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baie

1. baie [ bɛ ] n. f.
bee 1422; 1364 n. pr.; probablt déverbal de ba(i)er, beer « être ouvert »; cf. 2. baie
Échancrure d'une côte plus ou moins ouverte sur le large (en général plus petite qu'un golfe). golfe. La baie de Douarnenez. La baie d'Hudson. Une petite baie. anse, calanque, 1. crique; 1. rade. ⊗ HOM. Bai, bey. baie 2. baie [ bɛ ] n. f.
baee, de l'a. v. baer, 1119 bayer, béer
1Ouverture pratiquée dans un mur ou dans un assemblage de charpente pour faire une porte, une fenêtre. jour. Baie de porte, de fenêtre. Une large baie. Baie vitrée. Baie à meneaux. Il admira « la grande baie sur le jardin fleuri » (Maurois).
2Techn. Armoire destinée à contenir des équipements électriques ou électroniques ( rack).
baie 3. baie [ bɛ ] n. f.
• v. 1220; « fruit du laurier » XIe; lat. baca baccifère
Bot. Fruit charnu, indéhiscent, contenant des graines ou pépins dispersés dans la pulpe (opposé à drupe). Le raisin, la tomate, la myrtille sont des baies. Baies infères, supères. Cour. Petit fruit sauvage en forme de boule. Ces oiseaux se nourrissent de baies. « Ces baies d'églantiers qui brillent au milieu des neiges » (Chateaubriand).

baie nom féminin (latin baca) Fruit charnu, indéhiscent, qui contient directement les graines, tel que la groseille, le raisin ou la myrtille. ● baie (homonymes) nom féminin (latin baca) bai adjectif bai nom masculinbaie nom féminin (ancien français baer, être ouvert) Ouverture pratiquée dans un mur, arcade, porte, fenêtre, etc., close ou non. Meuble destiné à l'assemblage de systèmes électroniques. ● baie nom féminin (peut-être ancien français baîer, être ouvert, avec influence du moyen français baee, saline) Échancrure d'une côte, s'enfonçant dans les terres. ● baie (expressions) nom féminin (ancien français baer, être ouvert) Baie libre, sans dispositif de fermeture. Baie vitrée, large ouverture en glace dans les immeubles modernes. ● baie (homonymes) nom féminin (ancien français baer, être ouvert) bai adjectif bai nom masculinbaie (expressions) nom féminin (peut-être ancien français baîer, être ouvert, avec influence du moyen français baee, saline) Baie historique, vaste baie exclue des eaux territoriales, mais bénéficiant du statut d'eaux intérieures en raison de l'usage immémorial qui en a été fait par l'État riverain. Baie magnétique, perturbation du champ magnétique terrestre, dont l'origine se trouve dans la magnétosphère, de quelques dizaines de gammas d'amplitude et s'étalant sur une durée de quelques heures environ. ● baie (homonymes) nom féminin (peut-être ancien français baîer, être ouvert, avec influence du moyen français baee, saline) bai adjectif bai nom masculinbaie (synonymes) nom féminin (peut-être ancien français baîer, être ouvert, avec influence du moyen français baee, saline) Échancrure d'une côte, s'enfonçant dans les terres.
Synonymes :
- anse
- crique
bai, baie adjectif (latin badius, brun) Se dit d'un cheval dont la robe est formée de poils brun-rouge et dont la crinière, la queue et l'extrémité des membres sont noirs. ● bai, baie (difficultés) adjectif (latin badius, brun) Orthographe Féminin : baie. Un trotteur à la robe baie. ● bai, baie (homonymes) adjectif (latin badius, brun) baie nom féminin bey nom masculin

bai, baie
adj. Rouge-brun, en parlant de la robe d'un cheval (à la queue et à la crinière noires).
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baie
n. f.
d1./d Large ouverture pratiquée dans un mur, servant de porte ou de fenêtre.
d2./d ELECTRON Châssis métallique qui reçoit des appareillages.
