trublion [ tryblijɔ̃ ] n. m.
• 1941, avec infl. du sens de trouble; n. pr. 1898, nom donné par A. France au duc d'Orléans par allus. à son sobriquet Gamelle; gr. trublion « écuelle » → truble
♦ Fauteur de troubles, agitateur. ⇒ perturbateur.
● trublion nom masculin (latin trublium, écuelle, avec l'influence de troubler) Individu qui sème délibérément le trouble, le désordre. ● trublion (difficultés) nom masculin (latin trublium, écuelle, avec l'influence de troubler) Orthographe Avec un u (et non ou, bien que le mot signifie « fauteur de troubles »). Remarque Créé par Anatole France vers 1899, ce mot, formé sur le latin trublium, écuelle, désignait à l'origine les agitateurs partisans de Philippe d'Orléans, prétendant au trône de France, qui avait pour surnom Gamelle. ● trublion (synonymes) nom masculin (latin trublium, écuelle, avec l'influence de troubler) Individu qui sème délibérément le trouble, le désordre.
Synonymes :
trublion
n. m. Fauteur de troubles.
⇒TRUBLION, subst. masc.
A. — HIST. POL. [Avec majuscule] Agitateur royaliste et nationaliste pendant l'affaire Dreyfus. La fleur du nationalisme français, l'élite de nos Trublions, n'a pas assiégé (...) les légations de la Chine et du Japon (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 214). Ce lecteur d'Ubu fut dès lors appelé par la presse de gauche le décerveleur Dubuc. Et, allant d'Ubu à Dubuc, le mot ne s'y arrêta pas, ni aux journaux. Il plut au goût excellent de M. Anatole France, qui, dans M. Bergeret à Paris, l'incorpora au vocabulaire prêté habituellement par lui aux jeunes Trublions (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 171).
B. — Péj. Individu faisant délibérément de l'agitation pour inviter au désordre, semer le trouble quelque part. Synon. agitateur2, perturbateur. Tandis que les jeunes, les ouvriers, les enseignants marquent leur détermination pour une démocratie économique et sociale, conservateurs et communistes s'entendent sans le dire pour honnir ces trublions qui veulent remodeler le visage de l'agriculture française (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 207).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1898 nom propre; désigne Philippe, duc d'Orléans [1869-1926], chef de file des royalistes pendant l'affaire Dreyfus (A. FRANCE, H. C. Vieux textes traduits par M. Bergeret, in Écho de Paris, 29 nov. ds M.-C. BANCQUART, A. France polémiste, Paris, Nizet, 1962, p. 357: Il n'est pas facile de savoir qui sont en réalité les personnages que le poète nomme Prodotès [= Esterhazy] et Trublion [...] Quant à ce Trublion, nous voyons que c'est un descendant des tyrans [...] Ce nom [...] est celui d'une écuelle [texte non repris ds M. Bergeret à Paris]); 1900 les Trublions « partisans des royalistes à la même époque » (ID., Prophéties ds Figaro, 15 août, ibid., p. 358: S'il y a encore une sibylle à Panzoust [déclare M. Bergeret], je lui demanderais [...] ce qu'il doit advenir des Trublions qui pour l'heure infestent le beau pays de France); 2. 1941 cont. non pol. (LA VARENDE, Roi d'Écosse, p. 127). Terme forgé de manière plais. par Anatole France, à l'aide du gr. « bol, écuelle », trad. du surnom de Gamelle donné au duc Philippe d'Orléans qui, le 3 févr. 1890, avait fait une demande pour tirer au sort et faire son service militaire; comme il appartenait à une famille bannie, il fut incarcéré quelques mois; cet épisode explique son surnom (v. M.-C. BANCQUART, op. cit., p. 353, note 144). Le mot a été ultérieurement rapproché de troubler.
trublion [tʀyblijɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1901, A. France, Monsieur Bergeret à Paris, ch. VIII et X; adapt. du lat. trublium « écuelle », mot grec (→ Truble), par allusion au sobriquet de Gamelle donné au duc d'Orléans, chef de file du complot royaliste pendant l'affaire Dreyfus; et d'après le sens du v. troubler.
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1 N. m. Fauteur de trouble; personnage qui fait de l'agitation pour semer le trouble. ⇒ Agitateur.
1 (…) même lorsque au plus noir de l'Affaire Dreyfus, la rue parisienne paraissait être gagnée aux ultras d'alors qu'Anatole France appelait des « trublions ».
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 297.
2 Trublion, ionne n. Personne qui amène du trouble. ⇒ Importun.
2 La majorité des hommes ne peut concevoir qu'une femme-ingénieur, qu'une femme-médecin, qu'une femme-comptable souhaitant être estimée et payée à capacités égales comme un homme-ingénieur, un homme-médecin, un homme-comptable, ne soit pas une trublionne voyant très loin au-delà de son nez, rêvant d'anéantir les hommes.
Michèle Perrein, Entre chienne et louve, p. 150.
Encyclopédie Universelle. 2012.