agonisant, ante [ agɔnizɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1587; de agoniser
♦ Qui agonise. ⇒ mourant. N. ⇒ moribond. « le prêtre commence la prière des agonisants » (A. Daudet).
♢ Qui s'éteint, qui meurt. Un régime agonisant. « ces jets de clarté qu'exhalent par instant les foyers agonisants » (Hugo). Une coutume, une passion agonisante.
● agonisant, agonisante adjectif et nom Qui est à l'agonie, mourant. ● agonisant, agonisante (synonymes) adjectif et nom Qui est à l' agonie , mourant.
Synonymes :
- moribond
- mourant
● agonisant, agonisante
adjectif
Qui est à son déclin : Un régime agonisant.
agonisant, ante
adj. (et n.) Qui est à l'agonie.
⇒AGONISANT, ANTE, part. prés., adj. et subst.
I.— Part. prés. de agoniser1.
II.— Adj. et subst.
A.— Emploi adj.
1. Qui est à l'agonie.
a) [En parlant d'une pers., de la vie hum.] :
• 1. Mourante et vivante, inexprimable malade! Rien n'est plus douloureux. « ... Ma vie est une espèce de crépuscule orageux dont la fin me semble toujours bien proche. Je suis tellement agonisante que, depuis trois semaines que je suis ici, je n'ai pu vous écrire un seul mot.
E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 40.
• 2. Et j'étais écrasé d'imposer à mon existence agonisante les fatigues surhumaines de la vie. La perte de la mémoire m'aidait un peu en faisant des coupes dans mes obligations; mon œuvre les remplaçait. Cette idée de la mort s'installa définitivement en moi comme fait un amour.
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Temps retrouvé, 1922, p. 1042.
• 3. Je récitai sur elle le de profundis entièrement. Mais ne croyant pas qu'elle fût morte je mis ma tête sur son sein pour écouter le cœur. C'était le silence. Et je pris un petit miroir, je le plaçai et le replaçai devant sa bouche. Là aussi l'absence fut complète. Aucune buée, rien. Le silence! le silence! Une minute auparavant, lorsqu'elle était agonisante — quand elle vivait encore — je croyais que je mourrais avec elle. Maintenant, je ne songeais même pas à me tuer, tant ma volonté c'était elle encore vivante et la continuation d'elle.
P.-J. JOUVE, La Scène capitale, 1935, pp. 252-253.
— Par personnification
♦ [En parlant d'un épisode de la vie hum.] :
• 4. — Tu as menti! cria Albine, tu ne m'aimes plus! Et elle pleurait, debout à son côté, se sentant impuissante à l'emporter plus haut. Elle n'avait pas de colère encore, elle pleurait leurs amours agonisantes.
É. ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, pp. 1502-1503.
• 5. PONTA TULLI. — Pour cette vieille liaison agonisante, finie!...
H. BERNSTEIN, Le Secret, 1913, II, 10, p. 26.
Rem. Dans l'ex. suiv., agonisant est constr. par hypallage, non pas avec le nom de la pers. mourante, mais avec le nom désignant le sentiment de la pers. :
• 6. L'angoisse agonisante de Roland, ou la détresse d'un Lear dépossédé, nous émeut dans sa rareté, mais perd son éloquence particulière si reproduite au même instant à quelques milliers d'exemplaires. Isolé, c'est pic de douleur; en collection, ça fait plateau.
A. GIDE, Journal, 1940, p. 59.
♦ [Voire d'un obj. fabriqué] :
• 7. ... une chambre avec personne dedans, malgré l'air stable que présentent les volets attachés, et dans une nuit faite d'absence et d'interrogation, sans meubles, sinon l'ébauche plausible de vagues consoles, un cadre belliqueux et agonisant, de miroir appendu au fond, avec sa réflexion, stellaire et incompréhensible, de la grande Ourse, qui relie au ciel seul ce logis abandonné du monde.
S. MALLARMÉ, Correspondance, 1868, p. 279.
b) P. ext.
