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statue

statue [ staty ] n. f.
• 1120; lat. statua
Ouvrage de sculpture en ronde-bosse représentant en entier un être vivant. atlante, cariatide, colosse, gisant, idole, image, orant, statuette. « ces myriades de statues [...] à genoux, en pied, équestres, hommes, femmes, enfants, rois, évêques, gendarmes, en pierre, en marbre, en or, en argent, en cuivre, en cire même » (Hugo). Droit, immobile comme une statue : absolument immobile. Être changé en statue de sel. La statue du commandeur.
Fig. Personne figée dans une attitude et qui semble représenter (un sentiment). « Cette statue de la douleur qui présidait la table, Mme Agathe » (F. Mauriac).
⊗ HOM. Statut.

statue nom féminin (latin statua) Sculpture en ronde bosse représentant une figure isolée et entière et dont la taille, pour l'homme, est égale à au moins la moitié de la taille naturelle. Littéraire. Symbole de l'immobilité, de l'insensibilité ou de la beauté froide. ● statue (citations) nom féminin (latin statua) Élie Faure Sainte-Foy-la-Grande 1873-Paris 1937 La statue émerge du temple dans la mesure presque exacte où l'homme sort de la foule, et du même pas que lui. L'Esprit des formes Pauvert Plotin Lycopolis, aujourd'hui Assiout, Égypte, vers 205-en Campanie 270 Ne cesse pas de sculpter ta propre statue jusqu'à ce que l'éclat divin de la vertu se manifeste. Ennéades, I, 6, 9 (traduction E. Bréhier) statue (homonymes) nom féminin (latin statua) statu (quo) nom masculin invariable statue forme conjuguée du verbe statuer statuent forme conjuguée du verbe statuer statues forme conjuguée du verbe statuer statut nom masculin

statue
n. f. Figure sculptée représentant en entier un être vivant. Dresser, ériger une statue. La statue de la Liberté, par Bartholdi.

