ACADIEN
ACADIE
Le stratotype qui a donné son nom à l’étage a été pris en Amérique du Nord, dans la bordure des Appalaches: Acadie en Nouvelle-Écosse.
Un autre stratotype a été choisi dans les montagnes Rocheuses, où la série du Cambrien était plus continue: Albertien.
Cet étage permet d’établir des corrélations d’ordre mondial avec la Scandinavie, les pays baltes, la Sibérie et la Chine, fondées sur la répartition stratigraphique de fossiles appartenant au groupe des trilobites.
De bas en haut, on a la succession suivante de trois zones à trilobites: la zone à Plagiura , à Albertella , à Glossopleura , à Bathyuriscus, à Elrathina ; la zone à Bathyuriscus , à Elrathina ; la zone à Cedaria , à Crepicephalus .
Au Cambrien moyen, la raréfaction des archéocyathidés indique des climats moins chauds. Les provinces et les bassins d’Europe et d’Amérique tendent à s’individualiser. La transgression téthysienne du Cambrien a atteint son apogée.
À l’Acadien, la province atlantique s’étend sous une mer peu profonde, divisée en bassins, caractérisée par les paradoxides et les conocoryphides. Le bassin de la Montagne Noire, celtibérique et marocain, constitue une province particulière de la Méditerranée.
En France, l’Acadien est connu en Montagne Noire (Pardailhan, Hérault), où il est représenté par 30 mètres de calcschistes lie-de-vin, puis rouges, parfois transformés en schistes troués, et de schistes lie-de-vin à violets, jaunes, puis verdâtres.
La faune prouve qu’il y a plusieurs zones superposées appartenant à l’Acadien inférieur avec Paradoxides rouvillei et à l’Acadien moyen avec P. mediterraneus , P. rugulosus et Conocephalus coronatus dans toute la série.
L’Acadien supérieur y est représenté par 600 mètres de quartzites en bancs épais, avec quelques schistes gréseux intercalés et de rares lentilles de grès calcarifères ou dolomitiques.
L’orogenèse acadienne a affecté la partie septentrionale des Appalaches (depuis l’emplacement de New York à Terre-Neuve) durant le Dévonien.
acadien, ienne [ akadjɛ̃, jɛn ] adj. et n.
• 1842; de Acadie, région orientale du Canada français
1 ♦ D'Acadie, qui concerne l'Acadie. Antonine Maillet, romancière acadienne. N. Les Acadiens exilés en Louisiane. ⇒ cajun.
♢ N. m. Variante du français canadien parlé en Acadie (parfois en Louisiane. ⇒ cajun).
2 ♦ (1960) Géol. La phase acadienne : phase tectonique du carbonifère. — N. m. L'acadien. ⇒ cambrien.
⊗ HOM. Akkadien.
● acadien nom masculin Parler franco-canadien utilisé par les Acadiens. (L'acadien a conservé de nombreux termes du français des XVe et XVIe s. ; il a été d'autre part fortement contaminé par l'anglais.) Vieux. Période correspondant au cambrien moyen (ère primaire). ● acadien, acadienne adjectif et nom D'Acadie. Se dit d'une phase tectonique hercynienne définie en Acadie et située entre le dévonien et le carbonifère (− 350 millions d'années). ● acadien, acadienne (homonymes) adjectif et nom akkadien adjectif et nom acadienne akkadienne adjectif
acadien, enne
adj. et n.
d1./d adj. De l'Acadie. Le français acadien. La chanson, la littérature acadiennes.
d2./d n. m. L'acadien: le français, tel qu'il est parlé en Acadie. V. encycl. ci-après.
Encycl. Ling. - Le français acadien est parlé dans des communautés dispersées dans l'est du Canada: provinces atlantiques (princ. Nouveau-Brunswick), îles de la Madeleine et régions limitrophes du Québec (baie des Chaleurs, Basse-Côte-Nord). Dans la plupart de ces aires, le français est en contact quotidien avec l'anglais, de sorte qu'une situation de bilinguisme généralisée chez les francophones menace la survie de leur langue. Le français acadien a eu une grande influence sur celui de la Louisiane à la suite de la Déportation de 1755, un bon nombre d'Acadiens s'étant installés dans les bayous à l'ouest de La Nouvelle-Orléans. Demeuré très proche de ses origines (français du XVIIe s. comportant de nombreux traits des parlers régionaux de France, surtout du Poitou), le français acadien typique se caractérise par sa (par ex. coeur prononcé [tchoer], gueule prononcé [dJoel]), sa morphologie (par ex. terminaison en -ont à la troisième pers. du Plur. des verbes en -er, comme dans ils mangeont) et son vocabulaire (bâsir, "disparaître"; éloèse, "éclair"). V. louisianais et québécois.
