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uniforme

uniforme [ ynifɔrm ] adj. et n. m.
mouvement uniforme 1361; lat. uniformis, de unus et forma forme
I Adj.
1Qui présente des éléments tous semblables; dont toutes les parties sont identiques ou perçues comme telles. Mouvement uniforme, d'un corps qui parcourt des espaces égaux dans des temps égaux. ⇒ régulier. Accélération uniforme. Une avance régulière et uniforme. « nous allons d'un pas égal, par un mouvement uniforme et si doux, si bien le même » (Balzac). égal.
2Qui ne varie pas ou varie peu. Une « vie uniforme, mais pleine » (Hugo).
Dont les caractères, l'aspect restent les mêmes d'un bout à l'autre. Un ciel uniforme et gris. Pays plat et uniforme. monotone (3o). « sous l'apparence d'une rumeur uniforme, [les bruits] recèlent toutes sortes d'irrégularités » (Romains). homogène. Abstrait « La loi est uniforme, les mœurs, les terres, les intelligences ne le sont pas » (Balzac).
3Qui ressemble beaucoup aux autres. même, pareil (I, 1o). Caractères, choses uniformes. « nous avons des manières uniformes de sentir et de voir » (Rousseau).
4Math. Caractère d'une fonction pour laquelle à chaque valeur de x correspond une seule valeur de y.
Univoque.
II N. m. (1709)
1Costume dont la forme, le tissu, la couleur sont définis par un règlement pour toutes les personnes appartenant à une même unité militaire. Uniforme d'officier, de soldat; d'aviateur, de marin. En uniforme ou en civil. En grand uniforme : en uniforme de cérémonie.
L'uniforme : la tenue, l'habit militaire (symbole de l'armée). — Loc. Le prestige de l'uniforme. Endosser l'uniforme : devenir militaire. Quitter l'uniforme. Être sous l'uniforme (cf. Être sous les drapeaux). « Ils haïssaient particulièrement l'uniforme qui donne à tous le même aspect et soumet les esprits à l'habit et non à l'homme » (Vigny). Par méton. Personne vêtue d'un uniforme; catégorie de militaire. « Après avoir valsé dans les bras de tous les uniformes de l'Empire » (Maupassant).
2(1831) Habit, vêtement déterminé, obligatoire pour un groupe (professionnel, etc.). Uniforme d'huissier, de contractuelle. « son caricatural uniforme de clergyman, feutre noir et mou, longue redingote noire » (Mirbeau).
3Fig. Aspect extérieur, vêtement semblable pour tous. « Sous l'uniforme social du moderne américain » (Siegfried).
⊗ CONTR. Changeant, divers, inégal, irrégulier.

uniforme adjectif (latin uniformis, de forma, forme) Qui ne change pas de forme : Un ciel uniforme. Une vie uniforme. Qui a toujours le même cours, la même forme, le même aspect, etc. : Vitesse uniforme. Qui est le même pour tous, sans différence : Horaire uniforme pour tout le personnel. Physique Se dit d'un champ dont la grandeur, scalaire ou vectorielle, a même valeur en tout point. ● uniforme (expressions) adjectif (latin uniformis, de forma, forme) Mouvement uniforme, mouvement d'un point matériel dans lequel la norme du vecteur vitesse reste constante. Loi uniforme, loi d'une variable aléatoire continue pouvant prendre toutes les valeurs d'un intervalle [a, b] et ayant pour densité de probabilité f(x) = 0 pour x ∉ [a, b] et pour x ∊ [a, b]. ● uniforme (synonymes) adjectif (latin uniformis, de forma, forme) Qui ne change pas de forme
Synonymes :
- égal
- plat
- uni
Contraires :
- accidenté
- animé
- capricieux
- changeant
- fantaisiste
- mouvementé
- varié
Qui a toujours le même cours, la même forme, le...
Synonymes :
- analogue
- identique
- même
- pareil
- semblable
Contraires :
- différent
- disparate
- dissemblable
- divers
uniforme nom masculin (de habit uniforme) Vêtement de coupe et de couleur réglementaires porté par divers corps de l'État et diverses catégories de personnels (pilotes, gardes-chasse, etc.). Habit militaire. (L'uniforme et les accessoires forment la tenue.) L'armée, l'institution militaire : Le prestige de l'uniforme.uniforme (citations) nom masculin (de habit uniforme) Jean Giraudoux Bellac 1882-Paris 1944 Toutes les fois que la fatalité se prépare à crever sur un point de la terre, elle l'encombre d'uniformes. C'est sa façon d'être congestionnée. Siegfried, III, 2, Zelten Grasset Ferdinand Ier de Bourbon, roi des Deux-Siciles Naples 1751-Naples 1825 Habillez-les en rouge, habillez-les en vert, ils foutront toujours le camp. Commentaire Mot du roi à son petit-fils préoccupé d'un uniforme pour les soldats napolitains. ● uniforme (expressions) nom masculin (de habit uniforme) Endosser l'uniforme, devenir militaire.

