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TOGO
TOGO

Indépendant depuis 1960, le Togo a connu une vie politique agitée et marquée par une succession de troubles s’inscrivant dans le cadre de rivalités entre les régions du Nord et du Sud.

Petit pays de l’Afrique de l’Ouest, le Togo est doté de frontières artificielles léguées par une histoire coloniale faite de l’affrontement des puissances européennes; il n’en est pas moins parvenu à devenir une réelle entité nationale et à occuper, dans le concert international, une place hors de proportion avec sa taille.

Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 1967, le pays est dirigé par le général Gnassingbé Eyadéma. La stabilité du régime, que ne sont pas parvenus à ébranler quelques attentats et récentes agressions, n’exclut pas une lente évolution dont témoignent l’adoption d’une constitution en 1979 et des mesures de libéralisation politique.

Depuis 1983, le Togo est classé dans la catégorie des pays les moins avancés (P.M.A.); son P.N.B. par habitant est de 330 dollars en 1993. Au prix d’un sévère programme d’austérité, il a pu arrêter la dégradation d’une situation économique et financière à laquelle il est confronté depuis les années 1980 et honorer les engagements liés à sa dette extérieure. Fait rare en Afrique, il est parvenu à une autosuffisance alimentaire à peu près complète.

Diversité du milieu physique et de la population

Le Togo se présente comme une petite bande de terre de 56 000 kilomètres carrés prise entre le Gh na et le Bénin; large d’à peine 90 kilomètres, il s’étire sur près de 700 kilomètres du golfe du Bénin vers la boucle du Niger dans le Sahel. Conséquence des partages entre puissances coloniales, cette configuration explique qu’en dépit de sa faible superficie le pays connaisse une grande diversité géographique, économique et humaine.

La côte, sablonneuse et lagunaire, est soumise à un climat de type équatorial: elle abrite de grandes cocoteraies. Au-delà, la végétation abondante est celle d’une forêt claire où vit une population dense qui pratique la culture vivrière. À l’ouest, dans les monts du Togo, on trouve la forêt, les plantations de cacao et de café, la zone de cueillette de la noix de cola. En remontant plus au nord, le relief devient montagneux, le climat tropical et la végétation rappellent les caractéristiques de la savane et même du Sahel.

Avec ses 2 700 982 habitants au recensement de 1981 et 3 922 000 habitants en 1994 (estimation), le peuplement du Togo est l’un des plus fournis de l’Afrique occidentale; la population est inégalement répartie sur le territoire, sa densité pouvant atteindre de 50 à 100 habitants au kilomètre carré en arrière d’Anécho, autour de Kara (ex-Lama-Kara) et de Dapaong (ex-Dapango); la population urbaine représente 26,4 p. 100 de la population totale pour la vingtaine de centres de plus de 5 000 habitants; Lomé abritait 366 476 habitants en 1983. La population est composée d’une mosaïque de groupes ethniques et de peuples. On en recense près de quarante-cinq; les plus importants sont les Éwé au sud (45,4 p. 100) et les Kabyé (ou Kabré) au nord (23,9 p. 100). Une multitude de langues sont parlées; les plus courantes sont l’éwé et son altération le «mina», le kabyé, le kotokoli; le français est la langue officielle. La même variété se retrouve sur le plan religieux avec l’animisme (plus de 60 p. 100), le christianisme (30 p. 100) et l’islam.

L’hétérogénéité du Togo ne peut faire oublier un clivage entre le Nord et le Sud, souvent présenté en termes d’opposition. Les différences sont d’ordre géographique, ethnique et économique, mais elles sont aussi liées à l’histoire coloniale: les zones méridionales, les premières touchées par la colonisation, sont largement scolarisées, mises en valeur et ouvertes au commerce international; les zones septentrionales, plus difficiles à conquérir (il faudra dix-huit ans aux Allemands pour obtenir la soumission du Nord), ont longtemps été sous-administrées et isolées et elles sont restées traditionnelles. On peut voir dans cette dualité, qui n’est pas propre au Togo, une des causes des crises politiques qu’a connues le pays.

