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recul

recul [ r(ə)kyl ] n. m.
• 1580; « possibilité de reculer » XIIIe; de reculer
1Action de reculer (en parlant d'un mécanisme). Recul d'un canon, d'une arme à feu, mouvement vers l'arrière après le départ du coup. Le récupérateur utilise la force produite par le recul.
2(1803) Action de reculer, mouvement ou pas en arrière. Le recul d'une armée. décrochage, vx reculade, repli, 1. retraite. « Il eut un mouvement de recul à l'approche du prêtre » (F. Mauriac). Phares de recul.
Fig. (Choses) Régression. Le recul d'une épidémie. Un recul de la criminalité.
3Position éloignée (dans l'espace ou dans le temps) permettant une vision ou une appréciation meilleure. éloignement. Décorateur qui prend du recul pour juger un ensemble. distance. Recul nécessaire à l'historien.
Fig. distanciation. Avoir, prendre du recul : se détacher par l'esprit d'une situation actuelle, personnelle, pour en juger plus objectivement. ⇒ se distancier . Je ne puis « prendre assez de recul pour me considérer d'ensemble » (Sartre). Manquer de recul. Avec un peu de recul.
4Espace libre, permettant à un joueur (au tennis, au ping-pong) de reculer sans être gêné pour reprendre certaines balles. Ce court n'a pas assez de recul.
⊗ CONTR. Avance, progrès, progression.

recul nom masculin (de reculer) Déplacement d'un corps, d'un véhicule, etc., vers l'arrière : Le recul du wagon provoqua l'accident. Action, mouvement de quelqu'un, d'un animal qui recule, se porte en arrière : Le brusque recul de la main. Espace libre permettant de voir venir les balles au tennis de table. Éloignement dans l'espace nécessaire pour bien voir quelque chose : Manquer de recul pour juger d'un tableau. Éloignement dans le temps, permettant de juger un événement : Avec le recul, les choses prennent un autre aspect. Mouvement en sens contraire du progrès, de la progression : Le recul de la mortalité. Mouvement vers l'arrière imprimé par les gaz au canon d'une arme à feu au moment du départ du coup. ● recul (expressions) nom masculin (de reculer) Prendre du recul, s'éloigner pour mettre une certaine distance entre un objet et soi ; considérer avec détachement afin d'apprécier impartialement. ● recul (synonymes) nom masculin (de reculer) Déplacement d'un corps, d'un véhicule, etc., vers l'arrière
Synonymes :
- reflux
Contraires :
- avance
- montée
Action, mouvement de quelqu'un, d'un animal qui recule, se porte...
Synonymes :
- reculade
- repli
- retraite
- rétrogradation
- rétrogression
Contraires :
- approche
- avance
- progression
Mouvement en sens contraire du progrès, de la progression
Synonymes :
- régression
Contraires :
- progrès

recul
n. m.
d1./d Mouvement de ce qui recule.
|| Spécial. Recul d'une arme à feu, d'une pièce d'artillerie, au départ du coup.
d2./d Fig. Régression, diminution. Le recul de la tuberculose.
d3./d éloignement dans l'espace ou dans le temps. Prendre du recul pour regarder une toile. Vous manquez de recul pour juger ces événements.