uniforme
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Qui ne présente pas de variation dans son étendue, sa durée, ses caractères. Une plaine uniforme. Une existence uniforme.
|| PHYS Mouvement uniforme, dont la vitesse reste constante.
d2./d Qui ressemble en tout point aux autres. Des rues uniformes. Des opinions uniformes.
rII./r n. m. Costume dont le modèle, la couleur, le tissu sont rigoureusement fixés et qui est imposé aux militaires, aux employés de certaines administrations, aux élèves de certains établissements, etc.
|| Par ext. Endosser, quitter l'uniforme: entrer dans l'armée, cesser de lui appartenir.

I.
⇒UNIFORME1, adj.
I. A. — Dont les éléments sont, dans leur ensemble, identiques où perçus comme tels. Synon. similaire. Ces réponses uniformes, revenant à des intervalles égaux, avoient quelque chose de touchant, surtout lorsqu'on faisoit attention aux paroles du pasteur et à la condition du troupeau (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 257). M. Fieuzet est avec nous depuis trois jours et fait un peu diversion à nos causeries assez uniformes: toujours champs ou moutons, à moins qu'il n'arrive des lettres; il n'en vient pas tous les jours (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 166).
B. — 1. Qui est toujours le même, qui ne varie pas. Synon. constant, égal, invariable. Bruit, ton uniforme. L'homme ne supporte pas impunément le mode d'existence et le travail uniforme et stupide imposé aux ouvriers d'usine, aux employés de bureau (CARREL, L'Homme, 1935, p. 327).
LITT. Style uniforme. ,,Style dont les détails, le ton, le mouvement manquent de variété`` (LITTRÉ).
2. En partic.
a) ) Où l'on n'aperçoit aucune variété. Paysage, plaine uniforme. Les embouchures réunies de la Meuse, de l'Escaut et du Rhin. Terres basses, uniformes et monotones, ourlées parfois d'un cordon de dunes (VAN DER MEERSCH, Empreinte Dieu, 1936, p. 136). Les champs gris, uniformes, striés seulement de frais labours, se déroulaient comme un drap de lin tendu (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 18).
— [En parlant d'une couleur] Synon. de uni. La terre n'a plus l'air jeune qu'elle me semblait avoir encore, il y a un mois; les blés coupés ou prêts à l'être lui donnent une teinte plus uniforme; ces vastes champs jaunâtres me semblaient répondre à ce ciel tendu de gris (MICHELET, Journal, 1820, p. 99).
) Qui ne présente pas d'inégalités. Synon. uni. Surface uniforme. Regardez, me disait-il, cette immense et uniforme surface de gel où toutes les âmes ici sont prises (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 226). Si l'univers était une sphère uniforme au lieu d'être « bosselée » par la répartition irrégulière de la matière, il n'y aurait pas de nombre (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 238).
b) ) Qui est constant dans son déroulement. Synon. régulier. Pouls uniforme. Notre siècle reliera le règne de la force isolée, abondante en créations originales, au règne de la force uniforme, mais niveleuse, égalisant les produits, les jetant par masses, et obéissant à une pensée unitaire, dernière expression des sociétés (BALZAC, Gaudissart, 1834, p. 3). Elle (...) dirigeait la phrase qui finissait vers celle qui allait commencer, tantôt pressant, tantôt ralentissant la marche des syllabes pour les faire entrer, quoique leurs quantités fussent différentes, dans un rythme uniforme (PROUST, Swann, 1913, p. 43).
) Au fig. Qui s'écoule sans changements marquants. Synon. calme, monotone, tranquille, uni (vieilli). Existence, vie uniforme; journées uniformes. Puis les jours uniformes et sereins se déroulèrent dans la vie de la lointaine amie (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 788).
c) Qui présente un caractère identique, une ressemblance, une similitude. Ces programmes et ces disciplines sont ordonnés à la formation uniforme des jeunes esprits (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 271).