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baie
n. f.
d1./d Partie rentrante d'une côte occupée par la mer. La baie d'Antongil.
d2./d Golfe. La baie d'Hudson.
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baie
n. f. BOT Fruit indéhiscent, très charnu, à graines ou à pépins (ex. papaye, tomate).

I.
⇒BAIE1, subst. fém.
GÉOGR. Petit golfe à l'entrée resserrée servant d'abri pour les bateaux. Petite baie :
1. Dans plusieurs endroits, il [Surville] perdait de vue la côte, et n'apercevait aucune terre au-delà dans ces intervalles. Il en conclut, avec fondement, que ces ouvertures ou lacunes indiquent ou des baies, des golfes très-profonds, ou des canaux qui, divisant ces terres en plusieurs îles, en forment un archipel.
Voyage de La Pérouse, t. 1, 1797, p. 116.
2. La côte n'offrait aucun abri. Nulle baie, nulle anse, nul port. Pas même une crique.
VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 249.
Rare. Golfe de dimensions importantes. Baie d'Hudson.
SYNT. Baie large et profonde, très ouverte; l'arc, l'embouchure d'une baie; entrer dans une baie.
Rem. Baie, anse, calanque, crique. ,,On appelle baie la partie concave d'une côte, ayant plus ou moins la forme d'une poche ouverte sur le large. Par rapport aux mots ayant un sens propre, baie s'emploie pour qualifier une étendue de mer relativement importante, mais plus petite que celle qui forme un golfe. Une anse est une petite baie. Le mot crique désigne une petite anse très abritée. Dans la région marseillaise et en Corse, on appelle calanque des anses difficilement accessibles par terre et qui s'enfoncent entre les falaises, donnant ainsi un bon abri aux barques de pêche`` (LE CLÈRE 1960).
Au fig., rare :
3. L'amour qu'il [Pierre] éprouvait pour Sabine était ses vacances. Il avait eu dans son passé beaucoup de tempêtes, et maintenant il entrait dans la baie d'un plaisir qui durait, se renouvelait et ne le blessait pas.
A. DE NOAILLES, La Nouvelle espérance, 1903, p. 171.
PRONONC. — 1. Forme phon. :[]. Enq. :/be, D/. 2. Homon. : bai, bey.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. [Ca 1360 Baie nom propre relatif à l'île de Noirmoutier et à la baie de Bourgneuf (FROISSART, Chroniques ds L. LACROIX, La Baye de Bretagne, p. 105, cité par M. METZELTIN, Vox rom., t. 26, p. 266 : le port et hâvre nommés la Baie sont les plus beaux ports de mer de notre pais)]; 2. 1422 bee « petit golfe » (COURCY, Hist. de Grece, Ars. 3689, f° 116c ds GDF. : Telement exploiterent que en la bee du fleuve de Albule furent arrivez); 1465 id. (Compt. de l'aumosn. de S. Berthomé, f° 115 r°, Bibl. La Rochelle ds GDF. Compl.); 1483 baye (P. GARCIE dit Ferrande, Le Grant Routtier ds Hispanic Review, t. 12, pp. 11-28 : la baye des Dugnes [Dunkerque]).
