venaison [ vənɛzɔ̃ ] n. f.
• veneison 1138; lat. venationem « chasse, gibier », de venari
1 ♦ Chair de grand gibier (cerf, chevreuil, daim, sanglier). « un parfum de chasse, comme un relent de venaison » (Jaloux).
2 ♦ Vén. Graisse du cerf, du sanglier.
● venaison nom féminin (latin venatio, chasse) Chair comestible de gros gibier.
venaison
n. f. Chair du gros gibier.
⇒VENAISON, subst. fém.
A. — (Haute) venaison. Chair de gros gibier (cerf, chevreuil, sanglier). Morceau, tranche de venaison; plat, repas de venaison. Un énorme pâté de venaison, qui montrait dans ses ruines vermeilles des marbrures de pistaches, gisait éventré sur le carreau (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 306). Des pâtés défilent, un marcassin entier, des pièces de venaison telles qu'on n'en avait jamais vu (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 41).
♦ P. métaph. De 1890 à 1900, la littérature dramatique fut sans intérêt, si l'on en excepte François de Curel (...). Ses pièces étaient des venaisons, accommodées à des sauces, trop peu épicées à mon goût (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 90).
— Basse venaison. Chair de petit gibier (lièvre, lapin). La chair dont on se nourrit dans les châteaux n'est pas d'ordinaire celle des bêtes d'élevage, mais la venaison, haute ou basse, et la chair du gibier à plumes (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 34).
— GASTR. Sauce venaison. Synon. de sauce grand veneur. On qualifie (...) de « venaison » diverses sauces pour gibier à poil, dont la plus classique est une poivrade additionnée de crème fraîche et de gelée de groseille (COURTINE, Gastr. 1984, p. 1019).
— P. anal. [P. réf. à l'odeur forte qu'exhalent certains gibiers] Le camembert, de son fumet de venaison, avait vaincu les odeurs plus sourdes du marolles et du limbourg; il élargissait ses exhalaisons, étouffait les autres senteurs sous une abondance surprenante d'haleines gâtées (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 830).
B. — VÉN. Graisse des cervidés, du sanglier. Bête chargée de venaison. Être en venaison. Être en graisse. Les cerfs, les sangliers sont en venaison (Ac.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « chair de grand gibier » (GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 270: Cerfs e chevrols e veneisuns E altres chars tant i avrad En la quisine en remaindrad); 2. 1376 « graisse de ce gibier » avoir bonne veneson « (d'un gibier) être gras » (Livres du roi Modus, éd. G. Tilander, 14, 59, t. 1, p. 28). Empr. au lat. venatio, -onis « chasse; produit de la chasse, gibier ». Fréq. abs. littér.:50. Bbg. MERK (G.). Les Héritiers et les substituts du suff. lat. -tione en Gallo-Romania. Thèse, Strasbourg, 1978, p. 112, 211, 216. — SPITZER (L.). Wortgeschichtliches. Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 248. — VAGANAY (H.). Notes sur la lang. du 16e s. R. Philol. fr. 1933, t. 45, p. 151.
venaison [vənɛzɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1175; veneison, 1138; du lat. venationem, accus. de venatio « chasse; gibier », de venari « chasser ». → Vener, vénerie.
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1 Chair de grand gibier (cerf, chevreuil, daim, sanglier). || Manger de la venaison, des venaisons. || Goût de venaison. || Pâté de venaison (→ Munitionnaire, cit. 2).
0 Le long des sentiers à demi obscurs, on respirait l'odeur des feuilles tombées, pénétrante et sauvage, comme un parfum de chasse, comme un relent de venaison.
Edmond Jaloux, le Jeune Homme au masque, I.
2 (1373; veneson, v. 1354). Vénerie. Graisse du cerf, du sanglier. || Bête chargée de venaison. — Cerf en venaison, à l'époque du rut.
Encyclopédie Universelle. 2012.