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saillir

saillir [ sajir ] v. <conjug. : 2 ou 13
• 1080; lat. salire « couvrir la femelle; sauter »
I ♦ <conjug. : 2; rare sauf inf. et 3e pers.>
1 V. intr. Vx Jaillir avec force.
Sortir, s'élancer. La faim fait saillir le loup du bois.
2 V. tr. (1375) Couvrir (la femelle). L'étalon saillit la jument. s'accoupler, monter, servir.
II V. intr. (XIII e) <conjug. : 13 ou littér. 2 : « Sa poitrine abondante saillissait sous sa chemise » (Flaubert). « À chaque nouvelle peine [...] nous sentons une veine de plus qui saillit » (Proust). > Être en saillie, avancer en formant un relief. avancer, déborder, dépasser; saillant, saillie. « Leurs muscles saillaient comme des cordes sur leurs bras maigres » (Gautier). « ses yeux globuleux [...] saillaient » (Martin du Gard).

saillir verbe transitif (ancien français salir, du latin salire, couvrir la femelle) En parlant d'un animal mâle, s'accoupler à une femelle, la couvrir. ● saillir (difficultés) verbe transitif (ancien français salir, du latin salire, couvrir la femelle) Sens et conjugaison Ne pas confondre les deux verbes saillir. 1. Saillir v.i. = s'avancer en dehors, déborder, dépasser. Balcon qui saille sur une façade. Le verbe est usité surtout à l'infinitif, aux troisièmes personnes et au participe présent (saillant). 2. Saillir v.t. = couvrir, s'accoupler à, en parlant du mâle de certaines espèces domestiques. L'étalon saillit la jument. Le verbe se conjugue comme finir, mais il ne s'emploie qu'à l'infinitif, aux troisièmes personnes et aux participes présent et passé. Emploi Un même substantif (saillie) correspond à ces deux verbes : la saillie d'une jument par un étalon ; la saillie d'un balcon sur une façade. ● saillir (homonymes) verbe transitif (ancien français salir, du latin salire, couvrir la femelle)saillir (synonymes) verbe transitif (ancien français salir, du latin salire, couvrir la femelle) En parlant d'un animal mâle, s'accoupler à une femelle, la...
Synonymes :
- servir
saillir verbe intransitif (de saillir) Dépasser l'alignement, avancer par rapport à la surface générale : Une armoire dont le fronton saillait. Être représenté avec une apparence de fort relief. ● saillir (difficultés) verbe intransitif (de saillir) Sens et conjugaison Ne pas confondre les deux verbes saillir. 1. Saillir v.i. = s'avancer en dehors, déborder, dépasser. Balcon qui saille sur une façade. Le verbe est usité surtout à l'infinitif, aux troisièmes personnes et au participe présent (saillant). 2. Saillir v.t. = couvrir, s'accoupler à, en parlant du mâle de certaines espèces domestiques. L'étalon saillit la jument. Le verbe se conjugue comme finir, mais il ne s'emploie qu'à l'infinitif, aux troisièmes personnes et aux participes présent et passé. Emploi Un même substantif (saillie) correspond à ces deux verbes : la saillie d'une jument par un étalon ; la saillie d'un balcon sur une façade. ● saillir (homonymes) verbe intransitif (de saillir)

saillir
v.
d1./d v. intr. Litt. être en saillie, former un relief. Les veines de son front saillaient à chaque effort.
d2./d v. tr. Couvrir (la femelle) en parlant de certains animaux.