La création de l’État togolais

Les frontières du Togo ont subi de nombreuses variations qui font que son histoire est inséparable de celle des pays de la «côte des Esclaves»: Gold Coast (actuel Gh na), Dahomey (actuel Bénin), Nigeria occidental.

La période coloniale

Si l’on fait abstraction de l’évangélisation portugaise commencée dès le XVIe siècle et de l’arrivée des missionnaires protestants au début du XVIIIe siècle, l’installation européenne au Togo est tardive; elle date de la seconde moitié du XIXe siècle, dans une région, celle de la côte et des abords immédiats, ravagée par la traite des esclaves et les raids de puissants voisins, le royaume d’Ashanti et le royaume d’Abomey.

Alors que le rôle économique de l’Afrique commence à apparaître, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne entrent en compétition dans cette zone; par la convention de Berlin du 24 décembre 1885, le Schutzgebiet Togo (territoire protégé) allemand est reconnu par la France qui cède ses droits sur Petit Popo (Anécho) et Porto-Seguro où s’étaient installées en 1864 et 1868 les maisons de commerce marseillaises; en échange, la France reçoit des droits allemands sur la future Guinée française. Côté britannique est opérée la délimitation entre la Côte-de-l’Or et le Togo, la frontière passant à 2 kilomètres à l’ouest de Lomé, en plein pays éwé. La conquête allemande vers le nord se poursuit jusqu’en 1891. Le Togo allemand, qui s’étend sur 85 000 kilomètres carrés, est marqué par une active mise en valeur du sous-sol et des richesses agricoles ainsi que par un développement des moyens de communication (création de routes et de voies ferrées, construction du wharf d’embarquement de Lomé); il devient la Musterkolonie (colonie modèle) de l’Empire allemand. La période de la colonisation de l’Allemagne prend fin en août 1914 à la suite d’une brève guerre conduite par un corps expéditionnaire franco-anglais. La reddition de l’Allemagne amorce une série de partages du territoire dont les enjeux sont principalement les hautes terres occidentales riches productrices de cacao (partage du 27 août 1914, accord de Londres du 10 juillet 1919).

Au lendemain de la division du pays, les deux parties du Togo sont placées sous le régime du mandat de la S.D.N. Alors que la France conserve ses pouvoirs au Togo, le Togo britannique est gouverné d’Accra et administré conjointement avec la Gold Coast à laquelle il sera rattaché. Entre les deux guerres, les revendications allemandes sur le Togo ont pour conséquence que la France s’intéresse plus à ce pays qu’à ses autres territoires d’Afrique noire ; la mise en valeur économique et l’appel aux élites locales, chrétiennes et scolarisées, y sont plus poussés, cependant que l’administration française entretient le particularisme togolais à l’égard du Dahomey.

Les droits de la France seront reconduits mais aussi restreints par l’O.N.U. qui, plaçant le Togo sous «tutelle», confie à la puissance coloniale une mission d’administration et de développement politique du territoire appelé à l’indépendance.

L’accession à l’indépendance et la question éwé

À partir de 1946, le Togo devient un territoire «associé», membre de l’Union française ; la participation des Togolais à la vie politique est peu à peu organisée et apparaissent les premières formations et les premiers leaders politiques tels que le Parti togolais du progrès de Nicolas Grunitzky et le Comité d’unité togolaise, qui deviendra Mouvement populaire togolais, de Sylvanus Olympio, ou encore l’Union des chefs et des populations du Nord. À partir de 1955, l’évolution vers une autonomie plus grande s’accélère: le Togo est choisi comme «nation pilote» pour l’application de la loi-cadre du 23 juin 1956; la République autonome du Togo est proclamée, avec à sa tête un Premier ministre, Nicolas Grunitzky. Un nouveau statut plus libéral est conféré par le décret du 22 février 1958. L’indépendance est acquise le 27 avril 1960 avec Sylvanus Olympio comme premier président de la République.

L’évolution du Togo vers l’indépendance a été constamment marquée par la question éwé posée depuis 1919. Manifestations, pétitions, appels aux Nations unies se multiplient après la Seconde Guerre mondiale en faveur de la réunification sous la tutelle anglaise des Éwé, de la Gold Coast, du Togo britannique et du Togo français. Les référendums de 1956 au Togo britannique et de 1957 au Togo français maintiennent le statu quo grâce aux voix des régions du Nord: le Togo britannique est intégré à la Gold Coast et la République autonome du Togo reçoit de nouveaux pouvoirs en 1958. La question éwé est officiellement réglée, ce qui n’empêche pas de périodiques revendications.

