risette [ rizɛt ] n. f.
• 1840; dimin. de 1. ris
♦ Faire risette, des risettes à qqn, des sourires (surtout en parlant des enfants). Allons, fais risette à maman ! « Soyez donc gai, mon cher papa, et faites un peu risette à votre petite Hilde, voyons ? » (Larbaud). — Fig. et fam. Sourire de commande. « Nous allons d'abord faire des courbettes et des risettes aux gens que nous voulons fuir » (Duhamel).
● risette nom féminin (de ris 1) Familier. Sourire d'un jeune enfant à l'adresse de quelqu'un. ● rizette ou risette nom féminin Brosse à rizette, en Suisse, brosse à poils durs. ● rizette ou risette (expressions) nom féminin Brosse à rizette, en Suisse, brosse à poils durs.
I.
⇒RISETTE1, subst. fém.
A. — Fam. Sourire; en partic., sourire d'un enfant. On dit adieu aussi au bébé. Chacun vint se pencher sur ce pauvre petit corps frissonnant, avec des risettes, des mots de tendresse, comme s'il avait pu comprendre (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 471). Madame Poisvert: Va, il n'est pas de plus beau spectacle que celui d'une mère et d'un fils unis par les liens de la tendresse. Fais-moi une risette, Sigismond! Sigismond: Voilà. (Il sourit) (COURTELINE, Conv. Alceste, Sigismond, 1901, p. 236).
♦ Faire risette. Avec des précautions infinies de mère, il tira la petite Alice de la voiture, la souleva jusqu'au trapèze; et là, en bégayant des chatteries, en lui faisant risette, il l'encouragea (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 345).
B. — Démonstration d'aménité, d'amabilité plus ou moins sincère. Et dire que dans toute la presse, il n'y a que des amabilités, des risettes, des louanges pour ce prosateur du trou du cul [Armand Silvestre] (GONCOURT, Journal, 1886, p. 573). [Le directeur et le rédacteur en chef des journaux] ont beau dissimuler, se faire des politesses des risettes et des mamours devant le personnel, on devine bien qu'ils se dévoreraient volontiers la moelle et les rognons (ARNOUX, Paris, 1939, p. 41).
♦ Faire risette. Le jour où un collègue était venu lui expliquer qu'il devait, (...) faire risette à la République, quitte à lui donner le croc-en-jambe final quand l'heure en serait venue, il avait failli d'abord étouffer d'apoplexie (GYP, Leurs âmes, 1895, p. 127).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1840 (DUMANOIR et BRISEBARRE, Souvenirs et regrets, V ds QUEM. DDL t. 3: une risette à ce brave Loulou); 1840 (BRISEBARRE et JEMMA, L'Homme qui tue sa femme, I, VI, ibid.: faisons une grosse risette à nononcle). Dér. de ris1 ou de risée1; suff. -ette (-et). Bbg. HASSELROT 1957, p. 199.
II.
⇒RISETTE2, subst. fém.
MAR., cour. Légère ondulation sur une étendue d'eau, en particulier sur la mer, lorsqu'il fait calme et que la brise se lève. Synon. risée2. Des moires, des ondulations coururent sur l'étendue liquide, des risettes (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 195).
— Loc. verb. Couler en risettes. Couler en petites ondulations, en légères rides ou vagues. Impossible d'y voir [dans une maison où les enfants meurent] les arbres fleurir, les oiseaux nicher, l'eau couler en risettes d'écume (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 145). Faire sa risette. [Le suj. désigne une étendue d'eau] Faire une ondulation, de légères rides ou vagues. Voilà ma Durance qui fait sa risette blanche sur des pierres (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 56).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. 1877 (A. DAUDET, loc. cit.). De risette1 p. métaph., peut-être avec infl. de risée2. Métaph. connue dans plusieurs lang., p. ex. gr. « rire; plis ou rides que dessinent les vagues »; « rire; pli, ride sur la surface de l'eau »; prov. risent subst. masc. « eau qui vient affleurer sur le bord, onde miroitante, clapotis » (de risent adj. « riant », cf. MISTRAL).
STAT. — Risette 1 et 2. Fréq. abs. littér.:37.
1. risette [ʀizɛt] n. f.
ÉTYM. 1840; dimin. de 1. ris.
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1 Petit rire ou sourire enfantin, provoqué, et adressé à qqn. || Allons, fais risette à ta maman ! || Faire des risettes et des mines (cit. 23) agréables à un enfant.
1 On dit adieu aussi au bébé. Chacun vint se pencher sur ce pauvre petit corps frissonnant, avec des risettes, des mots de tendresse, comme s'il avait pu comprendre.
Zola, l'Assommoir, IV, t. I, p. 130.
2 Soyez donc gai, mon cher papa, et faites un peu risette à votre petit Hilde, voyons ?
Valery Larbaud, A. O. Barnabooth, Le pauvre chemisier, II.
2 Fig. Sourire de commande (surtout dans faire des risettes, faire risette à qqn). || Faire des risettes et des courbettes (cit. 4) aux gens.
3 (…) c'est ici le portrait d'un enfant, écrit à la manière enfantine, sonore des grelots du hochet, plein de petites moues; le poète n'y sourit même pas encore; il y fait risette au lecteur.
Gide, Nouveaux prétextes, p. 211.
4 D'où ces complaisances et ces risettes à ce qui devrait, sinon soulever le cœur d'un fils de saint Dominique, du moins le navrer de tristesse.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 214.
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HOM. 2. Risette.
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2. risette [ʀizɛt] n. f.
ÉTYM. Déb. XXe; dimin. de 2. risée.
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♦ Mar. Vx. Faible risée.
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HOM. 1. Risette.
Encyclopédie Universelle. 2012.