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révoquer

révoquer [ revɔke ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1350; revochier « rappeler (les âmes des morts) » 1190 ; lat. revocare
1Destituer (un fonctionnaire, un magistrat, un officier ministériel). casser, destituer, relever (de ses fonctions); révocation. Qui peut être révoqué. amovible, révocable. Fonctionnaire révoqué pour trafic d'influence.
2(XIVe) Vieilli Annuler (une décision, une loi). abroger, rapporter .
Mod. Annuler (un acte juridique) au moyen de formalités déterminées. Révoquer un legs, un contrat, une procuration. « Je révoquerai le testament fait en votre faveur en donnant ma fortune à mon neveu Philippe » (Balzac).
3(v. 1530) Littér. Révoquer qqch. en doute : mettre en doute. ⇒ contester. « Il faudrait presque révoquer en doute ce qu'il raconte, [...] si Maupéou n'avait rapporté les mêmes détails » (Chateaubriand).

révoquer verbe transitif (latin revocare, rappeler) Déclarer nul : Révoquer un testament. Destituer un fonctionnaire, le relever de ses fonctions. Mettre fin aux pouvoirs confiés au dirigeant d'une société. ● révoquer (expressions) verbe transitif (latin revocare, rappeler) Littéraire. Révoquer en doute, mettre en doute. ● révoquer (synonymes) verbe transitif (latin revocare, rappeler) Déclarer nul
Synonymes :
- abroger
- invalider
- rapporter
- résilier
Destituer un fonctionnaire, le relever de ses fonctions.
Synonymes :
- casser
- destituer
- limoger

révoquer
v. tr.
d1./d Destituer d'une fonction. Révoquer un préfet.
d2./d DR Annuler. Révoquer un arrêt.

⇒RÉVOQUER, verbe trans.
A. — [Le compl. d'obj. désigne un fonctionnaire civil ou militaire] Retirer à quelqu'un ses fonctions ou sa charge. Synon. casser, destituer, relever de ses fonctions (v. fonction I A 3 b ). Tous les fonctionnaires publics sont ses mandataires [du peuple français]: il peut les révoquer de la même manière qu'il les a choisis (ROBESP., Discours, Constit., t. 9, 1793, p. 509). Nommant et révoquant les commissaires, disposant du pouvoir réglementaire et pratiquement du pouvoir législatif, représentant la France libre au regard des nations alliées, le général de Gaulle exerce en fait une dictature (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 269).
En partic. Retirer son emploi à un agent de la fonction publique au titre d'une sanction disciplinaire. On licencie un employé du secteur privé, on révoque un fonctionnaire (FAVR.-VETTR. 1981). V. blâme B 2 ex. de France.
B. — [Le compl. d'obj. désigne une chose]
1. Annuler. Synon. abroger, rapporter. Révoquer un décret, un édit, un ordre. Le duc ne faisait autre chose que faire révoquer les excommunications prononcées contre lui, ou les sentences de l'évêché contre maître Jean Petit (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 194). Elle révoquait les termes de sa dernière lettre (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 453).
DR. Annuler un acte juridique au moyen de formalités déterminées. Révoquer un legs, une procuration, un testament. La donation entre-vifs ne pourra être révoquée pour cause d'ingratitude que dans les cas suivans (...) si le donataire a attenté à la vie du donateur (Code civil, 1804, art. 955, p. 173). [P. méton. du suj.] Il est déshérité. Un second testament révoque le premier (PICARD, Marionn., t. 5, 1806, p. 333). Empl. pronom. passif. Si le testament (...) se révoquait, ces économies pouvaient du moins être sauvées en les faisant mettre au nom de mademoiselle Brazier (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 389).
2. Rare. Nier l'existence de quelque chose. Synon. contester, douter de. Le front de Bénédict (...) était toujours devant ses yeux comme le sceau d'un terrible serment dont elle ne pouvait révoquer la sincérité (SAND, Valentine, 1832, p. 227). La carrière infinie du temps nous est donnée pour faire autre chose, faire mieux, démentir, réparer, mais nous ne pouvons annuler ce temps en le révoquant (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 211).
Révoquer en doute.
Prononc. et Orth.:[], (il) révoque [-]. Ac. 1694-1740: re-; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 revochier « faire revenir, rappeler » (Dialogue Grégoire, éd. W Foerster, p. 148, 17: lur anrmes de repons sont revochies a la char); ca 1355 revoquer (BERSUIRE, Tite Live, BN 20312 ter, f ° 114b ds GDF.: Camillus fut révoqué de exil); 2. 1261 « annuler, déclarer nul » (Chartes et doc. poit. du XIIIe s., éd. M. S. La Du, n ° 215, 50: que tout fust revoqué e aneenté); 3. 1404-06 « destituer (quelqu'un) » (E. DESCHAMPS, Ballade, 1248, 9 ds Œuvres compl., éd. de Queux de Saint-Hilaire, t. 6, p. 261: Revoquez fu); 4. ca 1500 revoquer en doubte (A. DE LA VIGNE, Voyage de Naples, éd. A. Slerca, 3383). Empr. au lat. revocare « rappeler, faire revenir; ramener à la vie; retirer, rétracter », dér. de vocare « appeler », préf. re- marquant ici le mouvement en arrière. Bbg. DIEKAMP (C.). Neue Daten zu date... Z. fr. Spr. Lit. 1974, t. 84, p. 344.

