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rusticité

rusticité [ rystisite ] n. f.
• 1512; « travail des champs » XIIIe; lat. rusticitas
1Manières rustiques, manque de raffinement, d'éducation. « Ils prirent sa franchise pour de la rusticité » (Rousseau).
2(1545) Littér. Caractère de ce qui est rustique (1o) .
3(1870) Agric. Qualité d'une plante ou d'un animal rustique (4o). résistance. Rusticité du baudet.

rusticité nom féminin (latin rusticitas, -atis) Littéraire Caractère de ce qui est rustique : La rusticité d'un mobilier. Manière rustique, fruste de se conduire. Aptitude d'une plante ou d'un animal à supporter des conditions de vie difficiles.

rusticité
n. f.
d1./d Simplicité ou grossièreté rustique (sens 1).
d2./d Caractère d'une plante, d'un animal rustique (sens 3).

⇒RUSTICITÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui est rustique, de ce qui relève de la vie et des mœurs de la campagne. La nappe grossière, les assiettes à fleurs (...) tout contribuait à la rusticité de la fête (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 184). Elles portaient toutes deux un foulard noir, sur un chapeau de paille au ruban noir, le tout d'une rusticité assez pauvre. Le tricot épais, de laine noire, qu'elles avaient mis par dessus leurs vêtements, les revêtait du deuil continu et traditionnel des paysannes (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 216).
Péj. Manque de délicatesse, de savoir-vivre. Synon. grossièreté, rudesse, rustrerie. Ma cousine (...) tenait surtout aux manières et au savoir-vivre. Comme je m'inquiétais de ma rusticité, il m'assura qu'il n'y paraissait pas quand je voulais (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 376). Presque tous les maîtres de l'école française ont un je ne sais quoi de rude et de tendu, plusieurs même une certaine rusticité (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 275).
P. ext. Absence de raffinement, simplicité. Je ne voulais ni traverser le lac ni entrer dans la ville de jour. La rusticité de mon costume (...) contrastait trop avec l'élégance de vêtements, d'habitudes et de vie que j'y avais montrée l'année précédente (LAMART., Raphaël, 1849, p. 309). Traîneau, le paysan nantais, sanguin, costaud, et d'une redoutable finesse sous son apparente rusticité (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 58).
P. méton., rare
♦ Personne rustique, rude et sans raffinement. La sœur Perpétue était la première villageoise venue, grossièrement sœur de charité, entrée chez Dieu comme on entre en place. Elle était religieuse comme on est cuisinière. Ce type n'est point très rare. Les ordres monastiques acceptent volontiers cette lourde poterie paysanne, aisément façonnée en capucin ou en ursuline. Ces rusticités s'utilisent pour les grosses besognes de la dévotion (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 261).
♦ Ensemble de choses grossières et frustes. Je me souviens seulement qu'après avoir parlé vendange, récolte, chasse et campagne, seuls sujets qui nous fussent communs, le nom de Paris se présenta tout à coup comme une inévitable antithèse à toutes les simplicités comme à toutes les rusticités de la vie (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 13).
B. — Qualité d'une plante ou d'un animal rustique, qui demande peu de soin. Lorsqu'on possède des plantes d'une rusticité douteuse, il faut, avant le commencement des gelées, étaler sur le sol, autour du pied du végétal, des feuilles ou du fumier sec (CARRIÈRE, Pépinières, 1878, p. 127). La qualité essentielle chez l'animal de travail: la rusticité, je veux dire l'endurance à la fatigue, la résistance à la maladie, et par-dessus tout, la sobriété (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 227).
P. ext. Qualité d'une machine, d'un véhicule rustique, qui demande peu d'entretien. Sa rusticité [de la moissonneuse] est indispensable, étant donné le manque de notions mécaniques de l'ouvrier rural (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 13).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIIe s. [ms.] « travail des champs » la seinte rusticiteit (GUILLAUME DE ST-THIERRY, Epistola ad fratres de Monte Dei, éd. V. Honemann, 147, p. 253); 2. a) 1512 « manière d'être propre aux gens et choses de la campagne » (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations ds Œuvres, éd. I. Stecher, t. 1, p. 6); b) 1870 bot. (LITTRÉ); cf. 1878 (CARRIÈRE, loc. cit.); 3. au plur. a) 1829 « choses de la campagne » de délicieuses rusticités (BALZAC, Chouans, p. 211); b) 1862 « manières frustes, manque de raffinement » les rusticités de la vie (FROMENTIN, loc. cit.). Empr. au lat. d'époque impériale rusticitas « choses ou mœurs de la campagne; gaucherie, façons campagnardes », d'où en mauvaise part « grossièreté », dér. de rusticus, v. rustique. Fréq. abs. littér.:60.

rusticité [ʀystisite] n. f.
ÉTYM. 1512; « travail des champs », 1380; lat. rusticitas, de rusticus. → Rustique.
1 Manières rustiques. Grossièreté, rustauderie, rustrerie (→ Donner, cit. 8; pantomime, cit. 6). || Ils prirent sa franchise pour de la rusticité, son laconisme (cit. 1) pour de la bêtise.
0 À ce tourbillon de voitures élégantes se mêlent des chariots tout à fait primitifs; la plus sauvage rusticité côtoie la civilisation la plus extrême.
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, VI.
2 (1545). Rare. Caractère de ce qui est rustique (1. Rustique, I.). || Il admira la rusticité des boiseries (cit. 2).
3 (1870). Agric. Qualité d'une plante ou d'un animal rustique (1. Rustique, I., 4.). Résistance. || Le pin sylvestre est remarquable pour sa rusticité.
4 Littér. Rare. (Une, des rusticités). Chose de la campagne. || « Ce chantre des rusticités » (Baudelaire).Ce qui est simple, grossier, sans délicatesse.
CONTR. Civilité, culture, éducation.

Encyclopédie Universelle. 2012.