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BANANE
BANANE

BANANE

Originaire d’Asie, le bananier possède une assez large tolérance thermique allant des climats à hiver doux (Canaries, d’où proviennent les plantations du Nouveau Monde) à la zone équatoriale, mais craint beaucoup le gel. Les conditions optimales pour sa culture sont des températures moyennes annuelles de 20 0C, des précipitations comprises entre 1 500 et 2 000 millimètres et une forte humidité atmosphérique.

Les alluvions fluviales limoneuses constituent les meilleurs sols. Le bananier est très sujet aux maladies (de Panama, de Sigatoka) qui peuvent détruire des plantations entières. Le choix des variétés est déterminant pour le rendement (de 50 à 400 q/ha) et pour le prix de revient (frais de traitement phytosanitaire, frais de manutention). Les espèces traditionnelles sont vulnérables aux maladies: Gros Michel, Canaries; les espèces nouvelles, plus fragiles au transport, ont progressé rapidement: Grande Naine (Cameroun, Antilles, Payo (Antilles, Amérique centrale) et surtout Cavendish (Côte-d’Ivoire).

La banane est un produit omniprésent dans le monde tropical. Utilisée comme plante vivrière (banane plantain), elle est consommée cuite, comme un légume, fournissant alors un complément calorique appréciable. La banane fruit, qui est aussi consommée sur place, alimente des échanges considérables entre les pays tropicaux et les pays industrialisés. Le négoce de la banane s’est modernisé: progrès de l’emballage, débitage des régimes en «mains découpées», mûrissage artificiel. Le marché est dominé par quelques grands groupes internationaux: américains à la production, suédois pour le transport. Si la production mondiale est très dispersée, les exportations sont très concentrées. Le continent américain en fournit la majeure partie, en raison de la forte expansion qu’a connue l’Amérique centrale.

Le Japon est devenu, à partir des années 1960, un gros importateur et l’Europe constitue le premier marché du monde, les États-Unis demeurant le premier marché national. Cette situation est à l’origine d’un litige commercial complexe qui s’est développé dans les années 1990 sur fond d’affrontement américano-européen. Pour protéger les productions des pays qui lui sont liés par les Conventions de Lomé (Antilles françaises, Canaries espagnoles, pays A.C.P.), l’Union européenne s’est dotée en 1993 d’une «organisation commune de marché» qui plafonne les importations de «bananes dollar» en provenance d’Amérique latine. La banane représente, en effet, plus de la moitié des exportations de la Martinique et quelque 40 p. 100 de celles de la Guadeloupe; elle peut constituer un enjeu très important pour les économies de petits exportateurs des Caraïbes ou d’Afrique. Ce différend a suscité la montée en ligne des États-Unis pour défendre les parts de marché de leurs compagnies et des pays où elles opèrent. Il a également suscité une divergence de vues entre, notamment, la France et l’Allemagne (premier consommateur de bananes en Europe), cette dernière souhaitant pouvoir s’approvisionner plus largement en «bananes dollar», bien moins chères que les bananes protégées.

banane [ banan ] n. f.
• 1602, du lat.; bannanas 1598, du port., lui-même empr. à une langue bantoue
1Fruit oblong (baie), à pulpe farineuse, à épaisse peau jaune, que produit la grappe de fleurs du bananier. Un régime de bananes. Peler une banane. Peau, pelure de banane. Mûrisserie de bananes. Bananes flambées. Banane plantain, consommée cuite (aux Antilles, en Afrique), comme légume. — Loc. fig. PEAU DE BANANE : procédé déloyal destiné à « faire tomber » qqn. Glisser une peau de banane à qqn (cf. Savonner la planche à qqn).
2Par anal. Fam. Décoration militaire.
Butoir de pare-chocs.
Grand hélicoptère à deux rotors.
Électr. Fiche-banane ou banane : fiche mâle à broche unique, d'usage courant en électronique.
(v. 1955) Coiffure masculine consistant en une épaisse mèche gominée enroulée au-dessus du front. « des jeunes dans les vingt ans coiffés en banane ou tout ras avec juste des petites queues » (R. Forlani). Chignon banane, où les cheveux sont ramassés derrière la tête de manière à former un rouleau vertical.
(1974) Sac-ceinture qui se porte sur le ventre.