Orig. incertaine. Toutes les étymol. proposées présentent de graves difficultés. L'esp. bahía (DAUZAT68) de même que le port. baía (REW3) sont attestés beaucoup plus tard que le mot fr. (XVe s.), et feraient difficulté du point de vue géogr. Le b. lat. baia « port » (DG) que l'on trouve chez ISIDORE DE SÉVILLE, Orig., 14, 8, 40 est sans doute le nom du port de Baiae en Campanie, qu'Isidore aurait pris pour un nom commun, et ne semble pas avoir laissé de traces en lat. médiév. L'a. fris. baga « courbe » (H. ET R. KAHANE, Hispanic Review, t. 12, pp. 11-28) est tout à fait hypothétique et aurait dû pénétrer en France entre le Ve et le IXe s. par l'intermédiaire de l'a. b. frq. : or aucune trace en lat. médiév. M. Metzeltin ds Vox rom., t. 26, pp. 249-276, a proposé comme étymon le lat. abbatia « abbaye », qui aurait désigné d'abord Noirmoutier et la baie de Bourgneuf, lieu célèbre à la fois pour son abbaye et pour ses salines; la forme s'expliquerait par une séparation erronée de l'article, l'abaie étant devenue la baie. L'hyp. achoppe contre une difficulté phonét. (baie suppose l'accent sur la syllabe initiale, alors que dans abbatia c'est l'i qui porte l'accent); en outre, aucune forme fr. ne confirme cette hyp. et les formes rom. citées (ital. labaia, abaia, ital. cat. badia etc.) sont trop tardives pour ne pas pouvoir être des fautes de copistes ou le résultat de contaminations. L'hyp. la plus satisfaisante serait celle proposée d'abord par DIEZ3, développée par Baist, Z. rom. Philol., t. 32, pp. 31-33 et reprise par BL.-W.5 et COR. t. 1, s.v. bahía : baie déverbal de l'a. fr. ba(i)er, beer « être ouvert » (v. bayer et beer; baie2), une baie étant une côte formant comme une bouche ouverte sur la mer. La Baie de Bourgneuf étant très connue pour ses salines, il y aurait eu contamination du m. fr. baee « grenier à sel, saline » de même orig. (cf. attest. de 1364 ds Mand. et act. div. de Charles V, Delisle, p. 12, acte 21), ce qui expliquerait que le m. angl. bay, empr. au fr., ait les sens de « golfe » et de « saline » (cf. NED t. 1, s.v. bays sb.2 et ODEE, s.v. bay-salt). Le prov. baia et l'esp. bahía seraient également empr. au fr., le port. baía et l'ital. baia étant empr. à l'esp. Le cat. badia serait empr. au fr. avec contamination du cat. badiu « ouvert, béant » (cf. ALC.-MOLL.).
BBG. — GOUG. Mots t. 2 pp. 88-89. — KAHANE (H. R.). Romanic baia « bay ». Hispanic Review. 1944, t. 12, pp. 11-28. — KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 15e s. Paris, 1969, pp. 46-50. — METZELTIN (M.). Eine neue romanische Etymologie von fr. baie. Vox rom. 1967, t. 26, pp. 249-276.
II.
⇒BAIE2, subst. fém.
Ouverture.
A.— ARCHIT. Ouverture pratiquée dans les murs ou la charpente d'un édifice pour y mettre une porte ou une fenêtre. Baie en équerre; baie vitrée. Synon. jour :
1. Les baies peuvent affecter toutes les formes; mais le plus ordinairement elles se composent de trois parties : le bas (seuil dans une porte, appui dans une fenêtre); le sommet ou plafond; les côtés ou jambages.
CHABAT 1881.
2. — Il y avait ici une fenêtre?
— Une fenêtre grillée. Je l'ai encore vue, me dit la jeune femme. On l'a bouchée et à la place on a laissé cette petite porte. Il suffit d'ailleurs de regarder pour voir encore dessinée la très large baie de la fenêtre; la porte n'en occupe pas la moitié, ...
BARRÈS, Mes cahiers, t. 3, 1904, p. 310.
SYNT. Baie cintrée (E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bât., t. 2, 1928, p. 30), baie circulaire ou œil-de-bœuf. Baie libre. ,,Baie sans porte ni fenêtre`` (BARB.-CAD. 1963). L'allège d'une baie de fenêtre (ROB.), les arêtes d'une baie (E. ROBINOT, op. cit., p. 136), le linteau, les montants d'une baie (ROB.). Tableau de baie (E. ROBINOT, op. cit., p. 16). ,,Les parois latérales qui l'encadrent`` (ROB.).
