1. ras [ ra ] n. m. ♦ Mar. Radeau servant à la réparation d'un bâtiment près de la flottaison. ⊗ HOM. Raz; poss. rat. ras 2. ras [ ras ] n. m.
• 1683; eras 1614; arraze 1556; mot ar.
♦ Chef éthiopien.
⊗ HOM. poss. Race.
ras 3. ras, rase [ ra, raz ] adj.
♦ Se dit d'une surface de laquelle rien ne dépasse.
♢ (1549) Mod. Dont le poil est coupé près de la racine. Des cheveux ras. — Dont le poil est naturellement très court. Chien à poil ras. Une fourrure à poil ras. — Tapis, velours à poil ras. Étoffe rase.
♢ Qui s'élève peu au-dessus du sol (végétation). « Une prairie à l'herbe à la fois rase et drue » (A. Gide).
♢ Adv. Très court. Cheveux coupés ras. « Elle a les ongles taillés ras » (Colette). Gazon tondu ras.
2 ♦ (Dans des expr.) Plat et uni. ⇒ égal. — EN RASE CAMPAGNE : en terrain découvert, plat, uni. Courir en rase campagne.
♢ Mar. Bâtiment ras, sans mâts.
♢ (table rese 1314; lat. tabula rasa « tablette de cire vierge, sans inscription », métaph. employée par Aristote pour représenter l'âme à la naissance) TABLE RASE : l'âme, l'esprit avant qu'aucune connaissance n'y soit inscrite. — Loc. Faire table rase de..., écarter, rejeter toutes les idées, opinions, notions, conceptions... précédemment admises. Faire table rase du passé. « L'idéalisme cartésien faisait table rase du monde des qualités sensibles » (L. Brunschvicg).
3 ♦ (1191) Rempli jusqu'au bord sans dépasser. Mesure rase. Une cuillerée rase de sucre. — Loc. À RAS BORD(S) : jusqu'au(x) bord(s). Verre rempli à ras bord.
♢ Mar. Navire ras d'eau : navire très chargé dont le pont est près du niveau des eaux.
4 ♦ Loc. prép. (XVIIIe) À RAS, AU RAS DE : au plus près de la surface de, au même niveau. Au ras des eaux, du sol. À ras de terre. Loc. fam. Au ras des pâquerettes : peu élevé, grossier, prosaïque. Conversation, plaisanteries au ras des pâquerettes. — Loc. adv. À ras. Coupé à ras.
♢ Ras du cou (ras de cou, ras le cou), se dit d'un vêtement dont l'encolure s'arrête à la naissance du cou. Une robe, un pull-over ras du cou. — Subst. Un ras-du-cou.
5 ♦ Adv. Loc. fam. En avoir ras le bol [ ralbɔl ], ras la casquette, (vulg.) ras le cul : être excédé, dégoûté (cf. En avoir assez, en avoir marre; en avoir sa claque; en avoir plein les bottes, plein le dos, jusque-là, par-dessus la tête). J'en ai ras le bol de ses mensonges. ⇒ ras-le-bol.