⇒STATUE, subst. fém.
A. — Ouvrage de plein relief, sculpté ou moulé, représentant en entier un être animé (p. oppos. à tête, buste), et par allégorie, une qualité abstraite, un élément ou un effet de la nature. Synon. figure. Jolie statue de Westmacott: une mère allaitant son enfant (MICHELET, Journal, 1834, p. 129). Dès l'époque saïte, quand le portrait individuel se multipliela statue gardant toutefois son allure architectoniqueon ne bâtit plus aucun temple (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 53).
SYNT. Statue de bois, de bronze, de marbre, de pierre, de plâtre; statue polychrome; statue d'un saint, de la Vierge; inauguration d'une statue; statue ailée, allégorique, colossale, engainée, équestre, funéraire, religieuse; statue antique, égyptienne, grecque; couler, dresser, élever, ériger, inaugurer, modeler, sculpter une statue; jeter en fonte, refondre une statue; la statue de la Liberté à New-York; une statue de l'amour.
P. métaph. Ma jalousie ne connut plus de bornes le jour où l'on m'apprit que M. Simonnot, cette statue, ce bloc monolithique, était par-dessus le marché indispensable à l'univers (SARTRE, Mots, 1964, p. 73).
B. — Locutions
1. Immobile, muet, raide comme une statue. Guilia restait de glace elle aussi, muette ainsi qu'une statue, et les yeux fixés sur le feu (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 219).
2. (Être, surgir comme) la statue du Commandeur. [P. allus. à l'apparition subite et impressionnante du personnage de Don Juan de Molière, figure du châtiment venant réclamer l'expiation de crimes demeurés longtemps impunis] Au poulet rôti, une figure solennelle, la statue du commandeur en frac, entre dans la salle à manger (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 228).
3. Changer (qqn) en statue (de sel). [P. allus. au sort subi par la femme de Loth, personnage biblique de la Genèse] Figer (quelqu'un) dans une attitude immobile produite par la stupeur, la surprise:
Comme nous sommes tentés de nous retourner à l'instar de la femme de Loth! Serons-nous changés en statues de sel si nous regardons loin en arrière, à la fin du XVIIIe siècle, au début du XIXe, au moment privilégié où s'élaborent les grandes doctrines de la physique, de la mécanique...
LEPRINCE-RINGUET, Atomes et hommes, 1957, p. 74.
P. métaph. Folcoche ne répond pas. Son silence est une statue de sel que lèche vainement ma salive (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 265).
C. — 1. P. anal. [À propos d'une pers.]
Une (vraie) statue. Personne dépourvue d'activité, d'expression, de mouvement. La Thénardier, Éponine, Azelma étaient autant de statues. Les buveurs eux-mêmes s'étaient arrêtés. Il s'était fait un silence solennel dans tout le cabaret. La Thénardier, pétrifiée et muette, recommençait ses conjectures (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 492).
Une (belle) statue. Personne belle, mais dépourvue d'expression et de sensibilité. Le comte, lui, n'avait rien vu de la transformation qui s'était produite, (...) au lieu de s'adresser à une frénétique, il parlait maintenant à une statue.Allons! Mahaut, calmons-nous (RADIGUET, Bal, 1923, p. 206).
Animer la statue. [P. allus. à la légende de Pygmalion amoureux de sa statue Galathée] ,,Faire naître l'animation chez une personne qui était restée froide`` (DG).
— [Suivi d'un compl. prép. avec de] Personne qui manifeste de manière caractéristique, par son attitude figée, son expression, tel ou tel sentiment, telle ou telle entité morale. Statue de la douleur, de la pudeur. Il se tenait si droit les jours de fête qu'on aurait dit une statue de la sévérité (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 250). Je lui parlais d'amour, elle me parlait de ses devoirs; à mes lettres brûlantes jamais elle ne répondit; elle était devant mes yeux comme la statue de l'oubli. Si indifférente que ma souffrance même se glaçait à son contact (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 162).
2. P. métaph. [P. anal. au sculpteur qui fond les métaux] Il faut tout embrasser, et joyeusement jeter dans la fonte ardente de notre cœur et les forces qui nient et celles qui affirment, ennemies et amies, tout le métal de vie. La fin de tout, c'est la statue qui s'élabore en nous, le fruit divin de l'esprit (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1565).
REM. Statuomanie, subst. fém., p. plaisant. Manie (d'élever) des statues. Vous devez vous rappeler que je n'ai accepté que sur vos instances cette présidence [de la société du monument de Flaubert], qui m'a (...) mis en contradiction avec moi-même et ma profession de foi sur la statuomanie, à propos de la statue de Balzac (GONCOURT, Journal, 1887, p. 631).
Prononc. et Orth.: []. Homon. statut. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. XIIe s. estatües (Psautier d'Oxford, 113, 12 ds T.-L.); ca 1170 statue (Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 196, 26); 2. 1690 « personne insensible » (FUR.). Empr. au lat. statua, même sens, dér. de statuere (v. statuer). Fréq. abs. littér.:3 485. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 5 561, b) 5 422; XXe s.: a) 4 346, b) 4 556.

