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tintin

tintin [ tɛ̃tɛ̃ ] n. m.
XIIIe « bruits des verres qui s'entrechoquent »; onomat.
Loc. fam. (1935) Faire tintin : être privé, frustré de qqch. (cf. Se mettre la ceinture). Pour l'héritage, ils peuvent faire tintin ! Ellipt Tintin ! rien du tout (cf. La peau !). « Tintin, conclut-elle en se tapant le menton avec l'index et le médius de la main droite » (Queneau). C'est, ça va être tintin : c'est, cela ne sera pas possible.

⇒TIN(-)TIN, TINTIN, (TIN TIN, TIN-TIN), onomat. et subst. masc.
I. A. — Onomatopée
1. [Onomat. évoquant le bruit d'une cloche ou d'un grelot; dans ce cas, l'onomat. peut être répétée trois fois ou plus] Tin, tin, tin! C'est la sonnette qui appelle tous les matins les enfants près de leur mère (GONCOURT, Journal, 1858, p. 530).
Empl. subst. masc. Tin-tin ou tintin. Le tintin d'une cloche, d'un grelot. J'écoute ces grandes sonneuses et pense à la clochette d'Andillac, dont le tin-tin est si joli! (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1838, p. 238). Le brouhaha des voix, les détonations des carabines, le tintin des cloches, allaient s'affaiblissant (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 92). V. hâter ex. 3.
2. [Onomat. évoquant le bruit de verres qui s'entrechoquent; souvent dans les chans. à boire] Trinquons, et toc, et tin, tin, tin! Jean, tu bois depuis le matin (BÉRANGER, Chans., t. 2, 1829, p. 30).
B. — Subst. masc., arg., p. anal. (avec le bruit métallique d'une pièce de monnaie). Argent, sous, espèces (sonnantes). J'entends souvent tintin pour argent:des tintins; un mec aux tintins (J. DEMEURE, au 8e Génie, 1918-1919 ds ESNAULT, Notes compl. Poilu, [1919], 1956).
II. — Subst. masc., loc., arg., pop. Faire tintin. Être privé de quelque chose, ne rien obtenir. [Le Renard se hausse vers les raisins]. Mais, étant trop mignard, il tombe sur un bec L'obligeant d'faire tintin et de passer la pogne (MARCUS, Quinze fables, 1947, p. 10). Pétardant d'avoir fait tintin [lors du baptême de la princesse], une viocque (...) radina (...) pour lui balanstiquer [jeter] un sort (STOLLÉ, Contes, Belle au bois dormant, 1947, p. 1). P. ell., en interj. Tintin! Rien du tout. Synon. bernique! de la peau! ceinture! La voix [de l'inconnu qui téléphonait] semblait familière; seulement pour l'accoler à un visage, tintin! (SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p. 25).
Arg. Faire tintin ballon. Être privé d'alcool. Des clopinettes en bois! J'vas pas faire tintin ballon (c'est-à-dire être privé de vin), j'vas pas m'taper (FOMBEURE, Soldat, 1935, p. 157).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. Ca 1200 « bruit; cliquetis » (ADAM DE LA HALLE, Roi de Sicile ds RUTEBEUF, Œuvres, éd. A. Jubinal, t. 3, p. 137); 1680 « bruit des verres qui s'entrechoquent » (RICH.); 1935 faire tintin ballon « être privé de vin » (FOMBEURE, loc. cit.); 1938 tintin! « rien à faire » (ds ESN.). Redoublement onomat. de tint « bruit, tintement » (ca 1225 ds T.-L.), tiré de tinter1. Fréq. abs. littér.:41.

tintin [tɛ̃tɛ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1200; onomatopée.
1 Vx. Bruit des cloches qui tintent; des verres qui s'entrechoquent.
2 Loc. fam. (1935). Faire tintin : être privé, frustré de qqch. || On va encore faire tintin (cf. Se mettre la ceinture).
1 Sous les nôtres, les filles de service ont mis leurs morceaux « pour les garder chauds », mais « nous on veut bien servir ces dames, mais de là à leur filer le meilleur et que nous on fasse tintin (…) »
A. Sarrazin, la Cavale, 1965, p. 52.
(1938). Ellipt. || Tintin ! : rien du tout (cf. La peau !).
2 Mais nous, pendant ce temps-là, tintin : on ne va jamais à Dijon, on n'a pas le droit de chasser à l'étang.
Michel de Saint-Pierre, les Aristocrates, XVII (1954).
3 Tintin, conclut-elle en se tapant le menton avec l'index et le médius de la main droite.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 58.
(En fonction d'attribut). || C'est, ça va être tintin : c'est, cela ne sera pas possible.
4 (…) comme je suis du genre insomniaque, à présent ça va être tintin pour retourner chez Morphée.
San-Antonio, J'ai essayé : on peut !, 1973, p. 114.

Encyclopédie Universelle. 2012.