MADRID
Parmi les grandes capitales, Madrid occupe une place assez particulière: elle se situe entre celles qui, favorisées par leur site et les ressources de leur arrière-pays, connurent un développement harmonieux et régulier – Rome, Paris, Londres – et celles qu’a fait surgir ex nihilo la volonté d’un homme ou d’un peuple – Saint-Pétersbourg ou Washington, plus tard, Canberra et Brasília. Aussi, bien que millénaire, ne commence-t-elle à compter qu’à partir du XVIe siècle, et cela par sa fonction politique. D’autre part, son histoire est marquée par deux «pointes», deux énormes sautes de croissance: l’une après la promotion qu’elle doit à Philippe II et qui, en un demi-siècle, transforme une petite ville de dix mille âmes en une capitale de 100 000 habitants; l’autre, engagé dès les années 1950, a sextuplé sa population (aujourd’hui près de trois millions, la Comunidad de Madrid comptant près de cinq millions d’habitants) et transformé la Villa y Corte traditionnelle, avant tout monarchique, en une «metropolis» tentaculaire. L’histoire, plus encore que la géographie, explique ce rythme paradoxal et définit les étapes de cette aventure.
Philippe II et l’avènement de Madrid
En 1561, Philippe II transfère la chancellerie royale de Tolède à Madrid et s’installe dans l’Alcázar madrilène que son père avait commencé à restaurer. Aucun texte n’ayant justifié ou commenté cette décision, les historiens pourront toujours discuter ses motifs. Madrid était une petite ville, à mi-chemin entre Tolède et la sierra de Guadarrama, aux confins de deux paysages: sierra granitique au nord, alors très boisée, et moutonnement des terres ocreuses au sud, annonçant déjà la Manche. «Mâjrit» apparaît dans les textes du Xe siècle, bourgade adossée à l’Alcázar arabe qui dominait de soixante mètres la vallée du Manzanares. Ce cap assez abrupt, protégé par deux ravins latéraux, surveillait une route stratégique conduisant de Tolède vers les hautes terres de l’Alcarria et les confins de l’Aragon. Reconquise à la fin du XIe siècle en même temps que Tolède, repeuplée, pourvue d’une nouvelle enceinte, elle était devenue un modeste marché pour les légumes et le vin des environs et surtout pour le bétail, disputant à sa puissante voisine Ségovie les pâturages du haut Manzanares. Ce caractère rural apparaît même dans le choix de son patron saint Isidore, laboureur du XIIe siècle, berger et creuseur de puits. Apprécié par les souverains du XVe siècle pour la pureté de l’air, la qualité des eaux, la proximité des terrains de chasse du Pardo, Madrid reçut plusieurs fois Charles Quint qui y apprit sa victoire à Pavie et logea dans l’Alcázar le roi de France prisonnier. Mais cette ville sans fleuve, située dans une zone sablonneuse et peu fertile, n’offrait aucun avantage qui la prédestinât à devenir la capitale d’un grand empire. Philippe II, en la choisissant, obéit-il à une pensée politique? Roi espagnol, succédant à un empereur nomade, voulut-il départager les métropoles historiques rivales (Tolède, Séville, Barcelone, Saragosse) en leur substituant une ville sans passé, centre géographique de la péninsule et symbole de l’unité de l’Espagne ? Il est plus probable que ce choix fut un expédient imposé par des considérations pratiques, les services d’une administration de plus en plus proliférante et centralisée trouvant à Madrid l’espace qui manquait à Tolède; surtout, 1561 est l’année où Philippe II choisit l’emplacement du palais – monastère et nécropole – voulu par son père: à Madrid, il se trouve à pied d’œuvre pour surveiller les travaux de cet Escorial qui va prendre une place prépondérante dans sa vie.