— [En parlant d'un animal] :
• 8. ... — le chat — n'est plus dans la gueule du chien qu'une fourrure agonisante et râlante, qu'il tourne avec fureur comme un boa d'anglaise.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, janv. 1855, p. 160.
• 9. Le creux des joues livides, le pli douloureux des lèvres marque encore l'entêtement et la ruse, et dans le délaissement même de toute espérance, au-delà de toute prévision, de toute crainte même, de toute pensée, non pas le refus de la mort, mais cet amour que la bête agonisante donne à la vie avec son dernier hoquet sanglant, l'amour inflexible de la vie.
G. BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, p. 1479.
— [En parlant d'un végétal] Rare :
• 10. Des datura trapus élargissaient leurs cornets violâtres, où des insectes, las de vivre, venaient boire le poison du suicide. Des soucis, sous leurs feuillages engorgés, ensevelissaient leurs fleurs, des corps d'étoiles agonisants, exhalant déjà la peste de leur décomposition. Et c'étaient encore d'autres tristesses :les renoncules charnues, d'une couleur sourde de métal rouillé; les jacinthes et les tubéreuses, exhalant l'asphyxie, se mourant dans leur parfum.
É. ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1351.
2. Qui est près de sa fin.
a) [En parlant d'une collectivité hum.] :
• 11. Oui, je crois que l'Église décrépite et agonisante en apparence cache sous ses cendres attiédiées une étincelle d'éternelle vie et je veux que tous les travaux et tous les efforts de la foi et de l'intelligence tendent à ranimer cette étincelle et à faire de nouveau éclater la flamme sur l'autel.
G. SAND, Lélia, 1839, p. 472.
• 12. Pour la troisième fois, la nuit, la nuit pleine d'angoisse tombait sur Plassans. La ville agonisante en était aux derniers râles. Les bourgeois rentraient rapidement chez eux, les portes se barricadaient avec un grand bruit de boulons et de barres de fer. Le sentiment général semblait être que Plassans n'existerait plus le lendemain, qu'il se serait abîmé sous terre ou évaporé dans le ciel.
É. ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, p. 280.
• 13. L'empire d'Occident croula sous le choc; la vie agonisante qu'il traînait dans l'imbécillité et dans l'ordure, s'éteignit; la fin de l'univers semblait d'ailleurs proche; les cités oubliées par Attila étaient décimées par la famine et par la peste; le latin parut s'effondrer, à son tour, sous les ruines du monde.
J.-K. HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 50.
b) [En parlant des sentiments d'une collectivité] :
• 14. Dix-neuf barricades s'étageaient dans la profondeur des rues derrière cette barricade mère. Rien qu'à la voir, on sentait dans le faubourg l'immense souffrance agonisante arrivée à cette minute extrême où une détresse veut devenir une catastrophe.
V. HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862 p. 409.
c) [En parlant d'un phénomène temp., notamment du jour] :
• 15. Les derniers rayons du soleil couchant (...), la dégradation émouvante de la lumière dans un ciel immense et découvert, le passage des choses de la lumière agonisante à l'ombre qui se libère, des gens que gagnent les ténèbres envahissantes comme si gens et choses s'engageaient déjà de leur vivant dans l'histoire, dans la légende de la ville, (...), tristesse angoissante dont on reste amoureux pour la vie.
B. CENDRARS, Bourlinguer 1948, pp. 308-309.
B.— Emploi subst. masc. ou fém. Celui, celle qui est à l'agonie.
1. [En parlant de l'homme] :
• 16. Un prêtre assis à son chevet, le console. Ce ministre saint s'entretient avec l'agonisant de l'immortalité de son âme, et la scène sublime que l'Antiquité entière n'a présentée qu'une seule fois, dans le premier de ses philosophes mourans, se renouvelle chaque jour sur l'humble grabat du dernier des chrétiens qui expire. Enfin le moment suprême est arrivé, ...
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 79.