banane nom féminin (portugais banana, d'une langue de Guinée) Fruit allongé, un peu incurvé, vert ou jaune, groupé en grappes dites « régimes » sur le bananier, et qui contient, sous une peau épaisse aisée à détacher, une pulpe amylacée nutritive et savoureuse de consistance fondante. Populaire. Décoration, galon. Populaire. Injure familière adressée à quelqu'un dont on souligne la bêtise, la naïveté. Familier. Butoir de pare-chocs d'une automobile. Familier. Coiffure des rockers, consistant en une grosse mèche enroulée au-dessus du front. Familier. Grand hélicoptère à deux rotors. Sacoche en forme d'arc de cercle que l'on porte à la ceinture. Fiche mâle de prise de courant, que l'on introduit dans une alvéole. (On dit aussi fiche banane.) ● banane (expressions) nom féminin (portugais banana, d'une langue de Guinée) Banane de mer, poisson tropical de forme allongée, grégaire et pélagique. Banane plantain, variété de bananes bonnes à manger après cuisson. Figue banane, banane douce, banane dessert, variétés de bananes bonnes à manger crues. Populaire. Peau de banane, procédé déloyal.

banane
n. f.
d1./d Fruit comestible du bananier, à peau jaune ou verte, à pulpe très riche en amidon, dont il existe des variétés peu sucrées consommées cuites comme légumes (banane plantain, banane à cuire, banane-cochon) et des variétés sucrées consommées crues. Syn. (Antilles fr., Haïti, oc. Indien) figue.
|| (Afr. subsah.) Banane jaune, verte: mûre ou non.
(Madag.) Banane batavia ou batavia: banane de taille moyenne, la plus prisée et la plus commercialisée.
|| (Afr. subsah.) Banane doigt: en Côte d'Ivoire, Syn. de mignonnette (sens 4).
(Madag.) Banane mignonne: variété de banane, de la grosseur d'un doigt. (V. mignonnette, sens 4).
(Afr. subsah.) Banane à bière: variété de banane dont on fait, en rép. dém. du Congo notam., une boisson alcoolisée, la bière de banane ou pombe.
d2./d (Haïti) Banane pesée: morceau de banane frit dans l'huile après avoir été écrasé.