⇒RECUL, subst. masc.
A. — 1. Action de reculer; mouvement en arrière accompli par un être vivant ou un objet mobile durant cette action. Synon. vieillis reculade (v. ce mot A), reculement (v. ce mot dér. s.v. reculer). Ah! non, par exemple! s'écria Henriette, avec un mouvement de recul. Je ne veux pas être de la noce (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 786). Les deux premiers treuils servent à l'avancement et au recul du bateau (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 237).
En partic. [À propos d'une armée] Synon. décrochage, repli, retraite. Recul stratégique. Tous ces endroits-là sont régulièrement et terriblement repérés. Depuis leur recul, les Allemands ne cessent d'y envoyer de vastes obus (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 160).
Spéc. Fait de reculer.
ARMES À FEU. Mouvement en arrière, imprimé par les gaz, au moment du départ du coup. Canon sans recul. Barrès, que le recul d'un fusil aurait mis par terre (ALAIN, Propos, 1934, p. 1219). Ces vieilles pétoires ont un recul absurde. J'ai l'épaule démanchée (CLAUDEL, Partage midi, 1949, III, p. 1123).
GÉOGR. Recul des eaux. Le paysage, sauf à Garguerin, qui apparaît derrière une palmeraie, est dépouillé de toute végétation. C'est la nudité de la pierre au lendemain du grand recul des eaux (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 76).
HORLOG. Échappement à recul. ,,Celui qui fait reculer la roue de rencontre`` (Ac.).
MAR. Recul d'une hélice. ,,Rapport au pas moyen, de la différence entre ce pas et l'avance par tour de l'hélice`` (GRUSS 1952). Vent de recul. Vent tournant de droite à gauche (du Nord à l'Ouest) dans l'hémisphère nord, et de gauche à droite dans l'hémisphère sud (d'apr. GRUSS 1978).
PHYS. NUCL. ,,Mouvement de l'un de deux corps qui se séparent après avoir été unis`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). Amas de recul. V. amas A 2 c. Particule de recul. ,,Particule mise en mouvement par suite d'une collision ou de l'éjection d'une autre particule`` (Nucl. 1975).
2. Au fig.
a) Attitude de renoncement, de fuite. Synon. vieilli reculade (v. ce mot B 1). Lenteur de la pensée, embarbouillement de la parole, recul devant l'action immédiate (...) remontent à la même cause, un cerveau mou et un esprit trouble (AMIEL, Journal, 1866, p. 245). La disparition de l'appétit ou le refus de manger peuvent provenir d'un recul quelconque devant la vie, symbolisé de manière élémentaire (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 139).
b) Régression. Synon. reculade (v. ce mot B 2), reculement (v. ce mot dér. s.v. reculer); anton. avancée, progrès. Recul de la civilisation, de la moralité, de la politesse; recul de la fièvre, d'une maladie. Il admet que le Parti socialiste aura des reculs, des effondrements apparents (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 93):
1. ... toute l'évolution du règne animal, abstraction faite des reculs vers la vie végétative, s'est accomplie sur deux voies divergentes dont l'une allait à l'instinct et l'autre à l'intelligence.
BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 135.
B. — 1. Action de reculer quelque chose ou de se reculer par rapport à une position initiale; distance nécessaire à cette action. Quatre mètres de recul; autant vaudrait me dire de supprimer les tourelles (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 251). Rien n'est plus adorable que la minute où M. Raimu, empêtré dans son rêve, demande à la marquise de prendre le recul nécessaire à l'exécution de sa troisième révérence (COCTEAU, Foyer artistes, 1957, p. 182).
SPORTS (tennis, ping-pong). Espace libre qui permet au joueur de reculer pour reprendre certaines balles. Le recul du fond [d'un court] doit être de 6,40 m au moins (Encyclop. des Sports, 1961 ds PETIOT 1982).
2. Distance qui permet une bonne appréciation visuelle d'un objet, d'un ensemble. Dans l'imitation de l'apparence sensible [en peinture], le premier point est la connaissance des dimensions que le recul donne aux objets (TAINE, Voy. Ital., t. 2, 1866, p. 137). Nous n'entrons plus cette fois dans la gare du Grand Central, nous contentant d'admirer, avec du recul, sa coupole verte et or (MORAND, New-York, 1930, p. 218).
C. — Temps nécessaire à une appréciation globale ou à une meilleure appréciation d'un événement. L'œuvre faite cette année (...) dans cinquante ans seulement ne sera plus qu'une curiosité qui fera sourire. La recherche des sources, le recul du temps, se réduira à bien peu de chose (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 346):
2. Aussi l'homme de génie pour s'épargner les méconnaissances de la foule se dit peut-être que, les contemporains manquant du recul nécessaire, les œuvres écrites pour la postérité ne devraient être lues que par elle...
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 531.
P. méton. Attitude de détachement par rapport à ce qui touche de près. Avoir, prendre du recul. De mon côté, je conservais assez de recul sur moi-même pour bien me regarder agir (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 184). Je peux me distinguer de ma jouissance, prendre du recul par rapport à elle, la juger, ce qui est l'exiler non plus en quelque partie du corps, mais comme corps et vie (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 245).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2e moit. XIIIe s. sanz recul « sans possibilité d'esquive » (Du Prestre et des II Ribaus ds Rec. gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 59); ca 1575 recul du canon (BLAISE DE MONTLUC, Commentaires, éd. P. Courteault, livre I, p. 407); 1752 horlog. recul d'échappement (Trév.); 1801 fig. (MERCIER Néol.). Déverbal de reculer; cf. 1450-53 n'avoir pas grand reculee « n'avoir pas beaucoup d'espace pour reculer » (JACQUES MILET, Destruction de Troyes, f ° 70b, éd. 1544 ds GDF.). Fréq. abs. littér.:586. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 19, b) 293; XXe s.: a) 1 053, b) 1 684.