⇒SAILLIR, verbe
I. — Empl. intrans.
A. — Vx ou littér.
1. [Le suj. désigne un liquide] Jaillir avec force. Quand Moïse frappa le rocher, il en saillit une source d'eau vive. Le sang saillissait de sa veine avec impétuosité (Ac.).
2. [Le suj. désigne une pers.] Sortir en s'élançant pour attaquer. Las d'être bloqués dans notre salle, nous prîmes la résolution de saillir dehors, l'épée à la main (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 211). Les capitaines français (...) craignaient (...) que sir John Talbot ne saillît de son camp et ne vînt venger ceux qu'il n'avait pas secourus (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 365).
B. — 1. [Le suj. désigne une chose concr.] Former une saillie, être en relief. Synon. avancer, dépasser. Effort qui fait saillir les muscles, les veines. Vieux château (...); à peine si on voit quelques fragments de maçonnerie saillissant de dessous l'herbe et les broussailles (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 365). Une galerie en arcades de glaces, coupées de panneaux réchampis de bleu d'où saillaient des consoles argentées soutenant magots et potiches (MORAND, P. de Saligny, 1947, p. 127). V. figurer ex. 5, joint1 A 3 a ex. de Van der Meersch.
2. P. anal. ou au fig., littér. Apparaître nettement par contraste. Synon. se détacher, ressortir.
a) [Le suj. désigne une chose perceptible par les sens] [Une femme] blonde (...) s'enveloppe dans une étroite écharpe de gaze noire, qui, s'enroulant autour de son corps, laisse saillir la couleur blanche de la peau entre les spirales de la draperie (FLAUB., Tentation, 1849, p. 373). L'exécution est comme toujours incisive et sobre, d'un dessin serré, s'attachant à faire saillir la silhouette des corps (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 267). V. face ex. 25.
b) [Le suj. désigne une chose abstr., un personnage] Jeanne d'Arc, Héloïse, Agnès Sorel (...) se détachaient comme des comètes sur l'immensité ténébreuse de l'histoire, où saillissaient encore çà et là (...) saint Louis avec son chêne, Bayard mourant, quelques férocités de Louis XI (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 41). [Dans Pot-Bouille] les procédés grossissants qui, simplifiant la réalité, en font saillir outre mesure certains caractères, reviennent de dix pages en dix pages (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 258). V. activisme ex. 1.
II. — Empl. trans. [Le suj. désigne un mâle, le compl. d'obj. une femelle] S'accoupler avec. Synon. couvrir1, monter. Étendard, le taureau, occupé à saillir une vache dans la cour de la maison (AYMÉ, Jument, 1933, p. 208). Les éleveurs les plus attentifs (...) ont des chances (...) de voir leurs taureaux, verrats, ou béliers choisis par leurs voisins pour faire saillir leurs bêtes (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p. 80).
Prononc. et Orth.:[], (il) saillit [saji]; (il) saille [saj]. Sens I A, att. ds Ac. dep. 1694; sens I B, dep. 1718; 1935: ,,On ne l'emploie guère qu'à l'infinitif et à la troisième personne de quelques temps``. V. aussi GREV. Orth. 1962. Conjug. a) au sens de « jaillir », ind. prés.: il saillit, ils saillissent; imp.: il saillissait, ils saillissaient; passé simple: il saillit, ils saillirent; fut. simple: il saillira, ils sailliront; pas d'impér.; subj. prés.: qu'il saillisse, qu'ils saillissent; part. prés.: saillissant; part. passé: sailli, saillie. b) Au sens de « être en saillie, déborder », ind. prés.: il saille, ils saillent; imp.: il saillait, ils saillaient; passé simple: il saillit, ils saillirent; fut. simple: il saillira, ils sailliront; pas d'impér.: subj. prés.: qu'il saille, qu'ils saillent; subj. imp.: qu'il saillît, qu'ils saillissent; part. prés.: saillant; part. passé: sailli, saillie. Étymol. et Hist. A. 1. Verbe intrans. a) 1100 « jaillir avec force » (Roland, éd. J. Bédier, 1764); b) 1170-80 « sortir, s'élancer » (WACE, Chronique ascendante des ducs de Normandie, éd. A. J. Holden, III, 6483); 2. verbe trans. 1375 « couvrir la femelle (en parlant du mâle) » (Modus et Ratio, I, 23, éd. G. Tilander, t. 1, p. 45). B. 1. 2e moit. XIIIe s. saut ind. prés. 3e pers. du sing. « être en saillie, déborder le mur » (VILLARD DE HONNECOURT, 18a, éd. H. R. Hahnloser, p. 49); 2. 1771 peint. « avoir beaucoup de relief, sembler sortir de la toile » (Trév.). Du lat. salire « sauter, bondir », « couvrir une femelle (dans la langue des éleveurs) ». Dans son sens premier, le lat. salire a été très tôt évincé par le verbe saltare « sauter » qui est bien représenté dans les lang. rom. Le -l- mouillé, régulier de la 3e pers. du plur. saillent, lat. saliunt, a gagné tout le reste du verbe. Fréq. abs. littér.:212. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 219, b) 365; XXe s.: a) 325, b) 323. Bbg. LANLY (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp. 306-308.

