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receler

receler [ r(ə)səle; rəs(ə)le; r(ə)sele ] <conjug. : 5> ou recéler [ r(ə)sele ] <conjug. : 6> v.
• v. 1170; de re- et celer
I V. tr.
1Littér. Tenir caché, secret. Receler un secret, en être le dépositaire.
(1680) Fig. Garder, contenir en soi. renfermer . « l'Italie recelait des révolutionnaires dignes de ce nom » (Romains). Cela recèle un mystère. « La danse peut révéler tout ce que la musique recèle de plus mystérieux » (Baudelaire).
2(1398 ) Détenir, garder par un recel. Receler des tableaux volés, le produit d'un cambriolage. Dr. Receler un malfaiteur, des espions, les garder chez soi pour les soustraire à la justice.
II V. intr. Chasse Se cacher, rester dans son enceinte sans en sortir. Le cerf recèle.

receler verbe transitif (de celer) Action de détenir, garder en sa possession des objets qu'on sait avoir été volés par un autre : Receler des bijoux volés. Receler quelqu'un. Donner asile à quelqu'un, le cacher pour le soustraire aux recherches de la justice. Renfermer, contenir en soi des choses plus ou moins cachées ou secrètes : Un sol qui recèle des réserves minérales.receler (homonymes) verbe transitif (de celer)

receler ou recéler
v. tr.
d1./d Détenir et cacher (qqch, ou, en droit, qqn) illégalement. Receler des bijoux volés.
d2./d Contenir, renfermer. L'épave recèle un trésor.

⇒RECELER, (RECELER, RECÉLER)verbe trans.
A. — Empl. trans.
1. Tenir quelque chose en son sein de manière cachée, non ouverte. Synon. cacher, renfermer. Receler un mystère, un secret, un trésor. Quelques-unes de ces matières annoncent que ces montagnes recèlent des mines de fer et de cuivre (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 192). J'ai appris que la ville voisine recèle l'homme de France qui redoute le moins de se colleter avec les bandits morts et vivants (GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, II, 2, p. 105).
Part. passé à valeur d'adj. La source longtemps recélée jaillit de terre dans toute sa fraîcheur (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 5, 1814, p. 319).
♦ [Avec un compl. introd. par dans désignant une partie du référent du suj.] Des vestes en toile grise, d'une coupe commode, et recélant dans des poches profondes (...) l'attirail des ingrédients nécessaires ou utiles dans un voyage en pays de montagnes (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 391). Tout le dessus de la maison leur apparaissait en imagination comme un éden sombre, recélant dans la profondeur de ses garde-robes, de ses commodes, toutes sortes de richesses (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 147).
Au fig. Posséder, présenter virtuellement. Le XVIIIe siècle devine toutes les ressources que recèle le maniement du crédit (BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 12). Mais leur orientation trop exclusive vers les résultats pratiques (...) nous semblent recéler de réels dangers sur le plan strictement scientifique (Hist. sc., 1957, p. 1537).
2. Détenir sciemment quelque chose obtenue de manière délictueuse. Trompe-La-Mort encaisse des valeurs considérables en recélant non seulement les sommes possédées par quelques-uns de ses camarades, mais encore celles qui proviennent de la Société des Dix Mille (BALZAC, Goriot, 1835, p. 187).
DR. Détenir sciemment quelque chose obtenue (par autrui) de manière délictueuse ou donner asile à une personne ayant commis certains délits punis par la loi. Quiconque est reconnu coupable d'avoir sciemment recélé ou pris à son service un homme recherché pour insoumission ou d'avoir favorisé son évasion est puni d'un emprisonnement (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p. 3824).
B. — Empl. intrans. ou pronom. réfl., VÉN. [Le suj. désigne l'animal] Rester dans son enceinte pendant plusieurs jours sans en sortir. Le cerf recèle (Ac.). Lorsque naissent les faons, alors les mâles découronnés se recèlent, cachant leur disgrâce (GENEVOIX, Routes avent., 1958, p. 123).
Prononc. et Orth.:[()le], [-sele], (il) recèle []. BARBEAU-RODHE 1930: je recèle [], [-]. MARTINET-WALTER 1973: (le sol doit) receler [], [--], [] (7, 4, 5); (doit) recéler [] ou [--]. Ac. 1694-1835: receler; 1878: recéler; 1935: receler. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 212: receler, -cé-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 receler « cacher » (DENIS PIRAMUS, Vie St Bernard, éd. H. Kjellman, 3789); 1398 en partic. « cacher frauduleusement » (Reg. de la loy, 1393-1401, A. Tournai ds GDF. Compl.); 2. a) 1583 dr. recelé « amende encourue par celui qui avait celé au suzerain son acquisition » (RAGUEAU, Indice des droits roiaux et seigneuriaux, éd. 1600, p. 463) — 1704, LAURIÈRE; b) 1611 « action de tenir caché » (COTGR.); c) 1690 (FUR.: Recelé. Il signifie la chose volée et détournée [...] action civile de recelé). Dér. de céler à l'aide du préf. re-; au sens 2 a l'anc. lang. avait également le subst. fém. recelée (1287 ds GDF.), att. dep. la fin du XIIe s. au sens de « cachette » (v. GDF. et T.-L.). Fréq. abs. littér.:406 (recelé: 38). Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 621, b) 284; XXe s.: a) 763, b) 582.
DÉR. Recèlement, subst. masc., dr., vx. Action de receler. Synon. recel. Le recèlement et le larcin sont également punissables. Le recèlement d'un meurtrier (Ac. 1835-1935). []. 1res attest. 1174-76 receilement « dissimulation » (GUERNES DE PONT SAINTE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1622), 1467 en partic. recellemens de biens emblez (Ordonnances des Rois de Fr., t. 16, p. 651); de , suff. -ment1.

