ventrebleu [ vɑ̃trəblø ] interj. ♦ Vx Juron en usage du XVe au XVIIe s. « Palsambleu, Morbleu, Ventrebleu, Jarnibleu ! Dieu aussi a eu son époque bleue » (Prévert).
⇒VENTREBLEU, interj.
Vieilli. [Juron fam. exprimant la surprise, l'étonnement, l'indignation] Synon. diantre, (que) diable (v. diable1), nom de nom, morbleu, palsambleu, sapristi. On t'a chassé du collège (...) eh bien! il faut partir (...) sans attendre tes huit jours... Tu n'es pas une cuisinière, ventrebleu! (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 140). C'est un Flamand, et ce qui est extraordinaire pour un Flamand, il se met en colère. Et quand il y est, ventrebleu les vitres tremblent (BERNANOS, Lettres inéd., 1904, p. 1725).
REM. Ventredieu, interj., pop. Même sens. Mais la femme, je l'ai, ventredieu, je l'ai bien! Écoutez-la brailler (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 18).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Ca 1440 ventre beu! (Miracles de Ste Geneviève, éd. C. Sennewald, 2203); ca 1480 ventre bieu! (G. COQUILLARD, Monologue du puits ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 303). Formé de ventre et bleu, altér. euphémique de ventredieu, fin XIVe s. par le ventre Dieu (DESCHAMPS, Poés. mss., f° 32 ds LITTRÉ). Fréq. abs. littér.:15. Bbg. QUEM. DDL t. 12.
ventrebleu [vɑ̃tʀəblø] interj.
ÉTYM. 1552 (ventre-Dieu, ventredieu, XIV-XVe); de ventre, et bleu, euphém. pour Dieu.
❖
♦ Vx. Jurement (cit. 1) en usage du XVe au XVIIe siècle (→ Juron, cit. 0.1).
0 — Mais écoutez-moi donc, sacrebleu ! je vous prêche la patience, la modération, mille tonnerres ! et vous ne m'écoutez pas, ventrebleu !
— C'est que vous prêchez… en jurant (…)
E. Labiche, Embrassons-nous, Folleville !, 4.
➪ tableau Principales interjections.
Encyclopédie Universelle. 2012.