1. raton [ ratɔ̃ ] n. m.
• 1277; de rat
1 ♦ Jeune rat.
2 ♦ (1753) Mammifère carnivore d'Amérique qui ressemble au blaireau par le pelage et la taille, à l'ours par la forme de la tête. Raton laveur, ainsi appelé parce qu'il lave ses aliments (poissons, mollusques) avant de les absorber. — (Canada) Chat sauvage.
3 ♦ (1937) Fam. et péj. (injure raciste) Maghrébin.
raton 2. raton [ ratɔ̃ ] n. m.
♦ Cuis. Tartelette au fromage.
● raton nom masculin (de rat) Petit rat. Populaire. Terme injurieux et raciste désignant un Maghrébin. ● raton (expressions) nom masculin (de rat) Raton laveur, mammifère carnivore (procyonidé) d'Amérique, du Canada au Nicaragua, qui vit en forêt, près de l'eau et qui lave ses aliments avant de les manger. (Nom usuel racoon.) [La fourrure du raton laveur, de couleur gris-brun brillant, marquée de noir, possède un duvet épais et très laineux. Elle est commercialisée en France sous le nom de marmotte.] ● raton (homonymes) nom masculin (de rat) ratons forme conjuguée du verbe rater
raton
n. m.
d1./d Petit du rat.
d2./d Mammifère carnivore d'Amérique, bon grimpeur et excellent nageur.
— Raton laveur (Procyon lotor), à la fourrure grise, qui trempe ses aliments dans l'eau avant de les manger. Syn. (Louisiane) chaoui, (Antilles fr.) racoon.
I.
⇒RATON1, subst. masc.
A. — 1. [Corresp. à rat A] Petit rat. Notre esprit s'infiltre autour des choses du monde extérieur, (...), de façon aussi irraisonnée et irrésistible qu'un raton explore à l'aide de ses adroites petites pattes les moindres détails du lieu où il est enfermé (CARREL, L'Homme, 1935, p. 40). Après avoir mis à nu, chez un raton nouveau-né, un lobe de la thyroïde, on l'aspire avec une fine pipette, et on l'introduit délicatement dans la chambre antérieure de l'œil d'un rat âgé de quelques semaines (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 74).
2. ZOOL. Raton laveur. Mammifère d'Amérique du Nord dont la face est masquée de noir et la queue annelée et qui a l'habitude de laver sa nourriture. Synon. (au Canada) chat sauvage (Dict. du fr. Plus, Montréal, CEC, 1988). Ratons laveurs (...) et Pandas sont tous omnivores, bons grimpeurs et peu sociaux (Zool., t. 4, 1974, p. 1073 [Encyclop. de la Pléiade]).
B. — 1. [Corresp. à rat B; terme d'affection] Venez, mon petit raton (Ac. 1798-1878).
2. Arg., vieilli. Enfant dressé à voler. Petit voleur de dix à douze ans que les grands voleurs font entrer le soir dans les boutiques pour voler l'argent du comptoir, ou pour leur ouvrir la porte (...) les Ratons savent se blottir dans le lieu le moins apparent (VIDOCQ, Voleurs, t. 2, 1836, p. 52). Si tu voulais, sans apprentissage, travailler comme nous, il t'arriverait malheur. Pour empêcher cela, je vais te mettre avec un bon garçon et tu lui serviras de raton (MALOT, R. Kalbris, 1869, p. 193).
C. — Pop., péj. Arabe, Nord-Africain. Synon. bougnoul(e), bicot2. Si (...) la droite française manœuvrée par le fascisme algérien, ne barrait pas la route au leader M.R.P. [M. Pflimlin], il mesurerait ce qu'a d'irréductible la résolution de ces « désespérés » qui ont pris les armes pour n'être plus jamais les ratons et les bougnoules de personne (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p. 54).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. raton2 et homon. ratons du verbe rater. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1269-78 « petit rat » (JEAN DE MEUNG, Rose, éd. F. Lecoy, 14010); 2. 1732 « terme d'affection adressé à un enfant » (Trév.); 3. 1756-68 « mammifère carnivore » (BUFFON, Quadrupèdes, t. 8, p. 111); 1870 raton-laveur (PRIVAT-FOC.); 4. 1927 « nom employé pour désigner un Nord-Africain » (La Pédale, 12 oct., p. 11, col. 2). Dér. de rat; suff. -on. Fréq. abs. littér.:55.