recul [ʀ(ə)kyl] n. m.
ÉTYM. 1580; « possibilité de reculer », XIIIe; subst. verb. de reculer.
1 Fait de reculer, en parlant d'un mécanisme. Reculement, rétrogradation, rétrogression.Artill. || Recul d'un canon, d'une arme à feu : mouvement vers l'arrière après le départ du coup. Repoussement (→ Culasse, cit. 2). || Canon sans recul. || Combiner au billard (cit. 4) un effet de recul. Rétro.
Techn. (Horlog.). || Échappement à recul, qui fait reculer la roue de rencontre.(1904). Mécan. || Recul d'une hélice : différence entre l'avance par tour d'hélice et la longueur du pas.(Mar.). || Vent de recul, tournant de droite à gauche, c'est-à-dire du nord à l'ouest (hémisphère nord), de gauche à droite (hémisphère sud).
2 (1803). Action de reculer, mouvement ou pas en arrière. || Avoir un mouvement de recul à l'approche (cit. 7) de qqn (→ aussi Dérober, cit. 21). || Recul d'une armée. Décrochage, repli, retraite; reculade (vx). || Mouvement de recul d'une foule. Reflux.
1 Il sembla à Laurent que le doigt de Thérèse lui trouait la gorge. Au contact de ce doigt, il eut un brusque mouvement de recul, en poussant un léger cri de douleur.
Zola, Thérèse Raquin, XXI.
2 Sa danse est plutôt une série de poses et d'expressions, une sorte de monologue mimé, avec ces continuelles alternatives d'approche et de recul, toujours s'avançant vers moi, dans le couloir humain, s'avançant tout près, les yeux dans mes yeux, se dérobant par une fuite, jusqu'au fond moins éclairé de la salle.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), IV, XII.
3 Je reculai encore, puis encore, doucement. Je m'éloignai avec prudence de la vitrine par cet insensible recul, ce retrait furtif de moi-même, et déjà dans le miroir flou, je n'étais plus qu'un être indécis, une sorte de fantôme (…)
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 118.
Par métaphore ( aussi Reculade, 2.).
4 Peut-être que cette toile de Nocret eut quelque influence sur les idées de cette petite Infante laideronne et bougonne, qui, après bien des pourparlers, des avances et des reculs, finit par devenir Reine de France et de Navarre.
Louis Bertrand, Louis XIV, I, 1.
(1801). Fig. (Choses). Régression (cf. Perdre du terrain). || Un recul de la civilisation. || Le recul de la peste (→ Optimisme, cit. 6).
3 (1893). Position éloignée (dans l'espace ou dans le temps) permettant une vision ou une appréciation meilleure. Éloignement, reculée (vx). || Objets qu'on ne distingue plus tard qu'avec le recul (→ Papillotement, cit. 2). || Recul nécessaire à l'historien (cit. 4), permettant de goûter certaines particularités (cit. 4).
Fig. Avoir, prendre du recul : se détacher par l'esprit d'une situation (personnelle ou non), pour en juger plus objectivement. Distanciation.
5 Mes vices, mes vertus, j'ai le nez dessus, je ne puis les voir, ni prendre assez de recul pour me considérer d'ensemble.
Sartre, le Sursis, p. 318.
6 Il doit prendre un peu de recul, il la voit de trop près, il la voit de trop près, il doit se mettre à une certaine distance pour retrouver — il l'avait perdu — le sens de la réalité, des justes proportions (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 298.
4 (1921). Sports. Espace libre, dégagé, permettant à un joueur (au tennis, au ping-pong,…) de reculer sans être gêné pour reprendre certaines balles. || Ce court n'a pas assez de recul.(V. 1967). Ski. || Position de recul, dans laquelle le centre de gravité passe en arrière de la perpendiculaire d'équilibre (opposé à avancé).
5 Phys. Ce qui résulte d'une action énergétique, à l'échelle corpusculaire. || Particule de recul, dont le déplacement résulte d'une telle action. || Amas de recul : groupe d'atomes (ou de noyaux) entraînés par le déplacement d'une particule de recul. || Électrons éjectés par recul (rayons δ).
CONTR. Approche, avance, avancement, progrès, progression. — (Milit.) Percée.

Encyclopédie Universelle. 2012.