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EMPREINTES DIGITALES
EMPREINTES DIGITALES

EMPREINTES DIGITALES

Les crêtes dermo-épidermiques de la pulpe des doigts décrivent trois types principaux de dessins: les arcs , quand les crêtes vont toutes d’un bord à l’autre du doigt; les boucles , lorsque les crêtes ont un trajet récurrent et reviennent au bord dont elles sont parties; les tourbillons enfin, quand les crêtes présentent un trajet plus ou moins spiralé et limité vers les bords.

L’élément fondamental n’est cependant pas le dessin des crêtes, mais le nombre de triradii ou deltas : il s’agit de disposition en étoiles, qui s’inscrivent entre les branches des dessins. Deux deltas correspondent à un tourbillon; s’il n’y a qu’un delta, il s’agit d’une boucle; l’absence de deltas produit un arc, avec des crêtes sinueuses et parallèles d’un bord à l’autre. Il y a une corrélation stricte entre nature du dessin et nombre de deltas.

De plus, ces dessins varient dans leur orientation: ils peuvent présenter des figures symétriques ou tournées du côté externe (radial) ou interne (ulnarien) de la main. Enfin, ces dessins présentent de multiples intermédiaires et des figures anormales (arcs en tente, boucles enlacées, tourbillons à deux centres).

Finalement, on peut ne pas tenir compte du dessin lui-même, mais caractériser un sujet ou une population par le nombre de deltas ou, mieux encore, en effectuant la numération des crêtes des dix doigts.

Les grands Anthropoïdes, ou Pongidés, présentent les mêmes empreintes digitales que l’Homme, avec des aspects particuliers: allongement des dessins, arcs plus souvent «en tente», tourbillons fréquemment à deux centres, arcs sur l’auriculaire et non sur l’index.

La transmission héréditaire chez l’Homme des dessins est polyfactorielle, due à plusieurs gènes qui semblent en rapport avec l’épaisseur du pannicule sous-cutané des divers doigts. Le nombre des crêtes est presque semblable chez les jumeaux monozygotes, il présente une nette corrélation entre frères et entre jumeaux dizygotes. Mais les particularités de détail permettent toujours de distinguer deux jumeaux, ce qui est la base de l’identification individuelle. On peut parfois utiliser la nature des dessins dans les recherches de paternité.

Les empreintes digitales sont utilisées par les services d’identité judiciaire de la façon suivante: tout d’abord, on recueille les empreintes des dix doigts de condamnés ou de suspects, et on en fait le classement (fichier décadactylaire, basé sur les dix doigts). Si l’on a besoin d’identifier un sujet, mort ou vivant, on compare ses empreintes à celles du fichier et l’on établit s’il s’agit ou non d’un sujet déjà connu et répertorié.

Ensuite, on classe les empreintes toutes ensemble, indépendamment du doigt (fichier monodactylaire); lorsqu’on recueille des empreintes sur le lieu d’un crime, on ignore de quel doigt il s’agit, aussi on décrit les empreintes de façon simple: boucle ouverte à droite ou à gauche, tourbillon de tel type, etc. Puis on compare l’empreinte trouvée à celles de même type dans le fichier monodactylaire pour déterminer l’identité du sujet.

L’identification ne se fait pas par le type de dessin, mais par les particularités de celui-ci: lorsque le nombre des coïncidences croît en progression arithmétique, les probabilités d’identification augmentent en progression géométrique. Sur une bonne empreinte, il existe une centaine de particularités individuelles. Or il suffit de constater dix-sept coïncidences pour être sûr de l’identification du sujet; les probabilités de similitudes par hasard et de confusion sont pratiquement nulles. C’est de très loin la meilleure méthode de signalement et d’identification.

Encyclopédie Universelle. 2012.