solennellement [ sɔlanɛlmɑ̃ ] adv.
• 1379; solempnelment 1223; de solennel
1 ♦ D'une manière solennelle, en grande pompe. Ministre qui inaugure solennellement un musée.
2 ♦ Publiquement, dans les formes. J'affirme ici solennellement... « il dévidait solennellement des phrases filandreuses et sèches » (Balzac).
● solennellement adverbe De façon solennelle.
solennellement
adv. De manière solennelle.
⇒SOLENNELLEMENT, adv.
D'une façon solennelle.
A. — [Corresp. à solennel A]
1. Avec un cérémonial. On célébra solennellement les fiançailles de la princesse, âgée de quatre ans, avec le jeune duc Louis, qui en avait onze (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 12). Au début de mai, Paris a pris l'habitude de fêter solennellement Jeanne d'Arc. La Ligue organisait une grande manifestation populaire suivie d'une sorte de matinée-gala (BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913, p. 99).
2. Avec faste, avec éclat. Le roi rentra solennellement dans sa bonne ville de Paris le 21 octobre (FRANCE, Génie lat., 1909, p. 51).
B. — [Corresp. à solennel B]
1. DR. Dans les formes prescrites, de façon authentique. Et celle-ci [La Mère de son Dieu] maternellement fait le tiers du chemin à sa rencontre, Selon qu'il a été solennellement stipulé par-devant notaire après de longues disputes (CLAUDEL, Soulier, 1929, 1re journée, 7, p. 687).
2. De façon publique, officielle. Synon. officiellement. S'engager solennellement; promettre, renouveler solennellement qqc. Cependant il avoit reçu la foi de Béatrix, un moment d'erreur pouvoit-il la dégager d'une parole si solennellement donnée? (GENLIS, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 236). La coalition des rois (...) a solennellement rendu le témoignage le moins équivoque à l'impuissance de la doctrine rétrograde (COMTE, Philos. posit., t. 4, 1893 [1839], p. 26).
C. — Littér. [Corresp. à solennel C]
1. Avec une majesté grave, qui impose. Synon. cérémonieusement, gravement. La pièce avait conservé son mobilier: la grande table de chêne, le fauteuil, les bibliothèques, trônaient solennellement à leurs places consacrées (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 850).
2. Avec gravité et avec majesté. Parler, répondre, saluer, se découvrir solennellement. Le regard solennellement froid d'un parvenu qui ne veut pas être salué par un camarade (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 215).
— Péj. ou p. iron. Devant tout le kommando groupé en rond autour de lui et dix sentinelles abruties de respect, ce vieil idiot tirait solennellement l'aiguille, content de soi et de son pouvoir (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 110).
Prononc. et Orth.:[]. Prononc. et Ac., v. solennel. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. sollempnament « d'une manière solennelle, avec pompe, apparat » (Sermon St Bernard, 71, 4 ds T.-L.); 1379 solennellement (JEAN DE BRIE, Bon Berger, 43, ibid.); 2. ca 1380 solempnellement « de façon publique, officielle » jurer solempnellement (JEAN CUVELIER, B. du Guesclin, éd. Charrière, 12377); 3. a) 1832 « avec une solennité, une gravité qui n'est pas de mise » (HUGO, N.-D. Paris, p. 289: Ma chère, s'écria solennellement Dame Aloïse); b) av. 1870 « avec une majesté, une gravité qui en impose » (DUMAS père d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de solennel; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.:539. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 887, b) 627; XXe s.: a) 713, b) 770.
solennellement [sɔlanɛlmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1379; solempnelment, 1223; sollemnement, 1180; de solennel.
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1 D'une manière solennelle, en grande pompe. || Mariage célébré solennellement dans une cathédrale. || Inaugurer (cit. 2), introniser (cit. 1) solennellement (qqch., qqn).
2 (XIVe). Publiquement, dans les formes. || Démentir, réaffirmer solennellement (→ 3. Droit, cit. 8; gentilhomme, cit. 4).
3 (1833, Balzac). Gravement, cérémonieusement. || Marchand qui étale (cit. 1) solennellement sa marchandise.
Encyclopédie Universelle. 2012.