• 17. Pendant que je cherchais à faire revenir Gustave à lui-même, la cloche des agonisans se fit entendre dans un couvent voisin; c'était apparemment un des religieux qui luttait aussi avec la mort. Ce triste et lugubre tintement enfonçait l'agonie de la douleur dans mon âme, et mon front était inondé d'une sueur froide. Enfin, Gustave revint à la vie.
B.-J. DE KRÜDENER, Valérie, 1803, p. 251.
• 18. Elle s'efforçait de se trouver auprès du lit de mort des agonisans, afin d'adoucir leur dernière lutte, recueillait leur dernier soupir dans un baiser de fraternelle charité et priait Dieu avec ferveur et pendant des heures entières, de sanctifier la fin de ces infortunés et de les recevoir dans sa gloire.
Ch. DE MONTALEMBERT, Hist. de sainte Élisabeth de Hongrie, 1836, p. 107.
• 19. Mais il n'est pas de résistance à ce grand coup de la mort qui nous frappe tous à notre heure. Ma pauvre amie la baronne est à peu près aussi morte que son père; elle n'écrit plus, je n'ai de ses nouvelles que par sa mère, autre agonisante. Ainsi s'éteignent et les vies et les relations, et ce monde n'est, après tout, qu'un grand mortuaire.
E. DE GUÉRIN, Lettres, 1841, p. 446.
• 20. Emma, le menton contre sa poitrine, ouvrait démesurément les paupières :et ses pauvres mains se traînaient sur les draps, avec ce geste hideux et doux des agonisants qui semblent vouloir déjà se recouvrir du suaire.
G. FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 179.
• 21. La religieuse baisait follement une main pendante de la morte, une main d'ivoire pareille au grand Christ couché sur le lit. De l'autre côté du corps étendu, l'autre main semblait tenir encore le drap froissé de ce geste errant qu'on nomme le pli des agonisants; et le linge en avait conservé comme de petites vagues de toile, comme un souvenir de ces derniers mouvements qui précèdent l'éternelle immobilité.
G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, La Veillée, 1882, pp. 795-796.
• 22. Les femmes entraient pour regarder le mourant. Elles se signaient auprès du lit, balbutiaient une prière, ressortaient. Les hommes, moins avides de ce spectacle, jetaient un seul coup d'œil de la fenêtre qu'on avait ouverte.
Mme Chicot expliquait l'agonie :« V'là deux jours qu'il est comme ça, ni plus ni moins, ni plus haut ni plus bas. Dirait-on point eune pompe qu'a pu d'iau? » Quand tout le monde eut vu l'agonisant, on pensa à la collation; ...
G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, Le Vieux, 1884, p. 137.
• 23. La garde demanda : « Eh ben, vot' mé a-t-all' passé? » Il répondit, avec un pli malin au coin des yeux : « All' va plutôt mieux. » Et il s'en alla. La Rapet, saisie d'inquiétude, s'approcha de l'agonisante, qui demeurait dans le même état, oppressée et impassible, l'œil ouvert et les mains crispées sur sa couverture. Et la garde comprit que cela pouvait durer deux jours, quatre jours, huit jours ainsi;
G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, Le Diable, 1886, p. 240.
• 24. ... bien souvent la pensée des agonisants est tournée vers le côté effectif, douloureux, obscur, viscéral, vers cet envers de la mort qui est précisément le côté qu'elle leur présente, qu'elle leur fait rudement sentir et qui ressemble beaucoup plus à un fardeau qui les écrase, à une difficulté de respirer, à un besoin de boire, qu'à ce que nous appelons l'idée de la mort.
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, p. 82.
• 25. ... « Mon métier, autant que le vôtre, est d'assister des agonisants. J'ai peut-être même vu mourir plus d'incroyants que vous, et j'ai de si atroces souvenirs que, si je pouvais faire à mes malades une injection de foi in extremis...! Je ne suis pas de ceux qui éprouvent pour le stoïcisme de la dernière heure une vénération mystique. Pour moi, je souhaite, sans vergogne, d'être, à ce moment-là, accessible aux plus consolantes certitudes. Et je crains autant une fin sans espérance qu'une agonie sans morphine... »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, p. 1393.
