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ACRE
ACRE

ACRE ou AKKA

Ville et port de Palestine, qui apparaît dans l’Ancien Testament sous le nom de ‘Acco et au temps des Ptolémées d’Égypte sous celui de Ptolemaïs, époque où elle connut une certaine prospérité. Conquise par les Arabes en 636, elle fut reconstruite peu après et son port réaménagé à la fin du IXe siècle. Mais c’est durant les croisades qu’elle atteignit son apogée: prise par les croisés en 1104, elle devint le principal port du royaume de Jérusalem et un important centre commercial où les marchands italiens, génois surtout, tinrent une grande place. Occupée par プal face="EU Domacr" 更 al-d 稜n Y suf (Saladin) en 1187, elle fut reprise par Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion en 1191. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem y ayant édifié une très belle église, la ville reçut en 1229 le nom de Saint-Jean-d’Acre.

La conquête de la ville en 1291 par le sultan d’Égypte al-Malik al-Ashraf mit fin à la présence des Latins en Palestine et priva ceux-ci d’une base commerciale essentielle. Détruite peu après, elle ne retrouva une certaine importance qu’au XVIIIe siècle, au temps du gouverneur A ムmad Djazz r pasha. En mars 1799, Bonaparte mit le siège devant Acre, qui, défendue par l’officier d’artillerie français émigré Philippeaux, appuyé par la flotte anglaise, résista victorieusement; en mai 1799, Bonaparte abandonna le siège. Lors de l’expédition égyptienne en 1832, Acre fut prise par Ibr h 稜m pasha; elle fut en partie détruite, puis reconstruite pour être finalement bombardée par la flotte anglo-turque en 1840.

Bien que peuplée en majorité d’Arabes, chrétiens et musulmans, Acre a été intégrée au territoire de l’État d’Israël lors de la création de ce dernier; le voisinage du port de Haïfa, qui est en même temps un grand centre industriel, a nui au développement de la ville, qui, en outre, a perdu une partie de sa population arabe.

acre [ akr ] n. f.
• 1170; mot angl., rad. lat. ager « champ »
1Ancienne mesure agraire qui valait en moyenne 52 ares.
2Mesure agraire, dans les pays anglo-saxons, de 40,47 ares ou 4 046,86 mètres carrés. Au Canada, Mesure agraire valant 4 840 verges carrées.
⊗ HOM. poss. Âcre.

acre nom féminin (anglais acre ; du normand) Mesure de surface agraire. (En France, l'acre valait 52 ares ; en Grande-Bretagne, elle équivaut à 4 840 yards carrés, soit 40,47 ares, de même qu'au Canada, où elle est divisée en 4 840 verges carrées.) ● acre (difficultés) nom féminin (anglais acre ; du normand) Orthographe Acre (= ancienne mesure agraire) s'écrit sans accent circonflexe. Ne pas confondre avec âcre. → âcre ● acre (homonymes) nom féminin (anglais acre ; du normand) âcre adjectif

Acre ou Akko
v. et port de pêche d'Israël, près du mont Carmel; 36 400 hab.
Phénicienne, grecque, puis arabe, la ville fut prise par les croisés au XIIe s. (Saint-Jean-d'Acre, cap. des possessions chrÉtiennes en Terre sainte), reprise par les Sarrasins (1291).

