⇒ENCHIFRENER, verbe trans.
Vieilli. Causer un rhume de cerveau qui embarrasse le nez. Cet air froid m'a tout enchifrené (Ac.).
— Emploi pronom. à sens passif. Bruit de draps. — « Hi! hi! hi! » — Respiration qui s'enchifrène (GONCOURT, Journal, 1859, p. 650).
Prononc. et Orth. :[], (j')enchifrène []. Ds Ac. 1718-1932. Conjug. Devant syllabe muette change [] muet du rad. en [] ouvert. Étymol. et Hist. 1275-80 d'amors anchifrené « ensorcelé, emprisonné par l'amour » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 14140 [v. aussi chanfrein 1]); 1611 enchiffrené « qui a le nez pris par le rhume » (COTGR.). Orig. controversée. Prob. composé du préf. en-, de chief, chef « tête » et de frener « brider »; v. aussi chanfrein1.
DÉR. Enchifrènement, subst. masc., vieilli. Inflammation des muqueuses nasales provoquant des embarras dans le nez et la tête. Enchifrènement chronique. Synon. coryza, rhume (de cerveau). Mauvaises dispositions, enchifrènement, mal d'estomac; mais on souffre chez soi plus à l'aise (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 163). Il existe une gêne de la respiration nasale accompagnée d'enchifrènement (Aviragnet, Weill-Hallé, Marie ds Nouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 726). — []. Ds Ac. 1694-1932. — 1re attest. 1680 (RICH.); de enchifrener, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 386; t. 2 1972 [1925], p. 209.
enchifrener [ɑ̃ʃifʀəne] v. tr.
ÉTYM. 1611; fig., « d'amours enchifrené », proprt « pris comme dans un chanfrein », v. 1275; de 1. chanfrein.
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♦ Vx. Le sujet désigne un mal : rhume, etc. Gêner la respiration de (qqn), embarrasser le nez de (qqn).
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DÉR. V. Enchifrènement.
Encyclopédie Universelle. 2012.