ARRAS
ARRAS
Chef-lieu du Pas-de-Calais, Arras était, en 1990, une agglomération de 79 600 habitants. Après un passé glorieux, Arras a connu une certaine stagnation.
Très vieille ville, établie sur un des sites préhistoriques les plus intéressants de la région du Nord, Nemetocenna, la capitale des Atrébates, devint Atrebatum au IIIe siècle. Saint Vaast y fonda un évêché vers 500. Sur la rive droite de la Scarpe, c’est un carrefour important; là se croisent la route ouest-est de la mer du Nord au Rhin, qui suit la craie de l’Artois, et la route nord-sud, des Pays-Bas vers la France, qui profite ici de l’abaissement des hauteurs entre Artois et Ardenne. Le centre actuel est formé de deux noyaux: à l’ouest la Cité, à l’est, la Ville dont les anciens remparts sont encore marqués par les boulevards Carnot, Faidherbe et par le boulevard de Strasbourg.
Une abbaye a été construite au VIIIe siècle puis la ville devint capitale du comté d’Artois; elle obtint une charte importante et elle se rendit célèbre au Moyen Âge par ses industries: les draps, les tapisseries, puis les porcelaines. C’est aussi une ville de banquiers et de commerçants (grains, vin). La littérature est illustrée par Gautier d’Arras, Jean Bodel, Adam de la Halle.
De ce passé glorieux, Arras a conservé de magnifiques monuments, malgré son rôle de place forte et de multiples destructions. Au XVe siècle, la Bourgogne et la France se la disputent; elle est détruite en 1477 par Louis XI et reçoit le nom de Franchise. Pillée par les Espagnols en 1492, elle voit se réaliser, en 1579, l’Union des provinces du sud des Pays-Bas. Louis XIII la reprend en 1640; investie par Condé, elle est reprise par Turenne en 1654; cinq ans plus tard, le traité des Pyrénées la donne à la France. Vauban édifie alors une citadelle au sud-ouest de la ville, un peu à l’écart, et le vide est comblé, au XVIIIe siècle, par le quartier de la place Victor-Hugo. L’importance d’Arras à cette époque est attestée par la beauté et l’ampleur de quelques grands monuments tels que l’abbaye Saint-Vaast, le palais des États, la cathédrale, et aussi par le rôle des Arrageois lors de la Révolution: Robespierre et Joseph Lebon (qui fut maire) sont nés à Arras.
La ville resta assez nettement à l’écart de la révolution industrielle, ce qui a sans doute contribué à la conservation de son patrimoine architectural. Le niveau de la population a stagné pendant longtemps. C’était une ville essentiellement tertiaire avec des fonctions administratives, bancaires et commerciales; mais la métropole lilloise contrariait son influence. L’industrie (confection, constructions mécaniques, industries agricoles et alimentaires) était assez peu représentée.
Des industries nouvelles se sont implantées dans deux zones industrielles, l’une à l’ouest, l’autre à l’est: construction de wagons et de semi-remorques citernes, conteneurs, machines pour emballages plastiques, fabrication de textiles synthétiques, etc. Un quartier nouveau s’est édifié à l’ouest: Blancs-Monts et Blandimont. Arras possède les attraits d’une ville moyenne, fort belle, entourée d’une campagne agréable, les collines d’Artois. Son rôle de carrefour s’est renforcé: outre la Scarpe, canalisée, les voies ferrées Paris-Lille et Paris-Dunkerque passent par Arras, qui est en outre située à moins de 10 kilomètres du T.G.V.-Nord; par ailleurs, Arras est à proximité du croisement de deux grands accès autoroutiers: Paris-Lille (et, au-delà, vers la Belgique et l’Allemagne) et Calais-Reims-Troyes, dont le rôle est devenu primordial depuis l’ouverture du tunnel sous la Manche, en détournant une partie du trafic routier qui auparavant transitait par la région parisienne.
Arras
v. de France, ch.-l. du dép. du Pas-de-Calais; 42 715 hab. Industries.
— Cap. de l'Artois, la ville fut au Moyen âge un centre de la tapisserie. Elle appartint définitivement à la France en 1659.
— Confédération d'Arras (1579): réunion des catholiques wallons contre les provinces protestantes (qui en 1588 formèrent les Provinces-Unies: V. Pays-Bas).
— Remparts romains. Cath. (XVIIIe s.). Hôtel de ville (XVIe s.).
Encyclopédie Universelle. 2012.