sténographie [ stenɔgrafi ] n. f.
• 1760; « reproduction résumée » h. 1572; de sténo- et -graphie
1 ♦ Écriture abrégée et simplifiée, formée de signes conventionnels qui permettent de noter la parole à la vitesse de prononciation normale (⇒ sténotypie). « L'imprimerie et la sténographie, qui n'ont ni créé ni suppléé la littérature » (Baudelaire). Abrév. cour. ⇒ sténo.
2 ♦ Le métier de sténographe. Sténographie commerciale.
3 ♦ Compte rendu obtenu par le moyen de la sténographie (1o). La sténographie intégrale d'un procès. Abrév. cour. ⇒ sténo.
● sténographie nom féminin Procédé d'écriture formé de signes abréviatifs et conventionnels, qui sert à transcrire la parole aussi rapidement qu'elle est prononcée. (Abréviation : sténo.)
sténographie
n. f. Procédé d'écriture très simplifié permettant de noter des paroles aussi vite qu'elles sont prononcées. (Abrév. cour.: sténo).
⇒STÉNOGRAPHIE, subst. fém.
A. — Écriture abrégée utilisant des signes conventionnels, destinée à transcrire la parole à mesure qu'elle est prononcée. Abrév. usuelle sténo. Il prétendait même avoir une sténographie qui permettait de noter à la fois les paroles, le chant et l'accompagnement (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1480). Elle s'installa devant une tablette glissante, logée dans la face latérale du vaste bureau. Il dictait très vite des mots qu'elle prenait en sténographie (MALEGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 419).
— P. métaph. Notre effort a été de chercher à faire revivre auprès de la postérité nos contemporains dans leur ressemblance animée, à les faire revivre par la sténographie ardente d'une conversation, par la surprise physiologique d'un geste, par ces riens de la passion où se révèle une personnalité (GONCOURT, Journal, 1863, p. 28).
B. — P. méton.
1. Travail de sténographe. Sténographie commerciale, judiciaire, parlementaire. Un député peut examiner l'épreuve imprimée du discours qu'il a prononcé, mais il ne peut pas l'emporter hors de l'enceinte. Il est habilité à demander la correction des erreurs de forme, mais non des erreurs de fond. Il dépend du chef du service de la sténographie, agissant sous l'autorité du président (LIDDERDALE, Parlement fr., 1954, p. 131).
2. Texte sténographié; compte rendu établi sur la base du texte dactylographié. Mes mémoires réunissent la qualité de mémoires écrits après coup et les qualités d'une sténographie et d'une photographie instantanée: c'est-à-dire la réunion de deux choses impossibles (GONCOURT, Journal, 1887, p. 730). J'ai relu ce matin la sténographie de la conférence, et ici je serai peut-être servi par la faiblesse même de mon texte, en ce sens que n'étant ni écrit ni poussé, il rentrera de lui-même dans les cadres de l'interview (DU BOS, Journal, 1926, p. 65).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1771 « cryptographie » (VOLTAIRE, Questions sur l'Encyclopédie incorporées au Dict. philos., s.v. poste d'apr. E. BENVENISTE ds Fr. mod. t. 15, p. 3), attest. isolée; 2. a) 1792 « procédé de transcription rapide par un système d'écriture spécial » (Th. P. BERTIN, Système universel et complet de Sténographie inventé par Taylor et adapté à la langue française, ibid.); b) 1851 p. méton. « document transcrit à l'aide d'un tel procédé » (MICHELET, Journal, p. 152). Empr. à l'angl. stenography, terme att. dep. 1602 pour désigner une méthode d'écriture abrégée (NED), formé avec le gr. « étroit, resserré » et l'élém. -graphy corresp. au fr. -graphie. Le terme a supplanté tachygraphie. Fréq. abs. littér.:31.
DÉR. 1. Sténographier, verbe trans. Prendre en sténographie. Locke, se trouvant dans la compagnie de seigneurs anglais renommés pour leur esprit, distingués autant par leurs manières que par leur consistance politique, s'amusa méchamment à sténographier leur conversation par un procédé particulier, et les fit éclater de rire en la leur lisant (BALZAC, Langeais, 1834, p. 319). P. métaph. Dans quelque attitude qu'elle soit jetée (...) une voiture (...) emprunte au mouvement une grâce mystérieuse et complexe très difficile à sténographier (BAUDEL., Curios. esthét., 1863, p. 363). Part. passé adj. Discours sténographié. Une femme d'une cinquantaine d'années, assise à une petite table, et qui relit le compte rendu sténographié de la séance du jour (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 302). — [], (il) sténographie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1res attest. 1792 ouvrage sténographié (Réimpression de l'Ancien Moniteur, t. 2, p. 767b, 25 juin d'apr. Th. RANFT ds Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 145), 1811 sténographier (STENDHAL, Journal, t. 4, p. 22); de sténographie, dés. -er. — Fréq. abs. littér.: 32. 2. Sténographique, adj. a) Relatif à la sténographie. Caractère, écriture, signe sténographique. Les abréviations de tout genre, surtout celles de nature sténographique, s'emploient couramment, notamment dans les ouvrages de caractère érudit (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 546). b) Pris, recueilli en sténographie. Les séances donnent lieu à la publication officielle du compte rendu analytique (à diffusion limitée) et du compte rendu sténographique publié par le Journal Officiel dans son édition des débats parlementaires (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 418). P. métaph. Je pense que le génie est une mémoire sténographique (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 37). — []. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1re attest. 1775 (Dict. portatif de la lang. fr. extrait du Grand Dict. de Pierre Richelet par M. de Wailly, t. 2, p. 547); de sténographie, suff. -ique. Bbg. BENVENISTE (E.). Deux mots angl. en fr., international, sténographie. Fr. mod. 1947, t. 15, pp. 1-4. — QUEM. DDL t. 10.
ÉTYM. 1792; « cryptographie », 1771; angl. stenography. → Sténo-, et graphie.
❖
1 Écriture abrégée et simplifiée, formée de signes conventionnels qui permettent de noter la parole à la même vitesse qu'elle est prononcée (⇒ Logographie, sténotypie, tachygraphie; → Notes tironiennes); métier de sténographe. || Sténographie commerciale (⇒ Sténodactylographie), parlementaire, judiciaire.
1 Il faut donc qu'elle (la photographie) rentre dans son véritable devoir, qui est d'être la servante des sciences et des arts (…) comme l'imprimerie et la sténographie, qui n'ont ni créé ni suppléé la littérature.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, IX, II.
♦ Sténo, n. f. || Apprendre la sténo. || Prendre le texte d'une conférence en sténo.
2 Compte rendu d'une séance, etc., obtenu par le moyen de la sténographie (au sens 1). || Sténographie intégrale du procès.
2 J'affirme que les conversations données par moi, dans les quatre volumes parus, sont pour ainsi dire des sténographies, reproduisant non seulement les idées des causeurs, mais le plus souvent leurs expressions (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, Préface, t. V, p. 9.
3 Le sous-ingénieur principal (…) exigeait en effet que l'on prît une sténo intégrale des débats, mais il interdisait en principe à ses adjoints, chargés de rédiger le procès-verbal, d'utiliser cette sténographie (…)
B. Vian, Vercoquin, p. 139.
❖
DÉR. Sténographier; sténographique.
COMP. V. Sténodactylographe, sténodactylographie.
Encyclopédie Universelle. 2012.