● ras nom masculin (latin ratis, radeau) Petit radeau employé en particulier à la réparation de bâtiments près de la flottaison. ● ras (homonymes) nom masculin (latin ratis, radeau) race nom féminin ras adjectif ras adverbe ras nom masculin rat adjectif masculin rat nom masculin raz nom masculin ● ras nom masculin (mot éthiopien) En Éthiopie, titre de la plus haute dignité, après le négus. ● ras adverbe De très près : Ongles taillés ras. Manière de mesurer les grains ou d'autres marchandises en arasant la mesure qui les contient. ● ras nom masculin À ras, très court. À ou au ras de, au niveau de, au plus près de : Couper un arbre à ras de terre. À ras de terre ou, familièrement, au ras des pâquerettes, des marguerites, de caractère trop prosaïque. ● ras (homonymes) nom masculin (mot éthiopien) race nom féminin ras adjectif ras adverbe ras nom masculin rat adjectif masculin rat nom masculin raz nom masculin ● ras (expressions) adverbe Familier. En avoir ras le bol (de quelque chose, de quelqu'un), en avoir assez, en être excédé, dégoûté. ● ras (homonymes) adverbe ra nom masculin ras adjectif ras nom masculin rat adjectif masculin rat nom masculin raz nom masculin ● ras (expressions) nom masculin À ras, très court. À ou au ras de, au niveau de, au plus près de : Couper un arbre à ras de terre. À ras de terre ou, familièrement, au ras des pâquerettes, des marguerites, de caractère trop prosaïque. ● ras (homonymes) nom masculin race nom féminin ras adjectif ras adverbe ras nom masculin rat adjectif masculin rat nom masculin raz nom masculin ● ras, rase adjectif (latin rasus, de radere, raser) Se dit des éléments du système pileux coupés près de la peau et de la partie qui les porte. Se dit du poil des animaux quand il est naturellement court : Les chiens à poil ras. Se dit d'une étoffe dont le poil est court : Velours ras. Se dit d'une végétation qui s'élève peu au-dessus du sol : Gazon ras. ● ras, rase (difficultés) adjectif (latin rasus, de radere, raser) Accord Ras, adjectif, s'accorde en genre et en nombre (un gazon ras, une herbe rase, des pelouses rases), mais reste invariable en emploi adverbial : tondez vos pelouses bien ras pour que l'herbe pousse plus dru. Orthographe Ras le bol, ras du cou. Les locutions en avoir ras le bol (registre familier) et un pull ras du cou s'écrivent sans trait d'union, mais les noms ras-le-bol et ras-du-cou prennent deux traits d'union : un ras-le-bol général ; un ras-du-cou en mohair noir. Emploi À ras de, au ras de. Les deux formes sont admises : l'eau est montée à ras du quai, au ras du quai. Au ras de est plus fréquent. - On emploie toujours à ras de dans l'expression à ras de terre : les hirondelles volent à ras de terre ; des propos à ras de terre. ● ras, rase (expressions) adjectif (latin rasus, de radere, raser) À ras bord(s), jusqu'au(x) bord(s) : Remplir un récipient à ras bord(s). ● ras, rase (homonymes) adjectif (latin rasus, de radere, raser) ra nom masculin ras adverbe ras nom masculin rat adjectif masculin rat nom masculin raz nom masculin rase rase forme conjuguée du verbe raser rasent forme conjuguée du verbe raser rases forme conjuguée du verbe raser ● ras, rase (synonymes) adjectif (latin rasus, de radere, raser) Se dit des éléments du système pileux coupés près de...
Synonymes :
- rasé
Se dit du poil des animaux quand il est naturellement...
Contraires :
- long
Se dit d'une végétation qui s'élève peu au-dessus du sol
Synonymes :
- aride
- court
- dénudé
- nu
- pelé
- tondu
Contraires :
- exubérant
- riche
- touffu
ras, rase
adj. (et adv.)
d1./d Dont les poils, les brins, etc., sont coupés au plus court. Une barbe rase. Un tissu ras.
|| adv. Couper ras.
d2./d Qui est naturellement court, peu élevé. Végétation rase.
d3./d (En loc.) En rase campagne: en terrain découvert.
|| Table rase: V. table.
|| à ras bord: jusqu'au bord.
|| Loc. Prép. à ras de, au ras de: presque au niveau de. Au ras de l'eau.
— adv. être à ras, au ras: tout près.
d4./d (Emploi adverbial.) Loc. Fam. En avoir ras le bol: V. bol.
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ras
n. m. Dans l'ancienne éthiopie, titre le plus élevé après celui de négus.
I.
⇒RAS1, subst. masc.
MAR. Radeau utilisé pour les travaux sur la coque d'un bateau près de la flottaison. Ras de carénage. Il proposa donc de construire un radeau, ou, en langue maritime, un « ras » assez solide pour porter les passagers et une quantité suffisante de vivres à la côte zélandaise (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 57).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. ras3, raz. Att. ds Ac. 1835, 1878; LITTRÉ: ras ou rat. Étymol. et Hist. Mil. XVIIe s. rat (BASSOMP., III, p. 228 ds LA CURNE); 1678 (GUILLET). Du lat. ratis « radeau, pont volant »; cf. judéo-fr. red « radeau » (fin XIe s., RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 121) et a. prov. rat (XIIIe s. ds LEVY Prov.), v. aussi radeau.
II.
⇒RAS2, subst. masc.
Chef éthiopien. Le ras éthiopien qui charrie des princes vaincus et qui leur impose son esclavage, ce n'est pas dans un amour désespéré du sang qu'il le fait (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 121).
