typhon [ tifɔ̃ ] n. m.
• tiffon 1531; tifon 1571 (d'apr. it. tifone); chin. dial. t'ai-fung « grand vent », par le port. tufaô, ar. tufân; typhon en 1643, par confus. avec typhan (1504), du gr. tuphon « tourbillon »
♦ Cyclone des mers de Chine et de l'océan Indien. ⇒ ouragan. « Le tonnerre, la trombe, où le typhon se dresse, S'acharnent sur la fière et haute forteresse » (Hugo).
● typhon nom masculin (latin typhon, du grec tuphôn) Cyclone tropical du Pacifique occidental et de la mer de Chine. ● typhon (synonymes) nom masculin (latin typhon, du grec tuphôn) Cyclone tropical du Pacifique occidental et de la mer de...
Synonymes :
- cyclone
- tornade
- trombe
typhon
n. m. Cyclone qui sévit dans l'océan Indien et dans les mers de l'Asie du Sud-Est.
⇒TYPHON, subst. masc.
MÉTÉOR. Cyclone tropical de la mer de Chine et, plus généralement du nord-ouest du Pacifique, provoquant de grandes dévastations. Synon. ouragan, tornade. Voyez. C'est un typhon qui se prépare! — Va pour le typhon du sud, puisqu'il nous poussera du bon côté, répondit Mr Fogg (VERNE, Tour monde, 1873, p. 117). Si l'un des fûts de cidre venait à se renverser, nous nous retrouverions sous la carcasse [de la baraque] comme après le passage d'un typhon (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 302).
— P. métaph. Si une guerre devait achever d'accabler la déplorable Europe, déclarait, en octobre 1938, Paul Valéry (...) que resterait-il de nos trésors comme de nos espoirs? Hommes et choses seraient définitivement engloutis dans le typhon (Civilis. écr., 1939, p. 54-3).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. I. 1504 typhon -« tourbillon de vent, tempête » (J. LEMAIRE DE BELGES, Couronne margaritique ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 4, p. 85: ceux qui la portent [cette pierre précieuse, le corail], sont preservez de plusieurs perilz en mer et en terre: et mesmement dun vent fulmineux et subtil, nommé Typhon, qui esrache les arbres); 1548 (A. MIZAULD, Le Mirouer de l'air, p. 74: Typhon faict violence a toutes choses sur lesquelles tombe); 1552 (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 18, 42, p. 104: horrificques typhones). II. A. 1529-mil. XVIe s. tiffon « cyclone tropical du Pacifique occidental, de la Mer de Chine et de l'Océan Indien » ([J. CRIGNON], Le Discours de la navigation de Jean et Raoul Parmentier de Dieppe: Voyage à Sumatra, éd. Ch. Schefer, p. 41: des nuées [...] en la manière d'une chausse à ypocras, la pointe en bas [...] dont nos gens eurent peur, craignant que ce fussent puchets ou tiffons); 1571 tifon (Copie d'une lettre du P. Organtin de Bresce, escrittes à Goa le 28. de Decembre 1568 ds Rec. des plus fraisches lettres, escrittes des Indes Orientales ... trad. d'Ital. en Fr., Paris, 1571, p. 10 ds ARV., p. 484); 1643 typhon (FOURNIER Hydrographie, p. 921, ibid., p. 482). B. 1619 tuffon (VAN LINSCHOTEN, Le Grand Routier de mer, chap. XXXV, ibid., p. 484); 1628 tufan, tufaon (MENDES PINTO, Les Voyages advantureux, trad. du port. par Figuier, p. 220 et p. 360, ibid.). I empr. au lat. typhon « tourbillon de vent, tempête » et celui-ci au gr. « tourbillon de vent, trombe d'eau, ouragan ». II empr. au port. « cyclone, ouragan (en particulier dans l'Océan Indien et en Mer de Chine) » (1500, de P. A. Cabral [en Afrique] ds DALG. [date contestée par H. et R. KAHANE, Two nautical terms of Greek origin: Typhoon and Galley ds Mél. Wartburg (W. von) 1958, pp. 422-423, note 46]; 1540, F. MENDES PINTO, [en Mer de Chine] ds DALG.), lui-même empr. à l'ar. « inondation, déluge; tourbillon, trombe », prob. par le canal de pilotes arabes empl. par les explorateurs port. L'ar. , att. dans le Coran, est à son tour empr. au gr. (cf. I), prob. par l'intermédiaire du syriaque, et il est également passé dans plusieurs lang. orientales: turc, persan, lang. de l'Inde, malais. L'empr. au port. s'est fait selon des voies variées et le mot a connu diverses transformations: en B, il s'agit d'empr. par le canal des trad. de récits de voyageurs; en A, la forme tifon figure dans une trad. d'un texte ital., où le mot, empr. au port. , a été adapté (tu-→ti-) en assumant le sens de ce dernier et la forme du tyerme gréco-lat. typhon issu de la tradition class. (I). La forme typhon de 1643 résulte d'un croisement de même type entre le port. (ou ses rejetons fr. tuffon, tufa(o)n, cf. B) pour le sens et le terme gréco-lat. typhon pour la forme. (Pour de plus amples détails, et pour le sort à réserver à l'hyp. d'un empr. au chinois, v. ARV., pp. 481-489 et H. et R. KAHANE, op. cit., pp. 417-428). Fréq. abs. littér.: 69.
DÉR. Typhonien, -ienne, adj., littér. Qui tient du typhon. Le grand feu d'artifice qu'on tire ce soir (...), et qui doit représenter une explosion du Vésuve. C'est un spectacle typhonien (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 315). — [], fém. [-]. — 1re attest. 1821 id.; dér. de typhon, suff. -ien. Cf. lat. chrét. ventus typhonicus « vent d'ouragan » (Vulgate, Actes 27, 14); fr. vents typhoniques (1777, Encyclop. Suppl. t. 3, p. 190a).
BBG. — BOULAN 1934, p. 212. — QUEM. DDL t. 3.
typhon [tifɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIXe, repris de l'angl. typhoon; déjà 1643 en franç. au sens actuel; tifon, 1571; tiffon, 1531; correspond à l'ital. tifone, au port. tufao; empr. au chinois dial. t'aifung « grand vent », avec infl. du moy. franç. typhon « violent orage », 1504 (lat. typhon, grec tuphon « tourbillon de vent, ouragan »).
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♦ Cyclone des mers de Chine et de l'océan Indien (→ Haut, cit. 7). || Typhon, titre d'un roman de J. Conrad, traduit par A. Gide.
0 Au mois de novembre suivant, une épreuve nouvelle était réservée à cette même frégate dans les parages qu'elle venait d'aborder. On était cependant déjà hors de la saison des typhons (nom qu'on y donne aux cyclones), car c'est dans le mois de septembre que ces tempêtes s'y manifestent le plus souvent, comme partout dans l'hémisphère nord.
Encyclopédie Universelle. 2012.