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rétamer

rétamer [ retame ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1412; de re- et étamer
1Étamer de nouveau; refaire l'étamage de (un ustensile). Faire rétamer des casseroles. P. p. adj. Bassine rétamée.
2Fam. Enivrer. Le cognac l'a rétamé. P. p. adj. (1900) Vx Ivre. Mod. Très fatigué. Être complètement rétamé.
Démolir (cf. Esquinter). Se faire rétamer. (1920) Dépouiller au jeu.
3 V. pron. SE RÉTAMER. Fam. Tomber. Il s'est rétamé dans l'escalier.

rétamer verbe transitif Étamer de nouveau une surface métallique. Populaire. Rendre ivre : Ce verre de punch m'a rétamé. Populaire. Fatiguer, épuiser : Cette marche nous a rétamés. Populaire. Esquinter, démolir quelqu'un, mettre hors d'usage quelque chose : Il a rétamé sa voiture. Populaire. Refuser quelqu'un à un examen.

rétamer
v. tr. étamer de nouveau.

⇒RÉTAMER, verbe trans.
A. — Étamer de nouveau. Le rétameur, après avoir énuméré les chaudrons, les casseroles, tout ce qu'il rétamait, entonnait le refrain: Tam, tam, tam, C'est moi qui rétame, Même le macadam, C'est moi qui mets des fonds partout, Qui bouche tous les trous, Trou, trou, trou (PROUST, Prisonn., 1922, p. 119).
B. — Populaire
1. a) Abattre, anéantir physiquement ou moralement; en partic., rendre ivre, ivre mort. Personnellement j'ai horreur de la gentiane et cela nous acheva, tous deux. Moi aussi, je commençais à voir double. Alors, je fis servir à mon ami un « cintième » de noyau pour rétamer le gars et ce fut le coup de grâce! Je voulais partir (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 312).
Arg. ,,Tuer`` (ESN. 1966).
b) Empl. pronom. Se rétamer (la gueule, la bouche). Faire une chute. Il se rétama la gueule sur un bas de tuiles cassées (C. JACQUIN, Les Caramels à 1 franc, 1976, p. 74 ds CELLARD-REY 1980).
Arg. ,,Se tuer`` (ESN. Poilu 1919, p. 464).
2. Ruiner, dépouiller. Se faire rétamer au jeu (CAR. Argot 1977).
3. Rétamer un appareil (ESN. Poilu 1919, p. 464). ,,Briser un avion`` (ESN. Poilu 1919, p. 464).
Prononc. et Orth.:[], (il) rétame [-tam]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. 1. 1412, 6 déc. « étamer de nouveau » (Tutelle de Miquelet Tuscap, A. Tournai ds GDF. Compl.) — 1555, HAVARD t. 4; 2. 1807 (MICHEL (J.-F.) Expr. vic., p. 69: on ne doit pas dire, cette marmite est detamée, il faut la faire rétamer. Ces mots sont sans synonymes. Il faut avoir recours à des périphrases); 1870 (LITTRÉ). B. 1. 1888 part. passé rétamé « gravement malade » (C. VILLATTE, Parisismen, Berlin); 2. 1914 id. « ivre » (8le Territ. Nantais d'apr. ESNAULT, Notes compl. Poilu, [1919] 1957); 3. a) 1919 « démolir » (ESN. Poilu, loc. cit.); b) id. verbe pronom. « se tuer » (ibid.). Dér. de étamer; préf. re-.
DÉR. 1. Rétamage, subst. masc. Action de rétamer. L'enlèvement de vieux tain ou de dépôt d'argent pour rétamage à neuf est compté 25 % des prix de l'étamage à l'argent (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 6, 1930, p. 120). []. 1re attest. 1870 (LITTRÉ); de rétamer, suff. -age. 2. Rétameur, subst. masc. Ouvrier qui rétame. Les colporteurs d'Auvergne étaient attendus chaque hiver dans le Bassin Parisien (...); ceux du Piémont vendaient des articles analogues dans toute la plaine du Pô, associant souvent à ce petit commerce, comme les Auvergnats, une activité artisanale de rétameur, chaudronnier, vannier (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 382). []. Att. ds Ac. dep. 1878. 1re attest. 1870 (LITTRÉ); de rétamer, suff. -eur2.
BBG. — QUEM. DDL t. 23 (s.v. rétameur).

rétamer [ʀetame] v. tr.
ÉTYM. 1870; de re-, et étamer.
1 Étamer de nouveau; refaire l'étamage de. || Faire rétamer des casseroles.
1 (…) plus gai, le rétameur, après avoir énuméré les chaudrons, les casseroles, tout ce qu'il rétamait, entonnait le refrain :
Tam, tam, tam,
C'est moi qui rétame,
Même le macadam,
C'est moi qui mets des fonds partout,
Qui bouche tous les trous (…)
Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 119.
2 (1900). Fig., fam. Enivrer. || Le cognac l'a rétamé.
3 Démolir ( Esquinter). || Se faire rétamer.
(1920). Dépouiller au jeu.
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rétamé, ée p. p. adj.
1 Bassine rétamée.
2 (1900). Fam. (Personnes). Ivre.
2 Grâce à quelques tournées supplémentaires, il était complètement rétamé, et Filochard, le voyant ivre-mort, s'empressait de le soulager de son portefeuille.
L. Forton, les Aventures des Pieds-Nickelés, in l'Épatant, 1909, p. 83.
3 Il était déjà rétamé. Il s'est mis à beugler dans le bistrot qu'on était tous des culs-terreux, que la Robidet elle (…) avait dix mille francs de rentes. Ça me ferait mal (…)
M. Aymé, la Vouivre, p. 169.
DÉR. Rétamage, rétameur.

Encyclopédie Universelle. 2012.