Prononc.:[]. BARBEAU-RODHE 1930 []; Lar. Lang. fr. []; ROB. 1985 [], []. Étymol. et Hist. 1556 Arrazes, Arraz (J. TEMPORAL, Historiale description de l'Afrique, Lyon, p. 37-38 ds ARV., p. 428: plusieurs autres signeurs [...] appellés Arrazes [...] un qui s'appelloit Arraz Aderao); 1614 Eras (P. DU JARRIC, Hist. des choses plus memorables..., Bordeaux, t. 3, p. 279, ibid.: Eras Athanathéus); 1672 Raz (Hist. de la Haute Ethiopie ecrite par le R. P. Manoel d'Almeïda, extr. et trad. de la copie port. du R. P. Balthazar Tellez, p. 10 ds M. THÉVENOT, Relations, IV, ibid.: le Raz, ou chef); 1683 Ras (Adapt. anonyme d'un ouvrage lat. de LUDOLF, Nouv. Hist. d'Abissinie, pp. 129-130, ibid.: Ras-Athanasa). Empr. à l'amharique ras « tête, chef », mot répandu dep. le voyage du Ras Makonnen en Europe vers 1889 (BL.-W.1 t. 2, p. 404; cf. aussi NED Suppl.2, s.v. ras). L'amharique ras et l'ar. ra' (raïs) remontent à une racine sémitique commune.
III.
⇒RAS3, RASE, adj.
A. — Qui est coupé près de la peau.
1. [En parlant d'un système pileux (barbe, cheveux)] Il avait des cheveux noirs, ras et droits (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p. 25). La brosse rase des cheveux descendait en pointe d'écusson (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., I, p. 163):
• 1. En me rhabillant, je me regardais dans la glace, et mon triste visage, un peu plus jaune chaque jour, avec ce long nez, la double ride profonde qui descend jusqu'aux commissures des lèvres, la barbe rase mais dure dont un mauvais rasoir ne peut venir à bout, m'a soudain paru hideux.
BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1092.
— P. anal.[En parlant du pelage d'un animal] Qui est naturellement court. Des chameaux à poils ras, couverts de plumes d'autruche (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 149). J'avais jadis un caniche à poil ras (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 3e tabl., 1893, III, p. 120).
2. [P. méton., en parlant d'une surface pileuse (le visage, la tête)] [Les musiciens de Draveil] s'en allaient en pleine campagne, soufflant dans les cuivres, des trompettes avec leurs bonnes joues villageoises, rases et noiraudes (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 314). Ces garçonnets, de qui la tête rase porte par-devant un petit bourrelet de cheveux (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 600).
3. Empl. adv. Très court. Cheveux, ongles coupés ras. Tu seras tondu ras, avec une casaque rouge et des sabots (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 121). En signe de deuil, elle fit couper tout ras ses admirables cheveux noirs (LOTI, Mariage, 1882, p. 287).
B. — P. anal.
1. Qui est parfaitement uni, sans saillie ni proéminence.
a) [En parlant d'une surface] Petite île d'environ trois lieues de tour, mais si rase, qu'elle est en partie submergée à la haute mer (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 104). Et, seul, le berger restait debout, au milieu de la plaine rase, noyée de nuit (ZOLA, Terre, 1887, p. 301).
♦ Rase campagne. V. campagne I A 1 c.
♦ Faire table rase.
b) Spécialement
— BOT. [En parlant d'une plante, d'une végétation] Qui ne s'élève pas très haut au-dessus du sol. Gazon, pâturage ras; herbe rase; lande rase. L'ardoise mauve du toit se pare de petits lichens ras et blonds (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 274). Les chaussures d'Augustin craquaient sur ce sable semé de silex, brindilles de bois mort et mousses rases, parure des allées de châteaux très bien tenues, où peu de voitures passent (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 125).
— MAR. [En parlant d'un bateau] Qui est peu élevé au-dessus de l'eau ou qui a perdu sa mâture dans une tempête ou un combat. Le châssis est porté sur des bateaux ras, n'ayant que des bouts de leurs bas-mâts, avec leurs gouvernails (MAIZIÈRE, Nouv. archit. nav., 1853, p. 5):
• 2. La mer terrible, enflant ses houles couleur d'encre,
Défonça les sabords, rompit les mâts et l'ancre,
Et fit la triste nef plus rase qu'un radeau.
