ENCYCLIQUE
ENCYCLIQUE
Lettre solennelle (littéralement, «lettre circulaire») adressée par le pape à l’ensemble des Églises, ou seulement à quelques-unes d’entre elles, en vertu de son pastorat suprême d’enseignement (magistère ordinaire ou extraordinaire, selon le contenu de la lettre). Bien que documents officiels, les encycliques ne contiennent pas nécessairement de nouvelles définitions dogmatiques ni un enseignement définitif en matière de dogme ou de morale. Si c’est le cas, cela doit être clairement affirmé. Souvent occasionnelles, les encycliques portent, plus que tout autre texte, la marque de leur temps, ainsi que des circonstances dans lesquelles elles voient le jour ou des besoins auxquels elles répondent. Le terme, utilisé depuis le VIIe siècle pour désigner les lettres pontificales, est devenu classique au XVIIIe siècle. On désigne une encyclique par les premiers mots du texte même (par exemple, Quanta Cura , Rerum novarum , Pacem in terris ).
encyclique [ ɑ̃siklik ] n. f.
• 1832; lettre encyclique 1798; lat. ecclés. (litteræ) encyclicæ, bas lat. encyclia, gr. egkuklios « circulaire »
♦ Lettre envoyée par le pape à tous les évêques (ou parfois à ceux d'une seule nation), généralement pour rappeler la doctrine de l'Église à propos d'un problème d'actualité. L'encyclique « Pacem in terris ».
● encyclique nom féminin (latin ecclésiastique encyclica, du grec engkuklios, circulaire) Lettre envoyée par le pape aux évêques du monde entier ou d'une partie de celui-ci, et, à travers eux, aux fidèles. ● encyclique (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique encyclica, du grec engkuklios, circulaire) Orthographe Attention au y (penser à cycle). Sens On retrouve la notion de « cercle » dans les deux mots : l'encyclopédie est un ouvrage qui fait le tour des connaissances ; l'encyclique est une lettre du pape aux évêques, qui fait le tour des églises : c'est en quelque sorte une lettre circulaire.
encyclique
n. f. Lettre adressée par un pape aux évêques, au clergé et aux fidèles de tous les pays ou d'un pays, à propos d'un problème de doctrine ou d'actualité. Pie XI condamna le nazisme dans l'encyclique "Mit brennender Sorge" (1937).
⇒ENCYCLIQUE, adj. et subst. fém.
A.— Vieilli, adj. Lettre encyclique, Lettre circulaire, qui est destinée à circuler dans un milieu donné pour transmettre un message. Paul adopta les lettres encycliques comme une forme d'écrit bien appropriée au vaste ministère pastoral qu'il avait à remplir (RENAN, St Paul, 1869, p. XXII).
— P. plaisant., p. ell. Essayant [Paul Fort], dans une de ces encycliques dont il a le secret, de me taper de 20 francs (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 124).
B.— Cour., p. ell., subst. fém. Lettre du pape adressée à l'ensemble de l'Église ou à un groupe de catholiques (mais revêtant toujours une certaine portée universelle), portant sur des questions doctrinales, morales, pastorales ou disciplinaires, désignée généralement par ses premiers mots. Des actes qui, telles les encycliques par exemple, ou les décrets doctrinaux du Saint-Office, engagent notre assentiment intérieur (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 53). La fameuse encyclique de Léon XIII, « Rerum Novarum » (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1075).
— [P. allus. au style souvent solennel de ce genre de document] L'éternel printemps des hommes nous est annoncé dans un langage d'encyclique (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 257).
Rem. On rencontre ds la docum. encyclique, adj. rare. Synon., par figure étymol., encyclopédique. L'image du cercle, qu'un savoir encyclique suggère tout naturellement (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 45).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1798 adj. lettre encyclique (Ac.); 1832 subst. (M. DE GUÉRIN, Corresp., p. 66). Empr. au lat. chrét. encyclica (s. ent. epistola), dér. du rad. du gr. « circulaire ». Fréq. abs. littér. :53.
encyclique [ɑ̃siklik] n. f.
ÉTYM. 1832; adj. lettre encyclique, 1798; lat. ecclés. litteræ encyclicæ; du lat. encyclios « circulaire, total »; du grec egkuklios « circulaire ».
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♦ Lettre envoyée par le pape à tous les évêques (ou parfois à ceux d'une seule nation), généralement pour rappeler la foi de l'Église à propos d'un problème d'actualité. || L'encyclique Pacem in terris.
0 (…) Rome, aveuglée elle aussi par la montée des problèmes matériels et la déchristianisation des masses, prenait le tournant catastrophique des Encycliques dites sociales, par lesquelles elle admettait pour la première fois au rebours de son génie et de son essence, qu'il ne fallait pas seulement s'intéresser à l'esprit mais aussi au corps, c'est-à-dire à l'espèce et pas seulement à l'homme (…)
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. I, p. 43.
Encyclopédie Universelle. 2012.