• 26. Il n'y a que deux instants de nudité et de pureté parfaites dans la vie humaine : la naissance et la mort. On ne peut adorer Dieu sous la forme humaine sans souiller la divinité que comme nouveau-né et comme agonisant.
S. WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, p. 45.
• 27. Ils n'en mouraient pas moins les uns après les autres au bout de quelques mois d'une langueur croissante, en dépit de la médecine qui les voyait glisser entre ses mains jusqu'à la mort. Comme elle ne comprit jamais rien à cette lente perte de vie, on finit par se passer d'elle. (...). Parmi eux, il n'y eut jamais d'agonisants Ils s'endormaient. Un beau matin on les retrouvait morts sous leurs couvre-lits bleu de roi et leurs deux colombes.
H. BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, pp. 29-30.
2. Except. [En parlant d'un animal] :
• 28. Il vit, à quelques pas du seuil d'une chaumière,
Gisant à terre, un porc fétide qu'un boucher
Venait de saigner vif avant de l'écorcher;
Cette bête râlait devant cette masure :
Son cou s'ouvrait, béant d'une affreuse blessure;
Le soleil de midi brûlait l'agonisant;
V. HUGO, La Légende des siècles, Sultan Mourad, t. 2, 1859, p. 455.
Rem. 1. Syntagmes :
♦ Confrérie des agonisants (ou Pères agonisants). Confrérie ayant pour vocation d'assister les mourants, particulièrement les condamnés à mort, et de prier pour leur salut. (Selon BESCH. 1845, cette confrérie aurait cessé d'exister en 1790) :
• 29. Il [le condamné] était pieds nus, habillé d'une longue robe noire sur laquelle on avait cousu à la place du cœur une croix bleue et rouge. C'est l'insigne de la confrérie des agonisants.
P. MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, p. 282.
• 30. Le P. Batterel (...) a presque de l'onction dès qu'il touche à la spiritualité oratorienne. Il dira par exemple à propos du Pain cuit sous la cendre, œuvre gothique du P. Foucault : « Ce saint prêtre (...) se sert de la conjoncture de la contagion qui enlevait alors (Orléans, 1631) bien du monde, pour exciter ses paroissiens, et surtout ceux qui étaient de la confrérie des agonisants, à sauver du moins les âmes de leurs frères, par les secours de leurs prières, et les leurs propres par l'exercice de la charité, s'ils ne peuvent sauver leurs corps de la mort dont la peste les menaçait... etc. Mémoires domestiques II, p. 140... »
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 3, 1921, p. 217.
♦ Messe des agonisants :
• 31. En effet, la veille même de sa mort, il oublia pour l'amour de Dieu ses propres intérêts, lorsqu'ils devaient être les plus sensibles. Car, comme un des pères, le voyant défaillir, s'offrit d'aller dire à son intention la messe des agonisants, il répondit qu'il ne devait pas être considéré, et le pria de célébrer la messe du jour des rois, en l'honneur du règne de Jésus-Christ...
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 3, 1921 p. 416.
♦ Fréq. Prières des agonisants :
• 32. ... Louis, répétant avec son confesseur les prières des agonisants, savouroit à longs traits la mort.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1797, p. 198.
• 33. Tout le monde connoît les belles prières des agonisans. On y lit d'abord l'oraison Proficiscere : « Sortez de ce monde, âme chrétienne ». Ensuite cet endroit de la Passion : « En ce temps-là, Jésus, étant sorti, s'en alla à la montagne des Oliviers, etc. » Puis le psaume « Miserere mei »; puis cette lecture de l'Apocalypse : « En ces jours-là j'ai vu des morts, grands et petits, qui comparurent devant le trône, etc. » Enfin, la fameuse vision d'Ézéchiel : « La main du Seigneur fut sur moi, et m'ayant mené dehors par l'esprit du Seigneur, elle me laissa au milieu d'une campagne qui étoit toute couverte d'ossemens. Alors le Seigneur me dit : Prophétise à l'Esprit; fils de l'homme, dis à l'Esprit : Venez des quatre-vents, et soufflez sur ces morts, afin qu'ils revivent, etc. »
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, pp. 293-294.