saillir [sajiʀ] v. [CONJUG. finir ou assaillir.]
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; dér. du lat. salire « couvrir la femelle; sauter »; → Salace.
———
I (Rare sauf inf. et 3e pers.).
1 V. intr. Vx. Jaillir avec force. || Le sang saillissait de sa veine avec impétuosité (Académie).Figuré :
1 « — C'est le chagrin qui te fait parler, François » dit Madeleine en lui mettant la main sur la tête et en la secouant un peu comme pour en faire saillir la vérité.
G. Sand, François le Champi, XXIII.
Sortir, s'élancer. || La faim (cit. 9) fait saillir le loup du bois.
2 V. tr. (v. 1354). Couvrir (la femelle, en parlant du mâle). Accoupler (s'), monter (II., A., 3.), sauter, servir.
1.1 Il y avait dans la maison un jeune Taureau de la plus grande taille : cet Animal bien nourri, ne travaillant pas (Edme R. le réservait pour saillir les Vaches du Bourg, et procurer par là une meilleure espèce; les Bouviers publics, n'achetant que de jeunes Taurillons de la plus mauvaise venue).
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 152.
2 (…) Cérès n'aimait pas Neptune. Pour le fuir, elle se transforma en jument; Neptune aussitôt se fit cheval, et réussissant à la saillir, de leur accouplement, naquit un poulain, Arion.
Émile Henriot, Mythologie légère, Cérès.
———
II (XIIIe). [CONJUG. assaillir.] — REM. Certains auteurs et en particulier Flaubert, conjuguent toujours saillir comme finir, jaillir : || « Sa poitrine abondante saillissait sous sa chemise » (Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, III); « À chaque nouvelle peine (…) nous sentons une veine de plus qui saillit » (Proust, cit. 4.1). Cf. aussi Barrès, Aragon in Grevisse. Être en saillie, avancer en formant un relief. Avancer, déborder, dépasser, détacher (se); saillant, saillie (→ Édifice, cit. 1). || Une paroi où saillaient des replats (cit. 1). || Une figure saillait hors du plan (→ Gauchir, cit. 3). || Faire saillir ses muscles (→ Noueux, cit. 4).
3 Leurs muscles saillaient comme des cordes sur leurs bras maigres, et ils pesaient de tout leur poids au bout de leur barre de fer.
Th. Gautier, le Roman de la momie, Prologue.
4 La ville s'étale dans la plaine, soulevée légèrement par les ondulations de la terre, qui font saillir par places les bords de cette grande tache de maisons pâles d'où surgissent les dômes des mosquées et les clochers des minarets.
Maupassant, la Vie errante, D'Alger à Tunis, II.
4.1 À chaque nouvelle peine trop forte, nous sentons une veine de plus qui saillit, développe sa sinuosité mortelle au long de notre tempe, sous nos yeux. Et c'est ainsi que peu à peu se font ces terribles figures ravagées, du vieux Rembrandt, du vieux Beethoven, de qui tout le monde se moquait.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 506.
5 Derrière les lentilles de ses lunettes, épaisses d'un demi-centimètre, ses yeux globuleux, démesurément grossis, saillaient comme des œufs pochés.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 35.
6 Les torses nettement arqués en arrière et les gorges offertes où saillaient les pommes d'Adam comme écorchées de soleil.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 69.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
CONTR. Aligner, fuir (peint., dessin).
DÉR. Saillant, saillie.
COMP. V. Ressaut, tressaillir.

Encyclopédie Universelle. 2012.