— [En parlant de pers.] Dieu sait qu'elles n'avaient rien d'aristocratique, qu'elles n'étaient pas plus aristocrates que parisiennes! Pas même le courage de porter une robe de quatre sous, des Galeries Lafayette, snobs jusqu'à la couleur des ongles, au sac, au bijou... uniformes jusque dans leurs petites excentricités de rigueur! (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 197).
Vx. Costume, habit uniforme. Synon. de uniforme2 (v. ce mot B). Gamelin lui répondit que les juges se coiffaient d'un chapeau à plumes noires, mais que les jurés n'avaient point de costume uniforme, qu'ils portaient leur habit ordinaire (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 106).
C. — Vx. Qui fait l'unanimité; qui ne présente aucune discordance. Synon. unanime. Le vœu commun et uniforme de l'Assemblée nationale (ROBESP., Discours, Contre veto, t. 6, 1789, p. 93). Les conseils, victorieux, n'auraient pas été trois ou quatre jours sans se diviser violemment; car si ses membres étaient uniformes dans leur marche contre le Directoire, on savait qu'ils étaient loin de l'être dans le but ultérieur qu'ils se proposaient (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 757).
II. — MATH., PHYS.
A. — ,,Qualifie une grandeur, soit constante dans une région de l'espace (ex: champ uniforme) soit constante au cours du temps (ex: mouvement uniforme)`` (MATHIEU-KASTLER 1983).
B. — Fonction uniforme dans un domaine. ,,Fonction de la variable complexe f(z) qui, en tout point z de ce domaine, ne peut prendre qu'une seule valeur`` (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1375 « qui ne présente aucune variété dans son déroulement ou dans sa composition » le mouvement est uniforme (ORESME, Ciel, éd. A. D. Menut, livre II, chap. 13, p. 410); 1636 mouvement uniforme (MONET); 2. 1459 « qui a la même forme, pareil » (Coustumes générales du pays de Bourgogne, ch. XV, ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 1180); 3. 1657 « unanime » (RETZ, Remontrance... sur la remise des places... de Flandres aux Anglois ds Œuvres, éd. A. Feuillet, Y. Gourdault et R. Chantelauze, t. 5, p. 320); 4. 1674 « qui reste toujours semblable, égal » stile... uniforme (BOILEAU, Art poétique, I, 71 ds Œuvres compl., éd. Ch.-H. Boudhors); 5. 1964 math. fonction uniforme (Lar. encyclop.). Empr. au lat. d'époque impériale uniformis « simple, uniforme », comp. de unus, v. un1 et de forma, v. forme. Fréq. abs. littér.:785. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 121, b) 1 055; XXe s.: a) 1 279, b) 1 050. Bbg. QUEM. DDL t. 41.
II.
⇒UNIFORME2, subst. masc.
A. — Tenue réglementaire que doivent porter les hommes d'une même unité militaire. Uniforme de cérémonie, de parade; uniforme d'aviateur, d'officier; uniforme français; en grand uniforme; habit d'uniforme. Du plus loin qu'il aperçut cette compagnie jonquille, son air devint rogue, son front se rembrunit: le vieux grognard n'aimait pas les singularités de l'uniforme. Il ne dit rien, pourtant, et ordonna quelques évolutions (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 180). C'était un détachement de cinquante fusiliers, en uniforme blanc, leurs revers et leurs parements bleu ciel (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 68).
Absol. L'uniforme. La tenue militaire; p. méton., l'armée. Le prestige de l'uniforme. Gohier a tous ces dons (...) et il en fait usage ici-même, depuis une année, pour dénoncer à la nation française les exploiteurs de l'armée qui, sous prétexte qu'on doit une confiance aveugle à l'uniformequelques méfaits qu'il puisse cacherpréparent de nouveaux Sedans (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 300).
Loc. Endosser l'uniforme. Porter l'uniforme. Être militaire. Un collaborateur du Cadavre me réprimande vertement sous prétexte que j'ai écrit: « Je jure de ne jamais reporter l'uniforme français » (BRETON, Manif. Surréal., 2e Manif., Notes, 1930, p. 115). Quitter l'uniforme. Retrouver la vie civile. Nous étions là quarante, arrivés de la veille pour la plupart, venant à peine de quitter l'uniforme — ayant déjà la pudeur, si française, de nos croix de guerre et de nos citations (Le FEBVRE, Bloch et Strasbourg, [1947] ds Combats, 1953, p. 391).