statue [staty] n. f.
ÉTYM. 1120; lat. statua, du rad. de stare « se tenir debout ». → Station, stature.
1 Ouvrage de sculpture en ronde bosse représentant en entier un être vivant (humain ou animal). Figure.REM. On emploie parfois statue pour des représentations partielles : statue engainée, tronquée; termeGaine; mais le mot s'oppose nettement à tête, buste. → Sculpture. — Statue de pierre, de marbre, de bronze, de plâtre… || Statue en bois (→ Mensonge, cit. 2). || Statue chryséléphantine. || Statue peinte, polychrome (cit. 3). || Statue modelée, taillée, moulée, fondue. || Modeler (cit. 1 et 5), sculpter une statue. || Ébauche d'une statue. || Couler, jeter en fonte, refondre une statue.Statue grandeur nature, réduite ( Réduction, statuette), colossale ( Colosse). || Statue pédestre. || Statue équestre. || Statue funéraire ( Gisant, orant). || Supports d'une statue ( Acrotère, piédestal [cit. 1], socle). || Groupe de statues. || Statues sous un dais, dans une niche, supportant un entablement ( Atlante, cariatide, télamon). || Statue-colonne (→ ci-dessous). || Statues allégoriques, mythologiques, religieuses. || Statue ailée, aptère. || Statue iconique, représentant une personne réelle. || Statues de dieux. Idole, image, simulacre (vx). || Une statue de l'amour, de Vénus… || Adorer les statues (→ Idolâtre, cit. 2). || « Son regard (cit. 7) est pareil au regard des statues ».Statue masculine, féminine ( Homme; femme), de baigneuse (→ Couvrir, cit. 4). || Statue dévêtue. Nu. || Feuille de vigne sur une statue (→ Endroit, cit. 11). || Le canon, le galbe d'une statue antique (→ aussi Épaule, cit. 6).Statues isolées. || Les statues d'une cathédrale, d'un jardin (cit. 3). || Une population (cit. 8) de statues.Ériger (cit. 3) une statue à un homme célèbre. Statufier. || Inauguration d'une statue.Par métaphore (→ Sculpter, cit. 2, Verlaine). — ☑ Être droit, raide, immobile, comme une statue (→ ci-dessous, 2.).
1 (…) et ces myriades de statues qui peuplaient tous les entre-colonnements de la nef et du chœur, à genoux, en pied, équestres, hommes, femmes, enfants, rois, évêques, gendarmes, en pierre, en marbre, en or, en argent, en cuivre, en cire même, qui les a brutalement balayées ?
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, III, I.
2 À supposer que les civilisations disparues soient mortes, leur art ne l'est pas : même si l'Égyptien de l'Ancien Empire doit nous demeurer à jamais inconnu, ses statues sont dans nos musées, où elles ne sont pas muettes.
Malraux, les Voix du silence, p. 617.
Loc. (De la Bible). La statue aux pieds d'argile (cit. 7). || La femme de Loth changée en statue de sel (→ Métamorphose, cit. 2). || Pygmalion s'éprit de la statue qu'il avait faite de Galatée. || La statue du Commandeur, dans Don Juan.Surgir comme une statue de Commandeur, comme l'image de la vengeance.
3 Tout ce que la reine avait de beauté, tout ce qu'on pouvait inventer d'idéal autour des lignes souples de son corps, Démétrios le fit sortir du marbre, et dès ce jour il s'imagina que nulle autre femme sur la terre n'atteindrait plus le niveau de son rêve. L'objet de son désir devint sa statue. Il n'adora plus qu'elle seule (…)
Pierre Louÿs, Aphrodite, I, III.
Loc. || Statue-menhir, n. f. Archéol. Menhir sculpté datant vraisemblablement de l'âge du bronze et de la fin de l'énéolithique.
4 Il existe une catégorie tout à fait spéciale de menhirs, que l'on appelle « menhirs sculptés » ou « statues-menhirs ». On en compte une centaine en France (…) mais ce nombre serait considérablement augmenté, si nous faisions intervenir tous les menhirs plus ou moins travaillés de main d'homme, que l'on trouve en Bretagne, et connus sous le nom de lechs (…)
La plupart de ces monuments demeurent mystérieux, quant au personnage, à la divinité ou à l'objet qu'ils sont censés représenter.
Fernand Niel, Dolmens et Menhirs, p. 100.
|| Statue-colonne, n. f. : colonne sculptée, dans le premier art gothique, représentant un personnage en pied.
5 Mais les plus célèbres statues-colonnes, celles de Chartres, ne viennent pas des colonnes, elles viennent des statues de Toulouse moins étirées qu'elles; et l'allongement des statues ne suit point l'ascension de l'architecture gothique.
Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 4.
2 (XVe). Par métaphore, fig. Personne immobile, sans expression. || Cette femme est une statue, une beauté froide ( Idole, vx).
Fig. || La statue de… : personne figée dans une attitude et qui semble représenter (un sentiment, une abstraction) à la manière d'une statue. || La statue de la douleur (→ Freiner, cit. 3), de la pudeur (→ Languissant, cit. 2).
DÉR. V. Statuaire. — Statuette, statufier.
HOM. Statut.

Encyclopédie Universelle. 2012.