La vie politique de la république du Togo

Le Togo indépendant a connu deux périodes fortement contrastées.

La période qui va de 1960 à 1967 est celle des gouvernements civils et de leurs échecs: ceux-ci sont incapables d’assurer une vie politique calme dans le cadre du pluripartisme et dans le respect de l’équilibre ethnique. Une première crise est liée à l’autoritarisme du président Olympio; celui-ci s’attira l’hostilité des chefs traditionnels et des militaires, dont 80 p. 100 sont originaires du Nord. Dans ce contexte de sourde opposition, le 13 janvier 1963, un groupe de demi-soldes mené par le sergent Eyadéma (qui, issu de l’ancienne armée de la communauté franco-africaine, n’avait pu être intégré dans l’armée nationale), tente un coup de force au cours duquel le chef de l’État est assassiné. C’est la première manifestation du mouvement de contestation militaire qui affectera par la suite la plupart des États d’Afrique noire. L’armée ne prend pas pour autant le pouvoir: faute d’être préparés à l’exercer, les militaires le remettent à deux civils, Nicolas Grunitzky, rival malheureux de Sylvanus Olympio, et A. Méatchi, originaire du Nord. Ce bicéphalisme, consacré par la Constitution du 16 janvier 1963, n’a pas résisté aux rivalités de personnes ni aux luttes de clans. Quelques mois après avoir fait échouer, en raison de sa fidélité au gouvernement, le coup d’État du 21 novembre 1966, l’armée prend le pouvoir le 13 janvier 1967; le colonel Eyadéma suspend la Constitution, dissout l’Assemblée nationale, interdit les partis politiques, installe un nouveau gouvernement militaire composé de ministres nordistes et annonce la tenue d’élections dès que possible...

Expert dans l’art des fausses sorties et plusieurs fois rescapé d’accidents et de complots (1974, 1977), le nouveau chef de l’État étend progressivement son autorité. Plébiscité en 1971, il détient en dehors de tout texte constitutionnel la plénitude du pouvoir. Un nouveau type de régime est instauré, fondé sur le culte de la personnalité, l’utilisation des techniques de masse et l’exaltation de l’«authenticité» africaine retrouvée. En 1969 est créé le parti unique, le Rassemblement du peuple togolais (R.P.T.), qui devient l’institution fondamentale de l’État; en 1976, le R.P.T. confirme définitivement le général Eyadéma à la tête de l’État.

Une nouvelle étape est franchie avec l’adoption, par voie de référendum, de la Constitution du 30 décembre 1979. La nouvelle charte consacre la primauté du parti: composé de tous les citoyens de la nation, il intervient directement dans l’exercice des compétences constitutionnelles essentielles et contrôle l’élection de toutes les autorités de l’État; la Constitution assure aussi la complète prééminence du président de la République, élu au suffrage universel direct sur proposition du parti dont il est le chef.

Autre signe d’évolution du régime, pour la première fois depuis 1967 ont été successivement organisées des élections législatives à pluralité de candidatures, en 1985, et des élections locales, en 1987.

Une diplomatie de conciliation et de dialogue

Le Togo dispose d’une audience internationale sans rapport avec sa petite taille. Les divisions internes apaisées et les difficultés économiques et financières en partie surmontées, les dirigeants togolais ont mené une politique extérieure active et ouverte. Le pays est moins dépendant de la France; en 1972, le général Eyadéma critiquera publiquement la zone franc, tout en conservant avec Paris de bonnes relations matérialisées par la conclusion de nouveaux accords de coopération en 1976. Animé par une volonté de réconciliation et de recherche de la paix, le Togo mène une politique de rapprochement entre les États francophones et anglophones de l’Afrique de l’Ouest; il crée avec le Nigeria la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (C.E.D.E.A.O.) et il participe activement au Conseil de l’entente; il est observateur à la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (C.E.A.O.). Les autorités togolaises ont joué à plusieurs reprises un rôle de médiation entre des États africains en désaccord: entre le Mali et la Haute-Volta (1974-1975), entre la Guinée, la Côte-d’Ivoire et le Sénégal, entre le Gabon et le Nigeria, entre le Nigeria et la Côte-d’Ivoire, entre le Gabon et le Bénin... Le chef de l’État interviendra à plusieurs reprises dans le conflit tchadien.