P. méton. Militaire en tenue. Elle m'a parlé de la France pendant six heures... Des uniformes verts partout dans la zone dite libre, mais personne ne les regarde (GREEN, Journal, 1940, p. 35). Ce matin, j'étais assise en face de deux uniformes soviétiques (AYMÉ, Confort, 1949, p. 181).
B. — Habit, tenue imposée pour exercer certaines fonctions ou activités de la vie civile. Uniforme de facteur, de collégien, de pompier, de préfet. Ce qui frappa le plus fut un décret rendu par M. Tassin, relativement à l'uniforme des élèves. Les pensionnaires devaient porter constamment l'uniforme, en classe et en promenade (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 6). Il sortait d'Oxford. Il en tenait sa fatuité, ses boîtes de cigarettes, son cache-nez bleu marine et une immoralité multiforme sous l'uniforme sportif (COCTEAU, Gd écart, 1923, p. 20).
Au fig. Ce qui revêt, couvre, cache l'individu; masque. Les deux argentiers riaient avec cette frivolité qui est d'uniforme chez les gens du monde et pour masquer la pensée sérieuse de l'entretien (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 152). Sous quel uniforme cacherai-je mon cœur trop gros? Il paraîtra toujours. Jacques se sentait redevenir sombre. Il savait bien que pour vivre sur terre il faut en suivre les modes et le cœur ne s'y porte plus (COCTEAU, Gd écart, 1923, p. 96).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1726 [éd.] « tenue réglementaire que revêtent les militaires en service », ici fig. l'uniforme des mânes (LESAGE, Diable boiteux, chap. XII); 1718 habit uniforme (Ac.); 1761 [être] en uniforme (MARMONTEL, Contes moraux, Le Scrupule, p. 73); 1801 endosser l'uniforme (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, p. 8); 1842 quitter son uniforme « rentrer dans la vie civile » (STENDHAL, Lamiel, p. 125); 2. 1750 « tenue réglementaire imposée à toute une catégorie de personnes » [l']uniforme de prêtre (FOUGERET DE MONBRON, Le Cosmopolite, p. 158); 3. 1817 « personne militaire en tenue » (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 193: je n'aperçus que des uniformes étrangers; à peine quelques vieux bourgeois de Paris se montraient-ils encore). Empl. subst. de uniforme1. Fréq. abs. littér.:1 340. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 913, b) 1 809; XXe s.: a) 2 184, b) 1 778.

uniforme [ynifɔʀm] adj. et n. m.
ÉTYM. 1361, Oresme, mouvement uniforme; lat. uniformis, de unus, et forma. → Forme.
———
I Adj.
1 Qui présente des éléments tous semblables; dont toutes les parties sont identiques ou perçues comme telles. || Mouvement uniforme, d'un corps qui parcourt des espaces égaux dans des temps égaux. Régulier. || Mouvement rectiligne et uniforme (→ Force, cit. 63; inertie, cit. 1), circulaire et uniforme (→ Sauver, cit. 11). || Translation uniforme (→ Relativité, cit. 3). || Accélération uniforme.Pouls uniforme. Réglé.Une avance régulière et uniforme, un mouvement uniforme. Égal.
1 (…) nous allons d'un pas égal, par un mouvement uniforme et si doux, si bien le même, que pour des gens qui nous verraient passer, nous paraîtrions un même être glissant sur le sable des allées à la façon des immortels d'Homère.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 303.
2 Qui ne varie pas ou varie peu, au cours du temps (→ Bonheur, cit. 21). || Varier ce qui semble uniforme (→ Caractère, cit. 18). || Vie uniforme, mais pleine (cit. 12). || Existence uniforme (→ 1. Cosmos, cit. 1; hétérogène, cit. 2).
2 (…) élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d'une vie suivie et uniforme (…)
La Bruyère, les Caractères, I, 24.
Dont les caractères, l'aspect restent les mêmes d'un bout à l'autre. || Peau d'une couleur uniforme (→ Astrakan, cit. 2). || Ciel uniforme et gris (→ Crépuscule, cit. 3).Pays plat et uniforme (→ Ni, cit. 38). Monotone (2.).Style uniforme (→ Égal, cit. 32).Tactique uniforme et régulière, semblable, quelles que soient les circonstances (→ Étourneau, cit. 1).
3 (…) rien n'est plus variable que l'administration, elle a peu de principes généraux. La loi est uniforme, les mœurs, les terres, les intelligences ne le sont pas (…)
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 364.