⇒ACRE, subst. fém.
MÉTROL. (agraire). Mesure agraire usitée autrefois en France, d'une valeur, d'environ 50 ares, variable selon les provinces, encore en usage dans les pays britanniques, où elle vaut environ 40 ares :
1. On croit qu'il reste plus de cent cinquante millions d'acres de terre propre à la culture, sans compter le sol des grandes forêts.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Voyage en Amérique, en France et en Italie, t. 7, 1827, p. 114
2. ... six mille acres avaient été enclos de palissades, selon l'usage américain...
P. MÉRIMÉE, Mélanges historiques et littéraires, 1855, p. 50.
Régionalisme (Ouest de la France) :
3. Mesure de superficie. Au Pays de Caux, on distingue : la « grande acre » (68 ares, 66 centiares) et la « petite acre » (56 a. 75 c.).
R. MENSIRE, Le Patois cauchois, 1939, p. 55.
Prononc. — 1. Forme phon. :[]. — Rem. Ac. 1694-1878, FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787, LAV. 1828, POIT. 1860 et LITTRÉ précisent que l'[a] est bref. 2. Homon. et homogr. : Acre nom propre (cf. Lar. encyclop.).
Étymol. ET HIST.
I.— Lat. médiév. — 839 Gand, accrum « mesure agraire » (GYSSELING-KOCH, Dipl. Belg., n° 51, Gand ds NIERM. t. 1 1954-58, s.v. acra :De terra arabili est in V. accrum, est ad seminandum modios 15); 893 Rhénanie, agram « id. » (Chart. Rhen. med., I, 135, 7 ds Mittellat. W. s.v. acra :in orto facit agram integram; 135, 8 mundat in o. agram I et plantat); 1006 Fécamp, hacrea « id. » (ds M. BAMBECK, Boden und Werkwelt, 115, Beiheft zur Z. rom. Philol., 1968, p. 77 : 1006 Fécamp : hec ex hereditario jure concessa super addo : ... aecclesiam Scrotivillae et aliquid terrae arabilis; apud Harofloz. I. mansum cum. LX. pensis salis cum. IIII. hacreis prati ds Recueil des actes des ducs de Normandie, 911-1066, éd. Fauroux, Caen 1961 = Mém. de la Soc. des Antiquaires de Norm., XXXVI, 80). À la suite de cette attest. M. BAMBECK, ibid., en cite une trentaine en lat. méd. du domaine norm. ou de l'Ouest de la France, allant jusqu'à l'année 1245. [Le texte de Rouen, daté de 1059 ds BL.-W.5, est lui aussi lat. Quant au texte de Laval, 1125, auquel font allus. DAUZAT 1968 et FEW t. 15, 1 s.v. aecer, il est également lat. (A. BERTRAND DE BROUSSILLON, La Maison de Laval, 1020-1605. Étude historique accompagnée du Cartulaire de Laval et de Vitré, Paris, 1895 ds H. DREVIN, Die französischen Sprachelemente in den lateinischen Urkunden des 11. und 12. Jahrhunderts, p. 11 : septem acras terrae)].
II.— Fr. — Ca 1170 agn. acre et agre « mesure agraire » (La Vie d'Édouard Le Confesseur, 1re version, poème anglo-normand du XIIe s. p. par Östen Södergård, Uppsala, 1948, p. 263, vers 4953 : Les treis acres kil desevrerent Furent treis reis ki puis regnerent, Ki d'estrange lignage esteient Ne Alfred rien n'aparteneient., et p. 260 ibid. vers 4832 : Que treis agres toz cumprendreit); entre 1157 et 1217 acre « mesure agraire » (A. NECKAM, Notice sur les Corrogationes Promethei ds P. MEYER, Notices et Extraits des manuscrits de la Bibl. Nat. et autres bibl., XXXV2, 641 sqq., p. 676, ds T.-L. s.v., Commentaire sur Rois, Livre I : Jugeri (XIV, 4); antiqua gramatica est ut dicatur hoc jugerum, [et] dicitur in gallico acre); 1290 acre « id. » (S. Evroult, A. Orne ds GDF. Compl. s.v. :Pour chacune acre). Le mot fr. acre se dit surtout en parlant de l'acre anglaise ou de la mesure agraire de Normandie. À partir de 1900 env. les dict. indiquent que le mot est vieilli.
