisis, de l'affectation à prononcer certains mots d'une façon très paysanne, quoiqu'elle ne roulât nullement les r comme faisait sa tante).
PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 224.
P. hyperb. Elle s'appelait Marroca, d'un surnom sans doute, et prononçait ce mot comme s'il eût contenu quinze r (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 789). Théâtre: « courroux » avec trente-six r (RENARD, Journal, 1907, p. 1109).
r grasseyé. Grasseyer (l'r). L'usage général de grasseyer l'r n'empêche pas beaucoup de personnes de le rouler (SAUSS. 1916, p. 164).
Rem. Les empl. de grasseyer sont gén. abs., et gén. réprobateurs, connotant le manque de vigueur, de caractère, ou l'affectation: Ils avaient des voix d'ouvriers dans le monde, des voix crapuleuses et maniérées de jeune premier de barrière, qui file les mots sans être sûr de leur orthographe, et de maquereau qui grasseye (GONCOURT, Journal, 1865, p. 141).
r créole. Le je ne sais quoi et l'accent créole, qui fait les a brefs et la petite tonalité stridente qui enlève et relève la fin d'un mot, ainsi que l'adoucissement un peu nègre des r (GONCOURT, Journal, , 1857, p. 344). Il a dit: « C'est une grande sécurité... » Toujours de cette voix douce, solennelle et qui tombe sur la fin des mots. Sans prononcer les r (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1911, p. 301). Sa façon créole de sauter les r est assez exquise (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1911, p. 302).
3. [Résonances, figures de la substance acoustique ou du n. de r]
[Figures de la substance acoustique] Il était devenu un beau maréchal des logis de hussards; faisant ronfler les r (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 264). Les r, dans sa bouche, roulaient comme des chariots (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 788). « C'est pour me faire un souvenir. » Et l'r de souvenir traîna longtemps avec un fracas de torrent sur des roches (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 791). Elle lui envoya, en phrases irritées, une mitraille d'r furieux (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 793). Les phrases procédaient dans sa bouche par bonds terribles parmi des avalanches d'« r » énormes (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 351).
[Désignation métaph. d'un bruit quelconque, par r]:
3. ... girouettes extravagantes, lesquelles ne sont plus des girouettes, mais des lettres majuscules de vieux manuscrits découpées dans la tôle à l'emporte-pièce, qui grincent au vent. (J'ai eu entre autres au-dessus de ma tête une R qui passait toute la nuit à se nommer: — rrrrr [it. ds le texte]).
HUGO, Rhin, 1842, p. 143.
[Figures du n.; p. plaisant., désignation homophonique, par le n. de la lettre, erre] Silence donc, R majuscule! reprit Bossuet qui discutait un point de droit avec la cantonade (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 796) [R majuscule, pour Grantaire ou, homophoniquement, grand r, le nom de l'interlocuteur].
4. [L'attention porte sur la répartition de r] Les mois en r, dont le nom comporte un, ou plusieurs, r. Achille, à Pâris: Je t'attends au quatrième [mot, partie d'une charade]. Pâris: M'y voici!... Il est bête, le quatrième, mais il n'est pas difficile, une rive sans r... ive!... Loch, homme, hotte, ive. Achille, vivement: locomotive! (MEILHAC, HALÉVY, Belle Hélène, 1865, I, 11, p. 204):
4. À peine si je préférerais lire au second vers Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour au lieu de Pour recueillir rien qu'un souffle d'amour, à cause de l'équilibre assez heureux dans le vers des deux monosyllabes y et rien et du moins grand nombre de fois qu'apparaîtra de suite la lettre r appuyée notamment sur une voyelle muette e après avoir servi de finale à pour...
MALLARMÉ, Corresp., 1876, p. 98.
5. [Épellation] Cependant, ô mon lecteur, tout le mal n'est que dans ces sept lettres: B, R, U, L, A, R, D, qui forment mon nom, et qui intéressent mon amour-propre (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 321).
6. [L'init., emblème, p. abrév., d'un mot ou d'un n. corresp.] Telle page touche à Rabelais, telle autre à Bossuet. D'effort, point. Vous allez de ce curé à cet évêque et de cet évêque à ce curé comme on va du b à l'r, tout simplement parce que toutes les lettres sont dans l'alphabet et tous les esprits dans votre esprit (HUGO, Corresp., 1854, p. 201):
5. Des pourparlers sont poussés assez avant avec une riche famille Duruel. Léon vérifie que ces gens-là, qu'on trouvait au D dans le Tout Paris de l'an dernier, sont à l'R [par Ruel, après détachement de la particule] dans celui de cette année-ci. Passez, muscade!
MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 757.
Rem. La lettre se désigne le plus souvent avec un déterminatif masc. à valeur de neutre. Ceci à date anc.: ,,Dans l'usage ordinaire on la fait de genre masculin`` (Trév. 1732). Elle est fém., du genre sous-entendu de lettre, dans les ex. Destutt de Tracy et 3 supra.
B. — [La lettre désigne un référent autre qu'elle-même, directement, ou p. abrév., par le biais d'un signe lexical corresp.]
1. [Abrév. d'une seule lettre]
R, réponse. D — Le père Jacques était entré dans le courant de la soirée dans la chambre jaune? R — Pour fermer les volets et allumer la veilleuse, comme chaque soir... (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 41). D. Et quoi? notre âme en nous et notre esprit, sont-ils chair avant que nous soyons baptisés? — R. Oui (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 473).
R, rue. Voulez-vous être assez bon pour faire porter le paquet d'exemplaires aujourd'hui même chez M. Sandoz, 33, r de Seine (HUGO, Corresp., 1873, p. 351).