B.— P. ext., CARROSSERIE. ,,Ouverture que l'on réserve dans la caisse d'une voiture et qui constitue la porte ou des sortes de fenêtres closes par des glaces`` (Nouv. Lar. ill.).
Étymol. et Hist. 1119 bäee « ouverture pratiquée dans un mur » (PH. DE THAON, Comput, éd. Mall, 79 ds T.-L. : Le mur unt enfundret, Fait i unt grant bäee); 1513 baye (Gisors, Documents inédits, 10 ds IGLF Techn. : pour, par ledict, avoir levé, rasis et rabillé les trois verrières qui sont a la baye aupraies de l'aostel [auprès de l'autel] de la chappelle). Déverbal de l'a. fr. baer, m. fr., fr. mod. bayer.
BBG. — BEHRENS Engl. 1927, p. 231. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 176. — KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 15e s. Paris, 1969, pp. 46-50. — NIGRA (C.). Note etimologiche e lexicali. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 642.
III.
⇒BAIE3, subst. fém.
BOT. Fruit indéhiscent dont le péricarpe charnu contient les graines ou des pépins. Baie de genièvre, de laurier, etc. (Ac. 1798-1932); baies acides, acuminées, aromatiques, charnues, oblongues, rouges :
1. On croit y reconnaître [dans les contrées boréales] le fruit de la vigne dans la baie bleue et vineuse du myrtille, et celui du mûrier dans celle blanche et pourpre du kloukva, qui rampe au pied des roches, au sein d'un feuillage du plus beau vert.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 71.
2. Son sang, qu'elle [Margot la pie] n'avait jamais vu, coulait en gouttes rouges comme les baies blettes des sorbiers sur le gilet bigarré de ses plumes qui s'agglutinaient pour un pansement naturel et spontané.
PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 188.
SYNT. Baie sphérique, globuleuse (PRIVAT-FOC. 1870). Baie adhérente. ,,Quand elle fait corps avec le calice`` (Ibid.). Baie couronnée. ,,Quand il y reste le limbe du calice`` (Ibid.). Baie uni-, bi-, tri-, quadri-, multiloculaire. ,,Baie à une loge, à deux, à trois, à quatre, ou plus`` (Ibid.). Baie monosperme ou polysperme. ,,Suivant qu'elle est à une ou plusieurs graines`` (BOUILLET 1859).
Vx. Dimanche des baies. ,,Un des noms donnés au dimanche des Rameaux parce qu'on y apporte souvent des branches de laurier garnies de leurs baies`` (LITTRÉ).
Étymol. et Hist. 1. XIe s. bot. « fruit du laurier » (Gloses fr. de Raschi ds Bibl. École hautes ét., sciences hist. et philol., fasc. 254, p. 10); 2. 1218-25 id. nom générique de tous les menus fruits et graines des arbres et arbrisseaux (G. DE COINCI, Mir. de la Vierge, introd., 337, Poquet ds GDF. Compl. : Je ne donrroie un grain de baie). Du lat. baca, nom générique de tous les menus fruits et graines des arbres et arbrisseaux (dep. CICÉRON, De legibus, I, 25 ds TLL s.v., 1657, 26) et « fruit du laurier » (dep. VIRGILE, Géorgiques, 1, 306, ibid., 1657, 77).
BBG. — METZELTIN (M.). Eine neue romanische Etymologie von fr. baie. Vox. rom. 1967, t. 26, pp. 249-276. — POPE 1961 [1952], § 282, 286, 335, 683.
IV.
⇒BAIE4, subst. fém.
Vx. Tromperie. Donneur de baies :
... Les affectations nous agacent autant que les fourberies. Les donneurs de baie nous ennuient tout comme les truffeurs, et les ficelles nous fatiguent à l'égard des balançoires. Le faux sous toutes ses formes, dans la vie et dans l'art, dans la parole et dans les choses, devient notre bête noire comme la fausseté.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 435.
