sustenter [ systɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• XII e, rare av. XVIe; lat. sustentare, de sustinere → soutenir
1 ♦ Didact. Vieilli Soutenir les forces de (qqn) par la nourriture. ⇒ alimenter, nourrir. « faute d'une bouchée de pain pour sustenter leurs expirants nourrissons » (Chateaubriand). — Fig. La lecture sustente l'esprit.
2 ♦ V. pron. SE SUSTENTER. Mod. Plais. Se nourrir. ⇒ 1. manger, se restaurer.
● sustenter verbe transitif (latin sustentare) Vieux. Soutenir quelqu'un en le nourrissant. Vieux. Fournir à quelqu'un ce qui peut nourrir son esprit. Maintenir en l'air un aéronef. ● sustenter (synonymes) verbe transitif (latin sustentare) Soutenir quelqu'un en le nourrissant.
Synonymes :
- nourrir
sustenter (se)
v. Pron. Plaisant Se nourrir.
⇒SUSTENTER, verbe trans.
A. — Vieilli. Soutenir une chose, la maintenir dans une situation stable en lui servant de support ou d'appui. Part. prés. en empl. adj. On s'occupe généralement de savoir quel sera le pouvoir sustentant de l'air, sous un plan plus ou moins oblique et transporté horizontalement (V. TATIN ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 83, 1876, p. 457).
— AÉRON. Sustenter un aéronef. ,,Le soutenir dans les airs`` (GDEL).
B. — [Le compl. désigne une pers.]
1. Soutenir les forces de quelqu'un par les aliments. Synon. alimenter, nourrir. Sustenter son corps, un malade. Chaque citoyen sera sustenté, entretenu et occupé aux dépens du public, dit l'article 2 (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 262). Nous commençâmes donc à manger les ânes. Les malheureux! J'ai oublié de vous dire qu'il n'en restait pas beaucoup. (...). Le peu que nous en gardions avec infiniment de peine était mal sustenté (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 205).
— Empl. pronom. réfl., fam. Se nourrir. Les gens y vivaient de cette eau fraîche et de l'amour du bon Dieu, se sustentant pour le reste de raves, de lard et de tourtes de seigle (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 48). Nous avons passé huit jours merveilleux dans la fièvre et les coups de marteau; dévorant nous-mêmes les pointes (...) nous sustentant d'un morceau de pain qu'on nous tendait, sur nos échelles, comme à des cacatoès (ANOUILH, Répét., 1950, I, p. 19).
2. Au fig.
a) Apporter une nourriture spirituelle. Ambitio major, vita tristior. Triste souvent, mais pourtant sustentée de je ne sais quelle inconsommée espérance, folie peut-être, mais à laquelle l'âme incoercible se rejette et se reprend de plus en plus et toujours (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p. 301). Le corps est un pain spirituel, le sang un vin spirituel. Ils sont nourriture supersub-stantielle destinée à sustenter à la fois l'âme et le corps (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 508).
b) Rare. Soutenir financièrement, subventionner. Quand la pénurie des espèces vous tourmente, quand les métiers, les arts, les manufactures, le commerce demandent à grands cris d'être sustentés (MIRABEAU, Collection, t. 4, 1791, p. 59 ds LITTRÉ).
REM. 1. Substanter, v. rem. 1 s.v. substance. 2. Sustensif, -ive, adj. [Corresp. à supra A] Qui sustente. De tous côtés il y a des mains qui se tendent et qui n'osent pas atteindre, le bras de l'homme là-haut est plutôt parallèle à celui du Christ et adhérent que sustensif (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 214). 3. Sustenteur, subst. masc. ,,Sorte de marmite autoclave, dite aussi marmite américaine, formée d'un cylindre d'étain fermé d'un couvercle qu'on serre à vis. La viande y bout 6 heures en laissant tout son jus`` (LITTRÉ). Synon. marmite norvégienne. Il se rappela que l'un de ses amis, jadis bien malade, était parvenu, à l'aide d'un sustenteur, à enrayer l'anémie, à maintenir le dépérissement, à conserver son peu de force. Il dépêcha son domestique à Paris, à la recherche de ce précieux instrument (HUYSMANS, A rebours, 1884, p. 234).
Prononc. et Orth.:[], (il) sustente [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIe s. « soutenir, protéger » (BENOIT, Saint Brendan, 202 ds T.-L.); 2. fin XIIIe s. « nourrir, soutenir par le moyen des aliments » (ROBERT DE GRETHAM, Miroir ds Romania t. 32, p. 29); 1733 se sustenter (J.-B. DUBOS, Réfl. crit., Poésie Peinture, p. 287); 3. a) 1852 « soutenir » pouvoir sustentant de l'air (TREILLE et MEILLER, Le Ballon en couronne, p. 6 ds GUILB. Aviat., p. 674); b) 1876 (V. TATIN, loc. cit.). Empr. au lat. sustentare « tenir par dessous, soutenir »; « conserver en bon état »; « alimenter, nourrir », fréquent. de sustinere (v. soutenir). On rencontre, parallèlement, dès le moy. fr., la forme substanter, due à l'infl. de substance. Fréq. abs. littér.:38.
sustenter [systɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. V. 1460; substanter, 1382; « aider, soutenir », v. 1112; rare av. le XVIe; du lat. sustentare « soutenir », fréquentatif de sustinere. → Soutenir.
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1 Didact. (Vieilli). Soutenir les forces de (qqn) par la nourriture. ⇒ Alimenter, nourrir. || Sustenter un malade. — (Sujet n. de chose). || Des aliments qui sustentent qqn (→ Corps, cit. 32).
1 Il y a des enfants que leurs mères allaitent à leurs mamelles flétries, faute d'une bouchée de pain pour sustenter leurs expirants nourrissons (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 318.
2 Fig., rare. Accorder des subsides à.
3 (Déb. XVIe; repris 1877). Vx. Maintenir en servant de support ou d'appui. — (1882). Spécialt. Maintenir en équilibre dans l'air (un aéronef plus lourd que l'air).
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se sustenter v. pron.
ÉTYM. (1835).
♦ Emploi marqué : didact. (rare), ou, plus cour., par plais. Se nourrir. ⇒ Alimenter (s'), manger, restaurer (se).
2 Les provisions, déjà embarquées par Nab, se composaient de conserves de viande et de quelques gallons de bière et de liqueur fermentée, c'est-à-dire de quoi se sustenter pendant trois jours, — laps de temps le plus long que Cyrus Smith assignât à l'exploration.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 327.
Encyclopédie Universelle. 2012.