⇒BANANE, subst. fém.
A.— Baie oblongue, fruit disposé en régime, de certaines espèces de bananiers, à peau jaune lorsqu'il est mûr, à pulpe comestible, farineuse et sucrée :
1. L'histoire de la famille des bananes est fort instructive. Toutes les variétés connues proviennent de rejets et non de graines; par conséquent, si nous trouvons la banane cultivée dans quelque partie du monde où il n'en existe pas d'espèce sauvage, c'est que les hommes ont dû planter là des rejets. Or la banane sauvage ne s'étend vers l'est que jusqu'à Tahiti et pourtant on la cultive des milliers de milles plus loin, à l'île de Pâques. Les Polynésiens ont donc dû l'apporter jusqu'à cet avant poste de leur civilisation. Par ailleurs les botanistes nous apprennent que les bananes sauvages africaines, avec leurs fruits non comestibles, leurs grandes graines et leur absence de rejets n'ont jamais pu devenir les bananes cultivées dont se nourrissent des millions de nègres. Les rejets doivent donc provenir de l'Asie méridionale où les bananes cultivées et leurs ancêtres sauvages poussaient peut-être les unes à côté des autres.
R. H. LOWIE, Manuel d'anthropol. culturelle, 1936, p. 48.
Figue-banane. Variété plus fine et plus recherchée, de taille plus petite que la banane commune :
2. Il y a des bananes de saveurs très-variées. (...) L'espèce commune, appelée figue banane, est onctueuse, sucrée, farineuse, et offre une saveur mélangée de celles de la poire de bon-chrétien et de la pomme de reinette. (...) Les espèces de bananes sont très variées en saveurs. Elles sont d'autant meilleures qu'elles croissent plus près de l'équateur, sous l'influence directe du soleil. Il y en a de délicieuses aux Moluques, dont les unes sont aromatisées d'ambre et de cannelle, d'autres de fleurs d'orange.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 64.
Au fig. Peau de banane. Ce qui fait tomber :
3. ... il y a trop d'embûches, trop de gens sur votre chemin qui ont intérêt à glisser sous vos pas la peau de banane...
P. VIALAR, La Mort est un commencement, La Carambouille, 1949, p. 166.
P. ell. (et toujours postposé), emploi adj. Qui est de la couleur de la banane :
4. Ce quartier de Grenade, (...) a gardé son aspect de bourg mauresque : craquelures de ruelles, (...) les maisons basses, d'un blanc crayeux, peintes et repeintes à la chaux, un cadre jaune, rose ou banane autour des portes et des fenêtres; les toits de tuiles ourlées ou coupées en terrasse...
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 111.
B.— Spécialement
1. ÉLECTR. Fiche-banane. ,,Fiche mâle, d'usage courant dans les installations domestiques`` (SIZ. 1968).
2. Argot
a) Décoration militaire :
5. Les gaffes de Clairvaux l'avaient à la caille de voir les bananes de Gégène de la Maubert. Car, vu qu'il avait affluré sa Légion d'honneur à Verdun et qu'elle était fixée sur la lourde de sa cellote, ils étaient obligés de saluer en passant devant à chaque triage. Et comme ils y passaient une centaine de fois par jour...
LE BRETON 1960.
Rem. Cf. également ESN. Poilu 1919, p. 61; G. ESNAULT, Notes complétant et rectifiant « Le Poilu tel qu'il se parle », 1956.
Plus spéc. Médaille militaire (cf. ESN. Poilu 1919, p. 61) :
6. — La médaille, affirma fièrement la mère de Bobèche, qu'ils appellent dans l'argot la banane.
F. CARCO, L'Équipe, 1919, p. 134.
[Dans l'armée d'Afrique et coloniale] Décoration coloniale et exotique (cf. G. ESNAULT, Notes complétant et rectifiant « Le Poilu tel qu'il se parle », 1956, s.v. bananes) à l'exclusion de la Médaille militaire (cf. G. ESNAULT, ibid.).
b) Divers objets
,,Grand hélicoptère à deux rotors`` (ROB. Suppl. 1970 qui l'atteste seul).
,,Kayak fatigué, dont la carcasse se courbe (canoéistes, 1952)`` (ESN. 1966).
,,Meuble déjeté (antiquaires, 1956)`` (ESN. 1966).
Rem. Attesté également dans ROB. Suppl. 1970.
,,Partie saillante verticale d'un pare-choc`` (ESN. 1966).
PRONONC. :[banan]. Enq. :/banan/.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1598 bot. Bannana (W. LODEWIJCKSZ, Premier livre de l'histoire de la navigation aux Indes orientales par les Hollandois [texte fr. écrit par un Hollandais], f° 10 v° dans ARV., p. 81 : Nous avons trouvé [dans l'île de Sainte-Marie, près de Madagascar] grand nombre d'habitans sur le rivage, qui nous apportoient beaucoup de Limons et Palmitas [...] aussi des Bannanas, du laict et pressure); 1602 banane (A. COLIN, Histoire des Drogues, p. 301 [trad. fr. d'un ouvrage lat. lui-même trad. du port., ici trad. d'un commentaire en lat. de L'Escluse], ibid., p. 82 : Elles sont ainsi [Bananas] appellées à Lisbonne, ou i'en ay veu quelques plantes, lesquelles toutesfois ne portoyent point de fruit, car on les appelle encores auiour d'huy Figuera Banana, cest à dire figuier portant Bananes).
Empr. au port. banana « id. », attesté dep. 1562 (Cartas avulsas, 338, Espiritu Santo dans FRIED.), lui-même prob. empr. au bantou de Guinée. V. FRIED; DALG. t. 1, s.v. banana; COR. t. 1 id.; MACH., id.; KÖNIG, pp. 26-27; ARV., pp. 80-85; FEW t. 20, p. 86; R. LOEWE, Z. vergl. Sprachforsch., t. 61 (1933), pp. 112-114; cf. FRIEDERICI, v. bbg.; M. WIS, Neophilol. Mitt., v. bbg.
STAT. — Fréq. abs. littér. :105.
BBG. — ARV. 1963, pp. 80-85. — FRIEDERICI (G.). Lehnwörter exotischer Herkunft in europäischen Sprachen. Z. fr. Spr. Lit. 1934, t. 58, pp. 135-155. — GOUG. Mots t. 1, 1962, p. 101. — KÖNIG 1939, pp. 26-27. — LOEWE (R.). Über einige europäische Wörter exotischer Herkunft. Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung. 1934, t. 61, pp. 112-114. — WIS (M.). « Fructus in quo Adam peccavit ». Über frühe Bezeichnungen der Banane in Europa. Neuphilol. Mitt. 1958, t. 59, pp. 1-34. — WIS (M.). Nochmals zur Banane. Neuphilol. Mitt. 1960, t. 61, pp. 58-62.