Rem. Attesté dep. Ac. 1798.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 2e quart XVIe s. baye « tromperie » (J. TAHUREAU, 2e dialogue du Democritic, p. 135 ds HUG. : Ils adjoustent davantage en leurs bayes et mensonges, que l'Europe aura bien à souffrir pour les grans troubles, guerres et dissentions qui s'y feront cette annee); 2. 1556 donner la baie « mystifier » (Les Neuf Livres des Histoires de Hérodote [...] le tout traduict de Grec en François par Pierre Saliat, IV, p. 136, ibid. : Le jour venu, les delaissez au camp cogneurent que Daire leur avoit donné la baie).
Empr. à l'ital. baia « plaisanterie, raillerie », également à l'orig. de l'esp. vaya « id. » (COR. t. 4) attesté dep. la 1re moitié du XVe s. (BURCHIELLO, 210 ds BATT. t. 1, s.v. bàia 1), l'expr. dar la baia « mystifier, railler » étant attestée dep. le 1er tiers du XVIe s. (ARIOSTO, 491, ibid.). Baia est dér. de (ab)baiare « aboyer » et « siffler, conspuer » de la même orig. onomatopéique que le fr. aboyer (a. et m. fr. abayer; cf. DEI, s.v. baia 2 et baiare). Hyp. plus satisfaisante du point de vue hist. (Tahureau combattit en Italie) et sém. que celle qui fait de baie un dér. de bayer « regarder bouche bée » (FEW t. 1, p. 284).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 403. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 805, b) 2 175; XXe s. : a) 1 986, b) 1 212.

bai, baie [bɛ] adj. et n.
ÉTYM. XIIe; du lat. badius « brun ».
1 Adj. D'un brun rouge, en parlant de la robe d'un cheval. || Un cheval bai. || Une jument baie.(En emploi substantivé, avec un qualificatif). || Des juments bai foncé.
0 Je fis trois charges sur mon excellent courtaut bai brun (…)
Saint-Simon, Mémoires, XII, 139.
tableau Désignations de couleurs.
2 N. m. Cheval bai. || Un bai brun, un bai clair.
HOM. 1. Baie, 2. baie, 3. baie, bey.
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1. baie [bɛ] n. f.
ÉTYM. 1364, nom propre; 1422, écrit bee; probablt déverbal de ba(i)er, beer « être ouvert », comme 2. baie; Guiraud postule un lat. pop. bahire, d'où l'anc. franç. bahi et ébahi.
Échancrure d'une côte, plus ou moins ouverte sur le large. || Baie abritée propice à l'ancrage des bateaux. Rade. || Petite baie. Anse, conche, crique. || Baie resserrée de la côte méditerranéenne. Calanque. || Vaste baie. Golfe.
0.1 Le brick allait-il s'enfoncer dans la baie ? C'était la première question. Une fois en baie, y mouillerait-il ? C'était la seconde. Ne se contenterait-il pas seulement, après avoir observé le littoral, de reprendre le large sans débarquer son équipage ? On le saurait avant une heure.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 608.
(Dans des noms propres). || La baie d'Audierne est très ouverte, celle de Douarnenez presque fermée. || La baie d'Hudson. || Le golfe de Gascogne, autrefois nommé « baie de Biscaye ».
1 (…) si le passage par le nord est possible, ce ne peut être qu'en prenant la route de la baie d'Hudson.
Buffon, Additions à la théorie de la terre, Œ. compl., t. XII, p. 493.
2 Saint-Marc, qui n'a que deux cents maisons, mais agréablement bâties, se présente au fond d'une baie couronnée d'un croissant de collines (…)
G.-T. Raynal, Hist. philosophique, XIII, 40.
3 (…) mon navire étant venu par hasard mouiller dans une baie des environs.
Loti, Mon frère Yves, XV, p. 59.