⇒ACADIEN, IENNE, adj. et subst.
I.— GÉOGR., HIST., etc.
A.— Emploi adj. Qui concerne l'Acadie ou ses habitants :
• 1. Un jour que je le remontois [le Mississipi] dans un bateau de la rivière des Arcansas, nous étions à l'ancre, près le rivage occidental, lorsque j'aperçus une fumée qui paroissoit s'élever du milieu d'une vaste plaine. — « Elle vient, me dit un des passagers français, des habitations de plusieurs familles acadiennes, que les Anglais chassèrent, en 1745, de leur pays, situé sur une des îles dont la nature a embelli ces plaines. Elles sont nomades; car, à l'exception du maïs et du coton, qu'elles ne cultivent qu'en petite quantité, leurs richesses ne consistent que dans le nombre de leurs bestiaux.
CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute-Pensylvanie et dans l'État de New-York, t. 3, 1801, p. 70.
B.— Emploi subst. Habitant de l'Acadie ou personne d'origine acadienne :
• 2. Nous avons une colonie de ces paisibles Acadiens établie, depuis plusieurs années, sur le haut de notre rivière. Plusieurs de leurs familles, devenues opulentes, et non contentes du sol de leurs îles, ont fait entourer de larges fossés quelques parties des plaines du voisinage, sur lesquelles elles cultivent le maïs, le sainfoin de Malte, etc.
CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute-Pensylvanie et dans l'État de New-York, t. 3, 1801 p. 72.
• 3. Mercredi 10 juin. Visite de Poictevin, plus fou que jamais, la cervelle cette fois hantée par les Acadiens, les Touraniens, la race à la fois blanche et cuivrée qui aurait précédé les Ariens et les Sémites et dont les Bretons seraient une filiation directe.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 10 juin 1891, p. 101.
• 4. Que ne se trouve-t-il un Barrès pour faire au Canada ce que vous faites pour l'Alsace et la Lorraine? Ce pays fourmille de belles histoires ignorées, quia carent vate sacro. C'est une pitié que Longfellow ait seul tiré parti de la tragédie des Acadiens. Je reprocherai toujours à Chateaubriand d'avoir considéré les castors, les buffles et les poissons et d'avoir pris si peu garde aux hommes.
M. BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, nov. 1908-juin 1909, p. 218.
II.— GÉOL. (adj. ou subst.). (Qui concerne une) division de l'étage « cambrien » de l'ère primaire.
Prononc. ET ORTH. :[], fém. [-]. — Rem. Le mot est enregistré avec 2 c : accadien ds LITTRÉ.
Étymol. ET HIST. — 1842, Ac. Compl. : Acadien, -enne. Adj. et subst. (géogr.). Qui est né en Acadie. Qui est propre à l'Acadie ou à ses habitants. 1960 terme géol., Lar. encyclop. : (...) Étage moyen du système cambrien, caractérisé par le tribolite Paradoxides.
Dér. de Acadie (suff. -ien), région orientale du Canada fr., territoire comprenant aujourd'hui le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
STAT. — Fréq. abs. litt. :4.
BBG. — PERRAUD 1963.
acadien, ienne [akadjɛ̃, jɛn] adj. et n.
ÉTYM. 1842; de Acadie, région orientale du Canada français.
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1 D'Acadie, qui concerne l'Acadie. || Antonine Maillet, écrivain acadien. — N. Habitant, originaire de l'Acadie. || Les Acadiens exilés en Louisiane (⇒ Cajun), à Belle-Île-en-mer.
♦ N. m. Variante du français canadien parlé en Acadie (parfois en Louisiane. → Cajun).
2 (1960). Géol. Relatif à la période de l'ère primaire correspondant au cambrien moyen. — N. m. Cette période elle-même.
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DÉR. Cajun.
HOM. Akkadien.
Encyclopédie Universelle. 2012.