[Ou, conventionnellement plus spécifique] Je ne crois pas, chère amie, que le refroidissement conjectural dont tu me parles, et qui n'est que prudence, ait pu aller jusqu'à imposer à Paul, en même temps qu'un silence (...) absolu de quatre mois sur les chansons des R[ues] et des B[ois], la glorification en termes exprès de l'immense triomphe dont je t'ai parlé (HUGO, Corresp., 1866, p. 529).
♦ En dr., R, Recueil (LEBON, Rec. des décisions du Conseil d'état).
♦ En épigr. lat., R (ou, le cas échéant, une partie plus substantielle du signe en cause, comme dans REFC, pour reficiendum curavit, ou RS, pour responsum, etc.), avec la valeur, selon les cas, de Roma, romanus, rex, reges, rationalis, etc.
[En tant que symb.] En math., R, corps des réels. R, rayon d'un objet circulaire ou sphérique; r, coordonnée radiale d'un point dans un système de coordonnées polaires ou sphériques. En phys., R, r, radiance, réfraction, résistance, (constante de) Rydberg. En radiol., R, rad. ou röntgen. R = 109 677,6 cm-1.
2. [R en tête d'abrév. de plus d'une lettre, et de sigles]
Ra, symb. du radium. Radar, abrév. de l'angl. radio detecting and ranging, détection et localisation radio; a les caractères d'un signe lexical; prononc. selon la valeur des lettres, [].
RATP, Régie Autonome des Transports Parisiens.
R. C. B., rationalisation des choix budgétaires.
RD, route départementale.
R. et D. La « R et D »: recherche et développement, étroitement mêlés, indissociables (L'Express, 17 mai 1976, p. 60, col. 1).
RER, réseau express régional.
RF, République française.
R. G., renseignements généraux; sous la forme Hergé (par transpos. orth. du n. des lettres), signature de Georges Rémy, le créateur de Tintin.
Rh, (facteur) rhésus.
R. I., R. I. T. Et chacune de nos divisions, reprend l'homme-chiffre que notre escouade a la gloire de posséder, renferme trois R. I. — régiments d'infanteries; — deux B. C. P. — bataillons de chasseurs à pied; — un R. I. T. — régiment d'infanterie territoriale (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 106). D'autres bandes possédaient des voitures françaises, enlevées aussi à la citadelle, et encore marquées 43e R I (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 430).
R. M. I., revenu minimum d'insertion.
R. M. N., résonance magnétique nucléaire.
RN, route nationale. Quelques jours plus tard, sur la R. N. X bis (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 159).
RP, révérend père. Lettre douzième. Lorenzo au R P Alméïdo (LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, 1821, p. 54).
R. P., représentation proportionnelle. Il ne pouvait y compter avant une ou deux législatures, le député de l'arrondissement étant trop bien assis, à moins de changement de la loi électorale, si les quinze mille votaient la R. P. (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 46).
RPF, Rassemblement du Peuple Français; par méton., adhérent de ce rassemblement. Mainmise de l'Amérique sur l'Europe, succès R P F, retour massif des collaborateurs, maladresse des communistes: c'était plutôt déprimant (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 541). Je ne vois pas pourquoi un anarchiste deviendrait fatalement un RPF (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 552).
RPR, Rassemblement pour la République.
RPR, religion prétendument réformée.
RSVP, répondre, s'il vous plaît. Monsieur le comte Sixte du Châtelet et madame la comtesse du Châtelet prient monsieur Lucien Chardon de leur faire l'honneur de dîner avec eux le quinze septembre prochain. R.S.V.P. (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 657).
RTF, Radiodiffusion, télévision française.
3. Attribution arbitraire de R. De leur centre s'élèvent d'autres globules (...) j'en ai représenté deux vus à la loupe, lettre R (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 71).
Prononc.:[]. Dans le fr. normal actuel, il s'agit d'une continue vélaire, spirante, occasionnellement vibrante, par insistance ou par expressivité. Réalisations désignées dans l'alphabet API respectivement par majuscule (la vibrante) et ʁ majuscule inversé (la spirante). Le TLF note, conventionnellement, r majuscule, [], la consonne spirante. Avec ou sans élision, l'r, le r, avec ou sans liaison, un r [] ou []. Dans tous les ex. ci-dessus, l'r. Fréq. abs. littér.:1 101. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 622, b) 317; XXe s.: a) 848, b) 3 471.

r [ɛʀ] n. m.
1 Dix-huitième lettre et quatorzième consonne de l'alphabet latin. || R majuscule, r minuscule. || On prononce le r à la fin de carter, pas à la fin de berger.
Loc. Mois en R, ceux dont le nom contient un r, et pendant lesquels on consomme les huîtres (de septembre à avril).
2 Consonne dite parfois liquide, prononcée aujourd'hui dans une partie de la France et notamment à Paris comme une fricative uvulaire, notée dans le système de l'A. P. I. [ʀ] (r parisien ou grasseyé). || R roulé : consonne vibrante sonore apicale, notée [ʀ], qui se rencontre dans de nombreuses langues (espagnol, italien, russe, arabe…) ainsi que dans la prononciation du français en province (Bourgogne, Sud-Ouest).
0 (…) l'R (se forme) en portant le bout de langue jusqu'au haut du palais (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 4.
3 (Symboles et abréviations). Math. : R ou ℝ notation de l'ensemble des nombres réels. || Application de dans ℝ. || L'ensemble ℝ. || +, ensemble des réels positifs.
Phys. || R : symbole du röntgen.
R (utilisé comme abréviation). || R. F. : abrév. de République française; R. P. : abrév. de Révérend Père; de réponse payée; de représentation proportionnelle.Anciennt. || R. T. F. : abrév. de Radiodiffusion Télévision française (devenu O. R. T. F., puis remplacé).

Encyclopédie Universelle. 2012.