Le mot est très répandu dans les lang. germ. d'où il a passé en fr.; cependant il est difficile de préciser par quelle voie. Corresp. dans le domaine germ. : norv. dan. ager, suéd. åker, norv. mod. aaker, a. nord. akr, got. akrs, ags. accer, angl. acre, a. sax. akkar, néerl. mod. akker, a. fris. ekker, a. h. all. ackar, n. h. all. Acker, m. h. all. acker, formes remontant selon KLUGE 1967 à un germ. akra-(le mot existe aussi dans d'autres lang. i.-e. : lat. ager « champ », gr. agrós, arménien art « id. », skr. ajra- « pâturage »); toutes ces formes remonteraient à un i.-e. agro- « pâturage ». Le mot a pris, outre le sens de « terre », celui de « mesure agraire » mais seulement dans certaines lang. germ. : ags. aecer, angl. acre, m. b. all. acker (LASCH-BORCHL. t. 1 1956) et m. h. all. acker (LEXER 1963) ainsi qu'en lat. médiév., en agn., dans les dial. de Normandie jusqu'à nos jours (MOISY 1885) et en fr. où il ne signifie plus que « mesure agraire ». L'hyp. la plus vraisemblable est donc une pénétration du mot par les invasions norm. au IXe s. (R.-P. DE GOROG, The Scandinavian Element in French and Norman, New-York, 1958, pp. 99 et 100) où les envahisseurs scand. (d'apr. E. G. LÉONARD, Hist. de la Normandie, P.U.F., 1944, p. 19) ravagèrent les Flandres (cf. l'attest. de Gand 839), dévastèrent les régions du Rhin (cf. Chart. Rhen. 893), occupèrent les côtes de la Manche (cf. Charte de Fécamp 1006); il y eut alors en Normandie une importante répartition des terres, ce qui expliquerait l'abondance des attest. dans cette région. À l'encontre de cette hyp., le fait que l'a. nord. akr, selon DE VRIES Anord. 1962, signifie « champ, grain » et non « mesure agraire »; il faudrait alors supposer que l'évolution sém. de « champ » à « mesure agraire » s'est produite dans les régions envahies, accompagnée d'une différenciation de genre, le fém., peut-être sous l'influence du lat. acnua « mesure agraire », étant spéc. réservé à la « mesure de terre ». L'hyp. d'une orig. ags. proposée par BL.-W.5, DAUZAT 1968 et FEW t. 16, 1 s.v. aecer (abandonnée d'ailleurs dans un additif, t. 15, 2) fait difficulté, étant donné l'ancienneté des attest. sur le Continent (voir sup.), bien ant. à 1066 (Hastings), date avant laquelle il est difficile de concevoir un courant ling. allant de l'Angleterre vers la France. Cependant en faveur de cette hyp. : la localisation géogr. du mot et le sens « mesure agraire », attesté pour l'ags. ca 1000 (ÆLFRIC, Dial. in OE. and Lat., Thorpe Anal. 8 ds NED s.v. acre :Ælce daez ic sceal eriam fulne aecer ) [C'est donc à tort, semble-t-il que M. BAMBECK, loc. cit., date la première attest. ags. de 1086, d'apr. LATHAM, Revised Medieval Latin Word- List from british and irish sources, London, 1965, date représentant pour M. Bambeck un argument essentiel pour rejeter l'orig. ags.] L'hyp. d'un germ. akker « champ » (M. BAMBECK, loc. cit. et reprise par FEW additif t. 15, 2 s.v. aecer), fondée en premier lieu sur la localisation des attest. de Gand 839 et de Rhénanie 893, ne rend pas compte de la multiplicité des attest. dans le domaine norm.
STAT. — Fréq. abs. litt. :114.
BBG. — BARB. Infl. 1919, p. 19. — BAUDHUIN 1968. — BÉL. 1957. — Comm. t. 1 1837. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROMEUF t. 1 1956.

acre [akʀ] n. f.
ÉTYM. 1170; angl. acre, rad. lat. ager « champ ».
1 Ancienne mesure agraire qui valait en moyenne 52 ares. Arpent.
0 Il brûla quelques acres de prairie sur la côte orientale de l'île un jour que le vent soufflait de l'ouest.
M. Tournier, Vendredi…, p. 46.
2 Mesure agraire, dans les pays anglo-saxons, de 40,47 ares.
Au Canada, Mesure agraire valant 4 840 verges carrées.
DÉR. V. Acréage.

Encyclopédie Universelle. 2012.