receler [ʀəsle; ʀəsəle; ʀəsele] ou recéler [ʀ(ə)sele] v.
CONJUG. (receler) celer → Geler (je recèlerai); (recéler :) céder (je recélerai). REM. La forme recéler tend à l'emporter.
ÉTYM. V. 1170; de re-, et celer.
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I V. tr.
1 Vx ou littér. Tenir caché, secret. Cacher, celer, soustraire (→ Arbre, cit. 14). || Receler un secret, en être le dépositaire.
2 (1680). Garder, contenir en soi (une chose, une qualité cachée, secrète). Renfermer. || Receler un vice (→ Intérieur, cit. 14). || Cela recèle un mystère. Courrir, gros (être gros de…). || Receler une vérité (→ Hérésie, cit. 7), des beautés ineffables (→ Parole, cit. 29). || « Je sais qu'il est des yeux Qui ne recèlent point de secrets précieux » (→ Plus, cit. 88, Baudelaire). || Tout ce que la musique recèle de plus mystérieux (→ Palpable, cit. 5).
1 Les sens sont au nombre de cinq, rien que de cinq. Ils nous révèlent, en les interprétant, quelques propriétés de la matière environnante qui peut, qui doit recéler un nombre illimité d'autres phénomènes que nous sommes incapables de percevoir.
Maupassant, la Vie errante, « La nuit ».
2 Michels riposta que Tognetti, qu'il estimait beaucoup, était lui-même une preuve que l'Italie recélait des révolutionnaires dignes de ce nom (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVI, p. 175.
Absolument :
3 La vague est hypocrite; elle tue, recèle, ignore et sourit. Elle rugit, puis moutonne.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, I, I.
3 (1398). a Dr. et cour. Détenir, garder par un recel (1.). Receleur. || Receler des objets volés, le produit d'un vol, d'un cambriolage.Receler un malfaiteur, des espions (cit. 11), les soustraire à la justice.
4 Le premier est un joaillier accusé d'avoir recélé des pierreries dérobées.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, IX.
b Dr. civ. || Divertir (cit. 3 et 4) ou receler des effets d'une succession. Recel (2.).
c Dr. comm. || Receler des biens de faillite. Recel (3.).
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II V. intr. (Chasse). Se cacher, rester dans son enceinte sans en sortir. || Le cerf recèle.
DÉR. Recélé ou recelé, recèlement, receleur ou recéleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.