HEREDIA, Trophées, 1893, p. 178.
— TEXT. [En parlant d'une étoffe] Dont le poil est court. Fourrure, velours à poils ras. Aubiac allait à la potence en baisant un manchon de velours ras bleu qui lui restait des bienfaits de Marguerite de Valois (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 31). Le dos des doigts pointus touche la peluche rase du tapis (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 2).
♦ P. méton., subst. fém. Étoffe croisée et unie à poils ras. À la mode des gens de Limagne, il était habillé de rase blanche (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 136).
2. [En parlant d'un récipient] Dont le contenu arrive exactement au niveau du bord. Une mesure rase de graines. Le coke est un combustible léger. Celui de gaz pèse de 35 à 40 kilos l'hectolitre ras (SER, Phys. industr., 1888, p. 76).
♦ Fam. En avoir ras(-)le(-)bol. En avoir assez, être excédé. Synon. pop. en avoir marre. Je chanterai. J'en ai marre des accidents, des maladies, des hôpitaux. J'en ai ma claque, ras-le-bol! Je chanterai ou je n'ai plus qu'à crever! (S. BERTEAUT, Piaf, 1965, p. 418 ds CELLARD-REY 1980). Empl. subst. Ce que Mai 68 a laissé entrevoir, le ras l'bol ouvrier, nous le retrouvons en Italie d'une manière beaucoup plus explicite (D. COHN-BENDIT, Le Grand Bazar, 1975, p. 108).
3. [Dans des loc.]
— À ras, loc. adv. De très près. Il m'ordonnait, juste avant une matinée dansante, de couper à ras mes ongles (GIRAUDOUX, Judith, 1931, I, 4, p. 36).
— À, au ras de, loc. prép. Au niveau de. Enfin des lumières à ras des flots ont paru; c'était Beyrouth (FLAUB., Corresp., 1850, p. 222). Mais Philippe, à plat ventre, ne cessait d'épier le petit visage résolu, peu à peu cerné par l'aube, au ras de l'herbe (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1381).
♦ À, au ras de terre, du sol. La vapeur siffla au ras du sol, en un jet assourdissant (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 6). Les faux se mirent à sonner dans l'étendue de la prairie. On les entendait siffler au ras de terre, coupant les herbes lourdes de rosée (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 145).
TEXT. [En parlant d'un vêtement] Ras de/du cou. Sans col et dont l'encolure s'arrête à la base du cou. Le chandail qu'elle avait fini de tricoter (...) était trop joli! Bleu-marine, montant au ras du cou (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 46). En appos. Le pull ras de cou Jersey Courtelle 75 % acrylique, 25 % laine (Catal. La Redoute, 1979-80, p. 92).
Au fig. À, au ras de terre, du sol; à, au ras des pâquerettes (fam.). Sans s'élever, sans prendre de hauteur. Il avait mis de bonne foi son espoir (...) dans l'apaisant arrangement d'une existence au ras du sol (COLETTE, Chatte, 1933, p. 106). Vous qui traînez au ras de terre, dans le noir, comme des fumerolles, et qui n'avez plus rien à vous que votre grand dépit (SARTRE, Mouches, 1943, II, 1er tabl., 2, p. 46). À cette coopération « au ras des pâquerettes », une Fédération nationale des coopératives et groupements d'artisans (...) tente depuis trois ans de donner un certain souffle (Le Monde dimanche, 31 janv. 1982, p. IV).
♦ P. anal. Sans s'écarter. Tout le monde avait compris que celui qui comprend le mieux le Cid, c'est celui qui prend le Cid au ras du texte (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1177).
— (À) ras bord(s). Jusqu'au niveau du bord, jusqu'en haut. Il emplit son verre ras bords, et, soulevant le chapeau: « Mesdames, messieurs, la compagnie, le coup du docteur! » (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 29). Il était comme une coupe pleine à ras bords, qui continuellement déborderait, à la façon des vasques marocaines (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 966).