La «pseudo-capitale» des Habsbourg
La présence de la cour à Madrid provoque un afflux rapide et continu de population: fonctionnaires, ordres religieux (qui tous veulent avoir un couvent à la cour), aristocratie et, par contrecoup, artisans et commerces de luxe (orfèvres, armuriers, brodeurs, tailleurs) qui se groupent le long de la calle Mayor sur le chemin du Palais. La superficie de la ville décuple; l’extension se produit dans toutes les directions sauf vers l’ouest, barré par le fossé du Manzanares et les domaines royaux de l’autre rive (Casa de Campo), seule oasis qui échappe au déboisement désastreux des environs. Partout ailleurs, un réseau de rues nouvelles rayonne autour de la Puerta del Sol, porte devenue place. Larges et droites, contrastant par leur tracé régulier avec les voies sinueuses et montueuses du vieux quartier, ces rues, qui demeurent les artères principales du centre actuel, portent le nom des lieux auxquels elles menaient, vers le sud (Toledo), le sud-ouest (Atocha), l’est (Alcalá), le nord (Hortaleza, Fuencarral). La ville, tournant le dos à sa maigre rivière, atteint les limites qu’elle conservera jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Mais elle ne devient pas pour cela une capitale: improvisée, elle est aussi provisoire. Aucun décret n’a régularisé son avènement et, de 1601 à 1606, Philippe III l’abandonne pour Valladolid, ce qui provoque une grave crise économique. Philippe II n’a rien fait pour l’embellir – hors le pont de Ségovie construit par l’architecte de l’Escorial, Juan de Herrera, «fleuve pour un demi-pont, pont pour trente mers». Et ses successeurs, en proie à des difficultés économiques croissantes, ne pratiqueront à aucun moment un urbanisme de magnificence. C’est seulement en 1618 que Philippe III fait reconstruire par son architecte, Juan Gómez de Mora, la plaza Mayor, place fermée que domine la loge royale (Panadería) et qui sera pendant deux siècles le confluent de la vie de cour et de la vie populaire, le théâtre des processions, des autos de fe , des courses de taureaux. Philippe IV dote le vieil Alcázar d’une assez noble façade classique, mais ne se préoccupe pas d’articuler le palais à la ville. Au contraire, ce roi galant, plus épris de fêtes et de peinture que de politique, inaugure en 1635 une nouvelle résidence moins maussade: aux confins orientaux de Madrid, près du monastère de San Jerónimo où les rois font retraite, le Retiro, aujourd’hui parc intérieur de Madrid, était un vaste domaine; un palais, des chapelles, des salles de bal, un théâtre étaient disséminés parmi les arbres, autour du grand étang. De ce fait, entre la ville et le Retiro, les médiocres allées du Prado de San Jerónimo deviennent la promenade à la mode, rendez-vous des oisifs élégants, théâtre des duels, «bourse des amours».
Quant à la ville, hors le quartier ancien proche du Palais, elle demeure un corps flottant dans un vêtement trop ample, avec des terrains vagues, de vastes enclos occupés par les couvents, des maisons basses généralement à un étage – pour éluder la servitude de logement au bénéfice des fonctionnaires royaux (regalía de aposento ) ou la taxe compensatoire qui frappe les étages supérieurs; construites en terre battue dans des coffrages de bois, avec un simple placage de briques, elles sont minables... et éphémères. Les voyageurs étrangers notent la rareté du pavage, la poussière et la saleté des rues où vaguent chèvres et porcs. Seuls quelques édifices publics (Palais municipal, Prison des nobles), à tours d’angle, marient heureusement brique, pierre et ardoise; mais les palais de la noblesse ne se distinguent guère des maisons particulières que par leurs dimensions plus imposantes et régulières. Les églises mêmes, objet de la sollicitude de toute la nation, réservent pour l’intérieur leur riche décor de retables en bois doré et de peintures; leur aspect extérieur est en général pauvre, bien que le contrepoint des coupoles et des clochers assure souvent à leur silhouette une sobre élégance.