révoquer [ʀevɔke] v. tr.
ÉTYM. 1350; revochier « rappeler (les âmes des morts) », 1190; lat. revocare, de re-, et vocare « appeler ».
1 Vx. Rappeler, faire revenir (qqn) auprès de soi. || « Le roi a révoqué son ambassadeur » (Furetière).Pron. (1642). Vx. Être rappelé. || Le passé ne se révoque pas.
2 (XIVe). Destituer (un fonctionnaire, un magistrat, un officier ministériel). Casser, destituer, relever (supra cit. 21 : relever de ses fonctions); et aussi révocation. || Qui peut être révoqué. Amovible, révocable. || Fonctionnaire révoqué pour trafic d'influence.
1 (…) tous les citoyens qui refusent le serment requis, électeurs, officiers municipaux, juges, administrateurs, sont déchus de leur droit de vote, révoqués de leurs fonctions et déclarés incapables de tout office public.
Taine, les Origines de la France contemporaine, III, t. I, p. 283.
3 (XIVe). Vieilli. Annuler (un ordre), revenir sur (une décision), abroger (une loi), etc. || Révoquer des ordres (cit. 46) par des ordres contraires. Contremander; contrordre. || Révoquer une loi, un décret, un édit. Abolir, rapporter (→ Étrangler, cit. 17; mégalomanie, cit.). || Arrêt qui ne peut être révoqué. Irrévocable.Vx. Revenir sur une déclaration, une promesse. Dédire (se).
2 Je ne révoque rien de ce que j'ai promis.
Racine, Britannicus, III, 5.
3 En effet, quelle rare force d'âme ne me fallait-il point à mon âge pour révoquer tout ce que jusque-là j'avais pu promettre ou laissé espérer (…)
Rousseau, les Confessions, II.
Mod. (Dr.). Annuler (un acte juridique) au moyen de formalités déterminées. aussi Révocation; révocable, révocatoire. || Révoquer une donation, un legs, un contrat, une convention (cit. 3), une procuration (→ Gueux, cit. 8). || Codicille (cit. 1) révoquant tous les testaments antérieurs.
4 (…) votre conduite marquera tant d'ingratitude pour mes bontés, que je révoquerai le testament fait en votre faveur en donnant ma fortune à mon neveu Philippe.
Balzac, la Rabouilleuse, Pl., t. III, p. 1071.
4 (V. 1530). Littér. Révoquer en doute : mettre en doute. Contester, douter (de), nier.
5 Immédiatement avec madame de Guise, parut à la Trappe le duc de Saint-Simon. Il faudrait presque révoquer en doute ce qu'il raconte de la manière dont il parvint à faire croquer par Rigaud le portrait de Rancé, si Maupeou n'avait rapporté les mêmes détails.
Chateaubriand, Vie de Rancé, III.
CONTR. (Du sens 2) Réintégrer. — (De révoquer en doute) Croire.
DÉR. et COMP. (Du même rad. lat.) Irrévocable. — Révocable, révocation, révocatoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.