suborner [ sybɔrne ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1280; lat. subornare
1 ♦ Vx Détourner du droit chemin, du devoir. Suborner les serviteurs d'une maison, les corrompre. — Littér. Suborner une jeune fille. ⇒ séduire. « Le perfide, l'infâme, Tente le noir dessein de suborner ma femme » (Molière).
2 ♦ Mod. Dr. Déterminer (une personne) à déposer en justice d'une façon contraire à la vérité. ⇒ corrompre. « Le père Voisin [...] suborna des témoins » (Gautier).
● suborner verbe transitif (latin subornare, équiper) Inciter des témoins à faire de faux témoignages. Littéraire. Séduire une femme. ● suborner (citations) verbe transitif (latin subornare, équiper) Talmud Les faux témoins sont méprisés même de ceux qui les subornent. Talmud, Sanhédrin, 29a
suborner
v. tr. DR Suborner un témoin, le corrompre.
⇒SUBORNER, verbe trans.
Littér., vieilli. Entraîner quelqu'un à agir contre son devoir par toute manœuvre susceptible de l'y décider. Synon. corrompre, soudoyer. Elle suborna ses gardiens, franchit toutes les clôtures, courut les chiens (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 105). Je crois à un certain principe en moi qui (...) usurpe ma volonté ou cherche à me suborner par ruse (BERNANOS, Dialog. ombres, 1928, p. 50).
♦ Suborner une femme, une jeune fille. La séduire. Cet homme avait suborné, (...) une fille riche et forcé les parents à la lui donner (BALZAC, Pierrette, 1840, p. 52). Il m'accusait de vouloir suborner cette fille, que je crois être sa nièce Jahel (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p. 185).
♦ P. métaph. Si pour suborner et régir les puissances de la nature le savant ou le praticien ont besoin d'un tel effort de pensée et d'énergie (...) quelle ingéniosité de tendresse, et quelle diplomatie du dévouement mutuel deviennent nécessaires! (BLONDEL, Action, 1893, p. 256).
— DR. PÉNAL. Suborner un témoin. ,,Circonvenir un témoin, par promesses ou présents, par menaces ou voies de fait, par manœuvres ou artifices, pour l'amener à faire une déposition, une déclaration ou une attestation mensongère`` (ROLAND-BOYER 1983). Tous les témoins entendus (et je dois dire que ceux qu'on avait subornés jouèrent leur rôle très faiblement en public), mademoiselle Leblanc comparut pour couronner l'œuvre (SAND, Mauprat, 1837, p. 328).
Prononc. et Orth.:[], (il) suborne []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1278 suborner « séduire, porter à commettre une mauvaise action » (Enquête, A.N. J 1034, pièce 60 ds GDF. Compl.); b) ca 1530 « séduire une fille, une femme » (MAROT d'apr. FEW t. 12, p. 349b). Empr. au lat. subornare propr. « munir de, équiper » d'où spéc. dans le vocab. jur. « préparer secrètement quelqu'un en vue d'une mauvaise action ». Fréq. abs. littér.:26.
suborner [sybɔʀne] v. tr.
ÉTYM. V. 1280; lat. subornare, littéralt « équiper », d'où « préparer secrètement qqn en vue d'une mauvaise action », de sub, et ornare. → Orner.
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1 Vieilli ou littér. Détourner du droit chemin, du devoir. || Suborner les serviteurs d'une maison, les corrompre, les acheter pour qu'ils trahissent les intérêts de leur maître (→ Foyer, cit. 22).
♦ (V. 1530). Spécialt. Suborner une jeune fille mineure. ⇒ Corrompre (infra cit. 19), séduire (supra cit. 3); → Disposer, cit. 13.
1 (…) le perfide, l'infâme,
Tente le noir dessein de suborner ma femme (…)
Molière, Tartuffe, V, 3.
♦ Littér. (Sujet n. de chose) :
1.1 (…) J'ai quitté
Les anges vains, abjects, vils, et toi, la clarté,
Qui les corromps, et toi, l'amour, qui les subornes !
Quel bonheur que la haine alors qu'elle est sans bornes !
Hugo, la Fin de Satan, Hors de la Terre, III.
2 Dr. || Suborner un témoin, l'inciter à mentir par intérêt (en l'achetant, etc.). ⇒ Corrompre (supra cit. 17), séduire (vx).
2 (…) le père Voisin, qui avait du crédit auprès du cardinal de Larochefoucauld, suborna des témoins, et, par l'entremise du Père Caussin, jésuite, confesseur du roi, obtint un décret de prise de corps.
Th. Gautier, les Grotesques, III, p. 89.
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DÉR. Suborneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.