totémisme [ tɔtemism ] n. m.
• 1833; de totem, d'apr. angl. totemism
♦ Organisation sociale, familiale fondée sur les totems et leur culte. — Par ext. Théorie d'après laquelle le culte du totem constitue la forme primitive de la religion (Durkheim), et les tabous, dont le totem est l'objet, la forme primitive de la morale (Freud).
● totémisme nom masculin Dans certaines sociétés, ensemble de croyances et de pratiques symboliques, impliquant une relation entre l'individu ou un groupe d'individus, d'une part, un animal, un objet ou un ensemble d'êtres vivants ou de phénomènes, d'autre part.
totémisme
n. m. ETHNOL
d1./d Organisation de certaines sociétés humaines fondée sur les totems et leur culte.
d2./d Théorie qui voit dans le culte du totem la forme primitive de la religion, et dans le tabou la forme primitive de la morale.
⇒TOTÉMISME, subst. masc.
ETHNOLOGIE
A. — Univers des croyances liées aux totems; organisation sociale fondée sur ces croyances. Totémisme individuel, tribal (ou totémisme de groupe); totémisme australien, indien ; différentes formes, sortes de totémisme; survivance de totémisme; totémisme classique. Ce terme de totémisme englobe (...) aussi bien le simple usage héraldique de symboles qu'un système fort complexe d'observances religieuses ou magiques (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 283). Le vieux totémisme des bêtes, des pierres, des objets chargés de foudre, des costumes bestialement imprégnés, tout ce qui sert en un mot à capter, à diriger, et à dériver des forces, est pour nous une chose morte, dont nous ne savons plus tirer qu'un profit artistique et statique, un profit de jouisseur et non un profit d'acteur (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 15).
B. — [P. réf. à Durkheim et à Freud] Doctrine d'après laquelle le culte du totem constitue la forme primitive de la religion, et les tabous dont le totem est l'objet, la forme primitive de la morale. C'est ainsi que le concept étrange du totémisme apparaît à la base des premières croyances religieuses de l'humanité (J. DÉCHELETTE, Manuel archéol. préhist. celt. et gallo-romaine, t. 1, 1908, p. 4).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1872 (LITTRÉ), v. M. HÖFLER ds R. Ling. rom. t. 50, p. 442. Dér. de totem (suff. -isme) prob. d'apr. l'angl. totemism (1791 totamism, 1870 totemism ds NED). Fréq. abs. littér.:13.
totémisme [tɔtemism] n. m.
ÉTYM. 1833; de totem, d'après l'angl. totemism.
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1 Organisation socio-familiale fondée sur les totems et leur culte (⇒ Idolâtrie, religion).
1 Or le totémisme est acteur car il bouge, et il est fait pour des acteurs; et toute vraie culture s'appuie sur les moyens barbares et primitifs du totémisme, dont je veux adorer la vie sauvage, c'est-à-dire entièrement spontanée.
A. Artaud, le Théâtre et son double, Préface, Idées/Gallimard, p. 14 (1938).
2 Théorie d'après laquelle le culte du totem constitue la forme primitive de la religion (Durkheim), et les tabous, dont le totem est l'objet, la forme primitive de la morale (Freud, Totem et Tabou).
2 La critique de la notion de totémisme a, depuis longtemps, fourni un excellent exemple de cette difficulté : si on limite son application aux cas incontestables où l'institution apparaît avec tous ses caractères, ces cas sont trop spéciaux pour permettre de formuler une loi d'évolution religieuse; et si on extrapole à partir de certains éléments seulement, il est impossible, sans une « histoire détaillée » des idées religieuses de chaque groupe, de savoir si la présence de noms animaux ou végétaux, ou de telles pratiques ou croyances relatives à des espèces animales ou végétales, s'expliquent comme les vestiges d'un système totémique antérieur, ou pour des raisons entièrement différentes (…)
Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, I, I.
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DÉR. Totémiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.