L’œuvre d’urbanisation des Bourbons
L’arrivée de la nouvelle dynastie crée des conditions entièrement différentes: volonté de rénovation économique et intellectuelle, de réintégration à l’Europe, volonté de créer une résidence et une capitale dignes d’un grand monarque. Philippe V, élevé à Versailles dont il gardera toujours la nostalgie, songe dès son arrivée à transformer l’Alcázar et le Retiro: des plans sont demandés à Robert de Cotte. Mais les vicissitudes de la guerre de Succession, puis l’édification à La Granja d’un Versailles montagnard (qui sera surtout un «contre-Escorial»), détournent le roi de Madrid jusqu’aux dernières années de son long règne. En revanche, une phase assez brillante d’urbanisme municipal se déroule entre 1715 et 1730, grâce à un corregidor très actif, le marquis de Vadillo, et un grand architecte, baroque jusqu’à l’excès, Pedro de Ribera. L’hospice de San Fernando (aujourd’hui Académie royale qui groupe surtout des peintures des XVIIe et XVIIIe siècles), le majestueux pont de Tolède, avec ses rampes d’accès, obélisques et oratoires (1718-1722), la promenade de la Vírgen del Puerto le long du Manzanares, la création de fontaines monumentales attestent un souci nouveau d’allier l’utilité publique et la magnificence. Mais, tandis qu’après l’incendie de 1734, la reconstruction du Palais royal, confiée aux architectes italiens Filippo Juvara et Giovanni Battista Sacchetti, sera pendant vingt-cinq ans le souci majeur des souverains et dotera Madrid d’un des plus imposants monuments d’Europe, c’est la période suivante, le règne de Charles III (1760-1788), qui marque l’âge d’or de l’urbanisme madrilène. Rien n’échappe à la sollicitude de ce souverain, type parfait du «despote éclairé», ni à celle de ses ministres: éclairage et pavage des rues, institution des serenos (veilleurs de nuit), création de manufactures (fabrique de porcelaine du Retiro), construction de grands édifices publics néo-classiques (Poste sur la Puerta del Sol, par le Français Marquet, Douane et Hôpital général par l’Italien Francisco Sabatini), réforme de la Puerta del Sol qui devient le cœur de Madrid, bruyant et gai. Mais l’œuvre essentielle du règne est «périphérique»: c’est l’embellissement des accès de la capitale (portes monumentales d’Alcalá, de San Vincente, etc.), l’urbanisation de la zone située entre les quartiers populeux du sud et le Manzanares, avec la promenade de Delicias; c’est surtout le grand ensemble de jardins associés à des centres de culture qui se réalise à l’est, entre 1775 et 1790, sous la direction de Sabatini et de l’Espagnol Ventura Rodríguez: le Prado, replanté, décoré de statues et de fontaines dans sa partie centrale («Salón del Prado»), puis bordé par le musée des Sciences naturelles (aujourd’hui célèbre musée de peinture), construit par Juan de Villanueva, et par un jardin botanique que domine l’Observatoire. L’ensemble, incomplet, reste très séduisant. À l’aube du XIXe siècle, les voyageurs étrangers s’accordent à louer les accès de Madrid, «beaux chemins, belles avenues plantées d’arbres», et cette ville qui, «si rien n’excède l’ordinaire, si rien n’étonne par la grandeur des proportions», est «très digne d’être visitée», où «tout est bien, convenable et digne».
