valétudinaire [ valetydinɛr ] adj. et n.
• XIVe; lat. valetudinarius, de valetudo « état de santé »
♦ Vieilli ou littér. Dont la santé précaire est souvent altérée. ⇒ égrotant, maladif. Vieillard valétudinaire. — N. Un, une valétudinaire.
● valétudinaire adjectif et nom (latin valetudinarius, malade, de valetudo, état de santé) Littéraire. Qui a une santé chancelante.
⇒VALÉTUDINAIRE, adj. et subst.
Littéraire
A. — Adj. et subst. (Personne) dont la santé est chancelante, délicate, qui est souvent malade. Synon. cacochyme, égrotant, maladif. [Quincey] ne donne pas à son misérable corps cette fanatique attention des valétudinaires, qui passent leur temps à s'observer eux-mêmes (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 439). Watteau était valétudinaire, mélancolique, voyait tout en noir et n'avait de rose que sur sa palette (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 177).
♦ P. anal. Valétudinaire de + subst. S'il [M. d'Offlize] succombe à leurs attaques [de ses ennemis], il appartient à ces valétudinaires de la pensée que la nature morale a condamnés comme la nature physique a condamné les phtisiques (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1835, p. 677).
— P. métaph. Je me confesse à vous comme le sait faire l'homme à l'homme, la nature faible à la forte, l'âme troublée et valétudinaire à l'intelligence sereine et haute (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1835, p. 223).
B. — Adjectif
1. [En parlant d'une période de l'existence] Qui se passe dans un état quasi continu de maladie, de faiblesse. Enfance, vieillesse valétudinaire. Pour les personnes dont la jeunesse a été précoce, ou valétudinaire, l'âge mûr se termine quelquefois vers la quarante-neuvième année (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 1,1808, p. 246).
2. a) [En parlant d'une chose concr.] Plais. Qui est en mauvais état, d'apparence fragile. Silence du dimanche autour du Séminaire Et silence surtout Place de l'Évêché Où divaguait parfois le bruit endimanché D'une cloche très vieille et valétudinaire (RODENBACH, Règne sil., 1891, p. 127). Une vitrine pleine de statuettes, des fauteuils valétudinaires, un sopha drapé dans un grand châle de cachemire (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 136).
b) Au fig. Fragile, chancelant. La Russie, ce grand empire valétudinaire (MUSSET ds Le Temps, 1831, p. 16). Tous les livides mangeurs d'oignons chrétiens de la Haute et Basse Égypte comprirent admirablement que la guerre aux Juifs pouvait être (...) un excellent truc pour cicatriser maint désastre ou ravigoter maint négoce valétudinaire (BLOY, Salut par Juifs, 1892, p. 22).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718 -le-; dep. 1740: -lé-. Étymol. et Hist. 1346 adj. « de santé chancelante » (Arch. nat. JJ 76, fol. 1 v° ds GDF. Compl.); 1636 subst. (MONET, p. 931a). Empr. au lat. valetudinarius adj. et subst. « malade ». Fréq. abs. littér.:32. Bbg. QUEM. DDL t. 18.
valétudinaire [valetydinɛʀ] adj. et n.
ÉTYM. 1657; ovalitudinaire 1346; lat. valetudinarius, de valetudo « état de santé », spécialt « mauvaise santé »; de valere. → Valoir.
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♦ Vieilli ou littér. Qui est souvent malade; dont la santé précaire est souvent altérée. ⇒ Cacochyme, égrotant, maladif. || Un élève infirme (cit. 1) et valétudinaire. — N. || Un, une valétudinaire.
1 Les valétudinaires n'ont pas, comme les autres hommes, une vieillesse qui accable leur esprit par la ruine subite de toutes leurs forces. Ils gardent jusqu'à la fin les mêmes langueurs; mais ils gardent aussi le même feu et la même vivacité. Accoutumés à se passer de corps, ils conservent, pour la plupart, un esprit sain dans un corps malade. Le temps les change peu; il ne nuit qu'à leur durée.
Joseph Joubert, Pensées, III, LXXIX.
2 À vingt-trois ans, il se croyait valétudinaire et passait sa vie à regarder sa langue dans son miroir.
Hugo, les Misérables, III, IV, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.