4 Les fiords, répondait Yann, — des grandes baies, comme ici celle de Paimpol par exemple (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, IV, 8, p. 265.
CONTR. Cap, pointe, promontoire.
HOM. Bai, 2. baie, 3. baie, bey.
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2. baie [bɛ] n. f.
ÉTYM. 1119, Ph. de Thaon; anc. franç. bäee, du v. baer « être ouvert ». → 1. Baie, bayer, béer.
1 Ouverture pratiquée dans un mur ou dans un assemblage de charpente pour faire une porte, une fenêtre. || Baie de porte. || Baie de fenêtre. || Une large baie. || Baie vitrée. || Fenêtres (cit. 3.1) larges comme des baies. || Tableau de baie, les parois latérales qui l'encadrent. || Les montants d'une baie, le linteau d'une baie. Dosseret, jambage. || Seuil d'une baie de porte. || L'appui, l'allège d'une baie de fenêtre. || Baie à meneaux.
1 (…) l'ameublement du petit salon (…) qu'on apercevait par l'ouverture d'une grande baie, sans rideaux (…)
Marcel Prévost, les Demi-vierges, I, p. 5.
2 Bernard admira la rusticité des boiseries, le plafond aux poutres noires et blanches, la grande baie sur le jardin fleuri.
A. Maurois, Bernard Quesnay, III, p. 18.
Techn. (ch. de fer). Fenêtre (de train).
2 Techn. Châssis vertical ou armoire destiné à supporter des équipements électriques ou électroniques. || Montage en baie. 2. Rack (anglic.).Par ext. L'ensemble de ces équipements. || Baie d'amplification, baie de mesure.
3 Fig., vx. Tromperie, mystification que l'on fait à qqn et qu'il accepte bouche bée. || Donner la baie à qqn. || Se donner la baie : s'abuser soi-même.
3 Mon esprit (…)
Qui dans les caprices s'égaie
Et souvent se donne la baie (…)
Mathurin Régnier, Épîtres, III.
4 Le sort a bien donné la baie à mon espoir (…)
Molière, l'Étourdi, II, 13.
5 Je fus aussi sensible à cette baie que je l'ai été dans la suite aux plus grandes disgrâces qui me sont arrivées.
A. R. Lesage, Gil Blas, I, 3.
HOM. Bai, 1. baie, 3. baie, bey.
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3. baie [bɛ] n. f.
ÉTYM. V. 1220; XIe, « fruit du laurier »; du lat. baca.
Bot. et cour. Fruit indéhiscent dont le péricarpe entièrement charnu renferme des graines ou pépins. || Baies du raisin, de la groseille. Grain. || Baies du gui, du houx. Boule. || Baies du sorbier, de la myrtille. || Baies de la canneberge. || Certaines baies (melon, citrouille) possèdent une écorce ( Péponide), d'autres (citron, orange, etc.) ont un péricarpe à deux épaisseurs. || La baie du grenadier (grenade ou balauste) a un péricarpe coriace. || La datte est une baie dont le noyau est en réalité la graine.
Cour. Petit fruit en boule (qu'il soit une baie au sens des botanistes ou une drupe). || Cueillir, manger des baies.
1 On eût dit que ses joues (de Clodion) étaient peintes du vermillon de ces baies d'églantiers qui brillent au milieu des neiges (…)
Chateaubriand, les Martyrs, 202.
2 Des branches d'églantine, dont l'une portait déjà de petites baies, fleurissaient un buisson en travers du sentier.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 260.
3 Souvent, l'estomac tenaillé par la faim, il n'osait mordre aux fruits éclatants qui pendaient des arbres; il avait peur de ces baies aux reflets métalliques, dont les bosses noueuses suaient le poison.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 138.
DÉR. (Du lat. bacca, autre forme de baca) Baccifère, bacciforme, baccivore.
HOM. Bai, 1. baie, 2. baie, bey.

Encyclopédie Universelle. 2012.