Le XIXe siècle: le Madrid «isabélin»
La guerre d’Indépendance, qui s’ouvre, sur la Puerta del Sol, par la révolte du peuple madrilène contre les troupes françaises le 2 mai 1808, marque le début d’une longue instabilité politique, qui dure pendant les trois quarts du XIXe siècle: l’Espagne, privée de son empire, se replie de nouveau sur elle-même et se déchire dans des luttes stériles. Mais, du point de vue de l’urbanisme madrilène, cette époque continue la précédente. La suppression des couvents, commencée par Joseph Ier, poursuivie après 1833, durant les guerres carlistes, par les gouvernements libéraux de la régente María Cristina, puis de la jeune reine Isabelle II, a une influence décisive sur la réforme intérieure de la capitale. À côté des édifices publics, plus ou moins heureux (ministères, palais des Cortes, théâtres), qui se multiplient, des places souvent spacieuses (plaza de Oriente, plaza del Rey, plaza de Bilbao), ainsi que des marchés, succèdent aux couvents désaffectés. D’autre part, les demeures modernes ont un style qui leur est propre; ce sont des maisons de brique à trois ou quatre étages, à hautes fenêtres, à grands balcons – que conservent encore de nombreuses rues dans les quartiers du centre-nord, de l’ouest et du sud, et qui donnent à ce Madrid «isabélin», sans grande beauté mais non sans charme, une harmonie devenue trop rare. D’autre part, Madrid adopte avec quelque retard les nouveautés européennes: l’éclairage au gaz y fait son apparition en 1842, le chemin de fer quelques années plus tard (ligne Madrid-Aranjuez de 1844 à 1851, ligne Madrid-Hendaye de 1855 à 1864). La création du canal d’Isabelle II (1851-1858), qui amène à Madrid les eaux du Lozoya, assure à la capitale pour de longues années un approvisionnement en eau dont la qualité égale l’abondance. Par ailleurs, dans le dernier quart du siècle, durant la période pacifique qui a suivi la restauration monarchique de 1875, Madrid grandit rapidement: à une population surtout aristocratique et bourgeoise (fonctionnaires, rentiers) commencent à s’ajouter des ouvriers venus de toutes l’Espagne, attirés par les grands travaux. En 1868, le mur d’octroi qui limitait la ville depuis les Habsbourg est supprimé et remplacé par les boulevards de ceinture. En 1875, un financier actif et intelligent, le marquis de Salamanca, entreprend la construction d’un grand quartier résidentiel sur plan en échiquier qui attire les Madrilènes aisés vers le nord-est (en bordure de l’axe nord-sud, la promenade de la Castellana prolongeant le Prado) – devenu aujourd’hui le nouveau centre élégant, l’équivalent du quartier des Champs-Élysées à Paris. Enfin, à partir de 1892, un urbaniste précurseur, Arturo Soria, conçoit une chaîne de cités-jardins périphériques, dont il réalise la première à l’est de la ville, la «Ciudad lineal». À l’aube du nouveau siècle, Madrid, qui avait 350 000 habitants en 1875, a passé le cap du demi-million.
Le grand Madrid au XXe siècle
Mais Madrid est encore une capitale moyenne, marquée d’une empreinte à la fois rustique et royale: sur la Castellana, les équipages élégants défilent sur l’allée centrale, tandis que les dindons et les porcs venus de la campagne occupent les bas-côtés; les industries se réduisent à celles qu’exige l’alimentation d’une grande ville (minoteries, brasseries, etc.). C’est la Première Guerre mondiale, source pour l’Espagne neutre d’une prospérité peut-être factice mais indéniable, qui est le point de départ de la nouvelle ascension de Madrid. Une architecture mégalomane de «nouveaux riches» (grands hôtels, banques, cinémas) en est le signe; sa manifestation la plus saissisante est l’ouverture de la Gran Vía qui, percée de 1916 à 1930, met en communication directe le grand axe nord-sud du Prado avec les abords du Palais et s’orne, en 1928, du premier «gratte-ciel» madrilène, encore modeste, celui de la Telefónica. En même temps que l’aménagement du nouveau Parc de l’ouest au-dessus de la vallée du Manzanares, la création d’une vaste cité universitaire déplace vers le nord-ouest, dans la direction de la sierra, un courant important de peuplement et de circulation. Cette zone sera front et champ de bataille lorsque la guerre civile se cristallisera autour de Madrid à la fin de 1936; elle occupera une place d’honneur dans la reconstruction.
Cette guerre sanglante, qui fut durant trois ans pour les Madrilènes un temps de misère, de claustration et d’angoisse, ne ralentit nullement le mouvement de croissance. L’après-guerre l’accélère, provoquant un afflux massif de populations des provinces voisines, toutes pauvres (Soria, Cuenca, Ségovie, Ávila), dont les paysans espèrent trouver des conditions de vie meilleures en s’employant comme maçons dans la capitale. Ce mouvement de migration, joint à une forte natalité et à un effort systématique d’industrialisation, a fait croître la population à un degré qui aurait paru incroyable au début du XXe siècle: de 600 000 habitants en 1910 et 950 000 en 1930, Madrid passe à 1 618 000 en 1950 et à 2 250 000 en 1960. En 1970, elle dépasse 3 100 000 habitants et ne croît plus guère depuis lors.
