touer [ twe ] v. tr. <conjug. : 1>
• XVe; frq. °togôn
♦ Faire avancer (un navire, une embarcation) en tirant à bord sur une amarre. Touer à bras, au cabestan. — Haler par traction sur un câble, une chaîne fixée (à une amarre ou mouillée au fond de l'eau). Pronom. Navire qui se toue.
● touer verbe transitif (francique togôn, tirer) Remorquer un bâtiment de navigation par touage. ● touer (homonymes) verbe transitif (francique togôn, tirer)
⇒TOUER, verbe trans.
NAV. MAR. ET FLUVIALE
A. — Faire avancer un navire, une embarcation en tirant sur une amarre ou sur un câble ou une chaîne qui mouille au fond de l'eau. Aussitôt un officier est envoyé auprès du gouverneur (...). Sa mission est de remercier en mon nom, M. le gouverneur de son attention délicate de nous envoyer ses chaloupes pour nous touer dans le port (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 6, 1844, p. 3).
— Empl. pronom. D'ailleurs, dans ces mauvais mouillages, un bâtiment est exposé à se perdre, lorsqu'il n'a pas un bateau capable de porter une ancre sur laquelle il puisse se touer (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 237).
B. — [En parlant d'un toueur] Remorquer. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[twe], (il) toue [tu]. Homon. tout1, 2 et 3, toux. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. XVe s. mar. (Rôles d'Oléron, XXIX ds The Black book of the Admiralty, éd. T. Twiss, t. 2, p. 464: [une navire] met enseigne pour avoir un pillote ou un bateau pour la touer dedans [le port ou havre]). Prob. d'un a. b. frq. togôn « tirer »; cf. l'a. h. all. zogôn « id. », l'a. nord. toga « id. ». Voir FEW t. 17, p. 342b. Fréq. abs. littér.:14.
DÉR. Toueur, -euse, adj. et subst. masc., nav. a) Adj. Qui permet le touage. Bateau toueur (Lar. 19e). Ancre toueuse (LITTRÉ Suppl. 1877). b) Subst. masc. ,,Remorqueur se déplaçant, non par hélice, mais en se touant sur une chaîne élongée au milieu d'une rivière `` (MERRIEN 1958). La traction et la propulsion sur les rivières et canaux se fait par halage à bras d'hommes ou avec des animaux ou encore par remorqueurs ou toueurs (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 327). — [], fém. [-ø:z]. MARTINET-WALTER 1973: 11/17 [], 6/7 []. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1res attest. a) ) 1639 ancre avec un toueur (ANTHIAUME, Cartes mar., II, 366-7 ds Fr. mod. t. 26, p. 58), ) 1876 adj. ancre toueuse (Lar. 19e), b) 1823 « celui qui toue » (BOISTE, s.v. toueux), c) 1855 « remorqueur qui avance par touage et tire des péniches » (E. GRANGEZ, Précis hist. et stat. des voies navigables de la France, p. 567); de touer, suff. -eur2. On note toueus subst. masc. « ancre toueuse » (1643, FOURNIER Hydrographie, p. 14).
BBG. — BROSMAN (P. W.). French giguer, ginguer. Z. rom. Philol. 1972, t. 88, p. 121. — GUINET 1982, p. 123. — KEMNA 1901, p. 57 (s.v. toueur).
touer [twe] v. tr.
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♦ Techn. (navigation). a Faire avancer (un navire, une embarcation) en tirant à bord sur une amarre. || Touer à bras, au cabestan. — Haler par traction sur un câble, une chaîne fixée (à une amarre) ou mouillée au fond de l'eau. ⇒ Touage, touée. — (1680). Pron. || Navire qui se toue. ⇒ Déhaler (se).
b (Se dit du toueur). Remorquer (d'autres navires).
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DÉR. Touage, toue, touée, toueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.