banane [banan] n. f.
ÉTYM. 1602, dans la trad. d'un ouvrage en lat.; bannana, 1598; du port., lui-même emprunté à une langue bantou.
1 Fruit des zones tropicales, baie oblongue, à pulpe farineuse, à peau épaisse, que produit la grappe de fleurs du bananier ( Régime); spécialt, ce fruit lorsqu'il est mûri pour pouvoir être consommé cru. || Bananes d'Afrique, des Antilles. || Petites bananes des Canaries. || Peler une banane. || Peau, pelure de banane. || Cueillir des bananes. || Faire mûrir des bananes; mûrisserie de bananes. || Cargo transporteur de bananes. Bananier, II. || Bananes flambées. || Glace à la banane. || Coupe glacée à la banane (angl. banana split). || Glisser sur une peau de banane.
1 Une ménagère entre : elle veut du gros sel, des bananes bien blettes, une boîte de sardines portugaises (…)
R. Queneau, les Enfants du limon, I, 1.
tableau Noms de fruits.
Banane plantain, consommée cuite (aux Antilles, en Afrique).
tableau Noms de légumes.
REM. En franç. d'Afrique et des Antilles, banane, employé seul, renvoie en général à la banane à cuire; la banane sucrée est dite banane douce, ou petite banane (Zaïre; in I. F. A.), banane dessert, figue banane ou même figue (figue sucrée, figue pomme…).
Loc. fig. Peau de banane : procédé déloyal destiné à « faire tomber » qqn. || Glisser une peau de banane à qqn.
Adj. (1909). De la couleur de la banane mûre (jaune brun). || Feutre, robe de chambre banane.
tableau Désignations de couleurs.
2 (1917). Fam. Médaille militaire (ruban jaune à liseré vert).Par ext. Médaille, décoration.
2 Le capitaine est en permission. Il lui faut une femme. Allez donc faire un tour au bar. Balancé comme il l'est avec ses bananes ça ne traînera pas.
J. Kessel, Tous n'étaient pas des anges, p. 486.
3 a Partie saillante verticale (butoir) d'un pare-chocs (d'automobile).
b Grand hélicoptère à deux rotors.
c T. d'antiquaire. Meuble déformé.
d Électr. et cour. || Fiche-banane ou banane : fiche mâle à broche unique, d'usage courant en radioélectricité.
e (V. 1955). Coiffure masculine consistant en une épaisse mèche gominée enroulée au-dessus du front. || « Leurs cheveux luisants de gomina, ramenés sur le front en “banane” comme dans les films de Travolta » (le Nouvel Obs., 16 oct. 1978, p. 79).Chignon banane, où les cheveux sont ramassés derrière la tête de manière à former un rouleau vertical.
DÉR. Bananeraie, bananier.

Encyclopédie Universelle. 2012.