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taudis

taudis [ todi ] n. m.
• 1611; « abri de fortification » 1309; de l'a. fr. se tauder « s'abriter », de l'a. norm. tjald taud
Logement misérable qui ne satisfait pas aux conditions de confort et d'hygiène minimales. galetas. « Le taudis [...] était abject, sale, fétide » (Hugo). Les taudis des îlots insalubres. Lutte contre les taudis et les bidonvilles.
Par ext. (1690) Maison mal tenue. turne. Ta chambre est un vrai taudis.

taudis nom masculin (moyen français se tauder, se mettre à l'abri) Logement misérable, sale ou mal tenu. ● taudis (synonymes) nom masculin (moyen français se tauder, se mettre à l'abri) Logement misérable, sale ou mal tenu.
Synonymes :
- bouge
- cahute
- masure

taudis
n. m. Logement misérable, insalubre.
|| Par ext. C'est un vrai taudis, une maison mal tenue.

⇒TAUDIS, subst. masc.
A. — Habitation misérable, souvent exiguë, dépourvue de confort et d'hygiène. Habiter, occuper un taudis; loger, vivre dans un taudis; un taudis humide, infâme, infect, insalubre, malsain, misérable; un affreux taudis; lutte contre les taudis. Un siècle ou deux de misère avaient abouti à ce cloaque de logements à bon marché, d'où les expulsions étaient quand même fréquentes, si bas que fussent les loyers de certains taudis (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 61). Sur les murs des taudis, plus sombres encore et plus humides que ceux de Lisbonne, et grouillants d'enfants nus, on avait apposé des écriteaux: « Insalubre. Défense d'habiter ici » (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 90).
P. antiphr. [Sans valeur dépréc.] Je guigne un petit taudis délicieux (...). Pas plus de deux étages, mais un bijou, avec une cour et un jardin (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 84).
B. — P. anal., fam. Pièce, chambre sale et en désordre. Sa chambre était un de ces taudis humides et obscurs dans lesquels le soleil n'ose pas aventurer un rayon (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 32). De mauvais domestiques: ils ne balayaient rien; la chambre était un taudis. Plutôt que d'y mettre l'ordre et la propreté, ils se croisaient les bras (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 722).
En compos. Le paysan (...) n'aime que ce qui est laid, préférant la chambre-taudis, la maison de paysan (GONCOURT, Journal, 1858, p. 537).
P. méton., fam. Désordre, bazar, pagaille. Quel taudis! Je lui ai fait sa vaisselle, mis en ordre le taudis habituel de sa cuisine (LÉAUTAUD, Journal littér., 4, 1924, p. 367).
REM. Taudion, subst. masc., synon. vieilli. de taudis. Il l'appela et la fit monter dans sa chambre, un taudion formé de lattis et de plâtre (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 94). N'entrez pas dans mon taudion, un chat n'y retrouverait pas ses petits (VIRMAÎTRE, Dict. arg. fin-de-s., 1894, p. 284). P. métaph. Je ferai de l'ordre dans le taudion de mes pensées (BLOY, Désesp., 1886, p. 80).
Prononc. et Orth.:[todi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [Av. 1317 « abri en pierres de taille » (JOINVILLE d'apr. DOCHEZ), attest. sans doute erronée] ca 1460 « id. » (Myst. du Siège d'Orléans, éd. V. L. Hamblin, 18746); 2. 1611 « petit logement misérable » (COTGR.). Dér. de tauder (se) « (s')abriter », v. tauder étymol.; suff. -is. Fréq. abs. littér.:193.

taudis [todi] n. m.
ÉTYM. XVe; « abri de fortification », XIIIe (→ Tauder); du moyen franç. se tauder.
1 (XVe). Anciennt. Abri pour les travailleurs qui faisaient les travaux d'approche d'un siège.
2 (V. 1460). Argot, « maison », XVIe. Logement, appartement misérable, qui ne satisfait pas aux conditions de confort et d'hygiène indispensables. Bouge, galetas, taudion (vx), turne. || Les taudis des rues misérables (→ Population, cit. 7). || Taudis insalubre (cit. 1), surpeuplé (→ Puanteur, cit. 2), immonde (→ Galetas, cit. 3). || Lutte contre les taudis (→ Évangéliser, cit. 3; et aussi reconstruire, cit. 1). || Pays sans taudis (→ Paupérisme, cit. 2). || Lutte contre les taudis et les bidonvilles.
1 Et sortons de ce taudis,
Où l'on ne peut être assis (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, « Ballet des nations », I.
2 Le taudis où son regard plongeait en ce moment était abject, sale, fétide, infect, ténébreux, sordide.
Hugo, les Misérables, III, VIII, VI.
3 (…) c'était un taudis : un lit de fer, une armoire, une table, deux chaises de bois, entre des murs pelés, avec au plafond une mauvaise lumière jaune; la cuisine servait de cabinet de toilette.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 540.
3 (XXe). Maison, logement sale et en désordre. || Quel taudis, cette piaule ! Bordel.
DÉR. Taudion.

Encyclopédie Universelle. 2012.