Prononc. et Orth.:[], fém. []. Homon. raz, ras1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 « entièrement plein » (GUI DE CAMBRAI, Vengement Alixandre, 1118 ds Elliott Monographs t. 23, p. 61), rare jusqu'au XVIe s., v. rez; 2. a) 1534 chapeau raz « chapeau dont le poil est court » (RABELAIS, Gargantua, XII, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 92); b) 1547 barbe rase (NOËL DU FAIL, Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 71); c) 1573 nom donné à diverses étoffes (LARIVEY, trad. STRAPOROLE, VII, 3 ds HUG.); 3. a) 1536 ras terre (RABELAIS, Lettre, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 355); av. 1755 au ras de terre (ST SIMON, 97, 25 ds LITTRÉ); b) 1606 couper tout ras (NICOT, s.v. raser); c) 1836 à ras de (GOZLAN, Notaire, p. 41); 4. 1559 campagne rase (AMYOT, P. Aem., 27 ds LITTRÉ); 1636 rase campagne (MONET). Réfection de l'a. fr. rés (v. rez) d'apr. raser. Fréq. abs. littér.:1 196. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 363, b) 1 333; XXe s.: a) 2 685, b) 2 441. Bbg. WARTBURG (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, p. 287.
IV.
⇒RAZ, RAS4, subst. masc.
A. — 1. Courant marin très violent qui se manifeste dans un passage resserré. Malgré le calme, nous sommes terriblement secoués par le raz, et la mer par gros temps doit être affreuse ici (CHARCOT, Voy. îles Féroë, 1934, p. 41).
2. P. méton. Passage étroit où ces courants se font sentir. Raz de Sein, de Barfleur. Des lits de marée plus forts que ceux du four ou du raz de Brest (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 91). Les îliens, pendant les nuits de tempête, se figurent que les âmes des noyés pleurent dans le raz, qu'elles voltigent au-dessus de la mer, qu'elles montent sur le rivage et heurtent aux fenêtres (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 10).
B. — Raz de marée
1. Énorme vague isolée, généralement d'origine sismique, qui déferle violemment sur la côte. C'était à croire qu'un raz de marée, provoqué par quelque commotion sous-marine, soulevait ces lames monstrueuses et les précipitait sur la muraille de Granite-House (VERNE, Île myst., 1874, p. 319). Des villes entières sont détruites; la mer se soulève en vagues énormes, ou ras de marée, qui balaient les rivages sur de grandes étendues (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 18).
2. Au fig. Phénomène soudain et massif qui bouleverse une situation politique, sociale. Un raz de marée électoral. Les Américains, redoutant que la fin de la bataille d'Afrique y provoquât un raz de marée « gaulliste », firent un grand effort pour nous amener à composition (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 88).
Prononc. et Orth.: []. ROB.: ,,On prononce [] dans l'expr. géogr. Pointe du Raz``. Homon. ras1, 3. Ac. 1835: ras de marée; dep. 1878: raz, ras (id. ds LITTRÉ, ROB. 1985, mais Lar. Lang. fr.: raz). Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 212: ras. Ac., LITTRÉ, Lar. Lang. fr.: raz de marée; ROB. 1985: raz de marée ou raz-de-marée. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIVe s. « courant marin violent, qui se fait sentir dans un passage étroit » (FROISSART, Chroniques, éd. L. et A. Mirot, t. 13, p. 137: les ras Saint Mahieu en Bretaigne); 2. 1484 [éd. 1531] « passage resserré où se produisent ces courants » (GARCIE, Grant routier, Rouen ds Fr. mod. t. 26, 1958, p. 56); 3. a) 1678 rats de marée (GUILLET, III); b) 1946 fig. (AMBRIÈRE, Gdes vac., p. 273). Empr. à l'a. nord. rás « courant (d'eau); course, chute » (FEW t. 16, p. 668; DE VRIES Anord.). Le bret. raz est empr. au fr. (FEW t. 16, p. 668b; P. QUENTEL ds R. intern. Onom. t. 21, 1969, pp. 71-73). Fréq. abs. littér.:41. Bbg. BAIST (G.). Germanische Seemannsworte in der frz. Sprache. Z. für deutsche Wortforschung. 1903, t. 4, pp. 257-276. — QUENTEL (P.). La Pointe du Raz... R. intern. Onom. 1969, t. 21, n ° 1, pp. 71-73.
R. A. S. [ɛʀaɛs] interj.
ÉTYM. Attesté 1943; sigle de rien à signaler.
❖
♦ Fam. Rien à signaler, tout va bien.
Encyclopédie Universelle. 2012.