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torve

torve [ tɔrv ] adj.
• 1532, rare av. 1846; lat. torvus
Œil torve, dont le regard est oblique, menaçant. ⇒ 2. farouche, 1. louche. « ses yeux torves roulaient des lueurs fauves » (France). Il m'a regardé d'un œil torve.

torve adjectif (latin torvus) Se dit des yeux, des regards qui sont de travers, farouches et menaçants.

torve
adj. OEil torve, regard torve, en coin et menaçant.

⇒TORVE, adj.
A. — [En parlant du regard d'une pers.] Qui est oblique et laisse paraître une intention sournoise ou malveillante. Synon. louche1. Il se courrouçait malgré lui, faisant terribles grimaces, horrifiques froncements de sourcils et regards torves (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 177). Ses yeux torves roulaient des lueurs fauves sous des cheveux en broussailles (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 102).
— [P. méton.; en parlant d'une pers.] Assez pauvre apparence, en résumé, mais quelle physionomie! Hagard, dévasté, spongieux, torve, funèbre avec sa face livide et crapuleuse, ses épaisses moustaches s'allongeant en pointe (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 263).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Un nez aux narines ouvertes et reniflantes d'une bête, la bouche aux lèvres toutes plates: une blonde qui a sous la peau des ombres de brune, et du bestial, du torve, du cruel dans la physionomie (GONCOURT, Journal, 1884, p. 356).
B. — P. ext. Oblique, de travers ou tordu.
1. [En parlant d'une partie du corps humain ou animal] Ces lèvres torves, ces yeux fuyants, sont dans notre cercle de travail les garants de la loyauté, de notre loyauté (GIRAUDOUX, Folle, 1944, I, p. 21). Des boucs bruns aux cornes torves et aux clochettes sonores (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 213).
2. [En parlant d'une chose] Littér. Et après cela, il restait encore à traîner et rouler sur le sol vers les tas les grosses souches arrachées, à grand renfort de reins et de bras raidis et de mains souillées de terre, aux veines gonflées, qui semblaient lutter rageusement avec le tronc massif et les grosses racines torves (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 64).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. a) 1532 [éd.] « (de l'œil) qui louche, qui regarde de travers » torve regart (J. MAROT, Le Voyage de Gènes, éd. G. Trisolini, fol. 26 r°, p. 112, ligne 47); b) 1540 « fâché, grincheux, mécontent » (G. MICHEL, Églogues de Virgile, 5v° ds DELB. Notes mss); 2. 1878 p. ext. « placé de travers, oblique » la tête torve (GONCOURT, Journal, p. 1267). Empr. au lat. d'époque impériale torvus « qui se tourne de côté, qui regarde de travers » épith. des yeux qui s'est appliqué ensuite au visage, au corps ou au caractère, puis à toute une espèce d'objets (ERN.-MEILLET); cf. l'hapax a. fr. torvain, fin XIIe s. (Brut de Munich, 1593 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.:16.

torve [tɔʀv] adj.
ÉTYM. 1532, « louche »; torvain en anc. franç.; repris 1846; lat. torvus.
1 (En parlant de l'œil). Qui regarde de travers, dont le regard est oblique, menaçant. Louche.
0 (…) ses yeux torves roulaient des lueurs fauves sous des cheveux en broussailles.
France, l'Île des pingouins, II, IX.
Regard torve, oblique et plus ou moins sournois.
2 Littér. Oblique, placé de travers. || Branche, racine torve. || « Ces lèvres torves, ces yeux fuyants » (Giraudoux, in G. L. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.