ravoir [ ravwar ] v. tr. <conjug. : seult inf.>
1 ♦ Avoir de nouveau, reprendre possession de (qqch.). ⇒ recouvrer, récupérer. « Les enfants veulent ravoir ce qu'ils ont donné » (Rousseau).
2 ♦ Fam. Remettre en bon état de propreté. On ne peut pas ravoir ces casseroles. J'ai eu du mal à les ravoir.
● ravoir nom masculin (ancien français ravoi, torrent, du latin populaire rapidium) Parc de filets que la mer couvre et découvre tour à tour. Filet que l'on tend en travers d'une rivière. ● ravoir (homonymes) nom masculin (ancien français ravoi, torrent, du latin populaire rapidium) ravoir verbe ● ravoir verbe transitif Familier Reprendre possession de quelque chose : Je ne peux pas ravoir le livre que j'ai prêté. Parvenir à remettre quelque chose en état, le récupérer, lui donner un aspect neuf : On a beau frotter, on ne peut pas ravoir ces chandeliers. ● ravoir (difficultés) verbe transitif Familier Conjugaison Verbe défectif, employé seulement à l'infinitif. Registre Familier au sens de « redonner l'aspect du neuf à (qqch) ». Emploi L'emploi de la forme pronominale se ravoir (= reprendre haleine, retrouver ses esprits) est régional (Belgique et régions de France limitrophes). ● ravoir (homonymes) verbe transitif Familier ravoir nom masculin
ravoir
v. tr.
d1./d (Ne s'emploie qu'à l'inf.) Avoir de nouveau, recouvrer. Ravoir son bien.
d2./d (Belgique) Fam. (Ne s'emploie qu'à l'inf., au futur simple et au conditionnel présent. Se conjugue comme avoir.) Avoir sa revanche sur (qqn). Je te raurai.
|| v. Pron. Se ressaisir (après un effort violent, une émotion intense). Elle n'arrivait pas à se ravoir.
I.
⇒RAVOIR1, verbe trans.
A. — Avoir de nouveau, reprendre possession de quelqu'un/de quelque chose. Synon. recouvrer. Ravoir son bien, une lettre. Je pense, répondit-il en colère, je pense à ravoir mon prieuré, et je crois que je le raurai (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 28). J'ai laissé tomber ma fourchette dans le feu de bois qui brûlait sous cette bassine, et P... s'est mis à quatre pattes dans la boue pour ravoir cette fourchette, parce qu'il me voyait ennuyé de l'avoir perdue (GREEN, Journal, 1942, p. 269).
— Empl. pronom. réfl., fam., vieilli. Se ressaisir, recouvrer ses forces, sa vigueur. Je commençais à me ravoir et à regarder en quel lieu j'étais (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 40).
B. — Fam. Redonner à quelque chose son aspect d'origine, sa propreté, son éclat. Frotter des cuivres, nettoyer un vêtement pour les ravoir. [Xavière] regarde d'un air consterné la fenêtre que recouvrait à mi-hauteur une couche de peinture bleue. « (...) Je crois bien qu'Inès ne pourra plus jamais ravoir ses vitres (...) » (BEAUVOIR, Invitée, 1943, p. 400). Tous les lavages dominicaux n'arriveront pas à les « ravoir » [leurs mains]; elles resteront crevassées et sombres (LA VARENDE, Normandie en fl., 1950, p. 165).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. ravoir2. Att. ds Ac. dep. 1694; dep. 1740: ,,Il n'est usité qu'à l'infinitif``. Selon GREV. 1980, § 1735, fam. le fut. et le cond. raurai(s) et pop. la forme réavoir. Étymol. et Hist. Ca 1150 « avoir de nouveau » raveir (WACE, Vie de S. Nicolas, 1394 ds T.-L.). Dér. de avoir; préf. re-. Fréq. abs. littér.:118.
II.
⇒RAVOIR2, subst. masc.
PÊCHE
A. — Parc de filets sur les côtes de la Manche, qui sont soulevés par la marée montante et rabattus par la marée descendante, emprisonnant ainsi les poissons. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Filet tendu d'une rive à l'autre d'un courant d'eau, pour retenir les poissons qui se déplacent de nuit. Les mailles des bas parcs, ravoirs (...) et venets auront 2 pouces en carré, et ils seront attachés à des pieux plantés à cet effet dans les sables, sur lesquels le rets sera tendu sans qu'il puisse être enfoui (BAUDR. Pêches 1827, p. 413).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. ravoir1. Étymol. et Hist. 1. 1690 « parc de filets » (FUR.); 2. 1803 « filets » (BOISTE); 1827 tendre en ravoir (BAUDR. Pêches). Altér. de l'a. fr. ravoi « ravine, torrent » (fin XIIe s., Mainet, IV, 95 ds T.-L.), ravoir « inondation » (1308, Arch. JJ 72, f ° 224 v ° ds GDF.); du lat. pop. rapidium « torrent », du lat. rapidus « rapide ».
1. ravoir [ʀavwaʀ] v. tr.
ÉTYM. V. 1175; raveir, v. 1155; de re-, et avoir.
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1 Avoir de nouveau, reprendre possession de qqch. ⇒ Recouvrer, récupérer.
REM. Ravoir n'est pratiquement usité qu'à l'infinitif; le futur (je raurai, etc.) et le conditionnel (je raurais, etc.) se rencontrent parfois dans la langue familière par plaisanterie.
1 Voilà pourquoi la plupart des enfants veulent ravoir ce qu'ils ont donné, et pleurent quand on ne le leur veut pas rendre.
Rousseau, Émile, II, note.
2 (…) je pense à ravoir mon prieuré, et je crois que je le raurai.
P.-L. Courier, Pamphlets politiques, Lettre VII.
2 Fam. (généralt à la forme négative). Remettre en bon état de propreté. || Je n'arrive pas à ravoir cette casserole.
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2. ravoir [ʀavwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1681; probablt de la loc. (filet en) ravoir « tendu au travers des courants », attestée seult en 1827; de l'anc. franç. ravoir, XIVe; ravoi, fin XIIe; du lat. rapidium « torrent »; → Rapide.
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♦ Pêche.
1 Parc de filets que la mer ne recouvre qu'à marée haute.
2 (1875). Filet tendu d'une rive à l'autre d'un cours d'eau.
Encyclopédie Universelle. 2012.