4 Une courbe de viaduc énorme
Longe les quais mornes et uniformes (…)
Verhaeren, les Villes tentaculaires, « Âme de la ville ».
3 (XVIIe). Vx. || Témoignage uniforme, unanime (cf. Bossuet, in Littré). || Approbation uniforme (Boileau).
Par ext. Dont les éléments se distinguent peu, qui est homogène.
5 Les bruits : ronronnements, roulements, cliquetis, achevaient de le mettre mal à l'aise; peut-être parce que, sous l'apparence d'une rumeur uniforme, ils recèlent toutes sortes d'irrégularités élémentaires.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXV, p. 241.
4 a Dont la forme est identique; par ext., qui ressemble beaucoup aux autres. Même, pareil. || Caractères, choses uniformes.(Avec un sing. collectif). || La servitude (cit. 3) militaire donne à tout homme de guerre une figure uniforme et froide.
6 Avant que d'avoir pris les uniformes préjugés du monde, nous avons des manières uniformes de sentir et de voir (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, I.
b Vx. || Habit uniforme, fait suivant un modèle prescrit et invariable pour un groupe de personnes, d'abord des soldats (cf. Saint-Simon, Voltaire, in Littré). → ci-dessous, II. : un uniforme.
5 (XXe). Math. Caractère d'une fonction pour laquelle à chaque valeur de x correspond une seule valeur de y.Par anal. Univoque.
———
II N. m. (1709).
1 Costume dont la forme, le tissu, la couleur sont définis par un règlement pour tous les hommes d'une même unité militaire. Habit (militaire). → Bleu, cit. 13; guerrier, cit. 3; 2. kaki, cit. 1. || Uniforme d'officier, de soldat; d'aviateur, de fantassin, de marin. || L'uniforme d'un régiment (cit. 2), d'une armée. || L'uniforme national (→ Rage, cit. 1).En uniforme ou en civil, en bourgeois. || Uniforme de cérémonie, de parade. || En grand uniforme (→ Passementerie, cit. 2; riche, cit. 6). || Un bel uniforme (→ Prestance, cit. 1).
7 L'autre jour j'avais oublié la couleur d'un des uniformes que j'ai portés. Or avez-vous éprouvé, ô lecteur bénévole, ce que c'est qu'un uniforme dans une armée victorieuse et unique objet de l'attention de la nation comme l'armée de Napoléon !
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 41.
8 Ici le bariolage était fait de plus de trois mille hommes et de quinze à seize cents chevaux sellés d'écarlate, où dominaient les manteaux blancs des gardes, un émail d'uniformes à casques, bonnets, bicornes, crinières et plumets, épaulettes, gibernes, galons, dragonnes, glands et boutons, fleurs de lys, soleils et grenades, banderoles, étendards, cravates, boucles, aiguillettes, épées et sabres, fusils et mousquets (…) toute la Maison du Roi (…)
Aragon, la Semaine sainte, II.
Par ext. || L'uniforme : la tenue, l'habit militaire, et, par métonymie, l'armée.Le prestige de l'uniforme. || Endosser, quitter l'uniforme. || Vingt-cinq ans d'uniforme (→ Dont, cit. 19).
9 Ils haïssaient particulièrement l'uniforme qui donne à tous le même aspect et soumet les esprits à l'habit et non à l'homme.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, II (1835).
2 (1831, Stendhal). Habit, vêtement déterminé, obligatoire pour un groupe (professionnel, etc.). → Ecclésiastique, cit. 1. || Uniforme de facteur (cit. 13), d'huissier, de collégien, de contractuelle, de pompier. || Casquette d'uniforme (→ Guide, cit. 3).Par ext. || L'uniforme de Pierrot, de Gugusse… Accoutrement.Un chapeau de feutre, un imperméable (cit. 3), c'est presque un uniforme.
10 Les élèves du lycée portaient un uniforme : veste croisée à boutons dorés, casquette et capote.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, XII.
3 Fig. Aspect extérieur, vêtement semblable pour tous. || Sous l'uniforme social du moderne américain (→ Assimilable, cit. 4).Par métaphore. || Paris nous impose un uniforme (→ Caractère, cit. 61).
4 Par métonymie. Personne vêtue d'un uniforme.
CONTR. Changeant, divers, inégal, irrégulier. — Accidenté, bigarré, diapré.
DÉR. Uniformément, uniformiser.

Encyclopédie Universelle. 2012.