tricherie [ triʃri ] n. f.
1 ♦ Tromperie au jeu. ⇒ triche. Gagner par tricherie.
2 ♦ Tromperie ou mauvaise foi de la personne qui triche (2o ou 3o). ⇒ filouterie, friponnerie; fam. arnaque. L'envie « de se distinguer du commun de ses semblables n'est le plus souvent qu'une tricherie commise envers la société » (Fromentin).
3 ♦ Fait de dissimuler un défaut ou de produire une illusion. « J'ai toujours eu le plus grand mal à maquiller la vérité. Même changer la couleur des cheveux me paraît une tricherie » (A. Gide).
● tricherie nom féminin Action de tricher au jeu. Tromperie, abus de confiance.
tricherie
n. f. Action de tricher; tromperie.
⇒TRICHERIE, subst. fém.
A. — [Corresp. à tricher B 1]
1. Fraude commise lors d'un examen, d'un concours, ou pour obtenir certains avantages (notamment d'ordre matériel). Synon. duperie, triche (dér. s.v. tricher), tromperie. Élysée gardait l'espoir qu'il y avait là-dessous quelque tricherie d'écriture, un faux dont l'agence Lévis trafiquait sans scrupule (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 204). En temps d'examen, elle [la directrice] nous pousse aux pires tricheries; tout pour l'honneur de l'école (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 198).
— En partic. Fait de tricher au jeu. Tricherie au jeu; gagner par tricherie. La mère La Marlière (...) [gagnait] toujours parce qu'elle trichait. Elle convenait elle-même que le jeu sans tricherie l'ennuyait, c'est pourquoi elle ne voulait point jouer d'argent (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 317).
2. Au fig. Duplicité, malhonnêteté morale; absence de respect vis-à-vis des valeurs que l'on prétend défendre. Tricherie affective, intellectuelle. L'envie audacieuse de se distinguer du commun de ses semblables n'est le plus souvent qu'une tricherie commise envers la société (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 2). J'ai fait ce que j'ai pu [pour l'Espagne] (...) La lâcheté et la tricherie auraient été ici de pactiser. (...) aucun homme sensible n'aurait dû être étonné qu'ayant à choisir de faire parler le peuple de la chair et de la fierté pour l'opposer à la honte et aux ombres de la dictature, j'aie choisi le peuple espagnol (CAMUS, Actuelles I, 1948, p. 246).
B. — [Corresp. à tricher B 2] Atténuation, dissimulation d'un défaut dans l'exécution d'un ouvrage; fait de créer une illusion d'optique, d'audition (en peinture, musique, etc.). Synon. truquage. [M. Ingres] croit (...) que la tricherie heureuse, agréable, faite en vue du plaisir des yeux, est non-seulement un droit, mais un devoir (BAUDEL., Curios. esthét., 1855, p. 155). Dans [les] cas (...) où il y a une petite tricherie harmonique, le compositeur choisit tout uniment la graphie la plus commode à l'instrumentiste (GEVAERT, Harm., 1885, p. 337).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1120 tricherie « tromperie, mensonge » (Psautier Cambridge, 72, 18 ds T.-L.); 1690 « tromperie au jeu » (FUR.). Dér. de tricher; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:71.
tricherie [tʀiʃʀi] n. f.
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1 Vx. Mensonge. — (1690). Mod. Tromperie au jeu. ⇒ Triche. || Gagner par tricherie. || Un coup franc (2. Franc, cit. 11) exécuté sans tricherie aucune.
1 La tricherie, qui est trop fréquente, trop spontanée, surtout chez les enfants, pour ne pas tenir au jeu par des liens essentiels, pose aussi la question du succès.
Henri Wallon, l'Évolution psychologique de l'enfant, p. 68.
2 Tromperie ou mauvaise foi de celui qui triche (2. ou 3.). ⇒ Filouterie, friponnerie. || L'envie de se distinguer (cit. 30) de ses semblables n'est qu'une tricherie envers la société.
2 La rêverie attire, enjôle, leurre, enlace, puis fait de vous son complice. Elle vous met de moitié dans les tricheries qu'elle fait à la conscience. Elle vous charme. Puis vous corrompt.
Hugo, l'Homme qui rit, II, III, VIII.
3 Le fait de dissimuler un défaut ou de produire une illusion. || La tricherie du peintre qui fait croire qu'une toile possède une profondeur réelle (→ Cubiste, cit. 1).
3 J'ai toujours eu le plus grand mal à maquiller la vérité. Même changer la couleur des cheveux me paraît une tricherie qui rend pour moi le vrai moins vraisemblable.
Gide, les Faux-monnayeurs, I, XI.
Encyclopédie Universelle. 2012.