Parallèlement, des industries nombreuses ont surgi tout autour de la capitale (constructions électriques, fabriques de camions, laboratoires pharmaceutiques, verrerie, arts graphiques) et des «polygones industriels» planifiés sont nés, tel celui d’Alcalá. Des communes suburbaines, annexées ou non (Alcorcón, Getafe, etc.), se sont transformées en faubourgs sans solution de continuité avec la ville. Et surtout, d’immenses quartiers neufs de grands immeubles, élégants ou populaires, pullulent de tous les côtés, même dans la zone autrefois excentrique de la Casa de Campo et de la route d’Estrémadure. Les réalisations les plus spectaculaires, souvent heureuses, se trouvent au nord-est, dans la direction de l’aéroport, et surtout au nord, dans le quartier des nouveaux ministères, où la prolongation de la Castellana aboutit à la nouvelle gare de Chamartín, inaugurée en 1968. Celle-ci consacre l’achèvement d’un projet commencé sous la République, le raccordement par un chemin de fer électrique souterrain des grandes lignes qui desservent le nord et le sud de l’Espagne.
Mais cette croissance fulgurante pose de graves problèmes: logement (on a construit, au début tout au moins, trop d’immeubles de luxe, pas assez de maisons à loyer moyen); transports en commun (le métro qui date de 1916, longtemps négligé, mais modernisé dans les années 1980, et les autobus sont absolument insuffisants pour le trafic actuel); enfin et surtout, montée en flèche du parc automobile (67 000 voitures de tourisme en 1960, 351 000 en 1968) qui crée dans le centre ancien des embouteillages permanents, tandis que la mauvaise qualité des combustibles a dangereusement pollué cet air dont la «pureté» n’est plus qu’un mythe. D’autre part, la spéculation sur les terrains défigure le centre où, d’un mois à l’autre, les immeubles du début du siècle font place à des buildings de dix ou quinze étages, dans des rues inadaptées à ce type de construction: l’ensemble de la Castellana, jadis modeste et harmonieux, est devenu une sorte de monstre.
Madrid conserve sa lumière diaphane, ses vastes horizons, la diversité encore pittoresque de ses quartiers, qui se maintient dans la zone populaire du sud (Rastro, Embajadores); mais elle s’est durcie, tendue, avec une vie de plus en plus difficile et agitée. Il est à souhaiter que cette croissance démesurée, le culte de la voiture et des biens de consommation n’altèrent pas trop une atmosphère qui fut séduisante. Puisse Madrid conserver son âme, garder ce sens de l’accueil et du loisir, cet humour souvent nourri de stoïcisme qui faisaient son prix pour l’étranger.
Madrid
cap. de l'Espagne, sur le Manzanares; 3 120 730 hab. (Madrilènes); communauté autonome du centre de l'Espagne et rég. de la C.E.; 7 995 km²; 5 028 120 hab. Ville admin. Centre relig. et intellectuel, le plus grand centre industr. d'Espagne.
— Archevêché. Mosquée. Université. Bibl. nationale. Dans la vieille ville: Plaza Mayor (XVIIe s.), basilique San Miguel (XVIIIe s.), cath. San Isidro (XVIIe s.), église San Francisco (XVIIIe s.). Autres monuments: couvent San Plácido (XVIIe s.); Palais royal (XVIIIe s.); musée du Prado (XVIIIe s.).
— Madrid devint la cap. de l'Espagne en 1561. Centre de la résistance aux Français (notam. en mai 1808), la ville fut disputée avec violence pendant la guerre civile (1936-mars 1939).
— Par le traité de Madrid (1526), le roi de France François Ier renonçait à ses conquêtes italiennes, à la Flandre et à l'Artois.
Encyclopédie Universelle. 2012.