DÉR. Ratonnade, subst. fém. Violences exercées contre une communauté nord-africaine en représailles à des actions attribuées à certains de ses ressortissants. Mais le pire arriva bientôt. Le lynchage pur et simple. La chasse à l'arabe, la ratonnade ignoble et aveugle (Y. COURRIÈRE, La Guerre d'Algérie, Les Feux du désespoir, 1971, p. 554). P. ext. Violences exercées contre une minorité ethnique ou un groupe social. À l'approche de l'aube, tandis que Cohn-Bendit lance par la voie de la radio qui n'a pas cessé ses reportages « en direct » l'ordre de dispersion — il est 5 h 30 — les ratonnades donnent lieu à des scènes assez ignobles (P. PONTÉ, Histoire de la République gaullienne, 1971, p. 462). — []. Lar. Lang. fr.: -n- mais ROB. 1985: -nn-, -n-. Les dér. des mots en -on comportant le suff. -ade s'écrivent le plus souvent avec -nn-: citronnade, cotonnade, etc. Exceptions: cantonade, limonade (voir THIM. Princ. 1967, pp. 55-56). Prop. CATACH.-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 93: préférer la cons. simple dans tous les cas lorsque cela est possible. — 1re attest. a) 1960 « mouvement de violence déclenché contre une communauté nord-africaine » (Le Monde, 14 déc. ds GILB. 1980), b) 1968 « brutalités exercées contre un groupe quelconque » (Le Monde, 24 mai, ibid.); de raton1, au sens 4, suff. -ade.
II.
⇒RATON2, subst. masc.
Petite tarte à base de fromage blanc. À partir du XIVe et du XVe siècle, on connaît une grande diversité de gâteaux. Les plus appréciés sont les pains ferrés, les ratons, les gâteaux à la fève (Gdes heures cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p. 237).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. raton1 et homon. ratons du verbe rater. Att. ds Ac. 1694-1835. Étymol. et Hist. 2e moit. XIIIe s. rastons (GAUTIER LE LEU, La Veuve, éd. C. Livingston, v. 540). Dér. d'un verbe a. fr. raster « racler »; suff. -on1, p. allus. à la pâte qui attache et qu'il faut racler (v. FEW t. 10, p. 92b).
1. raton [ʀatɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1265; de rat.
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1 Jeune rat (→ Gris, cit. 24). — Fam. Terme d'affection. || Mon petit raton.
2 (1753, Buffon). Mammifère carnivore (Procyonidés), scientifiquement appelé procyon, qui ressemble au blaireau par le pelage et la taille, à l'ours par la forme de la tête, et qui vit en Amérique (où on l'appelle racoon). || Raton laveur, ainsi appelé parce qu'il lave ses aliments (poissons, mollusques…) avant de les absorber. || Raton crabier, friand de crabes (Buffon, 1776). || La fourrure du raton est recherchée.
1 Le raton que nous avons eu vivant (…) était de la grosseur et de la forme d'un petit blaireau; il a le corps court et épais, le poil doux, long, touffu, noirâtre par la pointe, et gris par-dessous (…) Il trempait dans l'eau, ou plutôt il détrempait tout ce qu'il voulait manger; il jetait son pain dans sa terrine d'eau, et il ne l'en retirait que quand il le voyait bien imbibé (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le raton.
♦ Au Canada. Chat sauvage.
➪ tableau Noms de mammifères.
3 (1937, Esnault). Fam. Injurieux et raciste. Nord-Africain. ⇒ Bicot, bougnoul (autres termes injurieux et racistes).
2 (…) cette grosse ordure recrutait surtout chez les Ratons.
— Les Ratons ?
— Oui, les Bics comme on dit. Depuis qu'il avait amené Coco Saïd au championnat d'Europe (…)
J. Cau, la Pitié de Dieu, p. 179.
3 (…) ces désespérés qui ont pris les armes pour n'être plus jamais les ratons et les bougnoules de personne.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 54.
REM. Dans cet emploi, on relève le fém. ratonne.
4 Marie-France se dit égyptienne; elle doit être un peu ratonne sur les bords. Oh ma mère, les bords de la Méditerranée, et ici ce froid lourd et moisi !
A. Sarrazin, la Cavale, p. 18.
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2. raton [ʀatɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1458; raston, reston, XIIIe; p.-ê. de l'anc. verbe raster, rater « racler », lat. rasitoria, par allus. à la pâte qui attache et qu'il faut racler.
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♦ Cuis. Pâtisserie au fromage, en forme de tartelette.
Encyclopédie Universelle. 2012.