La désignation du Togolais M. Kodjo comme secrétaire général de l’O.U.A. (1978) et le choix de Lomé comme lieu de signature de l’accord conclu entre la Communauté économique européenne et les quarante-six États A.C.P. (Afrique, Caraïbes et Pacifique) en 1975 et en 1979 couronnent les vertus d’une politique internationale favorable, d’une part, à l’unité africaine et, d’autre part, au dialogue Nord-Sud et à l’avènement du nouvel ordre économique international.

Dynamisme et faiblesses de l’économie

L’économie togolaise est largement dépendante de son agriculture: près de 75 p. 100 de la population active vit de la production agricole, qui représente 30 p. 100 du produit intérieur brut. Après les errements des premières années de l’indépendance, tous les efforts des pouvoirs publics consistent à accorder la priorité au développement rural. Une série de mesures, au nombre desquelles l’allocation de subventions, la réalisation d’investissements massifs, l’octroi d’exonérations fiscales, la mise en œuvre d’une politique de développement des cultures vivrières, l’organisation de campagnes de sensibilisation auprès des paysans, a permis au Togo d’être, en 1982, un des rares pays d’Afrique – malgré son classement en 1983 dans la catégorie des pays les moins avancés – à atteindre l’autosuffisance alimentaire; depuis 1984-1985, il peut même générer des excédents.

Les principales cultures vivrières pour la campagne de 1992 sont le manioc (480 000 t), les ignames (393 000 t), le maïs (239 000 t), le sorgho (109 000 t), le mil (82 000 t) et le riz (26 000 t). La production animale est surtout constituée par les bovins (320 000 têtes), les ovins (1 500 000 têtes), les caprins (2 000 000 de têtes) et les porcins (800 000 têtes); elle couvre environ 80 p. 100 des besoins intérieurs.

Trois cultures de rente dominent – avec le phosphate, en déclin – les exportations. Ce sont le cacao (8 000 t de production commercialisée en 1991), le café (12 000 t) et, de plus en plus, le coton, qui semble appelé à devenir le principal produit d’exportation.

Le commerce et le tourisme constituent un autre pilier de l’économie togolaise; ils interviennent pour 22,9 p. 100 dans le P.I.B.; avec un potentiel de 2 000 chambres, le Togo accueille plus de 100 000 visiteurs par an.

Seule ressource minière du pays, le phosphate a longtemps joué un rôle économique de première importance: en 1985, il fournit 20 p. 100 des recettes budgétaires, intervient pour environ 50 p. 100 dans le montant des exportations totales, procure directement plus de 2 500 emplois et participe pour près de 10 p. 100 à la formation du P.I.B. Avec environ 3 millions de tonnes de minerai à haute teneur (80 p. 100) produites, au début des années 1990, dans la région d’Hahotoé-Akoumapé, à 25 kilomètres de la mer, le Togo était le cinquième producteur mondial. Mais la contrepartie de ces atouts est la vulnérabilité du développement économique, tributaire de la baisse des cours, sensible depuis 1976, et de la chute des ventes.

Le secteur industriel reste de faible dimension: sa contribution au P.I.B. n’est que de 7 p. 100, dont près de la moitié provient du secteur informel. Les entreprises manufacturières du secteur officiel fournissent moins de 1 p. 100 de l’emploi national. Essentiellement consacrées aux activités agro-alimentaires, les entreprises se limitent le plus souvent à la dernière transformation de produits importés à faible valeur ajoutée.

