traboule [ trabul ] n. f. ♦ Région. (Lyon) Allée qui traboule. « Juliette s'enfonçait [...] dans une traboule de la maison d'en face » (Triolet).
● traboule nom féminin (mot lyonnais) Régional. À Lyon, passage étroit qui fait communiquer deux rues en traversant un pâté de maisons.
⇒TRABOULE, subst. fém.
Région. (Lyon surtout et Saint-Étienne). Passage étroit, généralement couvert, qui relie deux rues en traversant un pâté de maisons. Les traboules du quartier de la soierie étaient faites à la semblance des étroits et sombres passages dans le quartier Saint-Jean (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 182). Les quelques traboules qu'y a entre Le Peuple et Dorian [places de Saint-Étienne] on les connaissait par cœur. À la sortie du lycée, on les faisait à la course en tirant sur les sonnettes et en ouvrant les portes des magasins. Et ça nous faisait rire (G. MEUNIER, Le Forézien comme il cause, comme il vit, 1987, p. 219).
REM. 1. Traboulant, -ante, adj., rare. Qui traboule. Une de ces obscures allées traboulantes qui percent les pâtés de maisons (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 99). 2. Trabouler, verbe intrans., rare. Traverser par une traboule. — Pardon, monsieur, est-ce que cela traboule, par là? — Mais oui, mademoiselle, par là et par là et par là... De traboule en traboule (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 89).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1925 allée de traboule (Nouv. rec. de pièces de Guignol, Lyon, éd. P. Masson, p. 311); 1935 traboules (T. DE VISAN, Sous le signe du lion, Paris, éd. Denoël et Steele, p. 210); 1947 fig. prendre la traboule (« Chronique de la mère Cottivet », 9-7 ds Guignol, Journal hebdomadaire humoristique: On nous a tant bourré le gadin pendant la débâcle!... Reusement que matenand les « bobards » ont pris la traboule!). Mot lyonn., déverbal de trabouler, 1894 ([CLAIR TISSEUR], NIZIER DU PUITSPELU, Le Littré de la Grand' Côte: une allée qui traboule, une allée de traverse), 1907 (A. VACHET, Gloss. des Gones de Lyon: allée qui traboule, allée qui traverse une maison d'une rue à une autre rue), d'orig. obsc.; pour CLAIR TISSEUR, loc. cit.: ,,De tra (trans) et bouler « rouler ». Allée qui traboule est pour Allée par où l'on traboule, comme allée qui traverse pour aller par où l'on traverse``. Dans le parler lyonn. trabouler est de beaucoup plus fréq. que traboule, et empl. aussi bien pour les allées que pour les gens ou toutes sortes de choses: 1911 nous traboulions la ville (Les Canuts du temps de Jean Petavet. Pochade bousillée à plus d'une façure. Paquet de souvenirs du vieux Brancas, p. 14). Fréq. abs. littér.:29.
traboule [tʀabul] n. f.
ÉTYM. Déb. XXe; le mot est absent du Dict. étym. de patois lyonnais de Clair Tisseur (1887), du Littré de la Grand'Côte (1894), et du Glossaire des Gones de Lyon de l'abbé Vacher, 1907; déverbal de trabouler.
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1 Juliette s'enfonçait comme un boulet dans une traboule de la maison d'en face (…) Un homme apparut, portant un ballot. — Pardon, Monsieur, est-ce que cela traboule, par là ?
Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, p. 78.
2 (…) il surveillait, armé, avec deux camarades, dans le brouillard glacial, la rue et la traboule qui permettraient de fuir (…)
Claude Roy, Nous, p. 43.
Encyclopédie Universelle. 2012.