• 34. Nous avions appris la mort de la mère Alippe le matin en sortant de nos cellules. On s'abordait tristement, on pleurait, on était triste, mais calme, car dès la veille la digne créature était condamnée et était entrée dans son agonie. On nous avait caché cette lutte suprême, mais sans nous laisser d'espoir. Par un sentiment de respect pour le repos de l'enfance, ces tristes heures s'étaient écoulées sans bruit. Nous n'avions entendu ni son de cloche, ni prières des agonisants. Le lugubre appareil de la mort nous avait été voilé.
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, pp. 223-224.
• 35. Cette conversation qui continuait, à bâtons rompus, sur la Trappe, finit par se fixer sur la mort dans les cloîtres et M. Bruno divulgua quelques détails. — Quand la mort est proche, fit-il, le Père Abbé dessine sur la terre une croix de cendre bénite que l'on recouvre de paille et l'on y dépose, enveloppé dans un drap de serge, le moribond. Les frères récitent auprès de lui les prières des agonisants et, au moment où il expire, on chante en chœur le répons : « Subvenite sancti dei ». Le Père Abbé encense le cadavre qu'on lave tandis que les moines psalmodient l'office des trépassés dans une autre pièce.
J.-K. HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, pp. 235-246.
• 36. Cependant la vie baissait. Soudain la mère tenta de se dresser : elle demanda Gaspard dans un souffle (...). Puis elle se trouva si mal qu'il fallut dire les prières des agonisants :
« Rendez-vous propice, pardonnez-lui, Seigneur, Rendez-vous propice, secourez-la, Seigneur... »
H. POURRAT, Gaspard des montagnes, Le Château des sept portes, 1922, pp. 105-106.
Rem. 2. Agonisant adj. et subst. est en outre souvent associé paradigmatiquement ou syntagmatiquement, avec les termes suiv. : a) Subst. chambre, lit, prières, vie; b) Subst. ou adj. moribond, mort, mourant, vivant; c) Verbes assister, expirer, mourir, rendre l'âme, vivre.
Prononc. ET ORTH. :[], fém. [-]. — Rem. FÉR. 1768 : ,,Danet et Du Cange écrivent, à cause de l'étymologie, agonizant, agonizer avec un z mais l'usage le plus autorisé est d'écrire ces mots avec une s.`` Enq. :/, -t/.
agonisant, ante [agɔnizɑ̃, ɑ̃t] adj. et n.
ÉTYM. 1587; de agoniser.
❖
1 Adj. Qui est à l'agonie. || Je l'ai trouvée agonisante.
♦ (XIXe, J. de Maistre, in P. Larousse). Fig. Qui s'éteint, qui approche de sa fin. || La lumière agonisante. || Une civilisation agonisante. ⇒ Mourant.
1 Un de ces jets de clarté qu'exhalent par instants les foyers agonisants et qu'on pourrait appeler des sanglots de lumière, jaillit de la torche et illumina toute la salle.
Hugo, Quatre-vingt-treize, III, IV, XIV.
2 N. (1680). Personne qui est à l'agonie. || Le prêtre administra l'extrême-onction à l'agonisant. ⇒ Moribond, mourant. || Dire les prières des agonisants.
2 (…) ses pauvres mains se traînaient sur les draps, avec ce geste hideux et doux des agonisants qui semblent vouloir déjà se recouvrir du suaire.
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
3 D'une voix retentissante, le prêtre commence la prière des agonisants.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « L'agonie de la Sémillante ».
4 — Moi aussi, j'ai été de corvée d'agonie, dit l'Espagnol. Il n'y a pas grand-chose à dire à un agonisant. Vous avez vos paroles, padre, mais les miens n'auraient plus voulu les entendre.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 632.
Encyclopédie Universelle. 2012.