La politique industrielle du Togo a fait l’objet d’une profonde évolution: les années 1970 ont vu le lancement d’un programme public de grands projets, notamment de production, initié à une époque d’accroissement des ressources publiques résultant de la hausse des prix des produits d’exportation et d’absence d’entrepreneurs togolais disposant des moyens nécessaires pour se lancer dans les investissements industriels. Ces projets n’ayant pas apporté les résultats attendus, alors que le financement entraînait un endettement extérieur très important, le Togo s’est trouvé confronté à une crise financière aiguë lorsque, à partir de 1978, il dut supporter le choc pétrolier, la hausse du cours du dollar, la baisse du cours des matières premières d’exportation et, surtout, la chute des ressources provenant de la vente du phosphate. Pour faire face à une charge considérable de la dette extérieure et à un déficit élevé des finances publiques nationales et de la balance commerciale, les pouvoirs publics ont mis en place, au cours des années 1980, une politique d’austérité appuyée par plusieurs plans successifs de stabilisation financière du F.M.I. et des plans d’ajustement structurels de la Banque mondiale. Cette politique, qui s’est traduite par de lourds sacrifices pour les populations (baisse du P.I.B. de 13 p. 100 de 1980 à 1983), a permis d’opérer une réduction des déficits, résorbant pour une part importante les déséquilibres économiques majeurs. Le taux d’inflation est resté très faible, l’indice des prix à la consommation passant de 100 en 1985 à 104,7 en 1991. En revanche, le déficit de la balance commerciale, tributaire de termes de l’échange peu favorables et du marché international, reste structurellement élevé.

La recherche de bases économiques solides a conduit le gouvernement à appliquer au cours des années 1980, dans des conditions parfois hâtives, un programme de privatisation des entreprises publiques parmi les plus ambitieux d’Afrique. Ce désengagement s’accompagnait de la mise sur pied d’une active politique de promotion et d’encouragement d’un secteur privé dynamique.

La réalisation de ces objectifs, le financement des investissements prévus, essentiellement consacrés au développement rural, à la recherche de la maîtrise de l’eau, au développement des infrastructures et de l’énergie...) et le service de la dette nécessitent une aide extérieure d’un niveau élevé qui ne s’est jamais démentie jusqu’au début des années 1990, marqué par l’agitation politique (de 1992 à 1994, la France a suspendu ses concours pour cause de blocage du processus démocratique).

Les aléas de la démocratisation

En mars et en avril 1991, de violentes manifestations de jeunes en faveur d’une démocratisation du régime aboutissent, en juillet, à la formation d’une Conférence nationale qui met en place un organe exécutif de transition, le Haut Conseil de la République, et, le 26 août 1991, Joseph Kokou Koffigoh, président de la Ligue togolaise des droits de l’homme, est élu Premier ministre; il prend au président Eyadéma l’essentiel de ses pouvoirs.

Cependant, un coup de force militaire, le 2 décembre 1991, fait échec à la transition vers la démocratie multipartite engagée en mars 1991 et Koffigoh se trouve par la suite désavoué par le peuple, accusé de s’être rallié aux vues présidentielles.

Des élections avaient été prévues par la Conférence nationale, mais le Collectif de l’opposition démocratique, présidé par Léopold Guininvi, ne participe pas à l’élection présidentielle du 25 août 1993 et Eyadéma est réélu avec 96,42 p. 100 des suffrages, le taux de participation n’étant que de 39,5 p. 100 des électeurs inscrits.

En février 1994 se déroulent des élections législatives et les deux principaux partis d’opposition modérée, le Comité d’action pour le renouveau et l’Union togolaise pour la démocratie (U.T.D.), remportent 43 des 81 sièges, enlevant ainsi la majorité absolue au Rassemblement du peuple togolais, l’ancien parti unique qui appuyait Eyadéma. Celui-ci choisit alors Edem Kodjo, le chef de l’U.T.D., pour remplacer Joseph Koffigoh au poste de Premier ministre.

La dévaluation du franc CFA en janvier 1994 a conjugué ses effets avec ceux de trois années de troubles intérieurs pour aggraver les difficultés de l’économie togolaise. L’avenir de celle-ci est, depuis lors, fortement déterminé par le soutien du F.M.I. La France demeure le premier partenaire commercial du Togo.

La marche du Togo vers la démocratie demeure, on le voit, incertaine.

Togo
(république du) état de l'Afrique occidentale. V. carte et dossier, p. 1508.

Encyclopédie Universelle. 2012.